Nicolas Berdiaev

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Nicolas Berdiaev ou Berdjaev ou Berdiaeff (Nicolaï Aleksandrovitch) est un philosophe russe de langue russe et française ( Kiev, 19 mars 1874 - Clamart (France), 24 mars 1948).

Marxiste convaincu à partir de 1900, il s'en détourne après la révolution bolchévique du 1917. Professeur à l'université de Moscou, il doit fuir la Russie en 1922. En 1924, il transfère à Paris l'Académie de philosophie et de Religion qu'il avait fondé à Berlin.

[modifier] La philosophie de Berdiaev

Sa pensée est l'un des sommets de l'existentialisme chrétien. Elle reflète aussi l'influence de Jacob Boehme dont il traduisit en français le Mysterium Magnum, précédé de deux précieuses études.

La pensée de Berdiaev est une philosophie de la liberté. Elle s'oppose à la philosophie ontologique. Le premier principe n'est pas l'être mais la liberté. Autrement dit, la liberté l'emporte sur l'être. A partir de cette liberté, Dieu crée l'homme, l'être libre. La liberté étant par nature irrationnelle peut donc conduire aussi bien au bien qu'au mal. Pour Berdiaev, le mal, c'est la liberté qui se retourne contre elle-même, c'est l'asservissement de l'homme par les idôles de l'art, de la science et de la religion qui reproduisent « les rapports d'esclavage et de domination dont est issue l'histoire de l'humanité ». Berdiaev se révolte contre les conceptions rationalistes, déterministes, téléologiques qui brisent le règne de la liberté. Le problème de l'existence humaine est donc celui de sa libération. Ici, Berdiaev fonde une véritable philosophie de la personne qui influencera Mounier et le personnalisme. L'homme se définit d'abord comme une personne. La personne, catégorie éthique et spirituelle s'oppose à l'individu, catégorie sociologique et naturaliste. La personne n'est pas nature, mais liberté. Pour Berdiaev, l'homme est doté d'une liberté et d'une créativité indépassable ; la création étant un travail d'élimination de la contrainte.

En traitant de la liberté comme telle et de Dieu comme liberté, Berdiaev rejoint donc la philosophie de l'esprit française : si pour lui, la liberté du sujet est primitive, elle est néanmoins reçue de Dieu lui-même. Créer, c'est, même si Berdiaev n'emploie pas le mot, participer de l'essence de Dieu qui est liberté pure. On cite de lui cette phrase: Dieu est moins puissant qu'un agent de police.

[modifier] Œuvre

La Signification de l'acte créateur (1916)
La Destinée de l'Homme (1931)
Solitude et Société (1934)
Cinq méditations sur l'existence (1936)
Esprit et Réalité (1937)
Esclavage et Liberté (1939)
Essai de métaphysique eschatologique (1946)
Dialectique existentielle du divin et de l'humain (1947)
Nicolas Berdiaev "Esprit et liberté", Ed: Desclée de Brouwer, 1992, ISBN 2220024806
Nicolas Berdiaev: "Khomiakov : L'épître aux serbes",Ed.: L'Age d'Homme, 1990, ISBN 282512222X
Nicolas Berdiaev: "Le nouveau Moyen-Âge", Ed: L'Age d'Homme, 1990, ISBN 2825122238
Nicolas Berdiaev: "De la destination de l'homme", Ed.: L'Age d'Homme, 1990, ISBN 2825122211
Nicolas Berdiaev: "Christianisme, marxisme", Ed.: Centurion, 1975, ISBN 2227310073

[modifier] Approches de Berdiaev

EKOGHA, Thierry, Liberté et création chez Louis Lavelle et Nicolas Berdiaev, Lille, 2000.
Olivier Clément, Histoire et métahistoire dans la pensée de Nicolas Berdiaev, Paris, 1949, source : INIST-CNRS
Marie-Madeleine Davy, Nicolas Berdiaev, l'homme du huitième jour"", Flammarion, 1964 (réédition Nicolas Berdiaev ou la révolution de l'esprit"", Albin Michel, 1999)