Maurice Kriegel-Valrimont
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Maurice Kriegel-Valrimont (Strasbourg, 14 mai 1914 — Paris, 2 août 2006) était un militant communiste qui prit part à la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale et un homme politique français. Mort d'une embolie pulmonaire à quatre-vingt-douze ans, il avait reçu avec le général Leclerc et Henri Rol-Tanguy la reddition de Choltitz à la libération de Paris.
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[modifier] Les années trente et la guerre
Maurice Kriegel-Valrimont a été militant à la CGT et aux Jeunesses communistes en 1936. Engagé dans la lutte antifasciste dès avant le 6 février 1934, il arrive à Paris avec un diplôme de droit et travaille dans une compagnie d'assurances où il devient responsable syndical. Participant au Front populaire en 1936-38, il est contraint à la clandestinité sous Vichy, et rencontre Jean-Pierre Vernant et Pierre Hervé à Toulouse. Arrêté une première fois, il s'évade et prend une part active dans l'organisation des Mouvements unis de la Résistance (MUR). En effet, en 1942, Raymond Aubrac lui propose d'organiser la branche militaire du mouvement Libération en zone sud. Au printemps 1944, avec Pierre Villon et Jean de Voguë il est l'un des trois dirigeants du comité d'action militaire (COMAC) crée par le Conseil national de la résistance (CNR).
A la fin du conflit, il reçoit le 25 août 1944, avec Henri Rol-Tanguy et le général Leclerc la reddition du général von Choltitz, chef de la garnison allemande de Paris. En 1945, il est membre de l'Assemblée consultative, et dirige Action, un journal dans lequel on retrouve les signatures de Claude Roy, Vercors, Roger Vailland...
Il est un des rouages essentiels de l’application du programme du Conseil national de la Résistance, notamment pour la fondation de la Sécurité sociale aux côtés de Pierre Laroque, Ambroise Croizat, Georges Buisson, Henri Raynaud, Maître Willard et de Francis Netter. Il se mobilise pour faire reconnaître le principe de solidarité, qui prendra forme avec les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, les lois du 22 mai, du 22 août et du 30 octobre 1946. [1]
Il est élu député de Meurthe-et-Moselle en 1946, alors qu'il est toujours membre de l'Union progressiste. De plus, il est vice-président de la Haute Cour de justice (France) (1946) qui juge les dirigeants collaborationnistes. Maurice Thorez lui propose alors de devenir un élu du PCF, qui fait alors 28,6% des voix. Kriegel-Valrimont accepte la proposition, intègre le comité central en 1947, et reste donc député communiste de Meurthe-et-Moselle jusqu'en 1958. Il devient en charge du bureau de presse du PCF jusqu'à la fin des années 1950. Celui-ci chapeaute alors L'Humanité (500 000 exemplaires), Ce Soir et des quotidiens régionaux (tandis que la SFIO détient Le Populaire). Il fait également partie du Mouvement de la paix, où il côtoie en particulier Laurent Casanova.
[modifier] Des rapports complexes avec le PCF
André Marty et Charles Tillon sont exclus de la direction du PCF en 1952; Maurice Kriegel-Valrimont vote alors leur exclusion. Il écrira dans ses Mémoires: « Quand je me pose des questions sur ma vie, c'est le seul point où je ne me trouve pas d'excuses. » Les rapports avec la direction du parti se tendent cependant après le XXème Congrès du PCUS (1956). Alors que la direction du PCF nie dans un premier temps l'existence du rapport Khrouchtchev dénonçant les crimes du stalinisme et le culte de la personnalité, Maurice Kriegel, aux côtés de Laurent Casanova ou de Marcel Servin appuie la déstalinisation. [2] Il est alors écarté, le Comité central prenant prétexte de son refus d'affirmer que de Gaulle s'alignerait sur l'impérialisme états-unien. Avec Servin et Casanova, il est alors accusé officiellement d'activités fractionnistes (et officieusement de khrouchtchévisme) : on l'exclut définitivement de la direction du parti en mai 1961, à l'occasion du XVIe Congrès du PCF.
S'il n'a jamais repris sa carte au parti, il participe à la fin des années 1980 à des tentatives de rénovation du parti, soutenant Pierre Juquin. A quatre-vingt-cinq ans, il accepta néanmoins d'être candidat sur la liste menée par Robert Hue aux élections européennes de 1999 après avoir été réhabilité par la direction du PCF en 1997. Hue déclarait alors, devant quatre cents personnes à Longlaville, en Meurthe-et-Moselle : "Oui, le Parti communiste a été marqué, profondément et pendant longtemps, par le stalinisme (...) Je veux exprimer toute ma satisfaction de la présence parmi nous de Maurice Kriegel-Varimont, dont toute la vie témoigne de la force de son engagement à gauche et de la fidélité à ses convictions."
[modifier] Divers
Maurice Kriegel-Valrimont était le père de la présidente du Haut conseil à l'intégration Blandine Kriegel, le beau-père du journaliste Alexandre Adler et le beau-frère de l'historienne Annie Kriegel.
Grand Croix de la Légion d'honneur, il était aussi membre du comité d'honneur national de l'ANACR (Association nationale des amis de la Résistance).
[modifier] Bibliographie
- Maurice Kriegel-Valrimont, Mémoires rebelles, avec Olivier Biffaud, Ed. Odile Jacob, 1999.
[modifier] Sources
- ↑ Mémoires rebelles, Olivier Biffaud. " Mémoires rebelles ". Editions Odile Jacob. 288 pages.
- ↑ Maurice Kriegel-Valrimont, Le Monde, 4 août 2006
[modifier] Liens externes
Conférence en vidéo sur http://www.stantv.com Vidéo un de dernière conférence de M.Kriegel-Valrimont par StanTV: http://www.pepart.org/placestan/D%E9bats.htm
- Un homme debout dans le siècle, L'Humanité, 4 août 2006
- Maurice Kriegel-Valrimont : au nom de « l’unité de pensée », L'Humanité, 24 juin 1997
- Eloge de l'engagement : Maurice Kriegel-Valrimont (extraits audio), Là-bas si j'y suis, 2 mars 2006
- Entretien avec Maurice Kriegel-Valrimont (retranscription), Fakir (journal), 8 mai 2006
- Un entretien inédit et exclusif avec Maurice Kriegel-Valrimont (extraits audio), Là-bas si j'y suis, 4 septembre 2006