Chevreuil
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| Chevreuil | |||||||||
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| Chevreuil (Capreolus capreolus) | |||||||||
| Classification classique | |||||||||
| Règne | Animalia | ||||||||
| Embranchement | Chordata | ||||||||
| Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
| Classe | Mammalia | ||||||||
| Sous-classe | Theria | ||||||||
| Infra-classe | Eutheria | ||||||||
| Ordre | Artiodactyla | ||||||||
| Famille | Cervidae | ||||||||
| Sous-famille | Capreolinae | ||||||||
| Genre | Capreolus | ||||||||
| Nom binomial | |||||||||
| Capreolus capreolus Linné, 1758 |
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| Classification phylogénétique | |||||||||
Position :
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| d'après Classification phylogénétique du vivant (voir arbre phylogénétique) |
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Le chevreuil (Capreolus capreolus), animal à ne pas confondre avec le cerf de Virginie, aussi appelé chevreuil au Québec, est un cervidé européen et asiatique pouvant atteindre 60 à 90 cm de haut et 95 à 140 cm de long. Il a des bois plutôt courts et un corps rougeâtre à face grise. Il est très rapide et gracieux, et vit dans les hautes terres ou les montagnes. Dans le mythe gallois Cad Goddeu, Arawn vole un chevreuil blanc appartenant à Annwn, symbole du voyage de l'âme vers la mort.
Sommaire |
[modifier] Appellations
Le mâle est appelé brocard ; la femelle, chevrette ; le jeune avant 6 mois, faon ; le jeune entre 6 mois et 1 an, chevrillard. Le chevreuil est parfois appelé cabrol.
[modifier] Répartition et habitat
Le territoire du chevreuil comprend le Nord de l'Eurasie sauf la toundra et le Nord de la taïga. Dans le sud, il atteint l'Asie Mineure, le Caucase , le nord du Proche-Orient et le Turkestan. À l'est, ce territoire comprend le Tibet, la Chine et la Corée. En France, il est présent dans tous les départements sauf en Corse. La densité est très variable selon le milieu. Elle peut atteindre 20 à 30 têtes pour 100 ha.
Il vit dans des milieux variés : bois, forêts de feuillus ou de conifères, bosquets à végétation herbacée variée ou clairières. Les taillis sous futaie avec espaces dégagés lui sont favorables. On le trouve aussi dans des champs et des prairies ainsi que dans des parcs. Le chevreuil « de plaine » s’est adapté à vivre dans les terres cultivées. En montagne, on le trouve jusqu' à la limite des arbres. Il est sédentaire. Ses mœurs sont surtout crépusculaires mais il est aussi visible aussi en plein jour. Il peut vivre en solitaire, par couple ou en groupes familiaux (hardes) composés d' une ou plusieurs chevrettes et de leurs petits. En général, les troupes de 10 à 15 têtes se forment seulement en automne et en hiver. En dehors du rut, les brocards sont solitaires. Excellent coureur et sauteur, le chevreuil nage aussi très bien. En présence d'un danger, les faons sont souvent « abandonnés » provisoirement par les femelles. Plus âgés, dans la fuite, ils suivent leur mère.
[modifier] Régime alimentaire
Au printemps, le chevreuil de forêt consomme les feuilles de nombreux arbres feuillus (chêne, charme, érable, cornouiller...), beaucoup de graminées, et quelques dicotylédones. En hiver, il consomme le lierre sur les troncs, les ronces, la callune. Il peut aussi se nourrir de glands, de faines, et consommer certaines cultures (luzerne). Friands de sel, les chevreuils fréquentent les blocs de sel dès leur mise en place.
[modifier] Comportement
Le chevreuil est discret, donc difficile à observer, d'autant plus qu'il est surtout forestier. Son dénombrement exact est ainsi délicat à réaliser. L'animal est grégaire, et les chevreuils peuvent se rassembler en milieu ouvert en hiver. Le chevreuil adulte est sédentaire en forêt, sur un territoire de 30 à 60 hectares qu'il conserve durant toute sa vie. Les mâles ont un comportement territorial de février à août. Ils marquent par frottis et grattis (régalis) leur territoire. Le chevreuil est gêné s'il est dérangé de façon répétitive. Son cri est une sorte d'aboiement de chien.
[modifier] Longévité
Il peut vivre jusqu'à 15 ans.
[modifier] Reproduction
En période de rut, les mâles ont un comportement territorial spécifique: ils frottent leur bois contre des arbres, déposent la sécrétion odorante de leurs glandes frontales et grattent la terre. Avant l'accouplement, le mâle qui suit une femelle emprunte souvent un itinéraire circulaire ou ayant la forme d'un 8 appelé « rond de sorcière ».
Le rut a lieu en juillet et août. Après la fécondation, l'embryon ne se fixe par « gestation différée » qu' au bout de 4 mois à fin décembre-début janvier. La gestation directe dure 5 mois soit 41 semaines (soit 9 mois 1/2 ou 280 jours). Un rut secondaire a lieu entre octobre et décembre. Ce rut secondaire est appelé à tort « faux rut ». À cette occasion, un petit nombre de femelles sont fécondées de cette manière. Dans ce cas, la gestation est directe et les faons naissent en mai-juin. La portée comprend de 1 à 3 petits mais plus généralement 2. L’allaitement dure de 2 à 3 mois. Le jeune s’émancipe à la fin de la 1ère année de vie. La maturité sexuelle survient au cours de la seconde année de vie.
[modifier] Prédateurs
Les prédateurs du chevreuil sont le loup, les chiens errants, le lynx, le glouton, l’ours brun, le renard roux, l'homme.
[modifier] Importance du point de vue écologique
[modifier] Menaces sur cette espèce
[modifier] Prédation
[modifier] Trafic
[modifier] La chasse
C'est d'un tissu de contradictions que l'histoire naturelle, l'éthologie et la chasse du chevreuil sont faites. Ainsi, l'un des plus petits cervidés du monde a-t-il la plus longue gestation, et aucun autre animal ne présente davantage de variations et de bizarreries dans son trophée.
Animal dit de forêt, le chevreuil passe une bonne partie de son existence dans les découverts ou dans les champs.
Enfin, bien que catalogué en tant que grand gibier, il est très souvent tiré à plombs au cours de chasses au petit gibier.
Il a fallu que le chevreuil, distribué à travers toute l'Europe jusque dans le sud de la Scandinavie, soit une espèce prolifique et extrêmement rusée, pour survivre dans un monde où la vie ne lui a jamais été facile. Ennemis naturels ancestraux, le lynx et le loup ont effectué dans le passé de sanglantes ponctions, surtout en hiver, par temps de neige. Ce n'est que depuis le XIXe siècle, époque à laquelle le loup a disparu de l'ouest de l'Europe centrale, que les chevreuils ont pu se multiplier, en Allemagne notamment. À l'heure actuelle, seul le renard demeure un prédateur redoutable pour l'espèce. On sait qu'il dévore bon nombre de chevrillards, et, lorsque l'hiver est rude, il va même jusqu'à attaquer des chevreuils adultes.
Encore de nos jours, les chiens errants forcent et étranglent des chevrettes pleines, ou décantonnent le gibier par leurs poursuites incessantes, imités en cela par des chiens courants égarés, qui ravaudent pendant des journées entières, dans certaines régions de France.
Ennemie involontaire du chevreuil, la mécanisation de l'agriculture est à l'origine de consternantes hécatombes, surtout à l'époque de la fenaison. Malgré l'adjonction de dispositifs affolants, les faucheuses modernes font des coupes sombres parmi les jeunes animaux.
Encore plus meurtrière est la circulation automobile, principalement dans les régions pourvues en autoroutes. Il est arrivé, dans certains districts d'Allemagne fédérale, que le plan de tir soit annulé purement et simplement, les accidents de la route ayant effectué le prélèvement destiné aux chasseurs. Fort heureusement, des méthodes préventives telles que clôtures électrifiées, engrillagements, répulsifs de tous genres, sont maintenant utilisés à grande échelle ettendent à faire diminuer ce lamentable carnage.
Le chevreuil est également fort sensible aux maladies parasitaires telles que l'oestridiose, la douve et la strongylose, qui font parfois des ravages dans les cheptels sous-alimentés ou affaiblis par l'hiver. Il faut également citer la rage, dont l'inquiétante progression en France nous prépare peut-être de sérieuses difficultés.
Le braconnage, enfin, terminera cette sinistre énumération des ennemis du chevreuil. Animal de poids commode, dont la venaison délicate est appréciée partout, qui se débite facilement et se vend cher, le chevreuil est certainement la proie favorite des braconniers. La pose de collets dans les passages, l'affût sur les lisières, le tir à bord de véhicules, tous les moyens sont bons pour les voleurs de gibier.
Malgré cette formidable coalition, la situation du chevreuil en Europe est peut-être meilleure qu'elle ne l'a jamais été. Sa petite taille, ses astuces ainsi qu'une grande rusticité lui permettent de surmonter toutes les épreuves. Par ailleurs, son attachement à un territoire restreint et le peu de dégâts qu'il commet, désignent le chevreuil comme étant le grand gibier le plus susceptible de s'accommoder et de survivre dans les divers biotopes du monde moderne. Il faut reconnaître que les chasseurs s'intéressent de plus en plus à sa prise, mais aussi à sa conservation. Ainsi, en France, dans la plupart des départements, le chevreuil bénéficie des dispositions du plan de tir quantitatif. Malgré les inévitables abus et quelques extravagantes largesses de l'administration, ces mesures ont été, dans l'ensemble, extrêmement profitables au cheptel national.
La battue étant le principal genre de chasse pratiqué par les sociétés de la France, c'est ainsi que sont tirés presque tous nos chevreuils. Il y a peu de choses à dire au sujet de ce procédé, dont les rares finesses sont bien connues et qui ne constitue qu'un moyen désordonné de limiter les populations. Comme le chevreuil est également présent dans de nombreux territoires à boqueteaux dévolus au petit gibier, son passage sur la ligne ajoute un peu de piment à la chasse, et il est alors tiré à plombs, comme un vulgaire lièvre.
En Grande-Bretagne, le chevreuil fut longtemps considéré comme animal nuisible et tiré en toutes saisons au fusil lisse, avec les lapins. Il était heureusement inévitable qu'une nation aussi attachée aux principes du sport et à la notion du trophée, ne modifie un jour son point de vue. En effet, la valeur du chevreuil en tant que grand gibier est maintenant hautement reconnue, et sa chasse se pratique à la carabine et à l'approche. Des trophées de très grande classe sont obtenus chaque année dans les comtés du sud, comme le Sussex, et en 1971, on a pu recenser dix-sept massacres dignes de la médaille d'or internationale. D'Écosse, où la chasse au chevreuil fut toujours pratiquée à l'approche, proviennent aussi d'excellents trophées, quoique la médiocrité des sols ne leur permette pas d'atteindre la qualité des brocards anglais.
Dans tous les pays de tradition cynégétique germanique, on considère la chasse au chevreuil comme un art difficile et passionnant. On s'est attaché, plus spécialement en Allemagne, à maintenir des densités aussi élevées que possible, et c'est ainsi qu'aujourd'hui le chevreuil fait vraiment partie du paysage rural. Une distinction éthologique est d'ailleurs faite entre le chevreuil de forêt, habitant des massifs boisés homogènes, et le chevreuil des champs, qui peuple les plaines cultivées parsemées de boqueteaux. C'est bien entendu selon les règles du tir sélectif que la chasse est conduite, environ six mois par an, à l'approche, à l'affût on à l'appeau au moment du rut. On sait que le chevreuil est sensible au leurre, aussi les chasseurs d'Europe centrale, entre le 15 juillet et le 15 août, appellent le brocard, qui n'est tiré que lorsqu'il fait partie de la gamme des animaux à sélectionner. On patiente généralement jusqu'à la fin de la période du rut pour tirer les chevreuils porteurs de grands trophées qui ont été accordés par le plan de chasse : ils auront eu ainsi la possibilité de reproduire et de transmettre leurs qualités génétiques.
Ayant patiemment attendu la fin du mois de mai ou le début du mois de juin, pour que la mue soit terminée et que les chevreuils soient « rouges », le chasseur va se mettre en campagne. Le recensement de son cheptel, soigneusement établi après de nombreuses observations, a fait ressortir un nombre de brocards égal à celui des chevrettes; ce qui est la proportion des sexes idéale. De plus, cette évaluation, qui a été faite au début du prin temps, avant la période des naissances, prouve que le nombre de tous les chevreuils adultes du territoire est parfaitement raisonnable en regard de la capacité d'accueil du district. Le chasseur dispose d'ailleurs de barèmes qui lui permettent d'apprécier la valeur de son terrain, en fonction des divers éléments écologiques tels que le pourcentage des prairies et des lisières cultivées, la nature de la végétation forestière et la nature de la géologie locale. Cette estimation de la densité de gibier valable pour un terrain particulier est très importante, puisqu'elle peut varier de trois à quinze chevreuils par 100 hectares.
Ces bases étant bien définies, le chasseur qui, d'après son recensement, dispose par exemple de cent chevreuils adultes sait qu'il va pouvoir tirer dans la saison une quarantaine de pièces, ce chiffre étant celui des naissances et, par conséquent, de l'accroissement annuel normalement escompté.
Connaissant à l'avance son tableau de chasse, il va le diviser également entre les deux sexes, et effectuer son prélèvement comme suit, à travers les classes d'âge de ses animaux : 20 sujets mâles seront tirés, dont 7 brocards de quatre ans et plus, 3 brocards de deux et trois ans, 7 brocards de un an, 3 faons de l'année. En outre, 20 chevrettes sont à éliminer, dont 10 sujets adultes, 2 chevrettes d'un an, 8 faons de l'année.
On se rend compte, à l'examen de ces chiffres qui sont le reflet d'un territoire de chasse normalement bien géré, qu'il est nécessaire de disposer d'un cheptel minimum d'une soixantaine de chevreuils adultes, et par conséquent d'environ 600 ha, pour établir un plan de tir rationnel.
Étant donné que de nos jours il est rare qu'une seule personne possède une telle surface, les chasseurs d'Europe centrale regroupent leurs terrains, afin d'élaborer un plan de chasse global, qui est redistribué selon l'importance des apports des associés.
La chasse sélective du brocard implique évidemment une appréciation de son âge en même temps qu'un jugement sur son trophée. Facilement reconnaissables, les chevrillards de l'année sont surtout sélectionnés d'après leur aspect général, tout sujet chétif et maigre devant être éliminé. Les meilleurs sujets portent leurs premiers bois dès l'automne, sous forme de petits boutons.
Le brocard d'un an au cou mince, au museau pointu et à la figure roussâtre doit être éliminé s'il ne porte pas deux dagues de la longueur des oreilles, les meilleurs sujets ayant déjà des bois fourchus.
Le brocard de deux ans au cou moins mince et ayant une tache blanche au-dessus du noir des naseaux, doit porter des bois fourchus, ou mieux encore, être déjà six pointes. Les porteurs de dagues, à cet âge, doivent être éliminés.
Le brocard de trois ans au cou épaissi, au front gris foncé et dont la masse du corps se porte sur l'avant-main, doit porter six pointes. Les bois ne sont ni épais, ni encore bien perlés.
Le brocard de quatre ans, dont la tache blanche nasale a disparu, consolide la masse de son trophée et ne doit pas être tiré, sauf anomalie des bois ou mauvais état du corps. À partir de cinq ans, le trophée du brocard est arrivé à son apogée, et il ne reste plus qu'à déjouer ses ruses et le foudroyer d'une bonne balle.
On a vu qu'un plan de chasse classique ne prévoit le tir que d'un faible pourcentage des brocards de deux et trois ans. En effet, le chasseur a déjà éliminé, parmi les chevrillards et les sujets d'un an, presque tous les animaux indésirables, et les bienfaits de la sélection antérieure se font par conséquent sentir.
Le tir sélectif des chevrettes exige un grand doigté, car l'animal est encore plus difficile à juger que le brocard. Pour les faons de l'année et les chevrettes d'un an, on ne peut se fier qu'à la taille et à l'embonpoint, que l'on compare avec ceux des animaux du même âge.
Des chevrettes adultes, on doit éliminer les sujets dont la progéniture est faible, malingre bien entendu, le ou les chevrillards avant la mère, ainsi que celles qui ont engendré trois petits.
Il faut également tirer les femelles qui mettent bas trop tard, après la mi-juin. Enfin, les comparaisons de taille entre chevrettes d'un même territoire guident le chasseur dans son choix.Cependant, la sélection des femelles s'effectuant à partir de septembre, il arrive que le temps fasse défaut pour mener à bien le plan de chasse, à l'affût ou à l'approche. On est alors obligé de faire de petits traques, sans chiens et à bas bruit, pour que les chevreuils sortent aussi lentement que possible, laissant ainsi aux chasseurs le temps de juger si les animaux doivent être tirés ou non. Il est toujours préférable d'exécuter ces traques avant le mois de novembre, afin qu'un jeune brocard ayant déjà posé ses bois ne risque pas d'être tiré par erreur.
[modifier] Liens externes
- Référence ITIS : Capreolus capreolus (Linnaeus, 1758) (en)
