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Anne Frank - Wikipédia

Anne Frank

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Anne Frank
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Anne Frank

Annelies Marie "Anne" Frank (12 juin 1929 - 12 mars 1945) était une adolescente allemande juive née à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, qui écrivit un journal intime alors qu'elle se cachait avec sa famille et quatres amis à Amsterdam pendant l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale. Suite à l'arrivée au pouvoir d'Hitler en janvier 1933, la famille quitta Francfort pour Amsterdam fin 1933 afin d'échapper aux persécutions nazies, mais ils furent arrêtés après l'invasion des Pays-Bas par les Nazis. Alors que les persécutions à l'encontre des juifs s'intensifiaient, sa famille se cacha en juillet 1942, alors qu'Anne avait environ 13 ans, dans un chambre secrète aménagée dans l'annexe de l'entreprise Opekta d'Otto Frank, son père. Après deux ans passés dans ce refuge, le groupe fut trahi et déporté vers les camps de concentration allemands. Sept mois après son arrestation, Anne mourut du typhus dans le camp de Bergen-Belsen quelques jours après le décès de sa soeur, Margot. Son père Otto, l'unique survivant du groupe, revint à Amsterdam à la fin de la guerre et découvrit que le journal d'Anne avait été récupéré. Convaincu du caractère unique de l'oeuvre de sa fille, il se décida à la publier. A l'origine, il fut publié sous le titre Het Achterhuis: Dagboekbrieven van 12 Juni 1942 – 1 Augustus 1944 (L'arrière-cour : notes du journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944).

Le journal, qui fut offert à Anne pour son treizième anniversaire, relate sa vision des évènements du 12 juin 1942 jusqu'au 1er août 1944. Il a depuis été traduit du néerlandais en de nombreuses langues et est devenu l'un des livres les plus lus dans le monde. Plusieurs films, téléfilms, pièces de théâtre et opéras sont basés sur cette oeuvre. Décrit comme le travail d'un esprit mature et perspicace, il donne un point de vue intime et particulier sur la vie quotidienne pendant l'occupation par les Nazis; par ses écrits, Anne Frank devint l'une des victimes de l'Holocauste les plus célèbres.


Sommaire

[modifier] Son enfance

L'immeuble à appartements sur le Merwedeplein où Anne Frank vécut de 1934 à 1942.
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L'immeuble à appartements sur le Merwedeplein où Anne Frank vécut de 1934 à 1942.

Anne Frank, seconde fille d'Otto Heinrich Frank (12 mai 188919 août 1980) et d'Edith Holländer (16 janvier 19006 janvier 1945), naquit le 12 juin 1929 à Frankfurt am Main en Allemagne. Elle eut une soeur nommée Margot (16 février 1926Mars 1945). Son nom de naissance était Annelies Marie, mais pour sa famille et ses amis, elle était simplement "Anne". Son père l'appelait parfois "Annelein" ("petite Anne").

La famille vécut dans une communauté mixte de citoyens juifs et non-juifs, et les enfants grandirent en cotoyant des amis de confession catholique, protestante et juive. Les Frank étaient juifs réformistes, pratiquant beaucoup des traditions de la foi juive, sans pour autant observer ses variantes. Edith Frank était la plus dévouée à sa foi tandis qu'Otto Frank, ancien officier allemand décoré pendant la première guerre mondiale, voulait poursuivre ses études et possédait une importante bibliothèque; les deux parents encourageaient leurs enfants à lire.

En mars 1933, les élections pour renouveler le conseil municipal de Francfort virent le parti Nazi d'Adolf Hitler l'emporter. Des manifestations antisémites eurent immédiatement lieu, et les Frank commencèrent à craindre pour leur sécurité s'ils restaient en Allemagne. Plus tard la même année, Edith et les enfants se rendirent à Aachen pour habiter avec Rosa Holländer, la mère d'Edith. Otto Frank resta à Francfort, mais après avoir reçu une offre pour démarrer une affaire à Amsterdam, il s'y rendit pour organiser la société et préparer la venue de sa famille.

Otta Frank commenca à travailler chez Opekta Works, une societé que vendait la pectine extraite des fruits, et trouva un appartement à Merwedeplein dans la banlieue d'Amsterdam. En février 1934, Edith et les enfants arrivèrent à Amsterdam et les deux filles furent inscrites à l'école; Margot dans une école publique et Anne dans une école montessorienne. Margot montra ses facultés en arithmétique et Anne découvrit ses aptitudes à la lecture et l'écriture. Son amie Hannah Goslar se rappella plus tard que pendant sa tendre enfance, Anne Frank écrivait régulièrement, cachant ses écrits avec sa main et refusant de discuter du contenu de ceux-ci. Ces écrits précoces n'ont pas traversé l'histoire jusqu'à nous et ont été égarés. Anne et Margot avaient deux personnalités bien distinctes; Margot était manièrée, réservée et studieuse tandis qu'Anne était expressive, énergique et extravertie.

En 1938, Otto Frank démarra une seconde affaire en partenariat avec Hermann van Pels, un boucher, qui avait fui Osnabrück en Allemagne avec sa famille. En 1939, la mère d'Edith vint vivre avec les Frank et resta avec eux jusqu'à sa mort en janvier 1942. En mai 1940, l'Allemangne envahit les Pays-Bas. Le gouvernement d'occupation commenca à persécuter les Juifs en instaurant des lois répressives et discriminatoires, et l'inscription obligatoire et la ségrégation des Juifs s'ensuivit rapidement. Margot et Anne excellaient alors dans leurs études et avaient de nombreux amis, mais l'application d'un décret statuant que les enfants juifs ne pouvaient suivre des cours que dans des écoles juives, elles furent inscrites au Lycée Juif.

[modifier] La période décrite dans le journal

[modifier] Avant de se rendre dans l'Annexe

Etoiles jaunes du type que tous les juifs devaient porter pendant l'occupation des Nazis.
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Etoiles jaunes du type que tous les juifs devaient porter pendant l'occupation des Nazis.

Pour son treizième anniversaire le 12 juin 1942, Anne reçut un petit carnet qu'elle avait montré à son père dans un magasin quelques jours plus tôt, elle l'appela "Kitty". Bien que ce fût un livre d'autographes, Anne avait déjà décidé qu'elle l'utiliserait comme journal. Elle commença à y écrire presqu'immédiatement, se décrivant personnellement, décrivant sa famille et ses amis, sa vie à l'école, les garçons avec lesquelles elle flirtait et les endroits du voisinage qu'elle aimait visiter. Bien que ces premiers écrits démontrent que sa vie était typiquement celle d'une écolière, elle explique également les changements dont elle a été témoin depuis le début de l'occupation allemande. Quelques références sont apparemment occasionnelles et non soulignées. Néanmoins en quelques passages, Anne fournit plus de détails sur l'oppression grandissante. Par exemple, elle écrit à propos de l'étoile jaune que les Juifs étaient obligés de porter en public, et elle lista quelques restrictions et persécutions qui entamèrent la vie de la population Juive d'Amsterdam.

En juillet 1942, Margot Frank reçut une convocation du Bureau Central de l'Immigration Juive (Zentralstelle für jüdische Auswanderung) lui ordonnant de se présenter pour être relogée dans un camp de travail. On expliqua alors à Anne un plan qu'Otto avait préparé avec ses employés les plus fidèles, et dont Margot avait eu connaissance depuis quelques temps. La famille devait aller se cacher dans des pièces au-dessus et à l'arrière des bureaux de la société sur le Prinsengracht, une rue le long d'un des canaux d'Amsterdam.

[modifier] La vie dans l'Annexe

La façade de l'immeuble de la société Opekta sur  le Prinsengracht en 2002. Les bureaux d'Otto Frank se situaient à l'avant du bâtiment tandis que l'Annexe se trouvait à l'arrière.
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La façade de l'immeuble de la société Opekta sur le Prinsengracht en 2002. Les bureaux d'Otto Frank se situaient à l'avant du bâtiment tandis que l'Annexe se trouvait à l'arrière.
Statue d'Anne Frank à Amsterdam
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Statue d'Anne Frank à Amsterdam

Le matin du 6 juillet 1942[1], la famille alla s'installer dans la cachette. Leur appartement fût laissé dans un désordre apparent pour donner l'impression qu'ils étaient partis soudainement, et Otto Frank laissa une note indiquant qu'ils s'en étaient allés en Suisse. La nécessité du secret de l'opération fit qu'ils durent abandonner le chat d'Anne, Moortje. Comme les juifs n'avaient pas le droit d'utiliser les transports publics, ils marchèrent pendant plusieurs kilomètres depuis leur appartement, chacun revêtant plusieurs couches de vêtements pour qu'on ne s'aperçoive pas qu'ils transportaient des valises. L'annexe (Achterhuis) était un espace à 3 niveaux à l'arrière du bâtiment auquel on accédait par un palier situé au-dessus des bureaux de la société Opekta. Au premier niveau étaient deux petites pièces avec une salle de bains et des toilettes adjacentes. Au dessus il y avait un vaste espace ouvert avec une petite pièce adjacente. Depuis cette petite pièce une échelle donnait sur le grenier. La porte de l'Annexe fût par la suite cachée par une étagère pour éviter qu'elle ne soit découverte. L'immeuble principal, situé à un bloc de Westerkerk était un vieil immeuble banal et typique des quartiers ouest d'Amsterdam.

Victor Kugler, Johannes Kleiman, Miep Gies et Bep Voskuijl étaient les seuls employés qui savaient que la famille Frank se cachait et, avec Jan Gies le mari de Miep et Johannes Hendrik Voskuijl le père de Bep, les ont aidés pendant la durée de leur confinement. Ils étaient le seul contact entre les occupants de l'Annexe et le monde extérieur; ils les tenaient au courant des nouvelles de la guerre et des évènements politiques. Ils ont subvenu à tous leurs besoins, assuré leur sécurité et les ont ravitaillé en nourriture, une tâche de plus en plus difficile à mesure que le temps passait. Anne écrit à propos de leur dévouement et de leurs efforts pour garder le moral des occupants de l'Annexe pendant les moments les plus dangereux. Ils étaient tous conscients du fait qu'ils encourraient la peine de mort si ils étaient pris à cacher des Juifs.

À la fin du mois de juillet, la famille Frank fut rejointe par la famille van Pels : Hermann, Auguste, et leur fils Peterand âgé de 16 ans, puis en novembre par Fritz Pfeffer, un dentiste et ami de la famille. Anne écrit son plaisir d'avoir des nouvelles personnes à qui parler, mais des tensions survinrent rapidement dans le groupe, forcé de vivre dans un environnement restreint. Après avoir partagé sa chambre avec Pfeffer, elle le trouva insupportable, et elle se disputa avec Auguste van Pels, qu'elle considérait comme étant idiot. Sa relation avec sa mère était tendue et Anne écrivit qu'elles avaient peu de choses en commun car sa mère était trop distante. Bien qu'elle avait parfois des disputes avec Margot, elle écrit à propos du lien inattendu qui se développa entre elles, bien qu'elle resta émotionellement plus proche de son père. Quelques temps plus tard, après avoir d'abord écarté les avances du timide et maladroit Peter van Pels, elle s'aperçut de ses sentiments naissants pour Peter et ils eurent une liaison.

Anne passait l'essentiel de son temps à lire et étudier, tout en continuant à écrire son journal. En plus de fournir une description des évènements dans leur ordre chronologique, elle écrivit également à propos de ses sentiments, sa peur de vivre cachée, ses croyances, ses ambitions parmi lesquelles celle de devenir écrivain, des thèmes qu'elle pensait ne pouvoir partager avec personne. A mesure que sa confiance dans son style d'écriture grandissait et qu'elle devint plus mature, les sujets qu'elle aborda devinrent plus abstraits comme sa croyance en dieu et la manière dont elle définissait la nature humaine. Elle continua à écrire régulièrement jusqu'à son dernier ajout du 1er août 1944.


[modifier] Arrestation et déportation vers les camps de concentration

Karl Silberbauer, l'homme qui arrêta les occupants de l'Annexe.
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Karl Silberbauer, l'homme qui arrêta les occupants de l'Annexe.

Le matin du 4 août 1944 l'Annexe fût envahie par les Services de Sécurité de la Police Allemande (Grüne Polizei) suite à un indication d'un informateur qui n'a jamais été identifié. Conduit par le Schutzstaffel Oberscharführer Karl Silberbauer du Sicherheitsdienst, le groupe comprenait au moins 3 membres des Services de Sécurité de la Police. Les occupants furent embarqués dans des camions et emmenés pour être interrogés. Victor Kugler et Johannes Kleiman furent emportés puis mis en prison, Miep Gies et Bep Voskuijl n'étant laissés en liberté. Plus tard ils revinrent à l'Annexe où ils trouvèrent les écrits d'Anne, plus de 300 pages manuscrites, éparpillés sur le sol. Ils les récupérèrent ainsi que plusieurs albums de famille et Gies décida de les rendre à Anne après la guerre.

Les occupants de l'Annexe furent transportés au quartier général de la Gestapo où ils furent interrogés et détenus toute la nuit. Le 5 août ils furent transférés à la Huis van Bewaring (maison de détention), une prison surpeuplée sur le Weteringschans. Deux jours plus tard les huit prisonniers juifs furent trasnportés à Westerbork, un camp de transit situé aux Pays-Bas. A l'époque plus de 100.000 juifs y transitèrent. Ayant été arrêtés alors qu'ils se cachaient, ils étaient considérés comme criminels et furent donc envoyés aux baraquements de punition pour réaliser de lourds travaux.

Le 3 septembre, le groupe fut déporté avec ce qui fut le dernier convoi de Westerbork vers le camp de concentration d'Auschwitz. Ils y arrivèrent après un voyage de 3 jours puis furent séparés selon leur sexe, de sorte que les femmes et les hommes ainsi séparés ne se revirent jamais. Sur les 1019 passagers du convoi, 549 personnes dont l'entièreté des enfants agés de moins de quinze ans, furent envoyés directement dans les chambres à gaz où ils moururent. Anne avait eu ses quinze ans trois mois plus tôt et fut épargnée, et bien que tous les membres de l'Annexe survécurent à cette sélection, Anne crut alors que son père avait été tué.

Mémorial d'Anne et Margot Frank sur le site de Bergen-Belsen, garni d'hommages sous forme de fleurs et de dessins.
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Mémorial d'Anne et Margot Frank sur le site de Bergen-Belsen, garni d'hommages sous forme de fleurs et de dessins.

Avec d'autres femmes non sélectionnées pour une mort immédiate, Anne fut forcée de se dévêtir pour être désinfectée, avoir sa tête rasée au plus court et enfin être tatouée avec un numéro d'identification sur son bras. Le jour, les femmes étaient utilisées comme travailleuses esclaves; la nuit, elles étaient enfermées dans des baraquements bondés et glacials. Les maladies foisonnaient et sous peu la peau d'Anne devint sérieusement infectée par la gale.

Le 28 octobre, de nouvelles sélections parmi les femmes commencèrent pour être rélogées à Bergen-Belsen. Plus de 8000 femmes, dont Anne, Margot Frank et Auguste van Pels, furent ainsi déplacées, mais Edith Frank resta à Auschwitz. Des tentes furent dressées pour parer à l'afflux de prisonniers, parmi lesquelles Anne et Margot, et à mesure que la population s'accrut, le taux de mortalité dû aux nombreuses maladies augmenta rapidement. Anne fut brièvement réunie avec deux amies, Hanneli Goslar (surnommée "Lies" dans le journal) et Nanette Blitz, qui survécurent toutes deux à la guerre. Blitz la décrivit par la suite Anne comme étant chauve, tremblante, les traits émaciés. Goslar dit que bien qu'Anne était elle-même malade, elle lui dit qu'elle était plus inquiète pour Margot, dont la maladie semblait plus sérieuse et qui restait allongée sur sa couchette, trop faible pour marcher. Anne leur dit également qu'elle pensait que leurs parents étaient morts.

En mars 1945, une épidémie de typhus se propaga dans le camp, tuant environ 17 000 prisonniers. Des témoins certifièrent que Margot tomba de sa couchette dans son état de faiblesse extrême et succomba au choc, et que quelques jours plus tard Anne mourut à son tour. Ils estimèrent que ceci se passa quelques semaines avant que le camp ne soit libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945, et bien que les dates exactes ne furent pas sauvegardées, il est généralement reconnu que cela eu lieu entre la fin février et le milieu du mois de mars.

Après la guerre, il fut estimé que sur les 110 000 juifs déportés des Pays-Bas pendant l'occupation Nazie, seuls 5 000 d'entre eux survécurent.

Edith Frank, la mère de Anne tomba malade et mourut d'épuisement à Auschwitz-Birkenau. Hermann van Pels fut gazé en septembre 1944 à Auschwitz-Birkenau, Fritz Pfeffer tomba malade et mourut d'épuisement le 20 décembre 1944 à Neuengamme, Augusta van Pels meurt en avril 1945 à Theresienstadt, Peter van Pels meurt le 5 mai 1945 dans le camp de Mauthausen. Seul Otto Frank, le père d'Anne, survécut au camp d'extermination d'Auschwitz. Il mourut à Bâle (Suisse) en 1980 à l'age de 91 ans. Après la guerre, lorsqu'il n'y eut plus de doutes sur le décès d'Anne, Miep Gies lui donna le journal de sa fille qu'il fit éditer sous le titre de Le journal d'Anne Frank.

[modifier] Le Journal d'une jeune fille

[modifier] Publication du journal

Couverture de la première publication du journal.
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Couverture de la première publication du journal.

Otto Frank survécut et revint à Amsterdam. Il fut informé que sa femme était morte et que ses filles avaient été transférées à Bergen-Belsen. Bien qu'il espéra toujours qu'elles aient pu survivre, la Croix-Rouge en juin 1945 confirma les décès d'Anne et Margot. C'est seulement à ce moment que Miep Gies lui donna le journal. Otto le lut et commenta plus tard qu'il ne s'était pas rendu compte qu'Anne avait conservé une trace aussi précise et bien écrite du temps qu'ils avaient passés ensemble. Sachant qu'Anne désirait devenir écrivain, il commença à envisager de le publier. Quand on lui demanda plusieurs années plus tard qu'elle fut sa première réaction, il dit simplement: Je ne savais pas que ma petite Anne était aussi profonde.

Le journal d'Anne commença comme l'expression privée de ses pensées et elle écrivit plusieurs fois qu'elle n'autoriserait jamais personne à le lire. Il décrivit sa vie de manière candide, ses familles et ses compagnons, leur situation, tout en commençant à reconnaitre ses ambitions d'écrire et publier des oeuvres de fiction. Au printemps 1944, elle entendit une émission radio de Gerrit Bolkestein, un membre en exil du gouvernement hollandais, qui disait que quand la guerre serait terminée, il rendrait publics les témoignages de l'oppression du peuple hollandais sous l'occupation allemande. Il mentionna la publication de lettres et journaux, et Anne décida de proposer son travail quand le temps viendrait. Elle commença à corriger ses écrits, supprimant des sections, en réécrivant d'autres, dans le but de les publier. Son journal original fut agrémenté de plusieurs autres carnets de notes et feuilles volantes. Elle créa des pseudonymes pour les membres de l'Annexe et les personnes qui les ont aidés. La famille van Pels devint Hermann, Petronella, et Peter van Daan, et Fritz Pfeffer devint Albert Düssell. Otto Frank utilisa son journal original, connu sous le nom de "version A", et la version corrigée, connue sous le nom de "version B", pour produire la première publication du journal. Il supprima certains passages, principalement ceux parlant de sa femme dans des termes peu flatteurs, ainsi que des sections décrivant l'évolution de la sexualité d'Anne. Bien qu'il restaura les identités véritables des membres de sa famille, il ne modifia pas les autres pseudonymes.

Il donna le journal à l'historienne Anne Romein, qui essaya sans succès de le publier. Elle le donna alors à son mari Jan Romein, qui écrivit un article au sujet du journal intitulé "Kinderstem" ("La Voix d'un Enfant"), publié dans le quotidien Het Parool le 3 avril 1946. Il écrivit que le journal bégayé par la voix d'un enfant, incarne toute la cruauté du fascime, plus que toutes les preuves que le procès de Nuremberg ait pu réunir.[2] Son article attira l'attention d'éditeurs, et le journal fût publié en 1947, suivi d'une seconde publication en 1950. La première version américaine fût publiée en 1952 sous le titre Anne Frank: The Diary of a Young Girl (Anne Frank: Le Journal d'une Jeune Fille). Une pièce basée sur le journal, par Frances Goodrich et Albert Hackett, fut présentée en première à New-York le 5 Octobre 1955 avant de gagner plus tard le prix Pulitzer dans la catégorie Drames. Elle fut suivie en 1959 par le film The Diary of Anne Frank (Le Journal d'Anne Frank), qui fut un succès critique et commercial. Au fil des années la popularité du journal grandit et dans plusieurs écoles, en particulier aux Etats-Unis, il fut intégré dans le programme scolaire, faisant ainsi découvrir Anne Frank à de nouvelles générations de lecteurs.

En 1986, l'Institut National des Documents de Guerre des Pays-Bas publia une édition critique du journal. Elle incluait des comparaisons de toutes les versions connues, publiées. Il incluait aussi des commentaires certifiant l'authenticité du journal ainsi que des informations historiques supplémentaires sur la famille Frank et le journal lui-même.

En 1999, Cornelis Suijk, un ancien directeur de la fondation Anne Frank et président du centre américain pour l'éducation sur l'Holocauste, annonça qu'il était en possession de cinq pages qui avaient été enlevées du journal par Otto Frank avant sa publication; Suijk déclara qu'Otto Frank lui donna ces pages avant sa mort en 1980. Les passages manquants du journal contenaient des remarques critiques d'Anne par rapport aux tensions entre ses parents, et montre le peu d'affection d'Anne envers sa mère.[3]

Une controverse apparu quand Suijk réclama ses droits de publication sur les cinq pages and voulu les vendre pour collecter de l'argent pour sa fondation américaine. L'Institut National des Documents de Guerre des Pays-Bas, le précédent propriétaire du manuscrit, réclama la restitution des pages en question. En 2000, le ministre hollandais de l'éducation, de la culture et des sciences conclut un accord avec la fondation de Suijk en lui versa 300,000 USD et les pages furent rendues en 2001. Depuis lors, ils ont été inclues dans les nouvelles éditions du journal.

[modifier] Eloges d'Anne Frank et de son journal

Dans son introduction de la première publication américaine du journal, Eleanor Roosevelt le décrivit comme "un des plus sages et bouleversants témoignages sur la guerre et son impact sur les êtres humains que j'aie jamais lu". L'écrivain russe Ilya Ehrenburg dit plus tard: ""une voix parle pour six millions d'autres - la voix non pas d'un sage ou d'un poète mais d'une petite fille ordinaire".[4] A mesure que la stature d'Anne Frank en tant qu'écrivain et humaniste s'affirma, on parla d'elle de manière spécifique comme un des symboles de l'Holocauste et plus généralement comme représentant la persécution. Hillary Rodham Clinton, dans le discours qu'elle prononça lorsqu'elle reçut le prix humanitaire Elie Wiesel en 1994, lu le journal d'Anne Frank et parla d'elle comme nous éveillant à la folie de l'indifférence et le terrible prix qu'elle faisait peser sur notre jeunesse", que Clinton reliait aux évènements alors en cours à Sarajevo en Somalie et au Rwanda.[5]

Reproduction de l'étagère qui cachait l'entrée de l'Annexe, dans la Maison Anne Frank à Amsterdam.
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Reproduction de l'étagère qui cachait l'entrée de l'Annexe, dans la Maison Anne Frank à Amsterdam.

Après avoir reçu un prix humanitaire de la Fondation Anne Frank en 1994, Nelson Mandela, s'adressant à la foule à Johannesbourg, déclara qu'il avait lu le journal d'Anne Frank pendant son emprisonnement et que celui-ci lui avait donné beaucoup de courage. Il compara sa lutte contre le Nazisme avec sa lutte contre l'Apartheid, décrivant un parallélisme entre les 2 philosophies avec le commentaire "parce que ces croyances sont évidemment fausses, et parce qu'elles étaient, et seront toujours, défiées par des personnes semblables à Anne Frank, elles sont vouées à l'échec."[6]

Le journal a aussi été reconnu pour ses qualités littéraires. Commentant le style d'écriture d'Anne Frank, le dramaturge Meyer Levin, qui travailla avec Otto Frank sur la mise au point d'un drame basé sur le journal peu de temps après sa publication[7], le loua pour être à même d' "entretenir la tension d'une nouvelle bien construite", tandis que le poète John Berryman écrivit qu'il s'agissait d'une description unique, non seulement de l'adolescence mais aussi "du processus mystérieux et fondamental d'un enfant devenant adulte comme si cela était en train de se dérouler". Sa biographe Melissa Müller dit qu'elle écriva "dans un style précis, économique et confiant époustouflant d'honnèteté". Son écriture est principalement une étude de caractères et elle examine chaque personne de son cercle avec un regard judicieux et intransigeant. Elle est parfois cruelle et souvent subjective, en particulier dans sa description de Fritz Pfeffer et de sa propre mère. Müller explique qu'elle canalisa les sautes d'humeur normales de l'adolescence par ses écrits. Son examen personnel et de son entourage est soutenu pendant une longue période de manière très critique, analytique et introspective, et dans des moments de frustration elle dépeint la bataille intérieure dont elle fait l'objet entre la "bonne Anne" qu'elle voudrait être, et la "mauvaise Anne" qu'elle pense incarner. Otto Frank rappela plus tard son éditeur pour lui expliquer la raison pour laquelle il pensait que le journal avait été lu par tant de monde; selon lui "le journal aborde tant d'étapes de la vie que chaque lecteur peut y trouver quelque chose qu'il l'émouvra personnellement".

En juin 1999, Time Magazine publia une édition spéciale intitulée TIME 100: Heroes & Icons of the 20th century; une liste des politiciens, artistes, innovateurs, scientifiques et personnalités les plus influentes du 20ème siècle. Anne Frank fut choisie pour en faire partie. L'écrivain Roger Rosenblatt, auteur de Children of War, écrivit le passage consacré à Anne Frank's[8] dans lequel il décrit son héritage:

Les passions déchaînées par ce livre suggèrent qu'Anne Frank appartient à tous, qu'elle s'est élevée au-dessus de l'Holocauste, du Judaïsme, girlhood and even goodnessDoute sur la traduction... de la féminité et du bien? pour devenir une icône du monde moderne - la moralité individuelle assaillie par le mécanisme de la destruction, insistant sur le droit de vivre, questionnant et espérant pour le futur de la condition humaine.

[modifier] Démentis et action judiciaire

Certains ont tenté de discréditer le journal depuis sa publication et depuis les années 1970 le négationniste David Irving a affirmé de manière régulière que le journal n'était pas authentique[9]. Les constantes déclarations publiques de ces négationnistes incita Teresien da Silva à commenter au nom d'Anne Frank en 1999: Pour beaucoup de mouvements politiques d'extrême droite, Anne s'avère être un obstacle. Son témoignage personnel de la persécution des Juifs et sa mort dans un camp de concentration empêchent la réhabilitation du national socialisme.

Depuis les années 1950, la négation de l'Holocauste constitue un crime dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne, et la loi a été utilisée par prévenir une recrudescence des activités néo-nazies. A Lübeck en 1959, Otto Frank attaqua en justice Lothar Stielau, un professeur d'école, ancien membre des Jeunesses hitlériennes, qui avait publié un prospectus scolaire décrivant le journal comme une contrefaçon. La Cour de justice examina le journal et, en 1960, le déclara comme étant authentique. Stielau rétracta ses précédentes déclarations et Otto Frank arrêta la procédure judiciaire.

En 1958, Simon Wiesenthal fut mis au défi par un groupe manifestants lors de la représentation théâtrale du Journal d'Anne Frank à Vienne qui affirmait qu'Anne n'avait jamais existé. Ces manifestants demandèrent à Wiesenthal de prouver l'existence d'Anne en retrouvant l'homme qui l'avait arrêté. Il commença à chercher Karl Silberbauer et le trouva en 1963. Lors de son interview, Silberbauer admit directement son rôle, et identifia Anne Frank à partir d'un photographie comme étant l'une des personnes arrêtées. Il fournit un compte rendu complet des évènements et se rappela qu'il avait vidé une valisette pleine de papiers sur le sol. Ses déclarations corroborèrent la version des évènements qui avait précédemment été présentée par des témoins oculaires comme Otto Frank.

En 1976, Otto Frank engagea une autre procédure contre Heinz Roth de Frankfurt, qui avait également publié des pamphlets proclamant que le journal était une contrefaçon. Le juge statua que s'il publiait de nouveaux écrits de ce type, il serait passible de 500.000 Deutsche Mark d'amende et d'une peine de 6 mois de prison. Deux autres plaintes furent rejetées par des tribunaux allemands en 1978 et 1979 sur base de la liberté d'expression, car la plainte n'avait pas été déposée par une des parties visées par les écrits. La cour statua dans les 2 cas que si la plainte avait été déposée par une partie concernée, comme Otto Frank, une charge pour calomnie pourrait être retenue.

La controverse atteignit son sommet avec l'arrestation et le jugement de deux neo-nazis, Ernst Römer et Edgar Geiss, qui furent jugés coupables de produire et distribuer de la littérature dénoncant la journal d'Anne Frank comme étant une contrefaçon, sur plainte d'Otto Frank. Quand ils firent appel de leur condamnation, une équipe d'historiens étudièrent les documents en collaboration avec Otto Frank, et les déclarèrent comme authentiques. En 1978, durant la procédure d'appel des jugements Römer et Geiss, le Laboratoire du Tribunal Criminel Allemand (Bundeskriminalamt, BKA) eût pour tâche d'examiner le type de papier les types d'encres utilisées dans le manuscrit du journal. Bien que ses conclusions indiquèrent que l'encre avec laquelle le journal avait été écrit était utilisée pendant la guerre, le BKA conclut que les corrections subséquentes appliquées sur les pages volantes ont été écrites avec des stylos à bille noirs, verts et bleus, bien que le BKA ne donna pas plus de précisions à propos de ces supposées corrections au stylo à billes. Les négationistes dénonçant l'authenticité du journal se sont focalisés sur cette phrase, car les stylos à billes ne sont devenus populaires qu'après la seconde guerre mondiale.

En 1986, le Laboratoire National de Sciences Légales hollandais de Rijswijk exécuta une autre expertise technique exhaustive du manuscrit. Bien que le BKA était invité par ce laboratoire à indiquer sur quelles pages volantes il avait détecté des corrections au stylo à billes, celui-ci fut incapable de présenter un seul exemple. Le laboratoire lui-même trouva seulement deux pages de manuscrits rédigés avec de l'encre de stylo à bille, qui avait été ajoutées dans les pages volantes du manuscrit. L'Edition Critique Révisée du Journal d'Anne Frank (publiée en 2003) fournit des images (pages 167-171) de ces deux pages du manuscript et dans le chapitre résumant les découvertes faites par le Laboratoire National de Sciences Légales hollandais, H.J.J. Hardy écrit à ce sujet:

Le seul passage au stylo à bille fut découvert sur deux morceaux de papier inclus parmi les feuilles volantes. Les figures VI-I-I et 3 montrent la manière dont ces morceaux de papier avaient été insérés dans le dossier plastique concerné. En tout état de cause, ces écrits au stylo à bille n'ont aucune influence sur le contenu factuel du journal. De plus, l'écriture observée sur ces morceaux de papier diffère de façon saisissante de celle du journal..(page 167)

Une note de bas de page ajoute:

Le psychologue et expert en graphologie d'Hambourg Hans Ockleman déclare dans une lettre à la Fondation Anne Frank datée du 27 septembre 1987 que sa mère, Dorothea Ockleman, est l'auteur de ces morceaux de papier écrits au stylo à bille. Elle les écrivit quand elle collabora à l'étude des journaux avec Minna Becker.

Une récente édition critique compare la version originale écrite par Anne et celle publiée par son père. Certaines personnes, par exemple Robert Faurisson, contestent l'essentiel du récit. Les expertises scientifiques du journal ont réduit à néant leurs allégations.

Depuis 1960, la maison où Anne et sa famille se cachèrent est ouverte au public et est aujourd'hui un des musées les plus visités d'Amsterdam

En 1959, son journal a été adapté pour le cinéma par George Stevens ; il a fait l'objet ensuite de plusieurs téléfilms et d'une adaptation japonaise en dessin animé (Anne no nikki, 1995).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. (en) Müller, Melissa; Kimber, Rita & Kimber, Robert (translators); With a note from Miep Gies (2000). Anne Frank - The Biography. Metropolitan books. ISBN 0-7475-4523-5. p 163
  2. (en) AnneFrank.org - La publication du journal reproduction due l'article du Het Parool, avec les commentaires de Jan Romein.
  3. (en) annefrank.org - Publicité à propos d'Anne Frank et de son journal, cinq pages précieuses relancent la controverse sur Anne Frank source attribuée à l'article de Ralph Blumenthal, The New York Times, le 10 september 1998.
  4. (en) Anne présentée parmi d'autres ressources littéraires
  5. (en) La Maison Blanche - Le Prix Elie Wiesel - Remarques de la Première Dame des Etats-Unis à la remise du Prix humanitaire Elie Wiesel à New York City le 14 avril 1994.
  6. (en) Discours du Président Sud-Africain Nelson Mandela à l'occasion de l'ouverture de l'exposition Anne Frank au Musée Africain de Johannesbourg le 15 aout 1994
  7. (en) Souvenirs d'Anne Frank par Jacob B. Michaelsen, 1997.
  8. (en) Time Magazine "TIME 100: Heroes & Icons of the 20th century" publié le 14 juin 1999.
  9. (en) Le projet Nizkor

[modifier] Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Anne Frank.

 [pdf] Fiche du film de George Stevens, 1959 (fichier PDF, 3p)

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