Le Maître et Marguerite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

Cet article est une ébauche à compléter concernant la littérature, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant.

Cet article est une ébauche à compléter concernant la Russie, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant.

Le Maître et Marguerite est un roman de Mikhaïl Boulgakov écrit entre 1928 et 1940. Il relate l'intrusion et les frasques du diable à Moscou, alors capitale de la très athée URSS. Nombreux sont les critiques qui comptent cette satire du régime soviétique parmi les œuvres majeures de la littérature russe du XX^e siècle.

[modifier] Rédaction

Boulgakov entreprit la rédaction de son roman dès 1928. Il détruisit une première version de l'ouvrage (en le brûlant dans un poêle) en mars 1930 après avoir été averti qu'on avait banni sa pièce La Cabale des dévots. Il revint à ce roman en 1931 et termina un second manuscrit en 1936, qui contenait d'ores et déjà tous les principaux épisodes de la trame finale. La troisième version fut achevée en 1937. Boulgakov ne cessa de peaufiner une quatrième version avec l'aide de sa femme, jusqu'à ce qu'il fût contraint de s'arrêter quatre semaines avant sa mort en 1940. C'est sa femme qui acheva son œuvre entre 1940 et 1941.

Une version censurée du livre (12% du texte omis et une part plus grande encore altérée) fut d'abord publiée dans le magazine de Moscou (n°11, 1966 et n°1, 1967). Le texte des parties mises à l'écart ou modifiées parut clandestinement (publication dite en samizdat), accompagné des indications nécessaires pour le resituer. En 1967, la maison d'édition Posev (sise à Francfort) édita une version complétée grâce à ces extraits. En Russie, la première édition complète, préparée par les soins d'Anna Saakyants et fondée sur la version datant de début 1940, parut dans Khudozhestvennaya Literatura en 1973. Cette édition demeura l'édition de référence jusqu'en 1989, date de la dernière édition collationnée par la littératrice Lidiya Yanovskaya sur la base de tous les manuscrits existants.

[modifier] Intrigue

Attention : ce qui suit dévoile tout ou partie de l’œuvre (explications) !

L'intrigue du roman se divise en trois actions entremêlées.

La première action prend place dans le Moscou des années 1930, où Satan se manifeste sous le couvert d'un mystérieux magicien nommé Woland, accompagné d'une troupe composée de façon aussi hétéroclite que du valet ex-chef de chœur, répondant au nom de Fagotto, du chafouin et bavard chat noir Béhémoth, du tueur Azazello, de la blême Abadonna au regard létal, ainsi que de la sorcière Hella. La troupe prend pour cible l'élite littéraire avec son syndic, le MASSOLIT, son restaurant-QG pour privilégiés la maison Griboyedov, tous ses parvenus corrompus, leurs épouses et/ou maîtresses, ses bureaucrates et ses profiteurs -- et de façon plus générale, les sceptiques et les mécréants.

L'incipit présente une confrontation directe entre le chef de la scène littéraire bureaucrate, Berlioz, athée notoire, et un gentleman étranger très poli, lequel se targue de défendre la foi et fait montre de pouvoir de divination (il s'agit de Woland). Témoin de cette scène, un jeune et enthousiaste poète, Ivan Bezdomny (dont le nom signifie sans-abri). Celui-ci tente vainement de poursuivre et de capturer le gang, puis d'avertir les autorités de sa nature diabolique, mais ne parvient qu'à se faire jeter dans un asile de fou.

A ce point apparaît le personnage du Maître, un auteur aigri, désespéré par le dénigrement et le rejet dont a fait l'objet son roman sur Ponce Pilate et le Christ, au point d'en avoir jeté au feu le manuscrit avant de se détourner du monde, y compris de son aimée Marguerite.

Dans la deuxième partie du roman, le personnage de Marguerite prend une grande importance. Marguerite refuse d'abandonner son amant le Maître et l'œuvre de celui-ci. Satan lui fait une offre qu'elle accepte, devenant une sorcière douée de pouvoirs surnaturels le temps d'un bal de minuit donné par Satan, qui coïncide avec la nuit du Vendredi Saint. À ce point, les trois actions du livres se rencontrent, puisque le roman du Maître traite également avec cette même nuit vernale de pleine lune où le Christ, dont le sort est scellé par Ponce Pilate, est crucifié à Jérusalem.

La deuxième action se situe à Jérusalem, sous le gouvernement du procurateur Ponce Pilate. Il s'agit du récit que Woland fait à Berlioz et qui trouve écho dans les pages du roman du Maître. Ponce Pilate rencontre Yeshua Ha-Notsri (Jésus) et se découvre une affinité spéciale pour cet homme et même un besoin spirituel de lui ; ce qui ne l'empêche pas de se résigner à le livrer à ceux qui veulent sa mort.

La troisième action: Alors qu'elle apprend à voler et à contrôler ses passions débridées -- non sans se venger avec violence des bureaucrates littérateurs qui ont condamné son amant au désespoir -- et qu'elle entraîne avec elle sa domestique Natacha, elle pénètre nue dans le monde de la nuit, survole les forêts noires et les fleuves de la Mère Russie, se baigne, et purifiée, revient à Moscou pour être l'hôte du grand bal de Satan. Debout au côté de ce dernier, elle accueille les personnages les plus tristement fameux de l'histoire de l'humanité alors qu'ils se déversent en nombre des portes de l'enfer.

Elle surmonte l'épreuve et pour sa peine et sa droiture elle est récompensée : Satan lui offre d'exaucer son vœu le plus cher. Elle choisit de libérer le Maître et de vivre avec lui dans la misère et l'amour. Néanmoins, ni Satan ni Dieu ne juge ce genre d'existence digne des bons et le couple quitte Moscou avec le diable, alors que ses fenêtres et ses coupoles se consument dans le soleil couchant du dimanche de Pâques.

[modifier] Analyse

Le roman a fortement subi l'influence du Faust de Goethe et les thèmes de lâcheté, de la trahison, de l'ouverture d'esprit et de la curiosité, ainsi que de la rédemption tiennent une place prépondérante.

L'interaction des éléments et des forces naturels, tels que le feu, l'eau et la destruction, est un élément essentiel du roman, auquel il convient d'ajouter les puissants contrastes entre la clarté et les ténèbres, le bruit et le silence, le soleil et la lune, les orages et la tranquillité

De plus, il faut remarquer le parallèle complexe entre Jérusalem et Moscou tout au long du roman.

On peut faire différentes lectures de cette œuvre : roman d'humour, allégorie philosophique ou socio-politique, satyre non seulement du système soviétique, mais encore de la vanité de la vie moderne en général... D'un autre point de vue, le roman est aussi un roman d'initiation dont Ivan est le personnage principal.

Boulgakov recourt à des styles et des tons très variés suivant les parties. Les chapitres où l'action a lieu à Moscou ont un rythme rapide, joyeux, presque farcesque, tandis que ceux où l'action se tient à Jérusalem sont écrits dans un style très réaliste.

Ce roman est,enfin,dans ce contexte de russie soviétique,un écrit pour la liberté des artistes et contre le conformisme"je suis celui qui veut éternellement le mal mais toujours fait le bien"(épitaphe tirée du faust de Goeth.

[modifier] Influence

Le Maître et Marguerite a inspiré de nombreux auteurs et musiciens. Le roman Les Versets sataniques de Salman Rushdie en est une illustration. Les Rolling Stones ont également affirmé que ce roman est la clef de l'une de leurs chansons Sympathy for the Devil. Pour la chanson Pilate de leur album Yield Le groupe grunge Pearl Jam a été influencé par la confrontation entre Jésus et Ponce Pilate que met en scène le roman. La chanson de Franz Ferdinand Love and Destroy est tirée de la scène où Marguerite survole Moscou en chemin vers le bal de Satan. Le groupe canadien The Tea Party fut inspiré par le roman pour leur chanson le Maître et Marguerite. Le compositeur allemand York Höller composa l'opéra Der Meister und Margarita qui fut créé en 1989 à l'opéra de Paris.