Bernard Le Bouyer de Fontenelle
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Bernard Le Bouyer de Fontenelle est un écrivain français né à Rouen le 11 février 1657 et mort, presque centenaire, à Paris le 9 janvier 1757. Il est le neveu du grand dramaturge Pierre Corneille.
Élu à l'Académie française en 1691, il prend nettement parti pour les Modernes dans la querelle des Anciens et des Modernes. Il a été secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Il a été un des fondateurs de l’Académie de Rouen. Ses Entretiens sur la pluralité des mondes, œuvre de vulgarisation scientifique, ont eu un vif succès.
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[modifier] Parcours scientifique
Dans la seconde moitié de sa vie il se livra plus spécialement aux sciences exactes, il composa :
- la Préface de l'analyse des infiniment petits du marquis de l’Hôpital des sciences, et fut de 1699 à 1737 secrétaire de cette compagnie. Il rédigea en cette qualité :
- Histoire de l’Académie royale des sciences, avec deux préfaces, recueil contenant des extraits des mémoires des savants (1666-1699) ; en 1702, l’Histoire depuis l’année 1699 ; en 1733, depuis l’année 1666 ;
- les Éloges des Académiciens, qui sont regardés comme le modèle du genre.
Par ses éloges académiques, Fontenelle a magistralement ouvert la voie à d'Alembert, Condorcet, Georges Cuvier (1769-1832), Arago, etc.
[modifier] Parcours cartésianiste
Il s'occupa aussi de métaphysique et professa le cartésianisme tout en s'écartant de Descartes sur la question de l'origine des idées.
En 1752, il publia deux volumes contenant une tragédie et six comédies avec préface.
La même année, il publia la Théorie des tourbillons cartésiens, avec des réflexions sur l’attraction newtonienne. L’édition de ses œuvres en 1766 donne en outre divers morceaux :
- De l’Existence de Dieu ;
- Du Bonheur ;
- De l’Origine des fables ;
- Sur l’Instinct ;
- Sur l’Histoire ;
Il a laissé trois fragments :
- Traité de la raison humaine ;
- De la Connaissance de l’Esprit humain ;
- et enfin ce qu’il appelait Ma République.
[modifier] Quelques œuvres
[modifier] Histoire des oracles
La tradition voulait que les oracles de Delphes eussent cessé après l'arrivée du Christ. Fontenelle se renseigna sur cette période et montra que le temple de Delphes avait conservé quelque temps une activité. L'histoire de son déclin est dressée sans indulgence dans ce livre où Fontenelle insiste sur quelques invraisemblances : la Pythie, parlant au nom d'Apollon, dieu de la poésie, s'y exprime cependant en « mauvais vers » et parfois en « redites ». Les prédictions sont « vagues » les miracles douteux. Sans le dire explicitement, Fontenelle laisse entendre clairement que s'opérait un travail de « mystification ».
La transposition à des religions en cours était tentante et l'Église s'inquiéta des buts réels de Fontenelle. Celui-ci, habilement, se contenta de déclarer qu'il n'avait écrit que ce qu'il avait écrit, que son ouvrage se désirait historique et qu'il ne saurait prendre de responsabilité en ce qui concernait les interprétations blasphématoires que pourraient en faire des esprits mal inspirés. Ayant par cette remarque mis ses accusateurs en position d'accusés, il ne parla plus de cette affaire, ne donnant pas ainsi la moindre prise à la critique.
[modifier] Perception de Fontenelle
Le « prudent » et « discret » Fontenelle est taxé par un contemporain d’orgueil approbateur, traité d’homme impassible qui louait pour être loué, d’homme indulgent par vanité, attentif à sa gloire et à ses moindres gestes. C'est une façon de sage occupé de son bonheur, mais bienveillant et même secourable. Son intelligence souple et lucide a très bien servi les lettres et surtout les sciences, qu’il sait excellemment rendre accessibles et même attrayantes en gardant l’exactitude. La qualité d’homme de lettres fut relevée par la brillante considération attachée à la personne de cet académicien qui n'est rien de plus, quoique familier du duc d’Orléans et de Fleury.
Comme Voltaire, il exerce la royauté littéraire et mondaine et, comme lui, il a une sorte d’universalité, à la fois causeur fêté, poète badin et dramatique, philosophe, critique, historien des idées et géomètre. Ses vues sur la philosophie en poésie, sur l’amour et l’intérêt au théâtre, sur l’histoire, sur le progrès, sont attachantes. Comme le dit Trublet, « la main d’œuvre est toujours bonne chez Fontenelle », quand il ne se travaille pas trop.
[modifier] Œuvres
- La comète (1681)
- Nouveaux dialogues des morts (1683)
- De l'origine des fables (1684)
- Lettres galantes du chevalier d'Her*** (1685)
- Relation de l'île de Bornéo (1686)
- Entretiens sur la pluralité des mondes (1686)
- Histoire des oracles (1686)
- Digression sur les anciens et les modernes (1688)
Fontenelle donne lui-même trois éditions de ses œuvres (1724, 1742, 1752-1757).
Il y a encore :
- Œuvres diverses (La Haye, 1728-1729, 3 volumes in-folio ; 3 volumes grand in-4) ;
- Œuvres complètes (Paris, 1758-1866, 11 volumes in-12; 1818, 3 volumes in-8 ; 1790, 8 volumes in-8 ; 1824-1825, 5 volumes in-8).
D'Alembert et Garat ont écrit son Éloge.
[modifier] Lien externe
- Entretiens sur la pluralité des mondes sur Gallica
- Ses pièces de théâtre et leurs représentations sur le site CÉSAR
[modifier] Source partielle
« Bernard Le Bouyer de Fontenelle », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
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