Continental-Films
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La Continental-Films est une société de production cinématographique financée par des capitaux allemands. Créée Joseph Goebbels, pendant l'Occupation, elle produit plusieurs long-métrages avant de disparaître à la libération.
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[modifier] Historique
La Continental-Films est, à l'instar de la Tobis, une société de production cinématographique « de droit français à capitaux allemands » créée en septembre 1940 par Joseph Goebbels, grand ordonnateur et ministre de la propagande du parti nazi alors au pouvoir en Allemagne depuis 1933. La direction de cette compagnie dont le siège est installé à Paris est assurée par Alfred Greven, francophile convaincu qui avait suivi des études en France et admirateur inconditionnel de la culture et du cinéma français.
La Continental possède des crédits sans commune mesure avec ceux des autres studios de l'époque de la Collaboration que facilite l'emploi d'une pellicule d'excellente qualité (neuve et ne provenant pas de récupération), de matériaux nécessaires aux décors et costumes qui étaient pratiquement impossibles à trouver ailleurs. Cette aisance relative n'empêche pas pour autant une économie de moyen grandissante, au gré des rationnements, des coupures d'électricité, des bombardements et du rapprochement du débarquement allié.
Si son catalogue atteint difficilement le chiffre de trente réalisations à la fin de la Seconde guerre mondiale, elle n'en demeure pas moins un vivier de jeunes auteurs talentueux qui se sont vus propulser plus tôt que prévu au premier plan. Certes, si des places étaient devenues "libres" en raison de l'interdiction faite aux professionnels de confession israélite, acteurs et scénaristes comme techniciens, les nouveaux metteurs en scène n'ont connu qu'une reconnaissance plus précoce et se seraient de toute manière imposés dans les années suivantes. Parmi eux et outre Henri-Georges Clouzot, il convient de citer des noms comme ceux de Claude Autant-Lara, Jacques Becker, Robert Bresson, André Cayatte, Jean-Devaivre (alors assistant), Christian-Jaque, Georges Lacombe qui rejoignent d'autres réalisateurs déjà célébrés avant-guerre comme Marcel Carné ou Maurice Tourneur.
Jean-Paul Le Chanois, de son vrai nom Jean-Paul Dreyfus, travaille en sous-main, comme d'autres techniciens de confession juive tel que Henri Calef, pour la Continental-Films et pour de simples raisons de survie. Greven n'est pas toujours dupe de cette situation et va même jusqu'à la tolérer dans le but de pouvoir utiliser des talents rares ne coûtant presque rien et, de ce fait, forcément appréciés (sous condition expresse de ne pas voir leur patronymes figurer aux génériques ou de leur trouver des prête-noms). Du côté des acteurs, on trouve des presque débutants comme Gérard Philipe ou François Périer mais aussi des artistes confirmés tels que Raimu, Michel Simon, Pierre Larquey, Suzy Delair et, avant d'émigrer provisoirement en Amérique du Sud, Louis Jouvet.
Le dernier film produit par cette compagnie est les Caves du Majestic, une adaptation d'un roman de Georges Simenon avec Albert Préjean (dans le rôle du commissaire Maigret), Gabriello, Suzy Prim, Denise Grey pour les plus connus. Ce tournage est d'ailleurs évoqué dans le long-métrage de Bertrand Tavernier, Laissez-passer (2002).
La contribution la plus remarquable de cette compagnie au cinéma français est, sans conteste, la production du film le Corbeau de Clouzot. À la Libération, le Comité d'épuration du cinéma français inscrit cette œuvre sombre et pessimiste comme ses auteurs et acteurs sur une liste noire. Certains d'entre eux, à l'image de Pierre Fresnay (alors Président des acteurs) et Ginette Leclerc feront un long séjour en prison (six mois pour le premier, un an pour la seconde dont un passage à Drancy). Clouzot devra lui-même attendre trois ans pour sortir du purgatoire et tourner son fameux Quai des Orfèvres en 1947.
[modifier] Films sortis par la Continental-Films
- 1941 : L'Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque
- 1941 : Le Dernier des six de Georges Lacombe
- 1941 : Premier rendez-vous d’Henri Decoin
- 1941 : Le Club des soupirants de Maurice Gleize
- 1941 : Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur
- 1941 : Ne bougez plus de Pierre Caron
- 1941 : Caprices de Léo Joannon
- 1941 : Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur
- 1941 : Annette et la dame blonde de Jean Dréville
- 1941 : La Symphonie fantastique de Christian-Jaque
- 1941 : Les Inconnus dans la maison d’Henri Decoin
- 1942 : Simplet de Fernandel
- 1942 : Mariage d'amour d’Henri Decoin
- 1942 : La Fausse maîtresse d’André Cayatte
- 1942 : L'Assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot
- 1942 : Défense d'aimer de Richard Pottier
- 1942 : La Main du diable de Maurice Tourneur
- 1942 : Picpus de Richard Pottier
- 1943 : Vingt-cinq ans de bonheur de René Jayet
- 1943 : Au Bonheur des dames d’André Cayatte
- 1943 : Adrien de Fernandel
- 1943 : Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot
- 1943 : Mon amour est près de toi de Richard Pottier
- 1943 : Le Val d'enfer de Maurice Tourneur
- 1943 : La Ferme aux loups de Richard Pottier
- 1943 : Pierre et Jean d’André Cayatte
- 1943 : La Vie de plaisir d’Albert Valentin
- 1943 : Le Dernier sou d’André Cayatte
- 1943 : Cécile est morte de Maurice Tourneur
- 1944 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Histoire du cinéma français
- Laissez-passer, film réalisé par Bertrand Tavernier sur le cinéma sous l'Occupation.
[modifier] Liens externes
- La Continental Films et la trilogie Maigret sur www.cine-studies.net
- Quand les nazis pillaient le cinéma français par Éric Le Roy sur www.col.fr
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