Dextrométhorphane

Le dextrométhorphane (ou isomère dextrogyre de lévométhorphane) est un analgésique opiacé proche de la codéine, utilisé comme médicament contre la toux. Il est aussi détourné de son usage médical pour ses effets psychotropes à forte dose et, est alors couramment dénommé DXM.

Sommaire

1 Historique
2 Législation
3 Chimie
4 Usage médical
- 4.1 Posologie
- 4.2 Interactions médicamenteuses
5 Usage détourné et récréatif
- 5.1 Prise et mode d’action du produit
- 5.2 Effets recherchés
6 Voir aussi

[modifier] Historique

Le dextrométhorphane est utilisé pour soigner la toux, pour la première fois en 1958 aux États-Unis puis dans le reste du monde. À l'origine présenté en comprimé, le produit est retiré de la vente en 1973 aux USA du fait que absorbé en assez grand quantité, le produit induit des effets psychotropes, similaires à ceux induits par la kétamine ou le PCP.

Le médicament réapparait en 1977 sous forme de sirop, plus difficile à ingérer en grandes quantités. seuls quelques amateurs continuent à l'utiliser de manière détournée durant les années 1980-1990.

Plusieurs cas de décès (principalement aux USA) sont imputés à la consommation récréative du dextrométhorphane.

[modifier] Législation

Selon les pays et la forme (gélule, comprimé ou sirop), la vente de dextrométhorphane est libre en pharmacie ou sur ordonnance.

En France et en Belgique, la vente en pharmacie est libre.

En France, le dextrométhorphane n'est pas considéré comme stupéfiant^[2]. Néanmoins son usage détourné reste généralement condamné par les lois.

[modifier] Chimie

Le dextrométhorphane est utilisé sous forme de sel de bromohydrate de dextrométhorphane (C₁₈H₂₆BrNO,H₂O / masse molaire = 303.7 g/mol), poudre cristalline, blanche, soluble dans l’eau et dans l'éthanol. Son point de fusion est environ de 125 °C avec une décomposition de la substance ^[1].

[modifier] Usage médical

[modifier] Posologie

À faibles doses, soit entre 15 et 20 mg, le dextrométhorphane peut élever le seuil de la toux et ce, pour quatre à six heures. Il est également possible de prendre une dose légèrement plus grande, soit près de 30 mg pour avoir un effet de quatre à six heures. Cependant, il ne faut normalement pas dépasser 120 mg par jour, soit bien en dessous des quantités utilisées pour être considéré comme drogue.

En ce qui concerne les enfants, la dose recommandée est de 0,2 à 0,4 mg par kilogramme par dose (au quatre à six heures) avec un maximum de 60 mg par kilogramme.

Il faut être vigilant lorsqu'on tente d'inhiber la toux. Normalement, il s'agit d'un réflexe pour dégager les voies respiratoires. Lorsque ce réflexe est inhibé, toutes les sécrétions se retrouvent dans les poumons, bronches et trachée. Il est recommandé de prendre le dextrométhorphane plutôt en fin de journée, afin de laisser le temps à l'organisme de chasser les sécrétions de l'organisme.

[modifier] Interactions médicamenteuses

Le dextrométhorphane réagit avec d'autres médicaments, soit les IMAOs, la paroxétine, la fluoxétine, la sélégiline et la quinidine.

La fluoxétine (Prozac©) est un inhibiteur du cytochrome P450 2D6 et le dextrométhorphane est métabolisé par ce cytochrome. Donc la métabolisation n'a tout simplement pas lieu et il peut y avoir une accumulation dans le corps et une toxicité est possible.

Lorsque le patient consomme de tels produits, il est conseillé de se diriger vers le chlophédianol, commercialisé sous le nom de Ulone.

[modifier] Usage détourné et récréatif

[modifier] Prise et mode d’action du produit

Le dextrométhorphane est contenu en petite quantités dans des sirops contre la toux.

La solution qui consiste à boire d’importantes quantités de sirop pour la toux se révèle donc extrêmement dangereuse, et parfois mortelle. Quelques décès ont été liés à la consommation de grandes quantités de sirop contenant du dextrométhorphane. Une autre solution consiste à extraire le dextrométhorphane du sirop, à l’aide d'un procédé relativement complexe. Le fait est que si ce procédé n'est pas mené correctement, le produit obtenu est sûrement dangereux.

La combustion du dextrométhorphane en présence d’oxygène produit des substances hautement toxiques. Les amateurs de free base DM utilisent donc des vaporiseurs, en suivant certaines précautions.

Le DXM, une fois dans l’organisme, doit être transformé par un enzyme en DXO pour être psychoactif. Or cet enzyme est inactif dans un très faible pourcentage de la population. Une expérience récréative au dextrométhorphane leur est alors sans interêt, même plutôt désagréable.

La consommation de dextrométhorphane par une personne est extrèmement dangereuse si cette personne a absorbé des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), un groupe d’antidépresseurs dans les quatorze jours précédant la prise de dextrométhorphane, ou dans les quatorze jours suivant la prise de dextrométhorphane. Les effets indésirables peuvent êtres signalés après une seule dose d’un milligramme de dextrométhorphane.

[modifier] Effets recherchés

D'après les amateurs de dextrométhorphane, l'expérience au dextrométhorphane est divisible en quatre paliers distincts. Les dosages pour chaque palier dépendent du poids de la personne. Ces paliers sont appelés plateau par les amateurs de dextrométhorphane.

1er plateau : effet très léger, lumière un peu réhaussée, légère euphorie musicale, etc. Ce plateau ne dépasse pas l'équivalent de quelques verres d'alcool.
2ème plateau : effet similaire à celui de l'alcool mélangé au cannabis, quelques difficultés à suivre une conversation compliquée, mémoire à court terme diminuée.
3ème plateau : début d'hallucinations visuelles parfois fortes, difficultés à coordonner ses mouvements et à marcher. Ce plateau peut se revéler extrêmement désagréable, et entraîne fréquemment nausées et vomissements.
4ème plateau : effet similaire au K-Hole de la kétamine. Dissolution complète de la réalité, dissociation du corps et de l'esprit.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

Dissociatifs

[modifier] Liens externes

(en) Erowid
(fr) MILDT
(en) The DXM Harm Reduction Project
(en) Coricidin (Dextromethorphan + Chlorpheniramine Maleate) Harm Reduction, specifically about Coricidin.
(en) The Third Plateau - harm reduction and community site.
(en) The Dextromethorphan FAQ - the exhaustive FAQ on DXM by William White
(en) The Vaults of Erowid
(en) The Dextroverse - harm reduction and community site.

[modifier] Bibliographie

(en) Bem JL, Peck R. Dextromethorphan. An overview of safety issues. Drug Saf. 1992;7:190-199.
(en) Otton SV, Wu D, et al. Inhibition by fluoxetine of cytochrome P450 2D6 activity. Clin. Pharmacol. & Therapeutics. 1993;53:401- 409.
(en) Zhou GZ, Musacchio JM. Computer-assisted modeling of multiple dextromethorphan and sigma binding sites in guinea pig brain. Eur. J. Pharmacol.. 1991;206:261-269.