François-Emmanuel Guignard de Saint-Priest

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François Emmanuel Guignard, chevalier puis comte de Saint-Priest, était un diplomate et homme d'état français, né à Grenoble le 12 mars 1735, et décédé en 1821.

Il fut admis comme chevalier dans l'Ordre de Malte à cinq ans et entra dans l'armée à quinze. Il quitta le service actif en 1763 avec le grade de colonel et pendant les quatre années qui suivirent il représenta la cour de France à Lisbonne. On l'envoya en 1768 à Constantinople, où il resta jusqu'à 1785, sauf pendant un court intervalle, et où il se maria avec Wilhelmina von Ludolf, la fille de l'ambassadeur de Naples. Ses Mémoires sur l'ambassade de France en Turquie et le commerce des Français dans le Levant, rédigés pendant une visite en France, ne furent publiés qu'en 1877, dans une édition établie par C. Schefer. Après quelques mois passés à la cour de la Haye, il entra en décembre 1788 au ministère Necker comme ministre sans portefeuille et, dans le deuxième cabinet Necker, en 1789, il fut secrétaire de la maison royale puis nommé ministre de l'Intérieur le 7 août 1790. Il s'attira particulièrement la haine du peuple parce que l'on prétendait qu'il avait répondu aux femmes qui mendiaient pour avoir du pain : « Vous en aviez assez pendant que vous n'aviez qu'un seul roi; demandez du pain à vos douze cents souverains. » Partisans de réformes modérées, il fut attaqué à la fois par le parti de la droite et par celui de la gauche. Malgré tout il garda son poste mais donna sa démission au bout de quatre mois en décembre 1790. Peu après il se rendit à Stockholm, où son beau-frère était ambassadeur d'Autriche. En 1795 il rejoignit le comte de Provence à Vérone où il fut ministre de sa maison. Il accompagna la cour dans son exil, à Blankenburg et à Mittau, et prit sa retraite en 1808 en Suisse. Après avoir essayé en vain d'obtenir la permission de revenir en France il fut expulsé de Suisse et erra en Europe jusqu'à la Restauration où il put rentrer en France. Outre les mémoires mentionnés ci-dessus il écrivit Examen des assemblées provinciales (1787).

Son fils aîné, Guillaume Emmanuel (1776-1814), devint major général de l'armée russe et servit pendant les campagnes d'Alexandre 1er contre Napoléon. Il mourut à Laon en 1814. Le deuxième, Armand Emmanuel Charles (1782-1863), devint le gouverneur civil d'Odessa et épousa la Princesse Sophie Galitzine. Le troisième, Emmanuel Louis Marie Guignard, vicomte de Saint-Priest (1789-1881), était filleul de Marie-Antoinette. Comme son frère aîné il prit part à l'invasion de la France en 1814. Sous la Restauration il fut attaché au service du duc d'Angoulême et, pendant les Cent-Jours, il essaya de soulever le Dauphiné en faveur du roi. Il se distingua pendant la guerre d'Espagne en 1823 et fut promu lieutenant-général. Après deux ans passés à Berlin il devint ambassadeur de France à Madrid, où il négocia en 1828 le règlement de la dette espagnole. Quand la Révolution de Juillet le contraignit à se retirer, Ferdinand VII le fit Grand d'Espagne, avec le titre de duc d'Almazan, en reconnaissance de ses services. Il rejoignit alors le cercle de la duchesse de Berry à Naples et organisa son équipée malheureuse de 1832 en Provence. Il fut arrêté et libéré après un emprisonnement de dix mois. Ayant fait le nécessaire pour procurer en Autriche un asile à la duchesse, il revint à Paris, où il fut une des personnes les plus en vue de la société légitimiste jusqu'à sa mort, survenue à Saint-Priest, près de Lyon, le 26 février 1881.