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Fils cadet d'Ahmosis et de la reine Ahmès-Néfertary, Aménophis Ier (ou Amenhotep, « Amon est en satisfait ») était le deuxième souverain de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire). Manéthon, dans la version de Flavius Josèphe, l’appelle Amenophis et lui compte vingt ans et sept mois de règne, ce qui semble effectivement en avoir été la durée.
On situe son règne aux alentours de -1525 / -1524 à -1504 / -1503 (Arnold, Dodson, Malek, Shaw, von Beckerath).
Autres avis de spécialistes : -1551 à -1524 (Wente), -1545 à -1525 (Redford), -1529 à -1509 (Parker), -1527 à -1506 (Hornung), -1526 à -1506 (Grimal), -1515 à -1494 (Aldred), -1514 à -1493 (Krauss, Murnane), -1504 à -1483 (Helck).
Il mourut sans laisser d'héritier mâle issu d'une possible union avec sa sœur Méritamon (ou Ahmès-Méritamon). À sa mort, la succession passa à Thoutmôsis Ier, fils d'une concubine (?)[1], lequel avait épousé une Ahmès, peut-être la fille ou la sœur du roi[2].
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Amenhotep Ier |
Naissance |
date inconnue |
Décès |
date inconnue |
Père |
Ahmosis |
Mère |
Ahmès-Néfertary |
Fratrie |
Fratrie inconnue |
Première épouse |
Méritamon (ou Ahmès-Mérytamon) |
Enfant(s) |
Amenemhat[3]
Ahmès (?) |
Deuxième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Troisième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Quatrième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Cinquième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Sixième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Septième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Huitième épouse |
inconnue |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Mari |
inconnu |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Deuxième mari |
inconnu |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Troisième mari |
inconnu |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
Quatrième mari |
inconnu |
Enfant(s) |
pas d'enfant connu |
On ignore tout de ses activités militaires ou diplomatiques en Asie. En revanche, il est certain que vers l’an 8 de son règne il « élargit les frontières de l’Égypte »[4] par une campagne menée en Nubie, dans le pays des Iountyou Setyou (lit. les archers nubiens). Il plaça à la tête des « terres étrangères du Sud » le commandant de la forteresse de Bouhen, Ahmès dit Touri, qui sera « fils royal, préposé aux terres du Sud » (s3 nyswt jmj-r3 ḫ3swt rsywt) sous son successeur[5].
Après avoir étendu la frontière méridionale jusqu'à l'île de Saï, en amont de la 2e cataracte, le roi se consacra à l’œuvre de restauration amorcée par son père. C'est surtout à Thèbes que l'on trouve des traces de son activité de bâtisseur. Il y fit ériger plusieurs monuments, parmi lesquels figure une chapelle-reposoir en blocs d’albâtre, le Menmenou, destinée à recevoir la barque sacrée d’Amon. Il fut vraisemblablement novateur en matière d’architecture funéraire : il aurait été le premier à séparer sa sépulture de son Château des Millions d’années[6]. Cette innovation fut adoptée par ses successeurs, qui construisirent leur hypogée dans la vallée des Rois, à l’écart de leur temple funéraire.
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Amenhotep Ier |
Type |
Tombeau |
Emplacement |
Dra Abou el-Naga |
Date de découverte |
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Découvreur |
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Fouilles |
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Objets découverts |
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Après sa mort, Amenhotep Ier, avec sa mère Ahmès-Néfertary, divinisés ensembles, étaient l’objet d’un culte populaire, avec consultations oraculaires[7]. Sa tombe n’a pu être identifiée avec certitude. L’indication fournie par le papyrus Abbott[8] (« au nord de la Maison d’Amenhotep du Jardin ») ne permet pas de la situer de façon précise. On tient toutefois pour assuré qu’elle se trouve dans la nécropole de Dra Abou el-Naga (tombeau ANB)[9] sur la rive occidentale de Thèbes, parmi les pyramides funéraires des Antef et autres souverains de la XVIIe dynastie. On lui attribue aussi le tombeau KV 39[10] dans la vallée des rois.
Il devait avoir une trentaine d’années à sa mort, s’il est vrai qu’il était monté sur le trône vers l’âge de 10 ans. Sa momie, trouvée en 1881 dans la « cachette royale » de Deir El-Bahari (DB 320)[11], est exposée au musée du Caire, avec celle de son épouse.
- ↑ la dame Séniséneb, dite simplement « mère du roi » dans le décret par lequel Thoutmôsis Ier fait part de son avènement au « fils royal de Koush », Touri : cf. K. Sethe, Urkunden des ägyptischen Altertums, Leipzig, Hindrich’sche Buchhandlung, 1932-1961, Vol. IV, Urkunden der 18. Dynastie, p. 81
- ↑ Faute d'indices irréfutables, les avis sont partagés. Sur la généalogie incertaine des Ahmosides, cf. Betsy M. Bryan, The 18th Dynasty before the Amarna Period dans Ian Shaw, The Oxford History of Ancient Egypt, Oxford University Press, 2000, p. 220 sq.
- ↑ d'après N. Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne, Fayard, 1988, p. 249
- ↑ La campagne nubienne est mentionnée dans les biographies d’Ahmès fils d'Abana et de Pennekhbet : cf. K. Sethe, op. cit., p. 7 et p. 36
- ↑ op.cit., p. 80
- ↑ le temple funéraire du roi
- ↑ Principalement de la part des ouvriers et artisans de la nécropole thébaine : cf. J. Cerny, Le culte d’Aménophis Ier chez les ouvriers de la Nécropole thébaine, BIFAO 27 (1927), p. 176 sqq.
- ↑ Il s’agit du rapport d’une commission chargée sous Ramsès IX d’enquêter sur des profanations de tombes. Cf. James H. Breasted, Ancient Records of Egypt, New York, 1906 (reissued 1962), Vol IV, pp. 252-264
- ↑ Le tombeau a été découvert en 1907. Pour Howard Carter, ce tombeau était prévu pour Amenhotep Ier et sa mère Ahmès-Néfertary.
- ↑ Le tombeau a été découvert en 1899 par Victor Loret.
- ↑ Avec notamment celle de sa mère, décédée à l'âge de cinquante ans.