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Joseph François Dupleix - Wikipédia

Joseph François Dupleix

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Joseph François Dupleix
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Joseph François Dupleix

{{histoire monde indien}

“ J’ai sacrifié ma jeunesse, ma fortune, ma vie, pour enrichir ma nation en Asie. D’infortunés amis, de trop faibles parents consacrèrent leurs biens au succès de mes projets. Ils sont maintenant dans la misère et le besoin. Je me suis soumis à toutes les formes judiciaires, j’ai demandé contre le dernier créancier ce qui m’est dû. Mes services sont traités de fables, je suis traité comme l’être le plus vil du genre humain. Je suis dans la plus déplorable indigence. La petite propriété qui me rentait vient d’être saisie. Je suis contraint de demander une sentence de délai pour éviter d’être traîné en prison.”

Joseph François Dupleix (1er janvier 1697 à Landrecies - 10 novembre 1763 rue des Capucines à Paris) : gouverneur général des Établissements français de l'Inde, grand rival de Robert Clive.

Son père François, un fermier général prospère, souhaite qu'il devienne marchand, et, pour le distraire de son goût pour la science, l'envoie voyager en Inde en 1715 sur l'un des vaisseaux de la Compagnie française des Indes orientales. Au service de cet employeur, il effectue plusieurs déplacements dans les Amériques et en Inde.

En 1720, il est nommé membre du Conseil Supérieur de Pondichéry et commissaire des guerres. Il fait preuve d'un grand sens des affaires publiques et s'acquitte de ses fonctions avec un grand talent. Unissant le commerce à l'administration, il spécule habilement pour son compte et acquiert en peu de temps une grande fortune. En 1730 il est nommé superintendant des Affaires Françaises à Chandernagor, qu'il releva de sa ruine. Sous son administration énergique, la ville prospère et accroît son importance.

En 1741, il épouse Jeanne Albert de Castro, veuve de l’un de ses amis Jacques Videns, conseiller de la compagnie. Cette belle métisse intelligente, au fort caractère, fut connue par les Indiens comme "Joanna Begum" et se montra d’une grande utilité pour son époux dans les négociations avec les princes locaux. Elle mourra en 1756. Dupleix se remaria en 1758.

Sa réputation lui procure en 1742 le poste de gouverneur général de tous les établissements français de l'Inde. Son ambition désormais est d'acquérir pour la France de vastes territoires en Inde. Profitant de l'anarchie produite par la dissolution de l'empire mongol, il voulut faire une puissance territoriale de la Compagnie, qui n'avait été jusque-là que commerçante, et projeta ce que réalisera la Compagnie anglaise des Indes.

À cet effet, il entre en relations avec les princes locaux, et adopte un style de splendeur orientale, dans son costume et son cadre de vie. Les Britanniques en prennent ombrage. Mais le danger pour leur propre expansion et leur pouvoir en Inde est partiellement évité en raison de la jalousie amère réciproque entre Dupleix et La Bourdonnais, gouverneur de l'île de Bourbon (de nos jours la Réunion).

Quand la ville de Madras capitule devant les Français en 1747, Dupleix s'oppose à la restitution de la cité aux Britanniques, violant ainsi le traité signé par La Bourdonnais, moyennant de fortes sommes (1746).

Il envoie alors une expédition contre Fort St David (1747), qui est défaite dans sa marche par le nawab d'Arcot, l'allié des Britanniques. Dupleix réussit à vaincre le nawab, et à nouveau tente la capture du Fort St David, en vain. Une attaque à minuit sur Cuddalore est repoussée, occasionnant de grandes pertes.

Dans la guerra qui s'ensuivit, il montra un courage et des talents qui firent oublier ses torts, et défendit pendant 42 jours Pondichéry contre une flotte britannique formidable et contre une armée de terre. En 1748, Pondichéry est assiégé par les Britanniques, mais, au cours des opérations, des nouvelles arrivent concernant la paix conclue entre les Français et les Britanniques à Aix-la-Chapelle.

Dupleix entre ensuite dans des négociations, dont l'objet est l’assujettissement du sud de l’Inde. Il envoie des troupes importantes à l’aide de l’un des prétendants du Carnatic et du Deccan. Les Britanniques sont engagés du côté de leurs rivaux.

Il se fit céder, par un prince indien qu'il avait placé sur le trône du Deccan, tout le territoire situé entre le Krichua et le cap Comorin, avec le titre de nabab. Enflé de ses succès, il s'engagea dans une suite d'expéditions aventureuses et finit par lutter contre la Compagnie même dont il était l'agent, et qui voulait s'opposer à ses entreprises.

Ruiné par tant de guerres, les conflits entre les deux grandes puissances continuent en Inde jusqu’en 1754, quand le gouvernement anxieux de faire la paix, envoie en Inde un commissaire spécial (Charles Godeheu) avec l'ordre de remplacer Dupleix et, si nécessaire, de l’arrêter. Ces ordres sont accomplis avec une brutalité inutile. Il chercha quelque temps à cacher le véritable état des choses; mais la vérité ayant été connue, on le rappela (1754).

Ce qui reste du travail de Dupleix est ruiné en un instant, et lui-même est obligé d’embarquer pour la France, le 12 octobre 1754. Il passa le reste de sa vie à plaider contre la Compagnie, à laquelle il réclamait 13 millions, qu'il avait, disait-il, avancés pour son service. Il y dépense sa fortune privée. La Compagnie des Indes refuse de reconnaître ses responsabilités. Le gouvernement ne veut rien faire pour un homme qu’il persiste à regarder comme un aventurier ambitieux et avide. Le plus grand des gouverneurs coloniaux français meurt dans l’oubli, l’indigence, la misère et l'humiliation le 10 novembre 1763 à Paris, sans avoir pu se faire rendre justice.

Il avait publié peu avant sa mort un Mémoire qui fit grand bruit.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source partielle

« Joseph François Dupleix », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)


LA JEUNESSE DE DUPLEIX ———————————————

On ne sait que peu de choses de l’enfance de Joseph-François DUPLEIX . Sa famille était originaire de CHATELLERAULT (Vienne). Le père de DUPLEIX, prénommé François, naquit le 29 mai 1664. Abandonnant la ville où ses pères n’avaient cessé de résider, il entra dans l’Administration des Domaines et fut nommé Contrôleur Général des Domaines du Hainaut, en résidence à LANDRECIES (Nord). Là, il épousa le 25 mars 1695 Anne Louise de MASSAC, fille de Claude de MASSAC, Trésorier du Roi et Receveur du Domaine en la même ville.


Il en eut cinq enfants dont trois seulement vécurent au delà de l’enfance, parmi lesquels Joseph-François. Ce dernier n’est autre que le héros de cette histoire. Il est né à LANDRECIES le 1er janvier 1697. Son frère aîné Charles Claude Ange, né le 8 janvier 1696, resta avec lui en relations suivies d’affaires et d’amitié.Joseph-François DUPLEIX fit ses premiers pas à LANDRECIES mais c’est le seul souvenir de lui que cette ville puisse revendiquer. En 1698, le père de DUPLEIX fut directeur d’une Manufacture de Tabacs, au Manoir de PENNARUS-EN-PLOUJEAN (Finistère); son grand-père était alors notaire à MACON (Saône et Loire).

Les sentiments de famille ne semblent pas avoir été très tendres dans le coeur de Joseph-François DUPLEIX; son père était très autoritaire; lui-même montra très tôt un caractère entier. A partir de sa neuvième année, DUPLEIX ne vécut presque plus dans sa famille. Son père le plaça en 1706 dans un collège de QUIMPER où il reçut une bonne éducation générale mais n’approfondit rien de particulier. Il avait des dispositions pour les mathématiques plutôt que pour les lettres et était grand amateur de musique; il jouait de la basse de viole qui correspond au violoncelle d’aujourd’hui.

Ses études terminées, il rentra dans sa famille , mais pas pour longtemps. En 1716, il s’embarqua pour l’Inde, comme Enseigne de Vaisseau, sur un navire de la Compagnie de Saint-Malo, substituée en fait depuis 1714 à celle des Indes Orientales fondée par COLBERT, qui avait en 1716 de nombreux comptoirs. En Inde, c’étaient : - CHANDERNAGOR, CASSIMBAZAR et BALASSOR au Bengale; - MAZULITAPAN et YANAON aux Côtes de Coromandel; - CALICUT, MAHE et SURATE à la Côte Malabar.


Hors de l’Inde où elle faisait du commerce en dehors de l’Europe : Achem, Bassora, Bender-Abbas, la Chine, Manille, Moka, le Pégou, etc. En outre, le commerce d’Inde en Inde (quincaillerie, verroterie, les cauris et les vins). Le commerce extérieur se portait sur les bois, le café, les huiles, poivre, corail, percales, tarlatanes, mouchoirs de Mazulitapan et de Pondichéry, bétilles, organdis, étoffes de soie ou de coton (les plus riches étaient fournies par le Bengale), le bois rouge, le salpêtre, le tabac.

A son retour, DUPLEIX séjourna quelque temps à DAX (Landes), où il s’affilia à une Compagnie de Pénitents Blancs, puis à NANTES, PORT-LOUIS, SAINT-MALO et PARIS.

Le père de DUPLEIX avait été nommé à PARIS, à la Ferme des Tabacs dont le sort fut plus ou moins lié à celui de la Compagnie des Indes Orientales. (La Compagnie des Indes fonda la ville de LORIENT à la fin du XVIIème siècle et, lorsque cette Compagnie fut supprimée en 1793, le Gouvernement lui racheta les constructions de l’arsenal.)

Le père de DUPLEIX acquit une certaine influence auprès de la Compagnie des Indes et en profita, au début de 1720, pour faire nommer son fils Conseiller au Conseil supérieur de PONDICHERY.Le 29 juin 1721 Joseph François DUPLEIX s’embarquait à Lorient à bord du voilier “Atalante”. Son absence dura 34 ans...

Le voyage de Lorient jusqu’à l’Inde fut long, très long. L’Atalante séjourna plus que de coutume à l’Ile Bourbon (aujourd’hui île de la Réunion) et n’arriva à Pondichéry que le 16 août 1722 - après plus d’un an.


DUPLEIX A CHANDERNAGOR ————————————————

De premier Conseiller et Commissaire des troupes, il fut nommé Directeur du Bengale en 1731. Puis, la même année, il fut nommé Directeur du Comptoir de Chandernagor (1731 à 1741). Il en fit une ville importante et développa le commerce français d’une façon intense avec différentes nations au détriment du commerce anglais. La Compagnie avait des troupes, (bien réduites il est vrai) soit pour faire régner l’ordre dans la concession, soit pour la défendre contre les attaques possibles des naturels ou des concurrents occidentaux.


DUPLEIX trouva, outre les inconvénients inhérents à l’état d’abandon dans lequel se trouvait le comptoir, toutes sortes de difficultés qu’il sut vaincre grâce à sa ténacité et à son énergie. Après avoir sollicité et obtenu en 1739, du grand Mogol, le titre de Nabab, il a donné à sa politique un plus grand développement. La situation intérieure de l’Inde lui venant en aide, il arriva très rapidement à donner à la Compagnie française une extension considérable, en dépit de ses directeurs parisiens.



DUPLEIX A PONDICHERY ——————————————


Le 1er janvier 1740, voyant les résultats brillants obtenus par DUPLEIX à Chandernagor, LOUIS XV le nomma Gouverneur des ville et fort de Pondichéry. Sa nomination devint officielle en août 1741. Auparavant, le 17 avril 1741, DUPLEIX s’était marié avec Jeanne ALBERT, veuve depuis 1739 de Jacques VINCENT, ex-conseiller au Conseil supérieur de la Compagnie et habitant à Pondichéry. Elle avait eu onze enfants. C’était une femme très belle, d’une haute intelligence, et qui a inspiré efficacement DUPLEIX dans sa tâche. Le père de Jeanne ALBERT, originaire de Paris, était chirurgien à la Compagnie des Indes à Pondichéry. Sa mère était de religion hindoue.


ARRIVEE A PONDICHERY ——————————————

Le 14 janvier 1742, DUPLEIX, venant de Chandernagor où il avait brillamment réussi dans ses initiatives, débarqua à Pondichéry, accompagné de celle qui sera la compagne dévouée et le plus précieux des diplomates et des informateurs. La paix, par extraordinaire, régnait dans tout le pays et sur les océans.

Le 2 mai 1742, une cérémonie extrêmement pompeuse se déroula à Pondichéry : le Nabab DUPLEIX recevait le drapeau venant de DELHI offert par le grand Mogol. Dès 5 heures du matin le Gouverneur, avec toutes les marques d’honneur qui entourent les Nababs, se rendait avec les Européens et les Notables Indiens à l’ouest de la ville à la porte de Valdaour. Les grandes timbales (nagara) placées sur des éléphants furent battues pendant que jouait la musique (nouba) qui caractérisait la présence d’un Nabab. Alors s’avança l’éléphant portant le drapeau envoyé par l’Empereur. Un autre éléphant caparaçonné et portant un “howdah” se tenait à côté du gouverneur comme sa monture officielle. Précédé du drapeau, le Gouverneur retourna vers son Palais. La procession était tout-à-fait solennelle; derrière DUPLEIX suivaient 45 palanquins portant les fonctionnaires européens, 8 palanquins de notables indiens et 50 voitures. La popularité de DUPLEIX dans l’Inde était à son apogée.


DUPLEIX ET LA BOURDONNAIS ——————————————

Mais l’Angleterre veillait. Sa flotte harcelait les navires marchands de la Compagnie des Indes, elle s’était emparée de Madras et menaçait même de bloquer Pondichéry. M. LA BOURDONNAIS, capitaine nommé en 1733 Gouverneur des Iles de France et de Bourbon reçut du Cardinal Fleury la mission d’aller délivrer avec une escadre le Gouverneur de l’Inde DUPLEIX menacé dans Pondichéry. Il battit la flotte anglaise de Lord Peyton, dispersa l’escadre de Branet qui défendait la place de Madras et prit cette ville en 1746. Mais il eut tort d’insérer dans la capitulation un article autorisant les Anglais à racheter la ville moyennant une rançon de 9 millions de livres. Cette rançon ne pouvant être acquittée immédiatement, il est convenu que le gouverneur de la ville fera des billets à termes échelonnés et dont le paiement sera garanti par des otages. Mais bientôt l’on murmure que LA BOURDONNAIS ne s’est pas oublié dans la distribution et qu’un don personnel d’un million de livres n’a pas été étranger à la signature de la capitulation. DUPLEIX, peut-être par dépit contre le nouveau chef où il voyait un rival possible, s’empressa de rompre le traité et donna en même temps l’ordre à LA BOURDONNAIS de reconduire son escadre à la Martinique et en le remplaçant comme Gouverneur des îles de France. Chose plus grave : il le dénonçait au Gouvernement comme traître, l’accusant d’avoir accordé aux Anglais la clause incriminée du traité de capitulation.

Lorsque, à son retour en France, en 1748 LA BOURDONNAIS, après mille traversées, voulut se rendre à Paris, il fut arrêté et mis à la Bastille où il subit une captivité de trois ans et demi.



DEFENSE DE PONDICHERY ——————————————

A Pondichéry, en 1740, DUPLEIX avait préparé la défense de la ville contre un siège possible. Il s’était employé notamment à surélever les remparts, à préparer le barrage du ruisseau qui coule entre la ville et Oulgaret (les collines d’Oulgaret sont hautes de 200 mètres) de façon à inonder le terrain avoisinant; il avait fait construire aussi des petites redoutes aux “limites” sur les principales routes, amélioré sérieusement celle d’Ariaccupa, fait construire des casemates dans l’épaisseur des glacis et organisé des abris dans la ville pour les non-combattants.

La famine, d’autre part, étant pour une place assiégée aussi dangereuse que le feu de l’ennemi, DUPLEIX, de ce côté, prit également toutes les précautions nécessaires et dès que le danger devint imminent, fit entrer dans la ville tout ce qu’il put réunir de riz, de blé et vivres et fit entretenir en deçà des limites des troupeaux importants; ses soins et sa prévoyance s’étaient étendus sur tout.  

DUPLEIX avait aussi fait raser jusqu’à 300 toises du mur des fortifications, huttes, arbres, buissons qui pouvaient faciliter l’approche de l’ennemi. Il contraignit les Anglais à lever le siège de Pondichéry en 1768; ce siège avait coûté aux Anglais, en tués : 17 officiers, 100 soldats ou marins, 400 indigènes et un nombre égal de blessés; tant boulets que bombes, ils avaient lancé sur la ville 50000 projectiles. De notre côté, les pertes s’élevaient à 3 officiers, 150 blancs, 40 caffres, 200 cipayes et nous avions envoyé aux Anglais 25000 projectiles.


A ce moment, LOUIS XV signait le traité stupide d’Aix-la-Chapelle, terminant la guerre de la succession d’Autriche. Toutes nos conquêtes, en divers pays, étaient rendues. En Inde, il ne nous restait que cinq villes où nous avons conservé des comptoirs.


Les opérations de guerre de l’Inde, négociations diplomatiques, exploitations de la victoire, tout fut inspiré, conduit, mené, réglé par DUPLEIX avec le génie le plus souple, le sens le plus avisé. Après la paix qui a suivi la guerre de la succession d’Autriche à la suite de laquelle LOUIS XV sacrifiait les conquêtes de DUPLEIX, celui-ci continua néanmoins sa politique féconde d’immixtion dans les affaires indigènes et entre 1748 et 1754, il acquit dans diverses contrées de l’Inde (dans le Carnatic et sur les côtes des Cicars et d’Orisse) un empire peuplé de plus de 20 millions d’habitants.


Il subit quelques revers d’importance relativement minime dans sa lutte contre les Rajahs (petits rois en conflit incessant avec les Nababs, gouverneurs de provinces, et les Soubabs, gouverneurs de pays) de Tanjore et de Mysore assistés des Marhates (populations du Deccan) et des Anglais. DUPLEIX les aurait rapidement réparés si la Compagnie des Indes, pour obtenir de la Compagnie anglaise rivale le maintien de la paix, ne l’avait sacrifié à ses adversaires.


Par le traité de Paris (1763) le plus désastreux que la France ait jamais signé, l’Angleterre exigeait le rappel de DUPLEIX. LOUIS XV donnait à l’Angleterre plusieurs de ses colonies parmi lesquelles celles de l’Inde (à part les comptoirs de Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Karikal et Mahé). C’est de ce traité que date la puissance coloniale mondiale des Anglais.







LETTRE DE DUPLEIX A LA DIRECTION DE LA COMPAGNIE ———————————————————————————————

Pondichéry, 17 octobre 1748

à Monsieur le Directeur de la

Compagnie des Indes


Voilà 6 ans, Messieurs, que par la volonté de sa Majesté, je suis Gouverneur des Indes en mon siège de Pondichéry et que je sers fidèlement mon Roi en défendant votre Compagnie.

J’ai pris mon service sous vos ordres en 1715 et il y a bientôt trente cinq ans que je travaille à la prospérité de votre commerce. Depuis sept ans j’ai combattu pour conserver haut et ferme le pavillon aux fleurs de lys de notre Roi bien aimé LOUIS XV.

Aujourd’hui la flotte anglaise vient de reconnaître définitivement son impuissance à s’emparer de vos Comptoirs; j’en tire quelque orgueil et quelque reconnaissance car c’est bien grâce aux Ministres de la Marine et des Finances, et aussi à la confiance que vous m’avez témoignée que j’ai pu, sans ménager mes forces et ma fortune, mettre nos établissements en état de défense.

Vous vous souvenez, Messieurs, des négociations qui avaient réglé le sort de Madras. Vous m’aviez donné, en 1742, l’instruction de ne point poursuivre les hostilités avec l’Angleterre, en guerre avec la France depuis bientôt deux ans. Je ne me suis jamais mépris sur les convoitises que la Grande-Bretagne peut nourrir à l’égard des colonies espagnoles en Amérique et des nôtres propres. Mais j’ai toujours espéré qu’au delà du Cap de Bonne Espérance, les navires français ne tireraient le canon que pour saluer les couleurs de leur Roi respectif.

M. LA BOURDONNAIS est arrivé à Pondichéry il y a cinq ans, juste au moment où le rajah des Marhattes menaçait par terre cette capitale. Et je dois dire à sa louange qu’il a obtenu qu’en six semaines se terminât une guerre de 18 mois. Fort de cette victoire et des assurances que lui avait données à Paris le Ministre des Finances, il a dès ce moment fait preuve de prétentions insupportables ...

... en mon nom, Messieurs, vous remercierez sa Majesté de m’avoir compté au nombre des Chevaliers de Saint-Louis et de m’avoir envoyé le cordon rouge. Je me suis ainsi trouvé récompensé du mal que je me suis donné pour mettre Pondichéry en état de résister au siège de 58 jours que nous venons de subir. Les Anglais partent sans avoir pris leur revanche de Madras. J’ai sauvé plus d’un million de roupies à notre Compagnie. Je ne l’ai point fait pour vous tenir gré d’avoir demandé au Ministre de m’en nommer Directeur mais par seul dévouement aux intérêts de la France.



QUELQUES ACTIONS MILITAIRES DE DUPLEIX ———————————————————————————————


La période héroïque qui a ouvert la carrière de DUPLEIX se déroula en trois actes :

- Intervention française dans le Carnatic (1749-50) - Glorieuse soumission à DUPLEIX du Deccan (1751-54) - Echec et ruine de ses grands desseins devant Trichinopoli, capitale du Madure, à 35 lieues au sud-ouest de Pondichéry.(1754)



TRIOMPHANTE INTERVENTION DANS LE CARNATIC.   


Le Carnatic (ou Karnatic) désigne la région orientale du Deccan (ou Dekkan) méridional, à partir du delta du Kistna jusqu’au cap Comorin; c’est à peu près la côte de Coromandel avec son arrière pays jusqu’à la montagne.

La surprenante improvisation militaire qui s’est révélée chez DUPLEIX pendant le siège de Pondichéry s’affirme d’abord ici avec l’autorité que lui donnent ses récents succès.

Une fois réglées les conditions de l’aide accordée à Chanda Cahib et à Muzzafer , qui avaient demandé à DUPLEIX son appui en lui offrant l’entretien de ses troupes, et la jonction des troupes des nababs dans la région de Vellore, DUPLEIX fit partir 400 blancs, 100 topas et 2000 cipayes tirés de ce corps de mercenaires indigènes réorganisés par lui pendant le siège de Pondichéry. Il les mène à la victoire de GENGY en 1750 et vers une série de succès. A l’armée d’Anaverdi-Khan, composée de 7000 cavaliers, 6000 fantassins, 200 éléphants, 20 pièces de canon, nous n’opposions que quelques milliers d’hommes.

Pourtant, à AMBOUR, le 3 août 1749, les confédérés infligèrent un échec décisif au nabab laissé mort sur le champ de bataille, avec plus de mille des siens. La victoire s’achevait par la prise d’un trésor de trois lacks de roupies, plus d’un million de livres, de 60 éléphants, d’une masse d’armes et de bijoux, par la désertion aussi d’une partie des troupes du nabab qui vinrent grossir celles des coalisés portées à 25000 fantassins, 1500 cavaliers, 6000 arquebusiers et 200 éléphants.


Peu de jours après, cette armée entrait à ARGATE sans coup férir. DUPLEIX continue alors l’avance de ses contingents, presse ses alliés de se mettre en route. Malheureusement, l’arrivée des Mahrattes appelés au secours par le Rajah de Tanjore et la venue de Nazer-Sing accourant au secours de Mazouf-Khan, enfermé dans Trichinopoli, fait sonner l’une des heures les plus critiques de la carrière de DUPLEIX.


Chanda-Cahib et Muzzafer terrifiés abandonnent aussitôt le siège de Tanjore et se replient sur Pondichéry. Que pouvaient alors faire les nôtres ainsi abandonnés ? Nos établissements sont bientôt menacés par des hordes que certains estiment à 300 000 hommes, auxquels se mèlent, dit-on, plusieurs détachements anglais. Pour faire front, notre Gouverneur n’a que les quelques soldats de la garnison et les fugitifs affolés de Tanjore. Pourtant, il ne désespère pas. Peine inutile, Nazer et les Mahrattes s’approchent de plus en plus de nos concessions.

A cette situation terrible, il fait face avec une froide résolution. DUPLEIX ne tarde pas à reprendre l’offensive et se rend en personne auprès de ses troupes. Le 28 avril, l’officier LA TOUCHE force le camp de Nazer, le traverse de part en part, y jetant l’épouvante et tuant un millier d’hommes. Ce succès est suivi de beaucoup d’autres. DUPLEIX règle alors sa marche en avant et fait occuper les points stratégiques. Avec l’aide de l’officier M. de BUSSY, il prend GENGI, triple forteresse.


COMBAT D’AMBOUR.  


Après le traité d’Aix-la-Chapelle, les hostilités cessant entre les Français et les Anglais, DUPLEIX se demanda aussitôt ce qu’il allait faire de ses nombreuses troupes dépaysées et terriblement indisciplinées. Il ne trouva qu’une solution, celle de louer ses soldats aux Princes Hindous, si souvent dressés les uns contre les autres, dans une même soif de pouvoir.


Chanda-Cahib, depuis si longtemps ami de la France et qui avait depuis des années laissé sa famille et ses richesses sous la protection de l’enceinte de Pondichéry, vint demander à DUPLEIX des soldats pour aider le prétendant Muzzafer-Zing à conquérir sa couronne de soubab à laquelle il avait tous les droits.

L’ennemi était Anaverdi-Khan, prince ayant également des droits à faire valoir, mais qui de tous temps s’était montré très porté du côté des Anglais, malgré la fameuse visite à DUPLEIX en 1745.

DUPLEIX, s’étant entendu avec Chanda-Cahib, fit partir des troupes sous la conduite de son beau-frère, Combault d’Auteuil et de Bussy-Castelnau. Les troupes françaises firent leur jonction avec celles des nababs Chanda -Cahib et Muzzafer-Zing et les alliés rencontrèrent les troupes d’Anaverdi-Khan à AMBOUR le 3 août 1749.


Ce fut une bataille mémorable, chèrement disputée. Deux de nos attaques furent d’abord repoussées et Combault d’Auteuil fut même légèrement blessé; mais une charge combinée de ses dragons et des fantassins de de Bussy, soutenus par une déflagration générale de l’artillerie, fit plier et s’enfuir l’armée d’Anaverdi-Khan.

Le vieux Nabab, blessé sur son éléphant de combat, essaya mais en vain derallier ses soldats; il succomba sur le champ de bataille et plusieurs milliers des siens furent tués.

Le fils aîné du Nabab, Mahfuz-Khan, jadis notre hôte et ami, fut fait prisonnier, et son jeune frère s’enfuit. De notre côté, les blessés et les tués étaient peu nombreux. Muzzafer fut délivré. Les Princes reconnaissants, après être entrés dans Arcate, leur capitale, vinrent à Pondichéry remercier et rendre les honneurs à DUPLEIX.


Une chose achève de donner tout son relief à la figure de DUPLEIX, c’est l’instinct merveilleux avec lequel il sait illustrer et exploiter sa victoire, l’illustrer dans les formes qui devaient davantage plaire aux Hindous et les frapper le plus vivement, l’exploiter avec le sens averti et le froid calcul de l’Occidental.


Quelques jours après le combat d’Ambour, Muzzafer-Zing demanda à DUPLEIX, au nom de l’Empereur des Indes, son maître, la main de Chonchon, sa belle-fille. Chonchon avait à l’époque 13 ans et demi; c’est l’âge où les jeunes filles Hindoues se marient dans l’Inde. Eut-elle un peu d’émotion quand elle apprit qu’on voulait ceindre sa petite tête de la couronne du plus grand Empire du monde ? L’histoire est muette sur ce point; mais Jeanne, quel orgueil dut être le sien : Chonchon sa fille, Impératrice des Indes...


La France à jamais prépondérante sur la Péninsule par la seule magie de cette alliance ! Oui, mais quel rêve impossible : Chonchon n’est-elle pas catholique et Jeanne, la très humble pénitente du Père Lavaur, qui a, de plus en plus sur son esprit un énorme ascendant.

DUPLEIX refuse donc, mais en y mettant les formes, disant être “fort honoré de la demande de l’Empereur , mais que la différence de religions semblait rendre cette union impraticable”. En mai 1753, DUPLEIX reçoit le titre de marquis et reçoit de la part de la marquise de Pompadour (la grande favorite) des présents : pour DUPLEIX, montre en or ornée de brillants et pour Madame, étui à ciseaux et à couteaux en or ciselé.


SOUMISSION DU DECCAN.   


Si dans le Carnatic, DUPLEIX dut se livrer à une guerre véritable et continue, dans le Deccan il a été soutenu par un véritable homme d’état, le marquis de BUSSY-CASTELNAU. Il parvint, sans se battre, à établir notre influence dans un pays équivalant en superficie à la moitié de la France.


La constance de nos succès en cette province, et particulièrement à GOLCONDE, AURENGABAD, et CADAPA (ou CUDAPPAH), atténuera la mauvaise impression produite par certains revers dans le Carnatic.  

Dans la balance de l’Histoire, ce sont cependant les succès qui l’emportent car, même dans l’adversité , DUPLEIX fit preuve d’une force d’âme et d’une ténacité de caractère qui ont été rarement égalées et ces qualités seules suffiraient à l’imposer à l’admiration car elles manquent le plus souvent aux hommes publics.


FIANAILLES DE CHONCHON.  

————————————————

Au commencement de 1754, Chonchon a 16 ans et demi. Sa réputation de beauté et la renommée prestigieuse de son beau-père font que l’on parle d’elle aussi bien en France qu’aux Indes.

Il est un homme au nom redouté dans l’Inde entière à l’égal de celui de DUPLEIX lui-même, c’est le marquis de BUSSY-CASTELNAU. Lui, cette épée flamboyante de DUPLEIX, pense-t-il à une succession possible à la mort du Marquis ? En tout cas, les 36 ans du brillant gentilhomme ne font pas peur à Chonchon ni à la Marquise; la demande par de BUSSY de la main de Chonchon est agréée dès janvier 1754.

Le destin cruel ne devait tenir aucun compte de ces projets amoureux. L’heure venait où la Fortune refusait de prodiguer aux DUPLEIX ses faveurs. Ils allaient l’apprendre sous peu.



RAPPEL DE DUPLEIX  

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Depuis quelque temps, DUPLEIX et Jeanne s’aperçoivent qu’autour d’eux et jusque dans leur propre famille des envieux cherchent à les dénigrer. Des correspondances envoyées en Europe en 1754 se plaignent du Gouverneur et de sa femme, critiquant sa politique, son esprit de lucre, son luxe ostentatoire. La Compagnie des Indes chargea Godeheu d’aller à Pondichéry enquêter sur la bonne gestion de DUPLEIX.


Le 2 août 1754, Godeheu arriva à Pondichéry et remit à DUPLEIX trois plis dont il était porteur. L’un était un ordre du Roy qui rappelait DUPLEIX, le second un état des éclaircissements que demandait Godeheu, un troisième une lettre personnelle de Godeheu qui laissait entendre à DUPLEIX que la Compagnie de Paris désirait jouir de l’expérience et des lumières du Gouverneur. DUPLEIX comprit alors la certitude de sa défaite et le départ fut décidé.


DUPLEIX s’embarqua le 15 octobre 1754 à Pondichéry. Son voyage dura plus de huit mois. Il est vrai qu’il avait fait de longues escales à l’Ile de France, à Bourbon et- au Cap.


DUPLEIX partit donc en France avec sa femme et la fille de celle-ci appelée familèrement “Chonchon” comme il est dit ci-devant, ainsi qu’une suite assez considérable :

Melles d’AUTEUIL ses nièces et l’un de leurs frères.

Le neveu de DUPLEIX, M. de KERJEAN et sa femme.

M. AUBERT de la MOGERE et sa femme, nièce de Mme DUPLEIX.

M. de SAINT-PAUL, beau-frère de la Marquise.

M. ARNAUD, un neveu; M. de SOMBREUIL.

M. ASTRUC qui fut débarqué à l’Ile de France et un M. DUBOIS.

Puis, les musiciens de DUPLEIX. Plus dix esclaves appartenant à Mme DUPLEIX, y compris trois femmes pour son service et celui de Chonchon.



En outre :

Besson, maître d’hôtel

Dubuisson, valet de chambre.

Farine, cuisinier.

Maekan, postillon.

Bernard et sa femme.

Aubert.

Tout personnel appartenant à DUPLEIX.


Les bagages se composaient de 181 caisses chargées sur le bateau “Duc d’Orléans”.

Le 14 octobre après-midi, Godeheu, commissaire de la Compagnie des Indes, envoyé dans l’Inde pour enquêtes avec pleins pouvoirs, se fit annoncer au Fort; il venait dire à DUPLEIX que le vaisseau était prêt à à partir pour le ramener en France et n’attendait que lui. Le Marquis lui répondit qu’il comptait s’embarquer, lui et tous les siens, après le dîner; et Godeheu lui dit qu’en ce cas, le navire appareillerait à trois heures du matin.


Et ce sont alors les dernières heures du Marquis et de la Marquise dans ce palais somptueux, au milieu de cette ville qui lui doit tant et de cette population qui a pu crier, certains jours, à la tyrannie, mais, comme il arrive souvent, dont l’opinion se trouve retournée maintenant par ce brusque rappel, ces injustices, ces calomnies.


Pour la dernière fois, du haut des terrasses du Palais, ils virent le soleil se coucher dans ses nuages oranges, là-bas, du côté des montagnes de Gengy, sur l’immense territoire où flottait encore le drapeau des Rois de France. Pour la dernière fois, la table de famille, autour de laquelle s’affairent les boys aux pieds nus, les réunit tous, dans la somptueuse salle à manger. Sans doute Jeanne ne peut-elle s’arracher à ces lieux; ils ne les quitteront que vers deux heures du matin.


Au milieu des parents, des amis, des esclaves, des serviteurs, ils franchissent les lourdes portes, les ponts-levis; les voilà hors des remparts, sur la plage. Là, la foule est accourue malgré l’heure tardive. Ils montent enfin dans les “chelingues” (embarcations du pays faites de planches cousues ensemble) qui doivent les emmener à bord.


Dès qu’ils quittent le rivage, vingt-et-un coups de canon sont tirés de la citadelle; les spectateurs, de la rive, suivent des yeux les frêles esquifs qui portent les bannis. La mousson est mauvaise et la barre très forte par cette nuit d’octobre. Dès que DUPLEIX et sa femme sont à bord, vingt-et-un coups de canon retentissent à nouveau.


Les Messieurs Beyelleau, du Bausset, Delarche, venus accompagner les partants, redescendent dans les chelingues. Parmi eux se trouve M. Albert, le propre frère de la Marquise. Le navire ne partira, quoi qu’on en ait dit, qu’après le lever du soleil. Tant bien que mal, ils se sont tous embarqués et entassés sur ce navire de mille deux cents tonnes.


La clarté grandit, le soleil jaillit des flots, il dore pour la dernière fois, aux yeux des bannis, le Fort, les remparts, les maisons aux teintes claires; il fait luire les gueules de bronze des canons aux créneaux des bastions. Là-bas, le grand Palais désert projette dans le matin étincelant sa colonnade d’albâtre qui dépasse les remparts de sa silhouette orgueilleuse.


C’est avec son titre de Gouverneur Général de l’Inde que DUPLEIX descendit à Bourbon (Ile de la Réunion) où pendant le séjour il lui fut demandé d’être parrain d’une cloche pesant mille cinq cents livres qui avait été prise à Madras en 1746 et envoyée par lui à Bourbon; la cérémonie eut lieu le 25 janvier 1755. A Bourbon et au Cap, ils furent magnifiquement reçus; partout on fêtait le grand chef victorieux, dont la gloire depuis des années déferlait jusqu’aux dernières limites de cette mer des Indes et bien au-delà.


Ce sont les derniers jours de puissance, les derniers rayonnements de l’étoile de DUPLEIX et de Jeanne. Le 26 juin seulement, ils arrivent à Lorient. Là, tout de suite, les vexations, les ennuis les assaillent. Tous leurs bagages sont retenus, à part une petite malle d’objets de première nécessité. Les autres colis mirent six mois à leur parvenir à Paris.


Si, volontairement, l’attitude du Ministre est hostile à DUPLEIX dès ses premiers pas sur sa terre natale, l’opinion publique lui est acquise. On se presse sur le passage de leur voiture, on leur fait des ovations; tout est émerveillement, ne serait-ce que la peau bronzée des Indiens de la suite, le type particulier de la Marquise et le grand renom de gloire attaché de puis des années au nom de DUPLEIX.


Ils sont obligés de baisser les rideaux de leur chaise de poste pour se libérer de tant de curiosité et se disent “Voyons, cela ne sera pas si terrible que ce qu’on leur avait reproché, puisque ces braves Français les portent aux nues; il ne saurait en être autrement à Paris”. Et tous deux se rassurent.



A PARIS  

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Dès l’arrivée de DUPLEIX à Paris, il commença ses visites au Ministère où l’accueil d’abord bienveillant devint de plus en plus réticent. Le Ministre Léchelle, qui semblait vouloir être juste pour DUPLEIX, fut remplacé au commencement de 1756 par M. de Moras, associé des Directeurs de la Compagnie des Indes et les choses se mirent à changer.


Ses comptes avec la Compagnie ne sont pas examinés et les services innombrables qu’il a rendus à cette Compagnie avec sa fortune personnelle et celles de ses parents et amis n’arrivent pas à être pris en considération. De plus, il se trouve harcelé par des créanciers de plus en plus nombreux et implacables.


Sa femme atteinte de rhumatismes depuis son arrivée en France ne cesse d’écrire au ministre, au contrôleur général des Finances. Ses lettres deviennent de plus en plus suppliantes et désespérées. Elle espérait toujours que justice serait rendue à son mari et qu’ils pourraient repartir à Pondichéry; forte de cette espérance, elle avait même fixé leur départ en mars 1757. Elle s’est éteinte le 4 décembre 1756, minée par des rhumatismes et la douleur effroyable de son impuissance à lutter pour ce mari adoré, elle, la vaillante, la compagne de toujours, l’infatigable et si compréhensive amoureuse.


“ Célèbre par son amour et sa beauté, cette créole des Indes s’apparente étrangement à cette autre créole des Antilles qui devait naître six ans plus tard et que le sort devait appeler également à régner, sous le nom de Joséphine. Toutes deux moururent loin de leur patrie, après avoir vu amoindrir leur bien. Touchantes figures d’amantes, princesses d’épopées fulgurantes, soeurs d’infortune. ”

(Extraits du livre ‘Créole et Grande Dame’ de Yvonne GAEBELE)


Sa fille Chonchon mourut deux ans et quelques mois plus tard; son corps fut inhumé dans le caveau de sa mère à l’église Ste-Madeleine de la Ville-l’Evêque à Paris.


Après son arrivée en France, DUPLEIX constata que ses grands projets avaient toujours déplu à la Compagnie française dont les actionnaires, plus soucieux de toucher des dividendes que de conquérir des provinces, estimaient trop coûteuses ses interventions pour ce qu’elles leur rapportaient à eux, sinon à lui: aussi le taxaient-ils de mégalomanie.


Le rappel de DUPLEIX avait bien été décidé par la Compagnie française, mais il est à remarquer qu’elle n’a pas été entièrement responsable de ce qui s’est accompli en son nom. Il semble suivant les arguments de ses défenseurs qu’elle n’ait pas été bien informée par ceux qui auraient dû la renseigner. Ce n’est pas elle qui persécuta DUPLEIX, ce sont quelques uns de ses membres qui abusèrent de sa confiance.

Le rappel de DUPLEIX fut l’ouvrage de Godeheu. Ce dernier refusa de vérifier les comptes de DUPLEIX (qui étaient redevables de plus de 7 millions de livres envers celui-ci) mais déplacé pour rétablir la paix, il n’entra en rien dans les détails qui ne touchaient pas à la politique générale. Il ne pouvait d’ailleurs soupçonner que le rappel de DUPLEIX deviendrait le germe d’aucune discussion et il a laissé à la Compagnie le soin de terminer une question aussi importante.  

La Compagnie française et la Compagnie anglaise s’entendirent ensuite; les hostilités contre l’Angleterre recommençaient toutefois avec la Guerre de Sept ans. Le Gouvernement français voulut enfin intervenir et envoya en Inde, en 1758, au secours de la Compagnie, 3000 hommes et LALLY de TOLLENDAL, général brave mais brutal. Ses violences lui aliénèrent les mêmes populations que DUPLEIX avait su gagner à la cause française.


D’autre part, Lally ne reçut pas de renforts, il assiégea en vain les Anglais dans Madras (les Anglais avaient établi eux-mêmes des Comptoirs à Madras, à Bombay, à Calcutta) et il avait fini par être bloqué dans Pondichéry, où, réduit par la famine, il se rendit sans conditions. Il dut capituler (18 janvier 1761) après une défense héroïque de cinq mois.


LA FIN D'UNE EPOQUE 

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La capitulation de Pondichéry marquait la fin de la domination française dans l’Inde péninsulaire. Le malheureux Gouverneur Lally revint en France et LOUIS XV le fit mourir sur l’échafaud. Les Anglais avaient déjà commencé à s’étendre dans l’Inde continentale et avant même la capitulation de Pondichéry, le Gouverneur anglais CLIVE reprenait pour le compte de la Compagnie anglaise la politique de DUPLEIX.


Ainsi, par la faiblesse du Gouvernement de LOUIS XV (Traité honteux de Paris en 1763), l’Angleterre était devenue à la fin du 18ème siècle la première puissance maritime de l’Europe.


Nos Comptoirs ont été depuis cédés à l’Inde, le 1er novembre 1954, sous le gouvernement de Pierre Mendès-France et en mai 1956 fut signé un traité relatif à ce transfert. Il sanctionne l’abandon de ces possessions françaises. Le Parlement ne l’a toutefois jamais ratifié jusqu’à ce jour (NB: 1959), et le journal anglais ‘Daily Telegraph’ vient de faire état d’un mouvement parmi les ressortissants français des anciens Comptoirs de l’Inde “en vue de leur rattachement à la France, ou du moins de la reconnaissance par l’Inde de leur autonomie”. Le mouvement est dirigé par M. Charles Gressieux; ce dernier demande l’abrogation du traité de cession.


Maint historien a dénoncé la politique à courte vue que la France commit l’erreur de suivre en ne soutenant pas DUPLEIX, l’homme le plus capable qui l’eût jamais représentée dans l’Inde. Quelques uns, après un plus ample examen des faits, ont révisé ce procès et conclu en sens inverse, mais nul n’a sérieusement disputé à DUPLEIX, même en Angleterre, sa connaissance inégalée de la diplomatie orientale, quels qu’aient pu être par ailleurs ses mérites et démérites.



LE BILAN  

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G. Jouveau-Dubreuil a écrit : “Les Européens n’ont conquis ni la Perse, ni la Chine, ni le Japon, mais ils ont conquis l’Inde; pourquoi ? Parce que dans l’Inde il y a eu DUPLEIX. L’Inde fut conquise non point par les armes mais surtout par le ‘Nababisme’, c’est à dire par le génie d’un homme. La conquête de l’Inde, événement d’importance mondiale, s’explique par l’étude d’un caractère.”


Ainsi qu’il a été dit précédemment, JEANNE, la femme de DUPLEIX,  belle créole, contribua, surtout de 1752 à 1755 à l’équilibre extraordinaire du caractère de son mari en ces années si fatigantes, équilibre si parfait que tous les historiens l’ont admiré en le mentionnant; et tous ceux qui prennent connaissance de la correspondance de DUPLEIX en ce temps là avec ses chefs d’armée, les Princes alliés  et ses Directeurs de France, ne peuvent que reconnaître et admirer sa supériorité. Et pourtant, quelle vie trépidante, quels chocs nerveux sans cesse répétés, quelle formidable tension d’esprit dans les plans à poursuivre et aussi dans les milliers de petits détails journaliers où l’intérêt et l’amour propre de chacun demandent à être ménagés.  


Quand DUPLEIX quitta l’Inde française, ce par quoi on entend la somme des pays appartenant à la Compagnie ou placés sous son influence, elle occupait toute la largeur de la péninsule, du golfe du Bengale au golfe d’Oman, couvrant une superficie double de celle de la France et comptait trente millions d’habitants, et ces résultats avaient été obtenus avec des moyens infimes.


Voici ce que disait de DUPLEIX l’historien Eugène Guérin :

Un homme songea un jour à donner un monde à son pays. Il vécut son rêve pendant des années, renversant ce qui s’opposait à sa réalisation, suppléant à tout par son courage et son génie et lorsqu’enfin parvenu au but, il allait étonner l’univers entier des résultats obtenus, un gouvernement inexcusable, talonné par la peur de l’étranger, harcelé par par une Compagnie de marchands, jetait bas l’oeuvre grandiose et son artisan. Cet homme, c’était DUPLEIX. Ainsi donc finit misérablement la plus merveilleuse des épopées”.


DUPLEIX rentra donc en France ruiné , sans pouvoir obtenir du Gouvernement ou de la Compagnie le remboursement des sommes qu’il avait avancées à leur service. Le défaut de remboursement par la Compagnie à DUPLEIX, aussi bien qu’au vaillant de BUSSY, n’empêchait pas cette Compagnie de sombrer après une existence peu honorable. Son privilège exclusif lui fut retiré par le Roi sur les instances du Ministre Terray. LOUIS XV dédommagea les actionnaires en leur faisant remettre des titres de rente sur l’Etat. Moyennant 30 millions, la Compagnie céda au Roi toutes ses propriétés, dont le port de Lorient et 32 navires jaugeant 23000 tonneaux et 12 gabares qui se trouvaient à l’embouchure du Blavet.



DUPLEIX a eu à soutenir contre la Compagnie, pour le règlement de ses comptes, un procès pénible et attristant qui n’était pas encore jugé au moment de sa mort; il ne le fut que le 2 août 1776. Par refus de reconnaître que, si DUPLEIX avait pu se tromper et peut-être la tromper elle-même sur les moyens de réaliser sa politique, il avait du moins travaillé de ses propres fonds à accroître le territoire de la France et la gloire du Roi, la Compagnie le plongea dans la misère et lui donna une auréole de victime qui n’a pas peu contribué à inspirer la pitié, la sympathie et finalement la reconnaissance et l’admiration de la postérité.


MORT DE DUPLEIX ————————————————

C’est dans la misère qu’il mourut à Paris, le 11 novembre 1763, rue des Capucines, après deux mois de maladie; il avait vu l’anéantissement de son oeuvre et l’abandon de l’Inde aux Anglais qui se sont empressés d’adopter le système de DUPLEIX.

Trois jours avant sa mort, il achevait d’écrire les lignes suivantes :

“ J’ai sacrifié ma jeunesse, ma fortune, ma vie, pour enrichir ma nation en Asie. D’infortunés amis, de trop faibles parents consacrèrent leurs biens au succès de mes projets. Ils sont maintenant dans la misère et le besoin. Je me suis soumis à toutes les formes judiciaires, j’ai demandé contre le dernier créancier ce qui m’est dû. Mes services sont traités de fables, je suis traité comme l’être le plus vil du genre humain. Je suis dans la plus déplorable indigence. La petite propriété qui me rentait vient d’être saisie. Je suis contraint de demander une sentence de délai pour éviter d’être traîné en prison.”


DUPLEIX fut inhumé dans l’église de Sainte Marie-Madeleine de la Ville-l’Evêque à Paris où reposaient déjà sa première femme et la fille de celle-ci. Les biens de DUPLEIX ont été vendus en 1764. La liquidation du château et des terres de la Ferrière a eu lieu le 17 septembre 1764. La vente de ses maisons de Villeneuve Saint-Georges et de Paris le 28 décembre 1765. L’hôtel de deux étages situé à l’angle du Boulevard et de la rue neuve des Capucines le 8 décembre 1766.



STATUE DE DUPLEIX AUX INDES  

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Une statue de DUPLEIX fut élevée à Pondichéry à la suite d’une demande adressée par le Gouverneur, M. Bontemps, et le Conseil d’Administration de la Colonie en novembre 1867; elle fut inaugurée le 28 juillet 1870.

Cette belle statue se trouve sur la plus grande place publique, face à la mer. Elle est l’oeuvre du sculpteur parisien Théodore Gruyère, Prix de Rome. Notre grand homme y est représenté debout, sur un socle supporté par plusieurs colonnes de granit enlevées jadis à un Temple de Gengy. L’artiste nous le montre dans une attitude fière et noble, sans exagération. La pose est naturelle et gracieuse.


En contemplant la tête coulée dans le bronze, on est frappé, si la ressemblance est exacte, de la volonté qu’exprime le visage. La mâchoire inférieure, très nettement accusée, est le signe de la force un peu brutale.


 Les yeux regardent droit l’horizon comme s’ils cherchaient moins à le pénétrer qu’à le dominer. La figure entière est carrée et d’une puissante ossature. Assurément, ce ne sont pas là les traits d’une personne ordinaire. Si la statue pouvait s’animer, on verrait  descendre un homme à la démarche énergique et lourde,  martelant le sol comme s’il voulait le maîtriser.  

Cet homme qui ne s’est ni civilisé dans les alcôves, ni déprécié dans les antichambres, bousculerait d’un air maussade et bourru quiconque le gênerait sur son chemin. Il ne dirait point aux gens comment il se nomme. C’est à eux de le savoir. Il leur commanderait le respect et au besoin le leur imposerait. Moins soucieux de plaisir que d’être obéi, il rappellerait brutalement aux convenances ceux qui n’auraient pas foi en son génie... Puis, un soir, l’homme se perdrait dans la nuit, et son nom commencerait à entrer dans la légende, cette apothéose ou cette déformation de l’Histoire. 

 

Compte-rendu de l’inauguration de la statue du Marquis DUPLEIX à Pondichéry le 16 juillet 1870. Extraits du discours du Préfet apostolique.

"DUPLEIX, le grand homme dont nous venons honorer la mémoire, est celui qui a le plus illustré le nom français dans l’Inde. Les aptitudes de son génie étaient multiples; elles s’appliquèrent successivement aux sciences exactes, au commerce, à l’administration, à la politique, à la stratégie. C’est à DUPLEIX qu’est due l’inauguration de cette puissante politique qui a fait prévaloir l’élément européen aux Indes et que nos forces voisins les Anglais ont suivie et développée avec tant de succès. Mais ce qui domine surtout parmi les glorieux souvenirs qui lui survivent, c’est le sentiment de sa haute probité, son désintéressement et son amour ardent pour la gloire de la France. Il quitta Pondichéry en 1754 âgé de près de 58 ans et ayant habité l’Inde pendant 32 années consécutives.”


Placée dans l’axe de la place Napoléon III et du débarcadère, cette statue fait face à la mer, c’est-à-dire à l’Est. Elle tient de la main droite le plan de Pondichéry. A ses pieds sont des gabions, une roue brisée et autres attributs guerriers. Le socle de granit qui la supporte est revêtu de cette simple inscription en lettres dorées : “ 1742 à 1754 >


(Documentation aimablement transmise par Madame GAEBELE, conservateur de la Bibliothèque et des Archives de Pondichéry, Présidente de la Société de l’Histoire et la Commission des Monuments historiques)


Malgré toutes les vicissitudes ayant existé depuis l’époque de l’érection de la statue entre la France, l’Angleterre et le Gouvernement des Indes, ce souvenir était toujours à sa place lors de l’élaboration du présent opuscule, car un autre correspondant de Pondichéry l’a fait photographier et m’a fait parvenir cette photographie

A noter aussi que la rue Dupleix existe, ainsi que l’atteste l’adresse de la Maison de photographie, “Dupleix Street, à Pondichéry”.


La même statue que celle de Pondichéry, mais en marbre blanc, a été placée dans les galeries du Palais de Versailles par ordre du Ministre d’Etat chargé des Beaux Arts. Elle se trouve actuellement déposée au Musée permanent de la France d’Outre-mer, à Paris.


STATUE DE DUPLEIX AU BENGALE  

—————————————————————— Les Anglais reconnaissant en DUPLEIX l’une des personnalités les plus puissantes du 18ème siècle, lui érigèrent une statue dans la Cour d’honneur du Palais du Gouverneur du Bengale à Calcutta. Quel éloquent hommage rendu à la mémoire de leur adversaire le plus acharné.




BUSTE DE DUPLEIX A VERSAILLES  

———————————————————— En plus de la stautue de marbre de Théodore Gruyère, il existe au Musée du Palais de Versailles un buste en marbre de DUPLEIX. Il est signé Le Bridan, Grand Prix de Rome en 1753. Il a été fait non d’après nature, mais d’après des documents communiqués à l’artiste. Ce buste fut acheté en 1834 par l’Etat à un certain M. Baulu-Bénard, demeurant à Paris, 24 rue des Deux Portes St Jean.


STATUE DE DUPLEIX A LANDRECIES  

—————————————————————— Monsieur Pierre Margry, Archiviste adjoint au Ministère de la Marine, entreprit en 1869 d’élever à DUPLEIX une statue dans sa ville natale. Les douloureux évènements de 1870 firent reculer ce projet et c’est en 1878 que l’idée fut reprise.


Grâce à l’activité de plusieurs comités - dont l’un national qui avait pour Président Henri Martin et pour Vice-Président Henri de Lesseps - une souscription permit la réalisation de l’oeuvre envisagée. Dix-sept sculpteurs prirent part à un concours et ce fut le projet de Léon Fagel, de Valenciennes, qui, en 1884, fut couronné.


La statue en bronze représente DUPLEIX en Marquis, titre qu’il avait reçu dans l’Inde, portant le Grand Cordon de Saint-Louis et indiquant de la main droite le sol de l’Inde dans lequel il plante le drapeau français de la main gauche. La tête a été exécutée d’après des miniatures authentiques prêtées par la famille d’Infreville.


Le socle est en pierre d’Ecaussines (Belgique) et porte deux reliefs en bronze : l’un représente la scène si majestueuse et si grandiose du couronnement de Muzzafer-Zing à Pondichéry et de la remise par le Soubab de la dignité de Nabab du Carnate au Gouverneur Général DUPLEIX.Le second montre Madame DUPLEIX au siège de Pondichéry, donnant des soins aux blessés.


Ce socle porte également trois motifs hindous en bronze et l’inscription des principales localités où DUPLEIX eut des succès dans l’Inde :

AMBOUR, CHANDERNAGOR, PONDICHERY, CAPADA et AURUNGABAD (qui se trouvent relatés dans le présent recueil).

La belle statue, qui s’élève devant l’Hôtel de Ville, mesure 3,60 mètres de hauteur sans le socle. Elle a été coulée par M. Moltz, fondeur, rue de Rennes à Paris.

Son inauguration, le 30 septembre 1888, fut marquée par des festivités que clôtura un feu d’artifice tiré sur la Sambre, avec motifs lumineux représentant le débarquement de DUPLEIX aux Indes.




INAUGURATION DE LA STATUE A LANDRECIES  

———————————————————————— Au milieu d’un enthousiasme général, M. Saisset-Schneider, Préfet du Nord, M. Pinchon, Secrétaire général, les Sous-Préfets du département et les représentants de la presse s’étaient portés à la rencontre du Ministre du Commerce Pierre Legrand jusqu’à la gare de Busigny où les attendaient M. Maxime Lecomte, député du Nord et M. le Sous-Préfet d’Avesnes.


A dix heures trente, le train ministériel venant de Paris est entré en gare. M. Pierre Legrand est descendu, accompagné du Capitaine De Coeur, Aide de camp du Ministre de la Marine, représentant le Ministre empêché, du Commandant de l’Infanterie de Marine d’Infreville, petit-fils de DUPLEIX et de plusieurs autres membres de sa famille.


M. le Préfet a présenté rapidement les autorités à M. le Ministre du Commerce puis le train s’est remis en marche pour Landrecies, où il est entré en gare à onze heures.


Depuis le matin de bonne heure, la ville était en fête, attendant le Ministre et les autorités. Les préparatifs étaient poussés avec la plus grande activité pour faire à M. Pierre Legrand et à sa suite une réception des plus enthousiastes

Inauguration de la Statue de Dupleix en 1888 

Oeuvre de Léon Fagel


A sa descente du train, sur le quai de la gare, M. Pierre Legrand, les délégués du Ministre de la Marine et du Sous-Secrétaire d’Etat aux Colonies ainsi que les autorités ont été reçus par M. Jules Démoulin, Maire de Landrecies, l’Administration municipale, le Général Huberdeau, délégué par le Général commandant le 1er Corps d’Armée.


L’une des nombreuses musiques fait entendre la Marseillaise, les tambours battent “Aux champs” et des salves d’artillerie sont tirées. La subdivision des sapeurs-pompiers, un détachement du 84ème d’infanterie, les gendarmes à cheval et la police rendent les honneurs militaires. Le cortège, précédé et suivi d’un piquet de gendarmerie, se met en route un peu avant midi.


A midi et demie, un déjeuner intime réunissait chez M. Démoulin le Ministre et la plupart des autorités qui l’accompagnaient. Vers deux heures, la foule était immense sur la grand’place où est érigée la statue de DUPLEIX. A deux heures et demie, le cortège ministériel, parti de chez M. Démoulin, arrive sur la grand’place où il s’est trouvé accueilli par les cris de ‘Vive la République’.


M. Géry-Legrand, Maire de Lille, Sénateur, Président du Comité de la statue de DUPLEIX, prend le premier la parole et annonce qu’il vient, au nom du Comité départemental, remettre à la municipalité républicaine de Landrecies le monument élevé à la mémoire de DUPLEIX, l’un de ses plus glorieux enfants.


Après l’allocution de M. Géry-Legrand, M. Démoulin, Maire, prononce un discours dans lequel on relève les passages suivants:

“C’est pour associer la France toute entière à la réhabilitation de DUPLEIX que M. le Ministre du Commerce, délégué de la République française, vient présider en notre ville cette patriotique cérémonie.... Habitants de Landrecies, en votre nom, je prends possession de la statue de DUPLEIX. Je la mets sous votre garde. Je vous la confie. Quand vous passerez par cette place, saluez la: c’est l’image vivante d’un héros méconnu par la France frivole du 18ème siècle et glorifié par la République reconnaissante.”


Puis il retraça brièvement les activités de DUPLEIX aux Indes ainsi que de sa femme Jeanne de CASTRO.



M. Pierre Legrand prend alors la parole pour rappeler lui aussi les vertus de DUPLEIX qui avait développé dans des proportions considérables le commerce entre l’Inde et la métropole et assuré ainsi dans une large mesure des débouchés au commerce français. Il était devenu pour les populations des Indes éblouies, le grand Chef; il avait fait reconnaître partout la suprématie du pays au nom duquel il gouvernait.


Il allait donner à la France un grand empire colonial. La France, sous LOUIS XV, le refusa... M.Maxime Lecomte, Député, prononça ensuite un discours relatif à l’oeuvre de glorification et de réparation envers ce grand Français qu’était DUPLEIX.


A huit heures du soir, M. le Ministre a quitté Landrecies. Toute la ville était illuminée. Un bal magnifique s’organisait sur l’Esplanade. A dix heures et demie un feu d’artifice très réussi fut tiré sur le bout de l’Esplanade. A la fin de la cérémonie, M. le Maire a donné lecture de la dépêche suivante qu’il venait de recevoir de Pondichéry :


“Pondichéry, 29 septembre 1888.

La Colonie Inde française prend part manifestation honneur Dupleix.   

Signé : Le Gouverneur.”


A l’occasion de l’inauguration de la statue, M. J. Hessard, Sénateur de l’Inde française a adressé à M. le Maire de Landrecies la lettre suivante :


“Si vous aviez cru devoir inviter à l’inauguration de la statue de DUPLEIX le représentant le plus élevé de la Colonie qui perpétue modestement mais bravement le souvenir du vaste empire que votre illustre compatriote avait fondé, j’aurais été heureux de célébrer avec vous cette pure et grande mémoire. Elle est de celles que tous les partis peuvent revendiquer également ou plutôt qu’aucun d’eux n’a le droit de s’approprier car elle appartient à la France. Elle appartient aussi à la grande cité qui a vu naître ce conquérant pacifique et qui lui offre aujourd’hui un monument digne d’elle et digne de la patrie commune. Il a forcé l’estime des indigènes au milieu desquels il vivait. On peut dire qu’il les annexa par la sympathie. Le grand nom que vous fêtez aujourd’hui est aussi aimé qu’admiré et je crois être l’interprète fidèle des populations éminemment françaises et républicaines que je représente en saluant avec vous ce bronze immortel comme le grand homme dont il nous rend l’image, comme la patrie dont il nous rappelle à la fois les gloires et les malheurs, comme la cité qui est à la fois fière et si digne de lui donner asile.


Signé : HESSARD,

Sénateur de l’Inde française, Vice-président du Comité Parisien de la Statue de DUPLEIX






PLAQUE DE MARBRE BLANC SUR LA MAISON NATALE  

———————————————————————— Le 21 mai 1950, sur l’initiative de M. André Bonnaire, Maire de Landrecies, Conseiller Général et aujourd’hui Député, a eu lieu l’inauguration d’une plaque en marbre blanc sur la maison natale de DUPLEIX en présence de M. Gauddart, Sénateur de l’Inde, venu officiellement de Pondichéry, de Mme Gaebele, Déléguée de la Société Historique des Indes, Conservateur de la Bibliothèque et des Archives de Pondichéry, de M. Claude Dupleix et d’autres descendants éloignés de la famille de DUPLEIX habitant à Lille et à Roubaix, de M. Philippe Kah, avocat à Lille, Président de la Société des Amis de DUPLEIX, des personnalités politiques régionales et locales, et de plusieurs sociétés.


Il est inscrit sur cette plaque :


“ Ici est né le 1er janvier 1697 Messire Joseph-François DUPLEIX, Marquis, Ecuyer Chevalier de Saint-Michel, Commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, Commandant général des Etablissements français dans l’Inde, Gouverneur pour le roy des ville et port de Pondichéry, mort à Paris le 13 novembre 1763.”


Une conférence de M. Philippe Kah a eu lieu le même jour, relatant en résumé les faits essentiels de l’oeuvre de DUPLEIX dans l’Inde, et une autre conférence sur la Marquise de DUPLEIX fut donnée par Mme Yvonne Gaebele.


L'ETENDARD DE DUPLEIX  

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Il s’agit d’un étendard de soie blanc avec soleil d’or. Il est triangulaire, sa base mesure environ deux mètres et sa hauteur trois mètres environ. Par une chance inespérée, cet étendard est détenu par le Musée de la France d’Outre-mer à Paris.



MEDAILLE DE DUPLEIX  

———————————————— Au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale est conservée une médaille frappée à Pondichéry. Au verso, on voit les étendards de DUPLEIX et de MUZZAFER-ZING. Il est inscrit :

 Moussafersing Debite in loco Constitutus 

I.F. DUPLEIX MDCCL

Cette légende signifie :

Muzzafer-Zing nommé au poste mérité. 

J.F. DUPLEIX 1750




ETABLISSEMENTS FRANCAIS DE L'INDE  

—————————————————————— Le Traité de Versailles de 1783 n’avait laissé subsister de la colonie française des Indes que des enclaves enchevêtrées dans les nombreuses possessions anglaises et dont la superficie n’était que de 513 kilomètres carrés, la population de 269 579 habitants. L’Inde française était morcelée en cinq territoires dont deux sur la côte de Coromandel : Karikal et Pondichéry; sur la côte d’Orissa : Yanaon; au nord de Calcutta, sur la rive droite de l’Hougly : Chandernagor; sur la côte de Malabar : Mahé.


En 1926, le mouvement commercial était en moyenne de 50 millions de francs. Les échanges consistaient en exportations de : tissus, huiles végétales, peaux et produits du sol. Les importations en : vêtements, vins, spiritueux, articles de ménage, machines. Les communications étaient assurées par les Messageries Maritimes.


La colonie était représentée au Parlement par un Député et par un Sénateur. L’autorité appartenait au Gouverneur Général résidant à Pondichéry, la capitale, et qui déléguait ses pouvoirs à un administrateur dans chacune des autres colonies.


Les services de justice étaient représentés par la Cour d’appel à Pondichéry, les tribunaux de première instance à Pondichéry, Karikal et Chandernagor, les justices de paix à compétence étendue de Mahé et Yanaon. Les services d’Enseignement comprenaient un Collège à Pondichéry où l’enseignement secondaire était donné, et des écoles primaires dans les autres colonies.



TRAITE DE CESSION DU 21 OCTOBRE 1954  

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Signé à NEW DELHI, le Traité de cession est un long document comprenant 35 articles. Il règle les modalités de la cession, les problèmes économiques et financiers, les questions juridiques et culturelles.


Le Gouvernement de l’Inde prenait en charge à la date du 1er novembre 1954 l’administration des territoires des Etablissements français de l’Inde. Toutefois notre influence culturelle semblait sauvegardée. L’Inde a accepté le maintien des Etablissements d’ordre scientifique ou culturel français existants et doit faciliter par accord des deux Gouvernements l’ouverture des Etablissements de même ordre. Seront maintenus le Collège français de Pondichéry et les établissements privés d’enseignement qui continueront à recevoir des autorités locales, notamment en matière de subventions, une aide au moins égale à celle qui leur a été accordée jusqu’à la date de la cession.

Le gouvernement français conservera la propriété des immeubles nécessaires à ces activités. Un représentant français sera installé à Pondichéry mais il semble que ses attributions seront essentiellement administratives : règlement des pensions et problèmes de délégations de solde des militaires.


HISTOIRE DU BENGALE  

——————————————— Le Bengale, où a débuté la carrière DUPLEIX , a une histoire fort pittoresque et, entre les 14ème et 15ème siècles, les dirigeants revendiquèrent une indépendance précaire. Plus tard, il fut englobé dans l’empire Mogol dont la capitale était Delhi. C’est au Bengale que commencèrent à s’exercer sur une grande échelle les activités de la Compagnie anglaise des Indes Orientales. Ce premier contact avec la Grande Bretagne remonte au début du 17ème siècle et le Bengale se trouva sous la dépendance anglaise un demi-siècle avant le reste de l’Inde.


Jusqu’en 1912, Calcutta était devenue la capitale de l’Inde. En 1931, cette ville avait un peu moins d’un million et demi d’habitants; dix ans plus tard, la population de la ville avait dépassé deux millions. Depuis lors, la grande famine du Bengale, causée par la surpopulation (quoique le Bengale soit une province relativement riche) qui, comme le delta fertile et marécageux du Gange, a attiré vers la Cité des centaines de milliers de gens. D’après certaines estimations, la ville abritait, en 1950, plus de cinq millions de personnes.



ASPECT ACTUEL DE LA SURPOPULATION EN INDE  

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Bien que cela sorte un peu de la vie de DUPLEIX, je pense intéresser le lecteur en lui montrant l’aspect actuel de l’Inde. Il est impensable qu’un peuple soit resté non évolué et plongé dans une aussi atroce misère.


A Calcutta comme dans les autres grandes villes de l’Inde, il y a deux fois plus d’hommes que de femmes. Les conséquences de cet état de choses sont : le développement de la prostitution , la propagation rapide des maladies vénériennes et un accroissement extraordinaire du nombre des enfants illégitimes qui grouillent sans abri dans les rues et viennent grossir la foule des mendiants. Les conditions sanitaires ont décliné en proportion. Le tout à l’égout, le filtrage des eaux, l’électricité, les transports et autres commodités prévues pour une population deux ou trois fois moins nombreuse s’avèrent nettement insuffisantes. Il en résulte des épidémies propagées par les eaux polluées, des coupures d’électricité qui paralysent l’industrie, des queues interminables aux arrêts d’autobus et de tramway et des conditions d’insalubrité dans les transports en commun. Tous ces éléments réunis ajoutent à l’horreur qui saisit le voyageur occidental visitant pour la première fois une ville indienne.


Le “TIMES of INDIA”, publié à Bombay, discutait dans son éditorial du 25 juillet 1949 le rapport d’une autorité compétente, rapport selon lequel “quatre pour cent seulement de la population de l’Inde habitent des logements remplissant les conditions élémentaires de surface, de ventilation et de lumière”. La même autorité affirmait que 70% des logements de Bombay sont formés d’une seule pièce abritant une moyenne de dix personnes. Des centaines de familles de la classe moyenne “s’entassent à raison de deux familles ou davantage par chambre” dans ces logements à pièce unique.


Cependant, il y a pire; ce sont les zones misérables qui entourent les grandes villes et qui portent le nom impressionnant de ‘Camps de travail’. Ils doivent leur origine à de petits groupes de logements ouvriers construits par la municipalité et qui ont poussé leurs propres ramifications de ‘chwals’ (petites bicoques à un seul étage comportant une ou deux pièces) improvisés, de huttes, de baraques en planches et de tentes faites de vieux chiffons, au point de devenir de véritables agglomérations d’habitations repoussantes, indignes d’êtres humains, exhalant une odeur de putréfaction, véritables monuments de l’avilissement de l’homme. Le plus connu peut-être de ces camps de travail est celui de Matunga dans les environs de Bombay.


Ce camp, établi par la municipalité de Bombay sur un terrain lui appartenant, comporte 750 chambres sombres et exiguës. Normalement, ces chambres sont prévues pour abriter cinq personnes. Mais en réalité, 9 000 personnes y vivent, soit douze par pièce. D’autre part, à côté de ces bâtiments municipaux, il s’est développé une jungle d’un millier environ de huttes dans lesquelles vivent 6 000 individus, ce qui porte la population totale du camp à environ 15 000 personnes. Ces huttes, ou plutôt ces tentes, sont faites de vieux morceaux de matelas usés, de papier d’emballage souillé, de débris de fer blanc ou de tôle ondulée ramassée dans les tas d’ordures voisins.


Ces masures sont si basses que les occupants sont souvent obligés de s’y glisser à quatre pattes. Elles sont édifiées tout près les unes des autres, avec quelquefois un passage de cinquante centimètres à un mètre ménagé entre elles. Ces passages servent de lavoirs en plein air, les habitants y faisant leurs ablutions et leur vaisselle. Les enfants s’y éclaboussent et les eaux polluées débordent souvent des taudis.


Ce camp ne comporte qu’un petit nombre de cabinets qui sont dans un état indescriptible. La crasse, la puanteur, les mouches et les moustiques règnent sur cette abomination. Et cette immense population vit sous la menace constante de la famine.


Aussi ne doit-on pas être étonné après tout cela, ajouté à la chaleur du climat, qu’en 1939 par exemple on ait enregistré aux Indes plus de six millions de décès. Plus d’un million et demi d’individus sont morts de la seule malaria; cinq autres millions étaient plus ou moins atteints par cette maladie. La tuberculose a fait plus d’un demi-million de victimes. Les autres succombaient à la diarrhée, au choléra, à la dyssenterie, à la typhoïde, à la peste, à la petite vérole, à l’entérite et à toute une série d’autres maladies.


Sur un million de lépreux qui circulent sur les routes, treize mille seulement sont plus ou moins sous surveillance médicale. Malgré le souci et les efforts constants du Mahatma GANDHI, patriote et philosophe de l’Inde (né à Pordbandar en 1869 et assassiné en 1948 parce qu’il paraissait trop favorable aux musulmans), l’âme du mouvement d’indépendance de l’Inde et qui avait fondé son action sur le principe de la non violence, et du Pandit NEHRU, Premier Ministre, en 1947, de l’Inde devenue indépendante après deux siècles de domination britannique, la situation n’a guère changé. Il est vrai que les problèmes auxquels l’Inde doit faire face sont gigantesques.


Dans l’Etat de Mysore, et un petit nombre d’autres Etats, les conditions de vie sont pourtant meilleures que dans le reste de l’Inde. Du point de vue industriel, Mysore est le plus avancé de tous les Etats. Du point de vue de l’éducation populaire, Travancore, Cochin, Mysore et Baroda possèdent un degré d’instruction bien supérieur aux autres contrées de l’Inde. Il faut dire qu’en Inde, en 1950, il y avait encore une moyenne de 87 % d’illettrés. Cette situation a tendance à rester un peu stationnaire.


Il y aurait beaucoup à dire sur l’histoire de l’Inde et sa formation aux points de vue des religions, du mode de vie, des invasions, des descendances entre Indiens et conquérants politiques, des conditions de castes, des façons de gouverner, des moeurs, de l’instruction, etc. Il y a à retenir qu’il y a trop de monde partout et on végète à plusieurs sur le gain misérable qui suffirait à peine pour nourrir un seul homme. Auprès d’un salarié ou d’un homme ayant n’importe quel revenu, sont agglutinés dix ou quinze oisifs à sa charge. Demandez à un Indien de quoi il vit : il vous répondra tout naturellement “mon cousin travaille dans une usine de jute”...


Cette étude d’un vaste pays de 400 millions d’habitants est fort intéressante et même captivante, mais elle sort du cadre du présent recueil et il est conseillé à l’amateur de cette Histoire de lire un ouvrage spécialisé tel que “L’Inde devant l’Orage” cité en annexe. Seuls quelques traits tout à fait curieux et spéciaux à la vie dans l’Inde ont été relatés ici, pour montrer les différences dans la façon de vivre avec celle des Etats occidentaux.


Avant que l’Empire de l’Inde fût changé en République Fédérale Indienne en fin 1949, des luttes avaient eu lieu entre hindous et musulmans dont la principale a déterminé, sous l’impulsion de Mohamed Ali Jinnah la formation du PAKISTAN (Dominion britannique groupant depuis 1947 les Etats musulmans de l’ancien Empire des Indes et divisé en deux parties séparées par 1 700 km : le Pakistan occidental et le Pakistan oriental. La capitale est KARACHI.





La présente documentation sur DUPLEIX a été volontairement réduite au minimum et sans la prétention de relater tous les détails de l’activité de cet homme trop au dessus de son temps pour être compris.


Il avait contre lui ce crime de génie expié généralement ici bas par la misère, l’exil ou la mort. Il avait conçu un projet audacieux et sublime, car il voulait en effet, avec les faibles forces mises à sa disposition par la Compagnie des Indes Orientales, donner à la France, sa patrie bien aimée, ce vaste Empire des Indes devenu la proie de l’Angleterre, le plus précieux des joyaux de la Couronne britannique jusqu’à ce que cet Empire ait réussi à obtenir son indépendance.


Cette documentation a été écrite par Georges DRUEZ, né à Landrecies et demeurant à Pontoise (Seine et Oise).  C’est dans le but de mieux faire connaître, en une brochure assez succincte, à ses concitoyens, les mérites et la haute valeur de celui qui fut le digne représentant de la France en Inde qu’elle a été élaborée, après consultation dans diverses bibliothèques et notamment à la Bibliothèque Nationale, des ouvrages désignés en annexe. 






OUVRAGES CONSULTES —————————————————

• Martineau Alfred (Professeur agrégé au Collège de France, ancien gouverneur des Etablissements de l’Inde):

     DUPLEIX ET L’INDE FRANCAISE - 5 volumes - Editions de 1920  à 1928 - Les dernières années de Dupleix (1929)  

• Guérin Eugène (Lauréat de l’Académie Française et de l’Académie des Sciences morales et politiques):

                   DUPLEIX. Edition 1908  

• Percheron :

                   L’INDE.  

• Wath :

                   HISTOIRE DE L’INDE ET DE SA CULTURE.  

• Vaissière (Pierre de) :

                   DUPLEIX.  

• Hamont-Tibulle :

                   DUPLEIX, D’APRES SA CORRESPONDANCE. Ed. 1881  

• Fréville (Robert de) :

                   UNE ARMEE COLONIALE, DUPLEIX AUX INDES.  
                        Edition 1908.  


• Gaebelé Yvonne :

                   CREOLE ET GRANDE DAME. (Johanna Begum,  
                        Marquise Dupleix ). Edition 1956  

• Cultru Prosper :

                   DUPLEIX, SES PLANS POLITIQUES, SA DISGRACE. 
                        Edition 1901.  

• Nazelles (Marquis de) :

                   DUPLEIX ET LA DEFENSE DE PONDICHERY. Ed. 1908 

• Jouveau-Dubreuil :

                   DUPLEIX OU L’INDE CONQUISE. Edition 1926  

• Coret Alain :

                   LA CESSION DE L’INDE FRANCAISE. Edition 1955 

• Clarin de la Rive Albert :

                           DUPLEIX OU LES FRANCAIS DANS LES INDES

ORIENTALES. Edition 1888

• Mende Tibor :

L’INDE DEVANT L’ORAGE. Traduit de l’anglais par

                           Jeanne Mathieu. Editions du Seuil.  

• Mallet Albert :

                           HISTOIRE DE FRANCE DE 1610 A 1789.  

• Duvivier Jean :

                           LANDRECIES.   


• ARCHIVES COMMUNALES DE LANDRECIES

                   Série G  G  folio 40  

• Journal “L’OBSERVATEUR” de 1888 aimablement communiqué par l’Administration du journal à Avesnes.

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