Faucheurs volontaires
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Les faucheurs volontaires est un mouvement dont les 6100 militantsréf. nécessaire se sont engagés par écrit à détruire les parcelles d'essai transgéniques, ce qui constitue un délit. Ils sont opposés à l'utilisation des organismes génétiquement modifiés en agriculture et au « brevetage du vivant ».
Les « faucheurs volontaires » prétendent que leur action a pour but de faire respecter le droit à un environnement sain, reconnu maintenant dans la Constitution française, et au nom du « principe de précaution », qui a été inscrit dans la Charte de l'environnement (bien qu'elle n'existât pas encore au moment des premières actions).
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[modifier] Historique
Le mouvement est né lors de la rencontre du Larzac 2003, rassemblant 400 personnesréf. nécessaire ; en juin 2005, l'association affirmait que "4.800 personnes s'étaient déclarées faucheurs volontaires"[1]. La Confédération paysanne et Les Verts notamment soutiennent les « faucheurs ».
En 2004[2] et 2005, les « faucheurs » ont détruit des parcelles de plantes transgéniques cultivées en plein champ, culture illégale en France selon eux. Ces déprédations ont donné lieu à des poursuites judiciaires. En juin 2005, les faucheurs annonçaient avoir détruit 70% des essais de recherche en France qui existaient en 2004[3]. Le 31 juillet 2006, le ministère de l'agriculture estimait que 40% des champs expérimentaux avaient été détruits[4]
Les « Faucheurs » agissent généralement en plein jour, sans outils ; la destruction des plants d'OGM est réalisée par arrachage manuel, non pas par fauchage. Les manifestations sont le plus souvent non-violentes, mais des affrontements avec les forces de l'ordre ont parfois eu lieu. Ces actes entraînent l'intervention des forces de l'ordre, de façon « totalement disproportionnée » selon les « Faucheurs »[5]. Selon le journal le Figaro, "Pour éviter tout heurt avec les forces de l'ordre, les faucheurs volontaires préfèrent dorénavant les descentes nocturnes aux actions de jour à visage découvert"[6].
L'illégalité des actes d'arrachages d'OGM a provoqué un débat : les sympathisants des « Faucheurs volontaires » prétendent qu'ils agissent selon les principes de non-violence et de désobéissance civique. Leurs opposants considèrent que la destruction de champs est un délit qui doit être condamnée car elle freine la recherche et est une destruction du bien d'autrui.
[modifier] Réactions
- Le 1er août 2006, 250 producteurs de maïs ont manifesté dans le sud de la France pour "protester contre le saccage par des anti-OGM d'une parcelle de maïs transgénique appartenant à un agriculteur"[7].
- En novembre 2006, un agriculteur a tenté d'empêcher la destruction de ses cultures par les faucheurs et a fait feu en l'air. Une manifestation pour le soutenir et protester contre les destructions faites par les faucheurs a rassemblé 350 personnes selon le journal Sud Ouest. Parmi les manifestants se trouvaient des agriculteurs, sympathisants, syndicalistes, élus (les maires locaux et la députée Marie-Hélène des Esgaulx)[8].
- Dominique Bussereau, ministre de l'agriculture, a considèré le 20 août 2006 que ce sont des « actes de vandalisme irresponsable contraire à l'État de droit et au respect de la propriété privée et de l'outil de travail »[9].
- Les sociétés Pioneer et Biogemma dont les plantations expérimentales ont été détruites ont déposé des plainte contre X pour "association de malfaiteurs" et "incitation au fauchage".
[modifier] Décisions de justice
Les « fauchages volontaires » ont été suivis de poursuites judiciaires pour « dégradation volontaire en réunion ».
La défense des comparants s'appuie sur la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui en appelle à la « résistance à l’oppression », ainsi que sur l’article 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui protège l’environnement et dispose que « chaque citoyen a droit à un environnement sain ».
Des condamnations ont été prononcées [10]:
- Jugement de la Cour d'Appel de Toulouse du 15 novembre 2005 :
- un an de privation ferme de droits civiques contre José Bové ; un an avec sursis à l’encontre de Noël Mamère, Gérard Onesta, François Simon, Pierre Labeyrie, Gilles Lemaire, Gérard Daverat, Jean-Baptiste Libouban.
- 2 mois de prison avec sursis pour François Simon, Pierre Labeyrie, Gilles Lemaire, Jean-Baptiste Libouban, Michel Daverat
- 3 mois de prison avec sursis pour Noël Mamère et Gérard Onesta.
- 4 mois de prison ferme pour José Bové.
- dédommagements à payer solidairement : 110 000 € à payer à Pioneer, au GEVES et à Syngenta
- Jugement de la Cour d’Appel de Riom (Puy de Dôme) du 24 novembre 2005 :
- Cinq « faucheurs » sont condamnés à quatre mois d’emprisonnement avec sursis et environ 200 000 € de dédommagements à payer solidairement à la société Biogemma
- Un « faucheur » est condamné pour violence sur agent à deux mois d’emprisonnement avec sursis et 1000 € d’indemnisation.
- Jugement de la cour d'appel d'Orléans du 28 juin 2006 ; ce jugement infirme les jugements des 9 décembre 2005 et du 12 janvier 2006 des tribunaux d'Orléans et de Versailles, qui avaient en première instance relaxé 42 et 9 faucheurs pour « état de nécessité » (article L122-7 du code pénal) [11].
- deux mois d'emprisonnement ferme et 1 000 euros d'amende pour Jean-Emile Sanchez, ancien porte-parole de la Confédération paysanne
- deux mois avec sursis contre les 48 autres « faucheurs volontaires » qui avaient détruit deux parcelles de maïs exploitées par la multinationale américaine Monsanto, les 14 août 2004 et 7 juillet 2005. Chacun des prévenus s'est par ailleurs vu infliger 1 000 euros d'amende [12]
Sous l'impulsion de l'un des avocats des faucheurs, François Roux, plusieurs groupes de pression sont nés, comme le « Comité de soutien aux Dix d'Avelin ». François Roux est aussi à l'origine du mouvement des « Comparants volontaires », qui consiste pour les « faucheurs » à demander volontairement une comparution devant les tribunaux, conformément à l'esprit de la désobéissance civile.
[modifier] Position théorique sur la recherche
Les « faucheurs volontaires » ne s'opposent pas à la recherche fondamentale en biologie : « A leurs yeux, celle-ci doit suivre des protocoles rigoureux dans ses expériences en milieu confiné. les applications qui en découlent doivent répondre sans préjudice aux véritables besoins de la société et ne pas faire le jeu du marché » [13]
Les « faucheurs volontaires » dénoncent les expérimentations en plein champ qui entraineraient la contamination des autres espèces végétales, ce qui aurait pour effet de condamner définitivement les cultures non OGM et mettrait un terme a l'« agriculture biologique ». Ils arguent des risques pour la santé des plus fragiles que présentent la production par ces plants transgéniques d'allergènes précédemment confinés a d'autres plantes comme l'arachide.
Les défenseurs de la culture d'OGM thérapeutiques en plein champ avancent que le « fauchage volontaire » de plants de maïs transgéniques pourrait retarder la recherche sur la création de lipase d'origine végétale, élément primordial de la lutte contre la mucoviscidose[14]. À cela, les « faucheurs volontaires » rétorquent qu'il existe d'autres solutions de production, en particulier pour la lipase gastrique. Parmi ces solutions, la culture de cellules végétales en bio fermenteur permettrait une production bien plus efficace, sans danger de contamination et probablement moins coûteuse[15][16].
[modifier] Personnalités « faucheurs volontaires »
- Anémone (actrice)
- José Bové
- Robert Guédiguian
- Noël Mamère
- Yves Manguy
- Gérard Onesta
- Dominique Plancke
- François Roux (avocat du mouvement)
- Lambert Wilson
[modifier] Notes et références
- ↑ Le fil des faucheurs, juin 2005
- ↑ Le 5 septembre 2004 à Solomiac (Gers) par exemple
- ↑ Le fil des faucheurs, juin 2005
- ↑ Le Figaro, 31/07/2006
- ↑ http://terresacree.org/solomiac.htm
- ↑ Le Figaro,15/08/2006
- ↑ Manifestation de céréaliers contre les saccages d'OGM, Libération, 1er août 2006
- ↑ Sud Ouest, 10/11/2006, les agriculteurs manifestent contre les anti OGM
- ↑ Communiqué de presse de Dominique Bussereau
- ↑ Procès de faucheurs volontaires d'OGM - Vivre en Comminges
- ↑ Témoignage de François Roux lors du Colloque pour la non-violence, 18 mars 2006
- ↑ Faucheurs volontaires : il n'y avait pas d'état de nécessité., Journal d'un avocat de Maître Eolas
- ↑ Revue S!lence, n° de novembre 2005
- ↑ Communiqué de presse du 16 novembre 2005 de l'association Vaincre la Mucoviscidose
- ↑ Compte rendu du procès de Clermont-Ferrand du 16 septembre 2005 du Bellaciao, favorable aux anti-OGM
- ↑ OGM : le matraquage thérapeutique sur CQFD, revue internet libertaire, favorable aux anti-OGM
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Pour la désobéissance civique (Poche), de José Bové, ISBN 2264042389 [1]
- En état de légitime révolte (Broché), de François Roux, ISBN 2911939425 [2]
- L'empire de la honte, de Jean Ziegler, ISBN 2213623996 [3]
[modifier] Lien externe
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