Louis Darquier de Pellepoix

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Louis Darquier de Pellepoix, de son vrai nom Louis Darquier, né à Cahors le 19 décembre 1897, mort le 29 août 1980 près de Malaga (Espagne), était un journaliste et un politicien français d'extrême droite, qui remplaça Xavier Vallat en mai 1942 à la direction du Commissariat général aux questions juives.

Conseiller municipal de Paris proche de l'Action française, Darquier de Pellepoix se lance ensuite dans l’agitation antisémite après la victoire du Front populaire aux élections de 1936. Il crée son propre parti, le Rassemblement anti-juif de France, et s'éloigne du nationalisme français germanophobe pour se rapprocher des thèses de l'Allemagne nazie. Dès 1936, Darquier de Pellepoix réclamait la dénaturalisation des Juifs devenus citoyens français après le 11 novembre 1918 ^[1].

Il est commissaire général aux questions juives sous le régime de Vichy de mai 1942 à février 1944, imposé par les autorités allemandes qui jugeaient son prédécesseur Xavier Vallat trop modéré. Il a notamment été considéré comme l'un des responsables de la rafle du Vel d'hiv du 16-17 juillet 1942. Accusé de malversations dans la gestion des biens juifs, il est remplacé par Charles du Paty de Clam.

Le 1^er février 1943, un article paraît dans Le Petit Parisien. C'est une déclaration de Darquier :

« Je propose au gouvernement :

1. d'instituer le port de l'étoile jaune en zone non occupée ;
2. d'interdire aux Juifs, sans aucune dérogation, l'accès et l'exercice des fonctions publiques (...)
3. le retrait de la nationnalité française à tous les juifs qui l'ont acquise depuis 1927. »

Après la Libération, il fuit en Espagne où il est employé comme traducteur dans une administration. Il est condamné à mort par contumace en 1947. En 1978, il accorde une interview négationniste à L'Express, qui la publie le 28 octobre 1978. Il y déclare notamment « Je vais vous dire, moi, ce qui s'est exactement passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux. » Il se dédouane également de toute responsabilité dans la rafle du Vél d'Hiv', dont il attribue la responsabilité à René Bousquet, secrétaire général de la police nationale. Il meurt paisiblement en Espagne. Son extradition, demandée par la France en 1978 seulement suite à la publication de son interview dans L'Express, avait été refusée par l'Espagne (pourtant engagée depuis 1975 dans la transition démocratique), Darquier n'ayant pas été condamné pour crimes de guerre.

[modifier] Références

[modifier] Bibliographie

• Laurent Joly, Darquier de Pellepoix et l'antisémitisme français, Berg International, 2002.
• Carmen Callil (patiente et amie de sa fille Anne Darquier, psychiatre londonienne suicidée en 1970), Bad Faith. A Forgotten History of Family and Fatherland, Londres, Ed. Jonathan Cape, 2006, 576 p. Traduction française à paraître en 2007 chez Buchet-Chastel.

[modifier] Voir aussi

• Collaboration policière sous le régime de Vichy