Mont Valérien
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Le Mont Valérien est une colline culminant à 162 mètres, située à quelques kilomètres à l'ouest de Paris, sur les communes de Saint-Cloud, Suresnes et Rueil-Malmaison. Il abrite un fort, construit à partir de 1841, où des Résistants furent exécutés pendant la Seconde Guerre mondiale.
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[modifier] Histoire
Depuis les origines du christianisme en Gaule, le Mont Valérien était un lieu de culte et de pélerinage. Un calvaire y fut fondé au XVe siècle et se développa sous Louis XIII : on y accédait par un chemin bordé de chapelles matérialisant les stations du chemin de croix. Les Parisiens pieux avaient coutume de s'y rendre en procession. Une congrégation, les Prêtres du Calvaire, s'y établit en 1634, mais, à la suite de désordres graves, le pélerinage fut interdit en 1697 et la congrégation fut dispersée et le site saccagé sous la Révolution.
Des religieux trappistes vinrent s'y installer dès 1806. En 1812, Napoléon Ier fit construire au Mont Valérien, par l'architecte Nicolas Jacques Antoine Vestier, des bâtiments qui existent encore et qui devaient servir de maison d'éducation de la Légion d'honneur.
Sous la Restauration, le calvaire fut rétabli et une congrégation religieuse vouée à la rechristianisation du pays, la Société des missions de France, s'installa dans les bâtiments en vertu d'une ordonnance de Louis XVIII de 1816 qui l'autorisa en France et lui concéda les terrains et bâtiments du Mont Valérien. En 1824, les prêtres des missions ouvrirent au Mont Valérien un cimetière, rapidement devenu un lieu de sépulture privilégié pour l'aristocratie parisienne.
Symbole du légitimisme, le lieu fut vivement attaqué par les vainqueurs des Trois Glorieuses. Le 25 décembre 1830, une ordonnance de Louis-Philippe rapporta l'ordonnance de 1816 et réunit le Mont Valérien au domaine de l'État, disposant en son article 3 qu'« à compter de ce jour, il ne sera point fait d'inhumations nouvelles dans les terrains concédés ». Mais il revint sur cette prohibition dans une ordonnance du 13 janvier 1831 en invoquant des « principes de convenance et d'humanité »[1].
Vers 1840, Louis-Philippe intégra le Mont Valérien dans le réseau des fortifications de Paris et y fit construire un fort, toujours debout, qui joua un rôle important dans la défense de la capitale en 1871.
Le 18 juin 1960, le général de Gaulle a inauguré au Mont Valérien le Mémorial de la France Combattante, ou reposent 16 corps de combattants, originaires de France et des colonies, symbolisant les différentes formes des combats pour la Libération.
[modifier] Le Mont Valérien aujourd'hui
Aujourd'hui, le Mont Valérien est le siège du 8e régiment de transmissions, du Musée colombophile militaire, du Centre national d'études et de formation pour l'enfance inadaptée, ainsi que du Mémorial de la France Combattante qui occupe le flanc sud de la colline et constitue la seule partie librement et en permanence ouverte au public.
On lui attribue d'héberger, depuis la Seconde Guerre mondiale, les services d'écoute de l'armée française, et notamment celles des personnes privées (voir la page Claude Angeli).
Au début des années 1960, sur la partie Rueil, et notamment la rue Cuvier, des bidonvilles y étaient encore installés.
La place devant le Mémorial de la France Combattante, qui rappelle le souvenir de la résistance des Français à l’armée allemande d’occupation, porte le nom de l’abbé Franz Stock.
[modifier] Références
[modifier] Sources
- Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2002, pp. 639-640 – ISBN 2-213-59222-7
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine Ile-de-France, Hachette, Paris, 1992
[modifier] Liens internes
- Cimetière du Mont-Valérien
- Mémorial de la France Combattante
- Fusillades en représaille du meurtre de Karl Hotz
[modifier] Liens externes
- Liste des fusillés au Mont Valérien
- Site officiel de la ville de Suresnes
- Photographie aérienne du Mont-Valérien
[modifier] Notes
- ↑ En effet, Louis-Philippe avait dû autoriser presqu'aussitôt une exception à sa première ordonnance au profit de son ancienne gouvernante, la comtesse de Genlis, décédée dans la nuit du 30 décembre 1830 au 1er janvier 1831, et qui avait souvent exprimé le vœu d'être enterrée au Mont Valérien. Sur les instances du général Gérard, qui avait épousé la petite-fille de Mme de Genlis, le roi autorisa cette inhumation qui eut lieu le 4 janvier 1831. Le fait fut relevé par Le Constitutionnel du 8 janvier qui s'interrogea : « comment, sous un régime aussi parfaitement constitutionnel, il peut encore exister des ordonnances dont l'application ne soit pas générale ».