Musique électronique
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Musique électronique |
Principaux genres |
Electroacoustique |
Improvisation - Musique pour bande Musique concrète |
Techno |
Ambient - Breakbeat - Drum'n'bass Hardcore - House - Techno - Trance |
Electronica |
Cut'n'Paste - Electro - Electroclash - Glitch - IDM |
Hip-Hop |
Abstract Hip-Hop - Illbient Trip-Hop - Turntablism |
Dance |
Eurodance - JPop |
Industriel |
EBM - Electro-Indus - Metal Indus Noise - Power Noise |
Genres périphériques |
Downtempo - Dub Nu Jazz - Post-rock |
Artistes |
Méta |
Projet musique électronique |
Portail musique électronique |
Portail musique |
La musique électronique est un type de musique conçue à partir des années 1950 à partir de générateurs de signaux et de sons synthétiques. Avant de pouvoir être utilisée en temps réel, elle fut primitivement enregistrée sur bande magnétique, ce qui permettait aux compositeurs de manier aisément les sons, par exemple dans l'utilisation de boucles répétitives superposées. Ses précurseurs furent hébergés dans des studios spécialement équipés, ou dans des institutions pré-existantes. La musique pour bandes de Pierre Schaeffer également appelée musique concrète, ne peut s'assimiler à ce type de musique dans la mesure où son matériau primitif était constitué des sons de la vie courante. La particularité de la musique électronique est de n'utiliser que des sons générés par des appareils électroniques.
Sommaire |
[modifier] Historique
Le désir des compositeurs de construire un modèle d’instrument électrique puis électronique, date primitivement des nombreuses machines et instruments qui se sont multipliés au début du XXème siècle, fruits de recherches souvent longues. Ces recherches visaient au départ à élargir l’instrumentarium orchestral et à fonder la création sur de nouvelles recherches de timbre. Citons pour mémoire : le piano (electromusical piano) et la harpe électrique d’Elisha Gray et Alexander Graham Bell (1876) , le Singing Arc de William Du Bois Duddell (1899), le Telharmonium (ou dynamophone) de Thaddeus Cahill (1900), l’ætherophone ou thereminvox de Lev Theremin (1920), l’électrophon ou sphärophon de Jorg Mager (1921) , instruments tirant tous partie des tubes électroniques et dont la diversité des sonorités était, malheureusement pour leur développement commercial, proportionnelle à leur encombrement.
[modifier] Studios de musique électronique
Les premières recherches musicales expérimentales se servirent de matériels de laboratoire ou de techniques d’enregistrement radiophoniques détournés de leur fonction première. C’est l’époque du travail en studio et de la multiplication au sein d’institutions déjà équipées dans ce genre de matériel (notamment les radios), d’entités spécialisées, dirigées par des musiciens, et consacrées à cette musique électronique : En 1951, Herbert Eimert prendra ainsi en charge le studio de musique électronique de la WDR à Cologne, Pierre Schaeffer transportera son Club d’essai qui, devenu GRMC, s’installera à la R.T.F., et Luciano Berio et Bruno Maderna fonderont ce qui quatre ans plus tard deviendra le studio de phonologie de la RAI à Milan.
Dans les radios européennes, à Stockholm, à Helsinki, à Copenhague ou à la B.B.C à Londres, se mettent sur pied des studios dédiés à la musique électronique. On ne saurait passer non plus sous silence, dans cet état des lieux, les recherches entreprises au studio de sonologie d’Utrecht à partir de 1961 , et l’apport dans les années 1970 du studio de Stockholm (E.M.S.) qui développa sa recherche d’interfaces pour les musicien (synthèse hybride). Aux États-Unis, Vladimir Ussachevsky et Otto Luening débutèrent, également en 1951, les travaux de leur centre, rattaché en 1955 à l’université de Columbia, puis inauguré en 1959 sous la tutelle de l’université de Columbia Princeton, en tant que Columbia Princeton Electronic Music Center (CPEMC)[1]. Les subsides de l’université leur permirent même d’acquérir les synthétiseurs RCA , fortifiant du même coup l’implantation de ces centres de recherche au sein des universités américaines . Le matériau musical récupéré par ces chercheurs est de plus en plus diversifié, et sa maniabilité permettra aux compositeurs de se libérer progressivement de son inertie propre ; mais du même coup, leurs exigences se sont faites de plus en plus drastiques. Dès les premiers balbutiements de cette expression artistique originale, les compositeurs se prennent au jeu d’une écriture en conformité avec cette nouvelle technique, qui marierait le plus agréablement possible les critères physiques et les critères esthétiques du sonore devenu matériau musical. Libérée de la production instrumentale, la représentation peut s’attacher à noter l’effet plus que la cause, à distraire les a priori, pour composer en fonction de la phénoménologie du son. C’est pourquoi les compositeurs recherchent la possibilité d’extraire de la technologie une nouvelle liberté d’écriture, une nouvelle liberté de choix dans les éléments constitutifs de l’expression, et une prise en compte des problèmes de composition et de leur résolution formelle.
La génération des années soixante a tenté de se dégager des tendances de l’écriture musicale d’après-guerre et de recréer une nouvelle forme attachée à ces nouveaux instruments pour permettre l’émergence d’un nouveau type de musique. Puis la synthèse sonore s’échappant des laboratoires et envahissant un nombre de plus en plus considérables d’institutions publiques et privées dédiées à l’expérimentation musicale, les compositeurs de la génération des années soixante-dix, aidés par le temps réel, purent parcourir les multiples degrés de miniaturisation des composantes du son musical.
[modifier] Musiques électroacoustique
Jusqu’à la fin des années cinquante, toute les musiques électroniques ainsi produites étaient nécessairement stockées sur bande magnétique, et leur écoute passait par l’intermédiaire de haut-parleurs. C’est pourquoi la tendance a évolué vers le mélange entre sons concrets et sons électroniques pour les traiter conjointement ; c’est ce que l’on dénomme la musique électroacoustique qui démarra avec un chef-d’œuvre du genre, l’œuvre de Karlheinz Stockhausen (1955-1956) Gesang der Jünglinge im Feuerofen - (Dritte Elektronishe Studie) Chant des adolescents dans la fournaise mêlant voix d’enfant (démultipliée par la technique) et sons électroniques dispersés dans l’espace ; l’œuvre est conçue pour cinq groupes de haut-parleurs répartis géographiquement et permettant de construire une polyphonie spatialisée. Elle fut créé à Cologne le 30 mai 1956.
[modifier] Synthétiseurs analogiques
En 1954-1955 eut lieu une des premières étapes importantes vers un nouveau procédé de production musicale électronique : le contrôle programmé (certains disent même numériquement en référence à la nature des tensions de contrôle), jouable en temps réel, d’un équipement de synthèse sonore. Apparurent alors les premiers synthétiseurs (Electronic Music Synthesizer) : le Mark I suivi en 1958-1959 du Mark II. Ces appareils ont été imaginés et construits par Harry F. Olson et Herbert Belar pour la RCA. Ils équipèrent par la suite le studio de Columbia (CPEMC) où Milton Babbitt qui avait obtenu des crédits conséquents les adopta pour créer et développer sa technique d’écriture complexe et mathématisée . (Composition for synthesizer, Vision and prayer [1961] pour soprano et sons de synthèse, Songs of Philomel [1964]).
[modifier] Musiques en temps réel
En 1960 (à Stony Point) John Cage composa Cartridge Music, une des premières œuvres de musique électronique "live". Des têtes de lecture de phonographes étaient utilisées comme transducteurs pour toutes sortes de sons, directement pendant la production de l’œuvre, et non plus par l’intermédiaire de l’enregistrement sur bande.
Ces principes ont donné naissance à de nombreux genres musicaux. Les développements historiques de la musique électronique sont principalement, après la musique électro-acoustique ou acousmatique, la musique industrielle et la techno. Ses développements technologiques ont aussi trouvés leurs résonances dans différents styles de musique non-spécifiquement électroniques, dont le rock et bien d'autres styles de musique fruits de la démocratisation des instruments électroniques.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles corrélés
- Musique électroacoustique
- Synthèse sonore
- Musique et ordinateur
- Informatique musicale
- Musique assistée par ordinateur
- Musique contemporaine
- Orgue numérique
- Mellotron
- Techno
- Musique industrielle
[modifier] Liens externes
- (fr) elektrozone.org (Webzine francophone des musiques électroniques)
- (fr) Mewra.net Annuaire de Webradios Electro | Techno (toutes musiques électroniques, toutes webradios)
- (fr) le futur de la musique électronique.
- (fr) Sonhors - histoire des musiques électroniques
- (fr) technopol.net L'association au service de la culture électro, organisatrice de la techno parade
- (fr) Livre audio (lecture mp3) de l'incipit du livre Modulations, une histoire de la musique électronique
- (en) 120 Years of Electronic Music ;
- (fr) Réseau de libre réorientation musicale Uniqdivz.
- (en) synthopia, généralités sur la musique éléctronique
- (fr) Orthorythme : donne un exemple simple de code rythmique pour mieux comprendre les programmes standards plus élaborés.
- (fr) Le manuel des acousmates junior : Manuel simple sur le studio et ses techniques, initialement destiné aux étudiants en classe de composition électroacoustique.
[modifier] Bibliographie
- (fr) Ulf Poschardt, DJ Culture, traduit de l’allemand par Jean-Philippe Henquel et Emmanuel Smouts, Éditions Kargo, Paris, 2002. Première édition DJ Culture, Rogner & Bernhard GmbH & Co. Verlags KG, Hambourg, 1995.
- (fr) Peter Shapiro, Rob Young, Simon Reynolds, Kodwo Eshun, Modulations : Une histoire de la musique électronique, traduit de l’anglais par Pauline Bruchet et Benjamin Fau, Éditions Allia, Paris, 2004. (en) Première édition Modulations, An History of Electronic Music : Throbbing Words on Sound, Distributed Art Publishers, Inc. & Caipirinha Productions, s.l., 2000.
Portail de la musique électronique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la musique électronique. |