Charles de Morny
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Charles Auguste, duc de Morny (1811-1865) est un financier et un homme politique français, demi-frère de Napoléon III, boulimique de la politique et de la finance.
Charles ; ce prénom est également celui d’un autre personnage fabuleux du XIXe siècle : Charles Maurice de Talleyrand …et ce n’est peut-être pas un simple effet du hasard car si la vie de Morny fut agitée, elle reste à l’image de celle de celui-ci.
Cela étant, il convient de s’attarder quelques instants sur sa surprenante ascendance qu’il se plaisait à définir ainsi, sans complexe et pas davantage sans humour : « Dans ma lignée, nous sommes bâtards de mère en fils depuis trois générations. Je suis arrière-petit-fils de roi, petit-fils d’évêque, fils de reine et frère d’empereur. »
Son acte de naissance le fait naître à Paris le 21 octobre 1811. En réalité sa mère n’était autre que la reine Hortense, femme de Louis Bonaparte, dont Louis Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, était le troisième fils et Morny le quatrième. Mais Morny n’était pas pour autant issu de la lignée des Bonaparte. Son père était le général Charles de Flahaut. Ceci suffit à expliquer que la reine Hortense ait préféré accoucher discrètement en Suisse plutôt qu’à Paris. Quant au sieur Demorny, cet intermédiaire qui accepta de donner son nom au bébé, il s’éclipsa rapidement après avoir probablement monnayé son patronyme qui fut promptement trafiqué en de Morny. Voilà donc de Morny, frère, ou plus précisément demi-frère d'empereur et fils de reine.
Son père, Charles de Flahaut, n’était pas davantage le fils du comte de Flahaut, hobereau du Beauvaisis, de trente sept ans plus âgé que son épouse, Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut, et non moins maîtresse affichée de Talleyrand. Le complaisant comte de Flahaut n’avait par contre pas fait de difficulté pour que Charles porte son nom, si tant est qu’on lui ait demandé son avis. Et voilà pour de Morny, petit-fils de Talleyrand, évêque d'Autun.
Enfin, et pour en arriver à la troisième génération, Adélaïde Filleul était elle-même la fille d’Irène du Buisson de Longpré qui partageait ses nuits entre son mari, commissaire en vins, un fermier général…et le roi Louis XV, dont par des voies détournées, de Morny pouvait se prétendre l'arrière petit-fils.
Bénéficiaire d’une si brillante ascendance, il est aisé de comprendre que Morny se soit, sans scrupule, attribué une particule en trafiquant son patronyme et en y adjoignant le titre de duc, même si l’ascendance royale reste à démontrer compte-tenu de l’éclectisme dont faisait montre Irène de Longpré.
Elevé par sa grand-mère paternelle, Adélaïde de Flahaut, devenue sur le tard épouse d’un diplomate portugais, Mr de Souza, Morny débute sa carrière sous la Monarchie de Juillet comme brillant officier engagé dans la conquête de l’Algérie.
Rapidement lassé de la vie militaire, il se lance dans la fabrication de sucre de betterave en rachetant une entreprise clermontoise qui lui sert simultanément de marche-pied pour s’engager politiquement en se faisant élire député du Puy-de-Dôme en 1842. Réélu en 1849, il entre en contact avec Louis Napoléon Bonaparte, récemment élu président de la IIe République.
Le courant passe mal entre les deux hommes, mais le président apprécie néanmoins le dynamisme du député qui le pousse à élargir ses pouvoirs en jouant de sa popularité. De fait, Morny va être la cheville ouvrière du Coup d’état du 2 décembre 1851. Singulier parallèle : son grand-père avait été l’un des instigateurs du 18 brumaire (2 décembre) 1799.
Ses bons services se trouvent récompensés par un poste de ministre de l’Intérieur (2 décembre 1851- 22 janvier 1852) qu’il abandonne cependant rapidement. Orléaniste dans l’âme, il n’apprécie pas la mainmise de la République sur les biens de la famille d’Orléans.
Sous le second empire, son rôle politique ne conserve plus qu’un aspect représentatif dont il s’acquitte du reste avec brio en tant que président du corps législatif. Cette fonction lui laisse apparemment suffisamment de loisirs pour se lancer à corps perdu dans les affaires, s’impliquant dans de multiples entreprises. Le simple fait qu’il y apparaisse paraît suffire à drainer les capitaux, même si ses méthodes sont jugées parfois discutables (celles de son grand-père ne l’étaient pas moins).
Il crée Deauville, Le Vésinet, lance Sarah Bernhardt, et prend sous sa coupe Alphonse Daudet en lui confiant le secrétariat de ses affaires. Sa disparition prématurée, en 1865, lui évitera à tout le moins, d’être le témoin du déclin, puis de l’effondrement de ce second empire qui l’avait comblé.
[modifier] Mariage et descendance
Il se marie à Saint-Pétersbourg le 7 janvier 1857 à Sophie princesse Troubetzkoy (fille de Serge prince Troubetzkoy et de Catherine Moussine-Pouchkine)
4 enfants naitront de cette union
1) Charlotte de Morny (1858-1883) mariée en 1877 à José Osorio et Heredia comte de la Corzana dont 1 fils
2) Auguste de Morny, duc de Morny (1859-1920) marié en 1886 à Carlotta Guzman et Ybarra dont 3 enfants
3) Serge de Morny (1861-1922) officier, sans alliance
4) Sophie de Morny (1863-1944) dite "missy" mariée en 1881 à Jacques Godart marquis de Belbeuf sans postérité divorcée en 1903
De sa liaison avec la comtesse Le Hon, il eut
- Léopoldine Le Hon (1838-1931) mariée en 1858 à Stanislas Auguste Poniatowski dont 3 enfants parmi sa descendance Michel Poniatowski ancien ministre de l'intérieur du gouvernement de Raymond Barre et Sarah Poniatowki épouse du chanteur Marc Lavoine.
[modifier] Voir aussi
- Le Vésinet, ville qu'il a créée
