Guéorgui Vassiliévitch Tchitchérine
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Guéorgui Vassiliévitch Tchitchérine (né le 24 novembre 1872 du calendrier grégorien ou 12 novembre 1872 du calendrier julien à Chingis-Tau - mort le 7 juillet 1936 à Moscou) fut l'un des premiers grands diplomates soviétiques, il fut notamment commissaire du peuple aux affaires étrangères de 1918 à 1930.
[modifier] Période menchévique
Issu d'une famille aristocratique originaire du Kazakhstan, Tchitchérine devint rapidement un personnage atypique dans les milieux socialistes et communistes russes. Étudiant assidu, il réussit ses études universitaires et obtient en 1896 le poste d'archiviste au ministère des affaires étrangères. En 1904 il émigre à Berlin où il se rapproche du Parti social-démocrate allemand, après s'être lié d'amitié avec Karl Liebknecht. Par la suite, il adhère à la branche berlinoise du POSDR. Expulsé de Prusse à la fin de 1907, il devient secrétaire général du Parti social-démocrate russe à l'étranger et émigre à Paris avec la rédaction du journal "Golos Social-Demokrata". Menchevik convaincu, il s'oppose aux thèses de Lénine et mène une enquête à la demande de ces derniers sur l'origine des fonds du parti bolchevik, dont il fut montré qu'ils provenaient en partie de vols de banque datant de 1908. L'affaire, dans laquelle Staline se trouva mêlé, fut étouffée. Continuant son combat pour l'unification de la social-démocratie russe, il adhère au "bloc d'août" en 1912.
[modifier] Période bolchevique
À Paris, il entre à la XIVe section de la SFIO. Il jouit de bonnes relations avec la gauche et l'extrême gauche du socialisme international, notamment avec l'Internationale de la jeunesse socialiste. Devenu internationaliste résolu après une brêve hésitation, Tchitchérine rompt définitivement avec les mencheviks et collabore régulièrement pendant la guerre, depuis Londres, au journal de Trotsky, "Nache Slovo". Après la révolution de Février, toujours au Royaume-Uni, il contribue à organiser le retour en Russie des émigrés révolutionnaires. Arrêté pour ses activités révolutionnaires en avril 1917, il est incarcéré à Brickstone. Le sovnarkom obtient sa libération le 3 janvier 1918, il est alors échangé contre l'ambassadeur britannique Buchanan. De retour à Pétrograd, il adhère au parti bolchevik et devient au commissariat du peuple aux affaires étrangères, l'adjoint de Trotsky, qu'il remplace le 30 mai 1918.
[modifier] Diplomatie soviétique
Après l'échec des premières négociations de Brest-Litovsk, commencées le 22 décembre, Lénine envoya Tchitchérine, au coté de Sokolnikov, mener la deuxième délégation soviétique. Le traité fut signé le 3 mars 1918 et ratifié le 16 mars par le IVe congrès panrusse des soviets. Dès lors, et ce jusqu'en 1927, Tchitchérine sera associé à toutes les initiatives et tentatives diplomatiques soviétiques.
Les six mois qui suivirent la signature du traité de Brest-Litovsk sont caractérisés par une complète instabilité diplomatique ; L'Entente se trouvait rompue mais la paix nouvelle entre la Russie et l'Allemagne était totalement illusoire puisqu'aucun des co-signataires n'avait confiance en l'autre. Cela, d'une part, empêcha l'Allemagne d'en retirer tous les avantages escomptés et, d'autre part, donna l'espoir aux dirigeants alliés de réintégrer la Russie dans la guerre. La diplomatie soviétique dirigée par Tchitchérine s'affirma à cette époque en utilisant les trois atouts dont elle disposait : la force de sa propagande, son attitude ambigüe et l'absence d'unité entre ses adversaires
En 1922, il participa à la Conférence de Genève et signa le traité de Rapallo avec l'Allemagne. Il mit fin à sa carrière en 1928 pour cause de maladie. Il fut remplacé officiellement par Maxime Litvinov en 1930.
