Commissariat à l'énergie atomique
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Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) est un organisme de recherche public français (dans les domaines de l'énergie, de la défense et des technologies de l'information et de la santé) implanté sur 9 sites en France. Les principaux centres d'études sont à Saclay, en Île-de-France, à Cadarache en Provence et à Grenoble.
Le CEA, dont le statut est celui d'un établissement public à caractère scientifique, technique et industriel, a pour mission de développer les applications de l'énergie nucléaire dans les domaines scientifique, industriel, et de la défense nationale. Il emploie environ 15 000 salariés. Son budget annuel est de 2,7 milliards d'euros.
C'est un Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC). Son statut est fixé par l'Ordonnance 2004-545 du 11 juin 2004, abrogeant et remplaçant l'Ordonnance constitutive du 18 octobre 1945.
Sommaire |
[modifier] Organisation
Il est organisé en cinq grandes directions (par ordre décroissant d’effectifs):
- direction de l'énergie nucléaire ;
- direction des applications militaires ;
- direction de la recherche technologique ;
- direction des sciences de la matière ;
- direction des sciences du vivant.
Le CEA est l'actionnaire majoritaire d'Areva, société chapeautant la Areva NC (ex-Cogema) et Areva NP (ex-Framatome).
Le CEA est également actionnaire de CEA Valorisation S.A. société spécialisée dans l'investissement en capital de pré-amorçage et dans la commercialisation de licences.
[modifier] Histoire
Le CEA est créé le 18 octobre 1945 par Charles de Gaulle avec à sa tête Frédéric Joliot-Curie (haut-commissaire à l’énergie atomique) et Raoul Dautry (administrateur général). Cet organisme est destiné à poursuivre des « recherches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de l’industrie et de la défense nationale » (article premier du décret du 18 octobre 1945).
La pile Zoé, une pile atomique à eau lourde construite par l’équipe de Joliot-Curie au fort de Châtillon (à Fontenay-aux-Roses), diverge en 1948.
Joliot-Curie, qui est membre du parti communiste français, lance l’appel de Stockholm contre la bombe atomique. En avril 1950, il est révoqué de son poste de haut-commissaire par Georges Bidault. Francis Perrin le remplace.
Après le départ de Joliot-Curie, le CEA, jusque là dominé par les scientifiques et la recherche fondamentale, se lance dans les applications militaires et civiles de l’énergie atomique. Même si le gouvernement n’a pas encore pris la décision de construire une bombe atomique, tout est mis en œuvre pour se doter des moyens de la construire.
En 1952, le centre d’études nucléaires de Saclay est ouvert sur un terrain de 271 hectares en plein plateau de Saclay.
À Marcoule, sont successivement construits les réacteurs G1 (1956), G2 (1959) et G3 (1960) de type Uranium Naturel-Graphite-Gaz (UNGG). Une usine pour extraire le plutonium du combustible usagé est également construite. Grâce à ces installations, la France peut réaliser son premier essai nucléaire dans le Sahara en 1960, seulement deux ans après que la décision officielle ait été prise.
À Pierrelatte, une usine d’enrichissement de l'uranium à usage militaire est construite.
À Chinon, le CEA et EDF collaborent à la construction des réacteurs EDF 1 (1962, 68 MW), EDF 2 (1965, 200 MW) et EDF 3 (1967, 500 MW) de type UNGG.
La guerre des filières oppose le CEA et EDF : le premier est partisan de la filière française Uranium Naturel Graphite Gaz tandis que le second défend la filière des réacteurs à eau pressurisée (Pressurised Water Reactor) d’origine américaine. En décembre 1969, le gouvernement tranche en faveur d’EDF et décide la construction d’une centrale à eau pressurisée à Fessenheim.
En 1973, la première centrale prototype réacteur nucléaire à neutrons rapides et à caloporteur sodium Phénix est mise en service à Marcoule.
En 1976, le gouvernement français passe commande de Superphénix.
En 1985, la centrale nucléaire de Brennilis, prototype modéré par l'eau lourde, est arrêtée définitivement.
En 1997, le gouvernement français annonce que Superphénix sera abandonné.
[modifier] Hauts-commissaires
- Frédéric Joliot-Curie (1945-1950), nommé par Charles de Gaulle
- Francis Perrin (1950-1970), nommé en 1950 par Vincent Auriol, renouvelé en 1956 par René Coty, en 1961 et 1966 par Charles de Gaulle
- Jacques Yvon (1970-1975), nommé par Georges Pompidou
- Jean Teillac (1975-1993), nommé en 1975 par Valéry Giscard d’Estaing, renouvelé en 1981 par François Mitterrand
- Robert Dautray (1993-1998), nommé par François Mitterrand
- René Pellat (1998-2003), nommé par Jacques Chirac
- Bernard Bigot (2003-), nommé par Jacques Chirac
[modifier] Administrateurs généraux
- Raoul Dautry (1945-1951), nommé par Charles de Gaulle
- Pierre Guillaumat (1951-1958), nommé par René Pleven
- Pierre Couture (1958-1963), nommé par Charles de Gaulle
- Robert Hirsch (1963-1970), nommé par Charles de Gaulle
- André Giraud (1970-1978), nommé par Georges Pompidou
- Michel Pecqueur (1978-1983), nommé par Valéry Giscard d’Estaing
- Gérard Renon (1983-1986), nommé par François Mitterrand
- Jean-Pierre Capron (1986-1989), nommé par François Mitterrand
- Philippe Rouvillois (1989-1995), nommé par François Mitterrand
- Yannick d'Escatha (1995-1999), nommé par Jacques Chirac
- Pascal Colombani (2000-2002), nommé par Jacques Chirac
- Alain Bugat (2003- ), nommé par Jacques Chirac
[modifier] Bibliographie
- Bertrand Goldschmidt, Le Complexe atomique : Histoire politique de l’énergie nucléaire, Fayard, 1980
- Gabrielle Hecht, Le rayonnement de la France : Énergie nucléaire et identité nationale après la Seconde Guerre mondiale, La Découverte, 2004
- Marie-José Lovérini, L’Atome de la recherche à l’industrie : le Commissariat à l’Énergie Atomique, Gallimard, 1996
- Jean-François Picard, Alain Beltran et Martine Bungener, Histoire de l’EDF : comment se sont prises les décisions de 1946 à nos jours, Dunod, 1985
[modifier] Les centres de recherche du CEA
- Saclay (Essonne)
- Fontenay aux Roses (Hauts-de-Seine)
- Valrho (Gard)
- Cadarache (Bouches-du-Rhône)
- Grenoble (Isère)
- Bruyères-le-Châtel (Essonne)
- Cesta (Gironde)
- Valduc (Côte-d’Or)
- Le Ripault (Indre-et-Loire)
- Limeil Brevannes (fermé)
[modifier] Applications civiles
- Cadarache (Bouches-du-Rhône) ; recherches sur l'énergie nucléaire, fission et fusion.
- Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine); recherches en sciences du vivant et en robotique
- Grenoble (Isère) ; recherches en microélectronique, matériaux et nouvelles technologies de l'énergie
- Saclay (Essonne) ; recherches sur l'énergie nucléaire, recherche fondamentale (en particulier, astrophysique), enseignement (INSTN).
- Valrhô, sites de Marcoule (Gard) et Pierrelatte (Drôme) ; recherches sur le cycle du combustible, les déchets radioactifs. Depuis le 10 avril 2005, un parcours de découverte et d'information sur la radioactivité, nommé le Visiatome, a ouvert ses portes au public à Marcoule.
[modifier] Applications militaires
- Cesta, Le Barp (Gironde) ; le centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine est dédié à la militarisation des armes.
- Le Ripault (Indre-et-Loire) ; études sur matériaux non-nucléaires (explosifs chimiques).
- Valduc (Côte-d'Or) ; étude de neutronique et de criticité.
- DAM Île-de-France, Bruyères-le-Châtel (Essonne) ; études scientifiques en vue de la préparation d'engins expérimentaux.
- Site de Moronvilliers, sur la commune de Pontfaverger-Moronvilliers (Marne) ; Ce site est rattaché au DAM Île-de-France. Radiographie d'explosions nucléaires modélisées, par la machine Airix dont il n'existe qu'un seul autre exemplaire dans le monde : le DARHT situé à Los Alamos, États-Unis.
- Vaujours : le fort de Vaujours a abrité un centre de la DAM jusqu'en 1997.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Simulation (programme nucléaire)
- TERA-10
- Laser Mégajoule
- LSCE, le laboratoire de sciences du climat et de l'environnement, unité mixte du CEA, du CNRS et de l'UVSQ