Guerre biologique
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La guerre biologique, parfois appelée guerre bactériologique, est l'utilisation en tant qu'arme des propriétés nocives de certains microorganismes ou toxines. Elle est destinée à invalider ou tuer un adversaire.
La guerre biologique est proscrite par l'ONU parce qu'une attaque réussie pourrait vraisemblablement engendrer des milliers, voire des millions de morts et qu'elle pourrait détruire des sociétés et des marchés économiques. En outre les analystes militaires estiment que la guerre biologique est peu efficace sur un terrain conventionnel, bien qu'elle puisse être une arme psychologique dans le cas du bioterrorisme. La principale faiblesse d'une attaque biologique est le délai de plusieurs jours entre sa diffusion et ses premiers effets. Elle ne peut pas bloquer la progression d'une armée, à l'inverse d'une attaque nucléaire ou chimique. Stratégiquement, l'attaque biologique pose problème aussi. Les assaillants risquent en effet de subir eux-mêmes les conséquences de la propagation du micro-organisme. Une attaque biologique appelle en outre une contre-attaque massive immédiate.
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[modifier] Historique
[modifier] Les premiers usages
Le pouvoir destructeur de certaines maladies n'a pas échappé aux belligérants de toutes les époques. Certaines techniques simples sont les précurseurs de la guerre biologique :
- Empoisonner un puits avec des charognes
- Propulser des cadavres pestiférés dans une ville assiégée (Turcs)
- Enduire les pointes des flèches au moyen d'excréments
- Offrir des objets souillés par des malades à ses ennemis (Guerres indiennes)
[modifier] La convention de Genève
L'utilisation d'armes biologiques a été interdite par le protocole de Genève de 1925. La Convention sur les armes biologiques et les toxines de 1972 a élargi l'interdiction à presque toute production, stockage et transport. On pense cependant que depuis sa signature, le nombre des pays capables de produire de telles armes n'a cessé d'augmenter.
Pendant la Guerre sino-japonaise (1937-1945) et la Seconde Guerre mondiale, l'Unité 731 et l'armée impériale japonaise ont mené des expérimentations humaines sur des milliers de personnes, principalement des Chinois. Durant les campagnes militaires, l'armée japonaise a utilisé des armes biologiques sur les soldats et les civils chinois.
A la suite des recherches menées au Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale, l'Écosse fut contaminée par l'anthrax pendant les 48 années suivantes.
Des efforts considérables dans la recherche d'armes biologiques ont été mis en œuvre par les États-Unis, l'Union soviétique et probablement d'autres nations importantes durant la Guerre froide. Cependant on pense que de telles armes n'ont jamais été utilisées. En 1972, les États-Unis signèrent la Convention sur les armes biologiques et les toxines qui interdit le développement, la production et le stockage et l'utilisation de microbes ou de leurs produits toxiques, excepté dans des quantités nécessaires à la recherche d'applications de défense et de paix.
En 1986, le gouvernement américain a dépensé 42 millions de dollars dans la recherche sur les maladies infectieuses et les toxines. Cette somme est dix fois plus élevée que celle investie en 1981. L'argent a été destiné à vingt-quatre universités dans l'espoir de développer des souches d'anthrax, du virus de la Rift Valley (voir (en) virus de la Rift Valley), de l'encéphalite japonaise, de la tularémie, de shigelle, de la toxine botulique et de la fièvre Q. Quand la faculté de biologie du MIT a voté contre les fonds du Pentagone en faveur de la recherche biotechnologique, l'administration Reagan l'a forcée à changer sa décision en la menaçant de lui couper d'autres fonds.
Des rapports stipulent que l'armée américaine développe des spores d'anthrax dans un but militaire dans une usine d'armement biologique et chimique en Utah depuis au moins 1992. Cependant les États-Unis appliquent une politique fédérale de non-utilisation d'armes biologique en toute circonstance.
[modifier] Caractéristiques des armes biologiques
Les caractéristiques de l'arme biologique idéale sont sa faible visibilité, sa puissance, son accessibilité et sa dissémination facilitée.
Les agents infectieux sont choisis en fonction de leur léthalité et de leur robustesse (ainsi ils pourront être disséminés au moyen d'aérosols).
Les agents biologiques utilisés dans les armes biologiques peuvent être produits facilement et rapidement. La difficulté principale n'est pas la production de l'agent biologique mais sa dissémination sous une forme infectieuse pour une cible vulnérable.
Par exemple, le bacille du charbon (appelé anthrax par les Angloi-saxons), est considéré comme un agent excellent. Premièrement, il forme des spores résistantes, parfaites pour la dissémination sous forme d'aérosols. Deuxièmement, les personnes dont les poumons sont contaminés ne sont généralement pas contagieuses. L'effet de l'agent est ainsi confiné à la cible. L'infection pulmonaire débute avec des symptômes « froids » et devient rapidement léthale. Enfin, le personnel allié peut être protégé avec les antibiotiques ou les vaccins appropriés.
Une attaque massive au moyen du charbon nécessiterait la création de particules aérosols de 1,5 à 5 micromètres de diamètre. Si les gouttelettes sont trop grosses, elles sont filtrées par le système respiratoire en amont des bronches. A ces dimensions les poudres tendent en outre à se grouper et à s'attacher en raison des charges électrostatiques et des forces de Van der Vaals. Cela nuit à la dissémination. Ainsi le matériel doit être traité avec de la silice (angent antiagglomérant). L'aérosol doit être disséminé de sorte que ni la pluie ni le soleil ne le dégrade et que cependant le poumon humain puisse être infecté.
Les maladies considérées pour l'armement ou déjà utilisées à cet effet sont notamment le charbon, ebola, la peste, le choléra, la tularémie, la brucellose, la fièvre Q, le Machupo, VEE, SEB et la variole. Les toxines naturelles qui pourraient être utilisées comme armes sont entre autres la ricine, la toxine botulique et les mycotoxines.
[modifier] Destruction des récoltes
Au lieu de cibler des humains, les armes biologiques pourraient être conçues pour cibler des récoltes. Cela pourrait engendrer des conséquences désastreuses au niveau de la capacité d'un pays à s'auto-suffire. Les agents biologiques utilisés pour cibler des plantes sont appelés bioherbicides et ceux qui visent les champignons sont appelés mycoherbicides.
[modifier] Mesures de protection
La première défense civile contre les armes biologiques consiste à se laver les mains à chaque fois que l'on se déplace vers un autre bâtiment ou d'autres personnes. Il faut aussi éviter de toucher les poignées de porte, les murs, le sol et la bouche et le nez d'autres personnes.
Des méthodes plus exotiques comprennent la décontamination, généralement effectuée à l'aide d'eau de javel. Un moyen de décontamination efficace consiste à laisser ses chaussures à l'entrée et marcher et tremper les mains dans un bain d'eau de javel diluée. La décontamination périodique des sols et des poignées de porte peut se révéler très utile.
Les méthodes médicales de la protection civile comprennent le stockage d'antibiotiques et de vaccins et l'entraînement à un diagnostic rapide et précis ainsi qu'au traitement. De nombreuses maladies utilisées dans les armes biologiques sont inhabituelles aux médecins généralistes.
Des boucliers à pression positive sont possibles mais très coûteux par rapport à leur efficacité au niveau de la plupart des installations importantes. Ceci est dû au fait que, dans la plupart des attaques, l'agent est disséminé dans une ellipse longue et étroite dans le sens du vent à partir du point de largage. Les personnes situées hors de cette ellipse ne sont pas affectées par une infection secondaire. Les personnes à l'intérieur de cette ellipse ne peuvent pas être aidées par les mesures de protection civile. Elles ont besoin d'un diagnostic médical et d'un traitement.
[modifier] Exemples de guerre biologique
[modifier] Attaque de variole durant la Guerre française et indienne
Durant la Guerre française et indienne les troupes britanniques ont distribué en une occasion des couvertures infectées par la variole aux indigènes américains alliés aux Français. Selon les estimations, plus de 20 000 indigènes en sont morts puisque cette maladie était alors inconnue sur le continent américain.
[modifier] Attaque de Salmonelle par la secte Rajneeshee
En 1984, dans une petite ville du Dalles en Oregon, les disciples du Bhagwa Shri Rajneesh ont tenté de contrôler des élections locales en infectant des bars à salade avec des salmonelles. Environ 900 personnes en sont tombé malade. Cet événement est considéré comme le premier cas de bioterrorisme perpétré aux États-Unis.
[modifier] Attaques d'anthrax de 2001
En septembre et octobre 2001 plusieurs cas d'anthrax sont survenus aux États-Unis en raison d'attaques délibérées.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
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