Greffe (botanique)
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En horticulture et arboriculture, la greffe est une opération qui permet de multiplier toutes sortes de végétaux.
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[modifier] Origine
La greffe sur végétaux a été inventé par les Chinois il y a plusieurs milliers d'années. Les Grecs et les Romains ont importé la technique en Europe et nombreux sont les auteurs de l'Antiquité à avoir écrit des manuels destinés à diffuser la technique au plus grand nombre.
[modifier] Intérêt de la technique
Sur le plan agronomique, l'intérêt de la greffe est d'associer les caractéristiques du porte-greffe et du greffon, le premier apportant notamment l'adaptation au sol et au climat, la rusticité et la vigueur par exemple, le second celles des produits sélectionnés, fruits et fleurs par exemple que l'on désire obtenir. À titre d'exemple, pour la vigne, c'est la greffe qui a permis d'utiliser en France des plants américains, choisis pour leur résistance au phylloxéra, tout en continuant à produire les cépages traditionnels.
La greffe est très utilisée pour multiplier les variétés d'arbres fruitiers, notamment les pommiers et poirier, ainsi que la vigne, les rosiers et d'autres espèces de plantes ornementales.
[modifier] Hybrides de greffe
Sur le plan botanique, le résultat de la greffe est la constitution d'un organisme hybride, dont les parties greffées n'ont pas le même patrimoine génétique que le pied lui-même.
On obtient parfois sur le porte-greffe des rejets présentant des aspects différents du plant d'origine. Le greffon a, dans ce cas, modifié par son apport de sève les caractéristiques du porte-greffe. Les rameaux ainsi obtenus sont toujours intermédiaires entre les deux parents et se nomment botaniquement des chimères. Pour les dissocier des genres naturels, on place le signe + devant le nom de la plante.
[modifier] Différentes techniques de greffe
Le but de la greffe est de mettre en contact les cambium du greffon et du porte-greffe dans l'espoir qu'une "soudure" rapide et définitive se produise. Pour réaliser les greffes, il existe plusieurs techniques.
- la greffe en fente ;
- la greffe par incrustation;
- la greffe en couronne ;
- la greffe en écusson ; la plus utilisée pour les fruits à noyaux.
- la greffe par approche ;
- la greffe anglaise simple et compliquée;
- le chip budding
Dans les semaines suivant la greffe, on veillera à ne pas trop arroser l'arbre pour éviter de "noyer" le greffon sous un trop plein de sève. Une greffe est considérée comme réussie si, quatre à six semaines après celle-ci, la cicatrisation s'opère correctement et le greffon émet des rameaux.
[modifier] Outils et matériel
Pour greffer, il faut utiliser un greffoir (couteau très tranchant) désinfecté. Il existe deux types de greffoirs :
- le greffoir à écussonner ;
- le greffoir à vigne
Il faut aussi un sécateur.
Et pour réaliser la greffe, il y a aussi besoin de raphia, et de mastic à greffer (avec une spatule).
[modifier] Greffon
Le greffon, aussi appelé scion, est le rameau (ou le bourgeon) de la variété dont on désire développer les qualités.
[modifier] Sélection du greffon
Un greffon est toujours prélevé sur une branche jeune (un rameau d'extrémité) bien droite de préférence et ne présentant aucune trace suspecte de maladie.
Le bois prélevé, de l’année, doit se trouver sur le haut de l’arbre, de préférence sur la partie de l'arbre exposée au Sud. Idéalement, le greffon prélevé doit former un angle de 60° environ avec le tronc de l'arbre et se trouver sur une branche portant déjà des fruits (pour s’assurer que cette branche produit des fruits correspondant au type recherché).
Ne surtout pas prélever de gourmand (qui donnerait peu de fruits) ou de rameaux dont l'angle est inférieur à 45° (qui donnerait un arbre à croissance trop lente).
[modifier] Conservation du greffon
Pour les arbres, le greffon se récolte en hiver (courant Janvier) lorsque l'arbre est au repos complet.
Une fois prélevé, les rameaux sont rapidement mis en bottes, étiquetés puis placés en jauge (enterrés horizontalement dans une tranchée remplie d'un mélange sable + tourbe au pied d’un mur au Nord ou au réfrigérateur entouré d'un journal humide (mais pas trempé) dans un sac de congélation, jusqu'au moment de la greffe en avril (au moment du débourrement du porte-greffe). Dans le cas d’une conservation au réfrigérateur, on surveille régulièrement que le journal ne se dessèche pas.
Anciennement, les greffons était parfois transportés plantés dans une pomme de terre pour éviter qu'ils se dessèchent.
[modifier] Porte-greffe
Plusieurs critères interviennent dans le choix d'un porte-greffe :
- la compatibilité
- la vigueur (faible, moyenne, grande…)
- l'adaptation au sol (sec, humide / calcaire, argileux ... / profond / lourd…)
- la forme (tige, demi-tige, gobelet, palmette…)
- la mise à fruit (lente, moyenne, rapide, très rapide…)
- la résistance aux maladies
[modifier] Compatibilité
On lit souvent qu'on ne peut greffer ensemble que des variétés appartenant au même genre voire à la même espèce botanique. Cela est en fait très variable. Certaines variétés ne se greffent pas du tout, d'autres uniquement sur des plants de même espèce, d'autres n'acceptent que des plants du même genre et d'autres encore acceptent d'être greffés sur des plants d'autres genres voire même d'autres familles botaniques. Ainsi, l'auteur romain Palladius Rutilius (IVe siècle) nous apprend dans son livre, "L'économie rurale", que dés l'Antiquité, les Romains utilisaient des portes-greffes atypiques : par exemple, du pommier ou du châtaignier greffés sur du saule, du cerisier sur du peuplier ou du citronnier sur du poirier ! Toutefois, dans ces cas là, le gout des fruits obtenus peut varier de façon significative.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien externe
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