Isaac ben Chechet

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Isaac Ben Chechet Perfet (1326-1408) (Isaac Ben Sheshet en anglais, en hébreu יצחק בר ששת) était une autorité talmudique séfarade, connue aussi sous l’acronyme Ribach (ריב"ש). Il naît à Valence et s’installe rapidement à Barcelone, où il étudie sous la direction de Perez ha-Kohen, de Hasdaï ben Judah, et spécifiquement sous celle de Nissim Gerondi (RaN) pour lequel il eut tout sa vie la plus grande admiration.

[modifier] Sa vie

Bien que Ben Chechet ait acquis rapidement une réputation mondiale en tant qu’autorité talmudique, et que des questions halakhiques lui étaient adressées de tous lieux, il mena parallèlement une vie de commerçant et ce n’est qu’à l’âge de 50 ans qu’il fut amené à occuper un poste de rabbin. Avec six autres personnalités juives de Barcelone, parmi lesquels son cadet Judah ben Chechet et son maître Nissim ben Reuben, il fut envoyé en prison suite à un faux témoignage. Après son acquittement il accepta de devenir rabbin de Saragosse; mais ces ennuis ne s ‘arrêtèrent pas là. Les conséquences de la mort de son frère et celle de son beau frère s’ajoutèrent à des dissensions au sein de sa communauté provoquées par le dayan. Isaac accepta alors la direction d’un rabbinat moins important, celui de Calatayud; mais alors qu’il était sur le point de quitter Saragosse, les notables de la communauté l’implorèrent de rester. La tranquillité ne revint pas pour autant et Ben Chechet s’installa à Valence, où il dirigea une école talmudique. En 1391 survinrent d’importantes persécutions touchant les juifs d’Espagne, Ben Chechet dut alors s’exiler. Après avoir séjourné un certain temps à Miliana, il décida de s’installer à Alger où il fut reçu avec tous les honneurs. Néanmoins sa tranquillité fut encore troublée. Un autre réfugié espagnol qui s’était installé à Alger avant lui et aspirait à devenir chef de la communauté vit en Isaac un rival et commença à le tourmenter. Pour lui donner les moyens nécessaires afin de lutter contre cet homme, Saul ha-Kohen Astrue persuada le gouvernement d’embaucher Isaac comme rabbin d’Alger. Mais il se gagna l’hostilité d’un personnage encore plus important, Siméon ben Zemah Duran (Rachbaz), qui déconseilla le gouvernement d’agir en ce sens. Malgré ces péripéties malheureuses, Isaac Ben Chechet était vénéré par les juifs algériens, et des pèlerinages furent jusqu’au départ des juifs d’Algérie menés sur sa tombe à l’anniversaire de sa mort survenue en 1408. Sa pierre tombale fut restaurée par la communauté d’Alger en 1862. Elle porte une élégie composé par Abba Mari ibn Caspi, et l’inscription suivante: Ce monument a été restauré par la communauté Israélite d’Alger en l’honneur du Rabbin Isaac bar Chichet; né en Espagne, décédé à Alger le 11 août 1862. La pertinence de cette date est cependant mis en question par certains historiens qui disent qu’il est mort au moins un an après.

[modifier] Ses travaux

Ben Chechet est l’auteur de 417 responsa, auxquelles une grande valeur halakhique est donnée par des rabbins comme Joseph Caro, Jacob Berab et bien d’autres. Son oeuvre a aussi une grande valeur historique, reflétant les condition de vie des juifs du XIVème siècle. Dans certains d’entre elles on peut trouver des détails sur la vie de l’auteur mais il est malheureusement impossible de donner à celles là un ordre chronologique, l’ordre originel des responsa ayant été altéré par les éditeurs. Bien que Isaac ait été très strict dans ces décisions halakhiques, il était loin d’être étroit d’esprit. Il n’avait rien contre le savoir séculaire, il désapprouvait l’étude d’Aristote uniquement parce que celui-ci professait sa croyance en l’éternité de la matière et rejetait la providence divine. Ses responsa montrent une profonde connaissance des écrits philosophiques de son temps. Dans l’une d’entre elles (No. 118) il explique la différence entre les opinions deLevi ben Gershom (Ralbag) et de Abraham ben David de Posquières (Rabad) sur le libre arbitre et donne sa position sur ce sujet complexe. C’était par ailleurs un adversaire résolu de la kabalah. Son maître dit qu’Isaac n’évoqua jamais les séfirots et Ben Chechet cite les mots d’un philosophe qui reproche aux cabalistes de croire dans les “Dix” (Sefirot) comme les chrétiens croient en la Trinité (No.159). Les responsa de Ben Chechet furent d’abord publiées sous le titre de Cheelot-ou-Techouvot (questions et réponses) à Constantinople en 1546-47. Une nouvelle édition des responsa fut publiée sous le titre de Cheelot-ou-Techouvot ha-Ribach ha-Hadachot par David Frenkl à Muncas. En plus de tout cela il a composé des commentaires sur le talmud qui ont disparus. Ils son mentionnées par lui dans sa responsa (No. 106),et certaines d’entre elles sur le traité Ketouvot sont citées par Bazalel Ashkénazi dans le Shiṭṭah Meḳubbeẓ. Azoulai dit qu’il a vu un manuscrit contenant un commentaire du Pentateuque par Isaac ben Chechet.

[modifier] La bibliographie donnée par la Jewish Encyclopedia

• Conforte, Ḳore ha-Dorot, p. 26a;
• Azulai, Shem ha-Gedolim, i. 100;
• Rossi, Dizionario, p. 291;
• Zunz, Zeitschrift, p. 132;
• Grätz, Gesch. viii. 34;
• Schorr, in He-Ḥaluẓ, i. 28;
• Steinschneider. Cat. Bodl. col. 1155;
• Heinrich Jaulus, in Monatsschrift, 1875, p. 320;
• Atlas, in Ha-Kerem, i. 1-26;
• Bloch, in R. E. J. viii. 288;
• Kaufmann, in Monatsschrift, 1882, p. 86; 1883, p. 190;
• Fuenn, Keneset Yisrael, s.v.

Grandes figures du Judaïsme médiéval

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