Leone Ginzburg

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Leone Ginzburg (né le 4 avril, 1909 à Odessa et mort le 5 février 1944 à Rome) était un éditeur, journaliste et professeur italien influent. Il fut également un important activiste politique antifasciste et un héros du mouvement de résistance en Italie. Il était le mari de la célèbre romancière italienne Natalia Ginzburg et le père de l'historien Carlo Ginzburg.

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse et carrière

Ginzburg est né à Odessa (en Ukraine, à l'époque en Russie impériale) dans une famille juive qui émigra à Turin (en Italie) lorsqu'il était encore très jeune. Il fit ses études au Liceo Ginnasio Massimo d’Azeglio^[1] à Turin, une école pas ordinaire d'où émergea un groupe d'intellectuels et d'activistes qui plus tard combattirent le régime fasciste de Benito Mussolini. Après la Seconde guerre mondiale il contribuèrent entre autres à la création de la République démocratique italienne. Parmi ses compagnons se retrouvent de remarquables intellectuels tels que Norberto Bobbio, Piero Gobetti, Cesare Pavese, Giulio Einaudi, Massimo Mila, Vittorio Foa, Gian Carlo Pajetta et Felice Balbo.

Au début des années 1930, Ginzburg enseigna les langues slaves et la littérature russe à l'Université de Turin et contribua à faire découvrir les auteurs russes au public italien. En 1933, il co-fonda la maison d'édition Einaudi en compagnie de Giulio Einaudi. Il fut démis de sa position de professeur en 1934 pour avoir refusé de se soumettre à la prestation d'allégeance obligatoire au régime fasciste.

[modifier] Persécution et exil intérieur

Peu de temps après, lui-même et quatorze autres Juifs turinois, dont Sion Segre Amar, furent arrêtés pour soi-disant complicité dans l'affaire Ponte Tresa (ils transmettaient des documents antifascistes en provenance de Suisse). La sentence de Ginzburg fut cependant légère. Il fut à nouveau arrêté en 1935 pour ses activités en tant que leader (avec Carlo Levi) de la branche italienne de Giustizia e Libertà^[2], le Parti de la justice et de la liberté, fondé en 1929 à Paris par Carlo Rosselli.

En 1940, la famille Ginzburg eut à subir la punition fasciste connue sous le nom de confino (exil intérieur) et fut envoyée à Pizzoli, un village pauvre et retiré des Abruzzes où ils résidèrent de 1940 à 1943. Malgré tout, Leone fut en mesure de poursuivre son activité de directeur des éditions Einaudi tout au long de cette période. En 1942, il co-fonda clandestinement le Partito d'Azione^[3], un parti de résistance démocratique qui subsista jusqu'en 1947. Il édita également le journal du parti, L'Italia Libera.

[modifier] Capture et meurtre

En 1943, après le débarquement allié en Sicile et la chute de Mussolini, Leone s'en fut à Rome en laissant sa famille dans les Abbruzes. En septembre, lorsque les nazis envahirent le pays, Natalia Ginzburg et ses trois enfants fuirent Pizzoli en montant simplement dans un camion allemand, racontant au conducteur qu'ils étaient des réfugiés de guerre qui avaient perdu leurs papiers. Ils retrouvèrent Leone et se cachèrent dans la capitale italienne. Vingt jours plus tard, Leone Ginzburg fut arrêté à Rome, mais cette fois par la Gestapo. On lui infligea de fatales tortures dans la section allemande de la prison romaine de Regina Coeli où il mourut suite à ses blessures.

[modifier] Bibliographie

The Italians and the Holocaust: Persecution, Rescue, and Survival par Susan Zuccotti (University of Nebraska Press)
Tous nos hiers de Natalia Ginzburg, Liana Levi, Paris, 2004, ISBN 2867463343
Lessico Famigliare de Natalia Ginzburg, Einaudi, Torino, 2003, ISBN 8806151681