Manufacture des Gobelins

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La manufacture des Gobelins est une manufacture de tapisserie située à Paris dans le XIII^e arrondissement. Elle fut créée en 1602 sous l'impulsion d'Henri IV, à l'instigation de son conseiller du commerce Barthélémy de Laffemas.

Son nom officiel est « Manufacture nationale des Gobelins ». Elle dépend de l'administration générale du Mobilier national et des Manufactures nationales de tapis et tapisseries qui regroupe le Mobilier national, la Manufacture de tapisserie des Gobelins, la Manufacture de tapisserie de Beauvais (ateliers situés à Paris et à Beauvais), la Manufacture de tapis de la Savonnerie (ateliers situés à Paris et Lodève) ainsi que les ateliers nationaux de dentelle du Puy et d'Alençon.

___	Ce site est desservi par la station de métro : Les Gobelins.

[modifier] Histoire

Jehan Gobelin natif de Reims, était vers le milieu du XV^e siècle, un teinturier de laine réputé pour ses rouges à l'écarlate. Il s'installa prés d'un moulin sur la Bièvre, dans le faubourg Saint-Marcel, que l'on baptisa alors « Moulin des Gobelins » à cause de l'importance de sa descendance qui pendant un siècle et demi y continua à perfectionner l'industrie tinctoriale. Vers 1650, un hollandais Jean Glucq importa en France un nouveau procédé de teinture écarlate appelé « à la hollandaise ». Il s'établit dans une des maisons, rue de Bièvre, de la famille Gobelin puis l'acheta en 1686 lorsqu'il obtint des lettres de naturalité.

Colbert qui appréciait la qualité du travail des teinturiers de l'enclos des Gobelins , réussit à convaincre Louis XIV de donner à cette industrie tout le lustre et tout le développement artistique possible. Le Roi acheta l'hôtel des Gobelins pour regrouper autour non seulement des peintres et des tapissiers mais encore des orfèvres, des fondeurs, des graveurs et des ébénistes

En 1667 un édit royal proclama la création de la Manufacture royale des meubles de la couronne. Le premier peintre du Roi, Charles Le Brun, fut nommé directeur, et impulsa les premiers travaux de haute lisse. Sous sa direction, la production de la manufacture, destinée à l'ameublement des Maisons royales et aux présents diplomatiques, acquit par sa magnificence une réputation internationale qui subsiste trois siècles plus tard. Ses différents successeurs dont Pierre Mignard et Robert de Cotte continuèrent et développèrent l'œuvre de Le Brun.

Jean Glucq épousa Marie Charlotte Jullienne, sœur d'un teinturier réputé, François Jullienne, qui possédait un secret pour la teinture à l'écarlate et pour le bleu de roi. Jean Jullienne, neveu de Marie Charlotte, seconda par la suite son oncle François à la direction de la manufacture royale de draps fins et teintures de toutes couleurs, façon d'Angleterre et de Hollande, ainsi qu'à celle de la maison royale des Gobelins. Ces deux établissements étaient mitoyens de la Manufacture Royale des Gobelins et furent réunis en 1721 par Jean Jullienne, qui prit soin de faire renouveler les privilèges royaux de ses oncles. Au décès de François Jullienne, en 1733, il en fut le directeur, anobli par lettres patentes de 1736 et devint chevalier de Saint Michel pour la qualité de son travail et de ses entreprises.

Jean de Jullienne fut nommé conseiller honoraire par l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1740. Il était devenu célèbre comme mécène (Watteau, Pater, Lancret,etc.), amateur et collectionneur.

Pendant la Révolution et le règne de Napoléon, la Manufacture fut fermée et ne put rouvrir que sous la Restauration. En 1825, la Manufacture de la Savonnerie, dédiée à l'exécution des tapis de pied et des tapisseries de tentures, fut rattachée à la Manufacture des Gobelins.

Rattachée à l’administration du Mobilier national depuis 1937, la Manufacture nationale des Gobelins tisse toujours des tapisseries en faisant appel à de nombreux artistes (Paul Cézanne, Jean Arp, Fernand Léger, Alexandre Calder, Sonia Delaunay, Jean Dewasne, Serge Poliakoff, Jean-Paul Riopelle, Zao Wou-Ki, Eduardo Arroyo, Gérard Garouste, Louise Bourgeois, Mattali Crasset…), témoignant ainsi des multiples possibilités d’un mode d’expression ouvert à toutes les tendances esthétiques et contemporaines.