Le Livre noir du communisme
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Auteur | Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné, Andrej Packowski, Karel Bartosek, Jean-Louis Margolin |
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Genre | Histoire |
Pays d’origine | France |
Éditeur | Robert Laffont |
Date de parution | 1997 |
Nombre de pages | 846 |
ISBN | 2-221-08-204-4 |
Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression (1997) est rédigé par un collectif d'universitaires sous la direction de Stéphane Courtois, chez Robert Laffont.
Sommaire |
[modifier] 4e de couverture
« [...] Directeur de recherches au CNRS, Stéphane Courtois dirige la revue Communisme et est coauteur d'une Histoire du Parti communiste français. Agrégé d'histoire, chargé de recherches au CNRS, Nicolas Werth, spécialiste de l'URSS, est notamment l'auteur d'une Histoire de l'Union soviétique. Jean-Louis Panné est l'auteur d'une biographie de Boris Souvarine. Chargé de recherches au CNRS, directeur de la revue La Nouvelle Alternative, Karel Bartosek est l'auteur des Aveux des archives, Prague-Paris-Prague. Agrégé d'histoire, Jean-Louis Margolin est maître de conférences à l'université de Provence.
Professeur à l'Institut d'études politiques de Varsovie, Andrzej Paczkowski est membre du Conseil des archives du ministère de l'Intérieur. Avec la collaboration de Rémi Kauffer, Pierre Rigoulot, Pascal Fontaine, Yves Santamaria et Sylvain Boulouque. »
[modifier] Contenu
Il énonce sur 840 pages les dysfonctionnements et crimes dans les pays qui se sont réclamés (ou se réclament encore) du communisme (spécifiquement léniniste ou marxiste-léniniste). Le Livre noir du communisme s'interroge sur le caractère constitutif de la dimension criminelle de ces systèmes « communistes », et sur les invariants et différences entre ces systèmes « communistes ».
En particulier, l'étude du système de l'Union soviétique montre que le processus de terreur s'est mis en place au lendemain même de la révolution d'octobre 1917, sous Lénine, avant même la guerre civile, avec la création de la tchéka, l'interdiction progressive des journaux d’opposition, l'arrestation et exécution de nobles, bourgeois, mencheviks, SR de gauche et anarchistes, la répression brutale des grèves ouvrières, ou de révoltes (Kronstadt).
Les différents auteurs ont employé des dossiers récemment ouverts du KGB qui n'avaient jamais pu être utilisées par des historiens.
Stéphane Courtois s'est livré à une comptabilisation du nombre de morts. Les chiffres et le principe même d'addition de crimes parfois très différents a été largement contestée.
[modifier] Dissensions entre auteurs
La moitié des auteurs — Nicolas Werth, Jean-Louis Margolin et Karel Bartosek — ont protesté publiquement contre le résultat final, reprochant à Stéphane Courtois des amalgames et un problème de méthode dans le chapitre introductif, en particulier dans une sorte d'assimilation du nazisme et du communisme faite dans la préface, ainsi que sur le calcul du nombre de victimes (85 millions selon lui). Le livre en lui-même ne faisant aucune étude comparative sur ce sujet.
[modifier] Critiques et détracteurs
Les critiques du Livre noir ont prétendu qu'il employait le terme vague de « communisme » pour se rapporter à une grande variété de différents systèmes, et qu'il « jette arbitrairement ensemble des phénomènes historiques complètement différents tels que la guerre civile de 1918-21, le collectivisation obligatoire et la Grande Terreur en Union soviétique, le règne de Mao en Chine et Pol Pot au Cambodge, le gouvernement militaire de l'Éthiopie aussi bien que de divers mouvements politiques latino-américains, des sandinistes au Nicaragua au Sentier lumineux du Pérou[1]. » Sans contester la nature communiste des pays pré-cités, le journal Le Monde diplomatique a précisé le fait que l'histoire et les traditions locales ont joué, dans chaque cas, un rôle au moins aussi important que le rôle du communisme[2].
Un certain nombre de critiques clament que certains, voire tous les régimes mentionnés dans le livre n'étaient pas, en réalité, « communiste ». Ce n'est pas une idée novatrice : la question de savoir si les « États communistes » sont réellement allés vers le communisme est ouverte depuis leur apparition. Stéphane Courtois propose, pour justifier le titre, une définition d'un État communiste comme un État gouverné par un seul parti qui se proclame ouvertement d'inspiration marxiste-léniniste.
[modifier] Notes et références
- ↑ (en) Ulrich Rippert, « The spectre returns! A political evaluation of Schwarzbuch des Kommunismus (The Black Book of Communism) », World Socialist Web Site, 15 juillet 1998.
- ↑ Gilles Perrault, « Loin de l’Histoire, une opération à grand spectacle. Communisme, les falsifications d’un "livre noir" », Le Monde diplomatique, décembre 1997.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Article connexe
[modifier] Liens externes
- Du bon usage des livres noirs, commentaire de Philippe Bourrinet
- Article du Monde diplomatique sur le Livre noir
- « Sauver Lénine ? », un article de Laurent Joffrin (dans le Libération du 17 décembre 1997)sur la controverse autour du livre.