Mata Hari
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Vous avez de Mata Hari, de son vrai nom Margaretha Geertruida (Grietje) Zelle, (7 août 1876 à Leeuwarden - 15 octobre 1917 à Vincennes) fut une danseuse fusillée par la France comme espionne pendant la première Guerre mondiale.
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[modifier] Biographie
[modifier] Origines
Margaret Zelle est née à Leeuwarden (Frise), d'Adam Zelle, un marchand de casquettes hollandais et de Antje van der Meulen, une javanaise. Alors qu'elle n'était âgée que de 6 ans, sa famille déménagea pour Leiden. Sa mère mourut en 1891 et la même année, son père fit faillite. Elle essaya alors de devenir enseignante. À 18 ans, elle se maria avec un officier de la marine Néerlandaise, Rudolf MacLeod avec qui elle partit vivre aux Indes néerlandaises (où l'un de ses deux enfants fut empoisonné par une servante, en 1899). De retour en Europe, après une escale de quelques mois à La Haye (où elle se sépare de son mari), elle fit, en novembre 1903, une arrivée à Paris peu remarquée. Jouant sur le patronyme écossais de son mari, elle se fait appeler « Lady MacLeod » et, pour survivre, elle se fait embaucher dans un cirque en tant que monteuse de chevaux. Au printemps 1905, grâce à la collaboration involontaire d'Émile Guimet, le fondateur du musée du même nom, elle triomphe dans un numéro de danseuse érotique exotique, avec un corps sculptural mais des seins tombants, sous le nom de Mata Hari signifiant l'œil de l'aube en malais.
[modifier] Mata Hari, danseuse exotique
Couronnée d'aigrettes et de plumes, elle court d'une capitale à l'autre dans un tourbillon d'adulation, guettée par les échotiers qui comptent ses chapeaux, ses chiens, ses fourrures, ses amants. Elle les aide à tisser autour de sa personne une légende. Elle est née à Java où les prêtres de Shiva l'ont initiée aux secrets de son culte et de ses danses. Son père était un riche industriel ou colon. Son mari, un officier supérieur dont elle est séparée, jaloux comme un tigre, a dévoré la pointe de l'un de ses seins. Elle est aussi une courtisane qui se préoccupe trop peu de la nationalité des bottes qu'on abandonne sur sa descente de lit. Il était assez aisé à l'époque, pour quiconque possédait une personnalité flamboyante de s'inventer un personnage, et une histoire, sans être démasqué étant donné la rareté des moyens de communications disponibles.
[modifier] Mata Hari, l'espionne
C'est le 2 septembre 1916 que, procédant à des démarches pour un laissez-passer à destination de Vittel, elle fit la rencontre (non sollicitée par elle) du capitaine Ladoux, chef des services du contre-espionnage. Il l'invite à mettre ses relations internationales et ses facultés de déplacement au service de la France. Elle accepta contre promesse d'une somme d'un million de francs … qui ne fut jamais versée ! En tant que ressortissante des Pays-Bas, elle pouvait franchir librement les frontières. Pour éviter les combats, elle rejoignait les Pays-Bas via l'Espagne et la Grande-Bretagne. Courtisée par de nombreux officiers alliés, elle fut néanmoins interrogée par les services britanniques à qui elle reconnut son appartenance aux services secrets français, bien que la suite des événements allât le démentir. On ne sait pas si elle mentit à cette occasion, croyant que cette histoire la rendrait plus intriguante, ou si les services français se servaient effectivement d'elle sans le reconnaître, en raison des réactions internationales que cette révélation aurait suscité.
En janvier 1917, l'attaché militaire allemand à Madrid, transmit un message radio à Berlin, décrivant les activités d'un espion, de nom de code H-21. Les services secrets français interceptèrent le message et, en fonction des informations qu'il contenait, furent capable d'identifier H-21 comme étant Mata Hari. Aussi étrange que cela puisse paraître, les Allemands cryptèrent le message avec un code dont il savaient pertinemment que les Français savaient déchiffrer, laissant les historiens penser que le but du message était que, si elle travaillait effectivement pour les Français, ceux-ci pourrait démasquer sa double identité et la neutraliser. Six semaines après son retour de Madrid le 13 février 1917 le contre-espionnage français fait une perquisition dans sa chambre de l'hôtel Palace sur les Champs-Élysées. On ne trouve pas de preuve incontestable, mais le sac à main contenait deux produits pharmaceutiques dont le mélange pouvait fournir une encre sympathique, mais dont l'un n'était autre… qu'un contraceptif efficace et des télégrammes chiffrés interceptés établissaient (et elle le reconnut) que le consul allemand en Hollande lui avait versé 20 000 francs. « Pour prix de mes faveurs », précisait-elle. Pour des « renseignements » selon ses juges, sans préciser lesquels.
[modifier] Procès et mort
Rien de plus délectable que la mise en pièces d'une idole devant laquelle on s'est courbé, à une époque où la France était au plus bas dans une guerre, dont personne ne voyait la fin. Le besoin de bouc-émissaire était notoire, et la néerlandaise était une proie de choix. L'avocat n'eut le droit d'assister qu'aux premiers et derniers interrogatoires. Le procès ne dura qu'une journée et n'établit rien que des secrets de polichinelle. Elle fut fusillée, le 15 octobre 1917.
Au moment où retentit le cri : « Feu ! » pour le peloton, elle envoya du bout des doigts un dernier baiser à son avocat.
[modifier] Liens externes
[modifier] Bibliographie
- Anne Bragance, Mata-Hari, la poudre aux yeux, Éditions Belfond, 1995 (ISBN 2-7144-3299-9)
- Lionel Dumarcet, L'affaire Mata-Hari, Éditions de Vecchi, 1999, coll. « Grands procès de l'Histoire » (ISBN 2-7328-2950-1)
- Fred Kupferman, Mata Hari : songes et mensonges, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Historiques » n° 138, 2005
- Michel Leblanc, L'ennemi de Mata-Hari, France-Empire, 1974
