Aconcagua

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32° 39’ 14" S

70°  0’ 41" W

Aconcagua

Altitude	6959 m
Latitude	32º 39' 14,6" S
Longitude	70º 00' 41,4" W
Pays	Argentine
Massif	Andes
Première ascension	Matthias Zurbriggen le 14 janvier 1889
Voie d'ascension la plus facile	marche sur neige/glace Face Nord

Autre vue de l'Aconcagua

L’Aconcagua, point culminant de l'Amérique et des Andes, est situé en Argentine, tout près de la frontière chilienne (± 13 km). Il a une hauteur de 6 959 mètres. Il est aussi le plus haut sommet de l'hémisphère sud, et le plus haut sommet en dehors de l'Asie.

[modifier] Étymologie

Le nom d'Aconcagua serait une hispanisation d'un composé quechua : aqu signifiant "sable" et k'awa désignant le "ruban" de laine rouge porté en diadème par les Incas. Donc, ce "ruban de sable" aurait indiqué d'abord le fleuve de même nom (Le río Aconcagua qui se jette dans le Pacifique près de Valparaiso) et la vallée environnante, avant de dénommer le sommet lui-même. Une autre théorie avance que le nom viendrait des mots quechua Akon et Kahuak signifiant "sentinelle de pierre". Selon une troisième théorie, en langue Aymara les mots Kon et Kawa signifient respectivement il a neigé et mont ("Mont enneigé").

[modifier] Géographie

L'Aconcagua se trouve en République d'Argentine, dans la Province de Mendoza, département de Las Heras. Il est inclus dans le Parc provincial de l'Aconcagua. Il est limité à l'ouest et au sud-ouest par la Valle de los Horcones, au nord et à l'est par la Valle de las Vacas. Il est entouré de nombreux sommets dépassant 5 000 m.

L'Aconcagua est situé dans la Cordillière frontale, dans une région d'une si grande sécheresse que cela lui a valu le surnom d"Andes arides". La rareté des précipitations et la violence des vents (jusqu'à 250 km/h) explique la faible quantité de neiges éternelles qui couvrent le sommet. Ces dernières alimentent tout de même des rivières assez importantes, comme par exemple la rivière Los Horcones, sur le versant nord, qui est un affluent du Río Mendoza, et dont les eaux rejoindront l'Atlantique ou sur le versant sud la rivière Aconcagua qui je jette dans l'Océan Pacifique.

[modifier] Géologie

Malgré ce que l'on croit souvent, l'Aconcagua n'est pas un volcan. Sa haute altitude est due à un soulèvement tectonique lié à la subduction de la plaque de Nazca sous la plaque sud-américaine selon un plan presque horizontal. Cette subduction, en provoquant des phénomènes de compressions, a induit le soulèvement de plusieurs zones le long de failles normales, ainsi que de nombreux plissements des terrains sédimentaires. Cette orogenèse andine est relativement récente (fin du mésozoïque, début du cénozoïque)

L'Aconcagua est un synclinal perché constitué d'une base de dépôts sédimentaires datant de la fin du Protérozoïque et du Paléozoïque, très déformés par des granitoïdes datant du Permien. Des roches sédimentaires plissées datant du Mésozoïque sont placées au dessus de la série Paléozoïque, en discordance. Les dépôts du Trias sont continentaux; ceux du Jurassique inférieur et moyen sont marins, mais les dépôts de la fin du Jurassique sont des évaporites. Les dépôts du Crétacé montrent des séries de nouveau marines. L'ensemble est surmonté d'un bloc d'andésites. Bien que mises en place au Cénozoïque, ces andésites pourraient être plus anciennes et dater du Paléozoïque. Elles auraient alors été remontées lors du plissement et du charriage qui a eu lieu au Miocène. Des études sont en cours. Les dépôts sédimentaires du Pléistocène/Holocène sont relativement peu importants. En effet, lors des dernières glaciations, la grande aridité de la région n'a pas permis un développement très important des glaciers.

[modifier] Historique

La découverte de l’Aconcagua est due à l'Allemand Paul Güssfeldt en 1889 qui arriva jusqu’à l’altitude de 6560 m mais dut abandonner à cause du mauvais temps. La première ascension réussie par le versant nord a été réalisée par Matthias Zurbriggen qui arriva seul au sommet le 14 janvier 1897, son collègue Fitz Gerald ayant abandonné à 6700 m.

Vue aérienne de l'Aconcagua

La première de la très difficile face sud ne fut réalisée qu'en 1953 par une équipe de jeunes Français, dont deux devaient devenir célèbres : Robert Paragot et Lucien Bérardini (voir leur récit de leurs nombreuses expéditions communes, Vingt ans de cordée, Arthaud, éditeur) . Les six vainqueurs, sauf Paragot, revinrent de l’expédition amputés de plusieurs doigts et orteils du fait des gelures (cela quatre ans seulement après Herzog et Lachenal à l’Annapurna).

Route Normale vers le sommet

[modifier] Routes d'ascension

Techniquement parlant, l'Aconcagua est un montagne relativement facile à escalader si l'approche se fait par le Nord, par la "route normale". Bien que les effets de l'altitude soient importants (la pression atmosphérique au sommet n'est plus qu'à 40% de la valeur mesurée au niveau de la mer), l'utilisation d'oxygène supplémentaire n'est pas nécessaire. Le record de rapidité d'ascension par la route normale est de 5H 45min, établi en 1991. Pour atteindre le sommet par cette route, il est recommandé de passer au moins une nuit dans les camps suivants (altitude approximative):

Puente Del Inca (2 725m) - Point de départ de l'ascension-
Confluencia (3 500m)
Plaza de Mulas (4 370m)
Plaza Canada (4 910m)
Nido de Cóndores (5 380m)
Berlín (5 780m)
Sommet (6 962m)

La seconde route la plus commune passe par la Polish Glacier Traverse route, qui suit la Valle de las Vacas, traverse le Glacier de los Polacos, puis rejoint la route normale pour l'ascension finale vers le sommet.

Les routes passant par les crêtes Sud-est et Sud-ouest sont plus difficiles, et l'escalade de la face Sud est considérée comme très difficile.

Pour tenter cette escalade, on doit demander un permis auprès des autorités gérant de Parc Provincial de l'Aconcagua à Mendoza, permis dont le prix est variable en fonction des saisons.

[modifier] Actualité

Un jeune montagnard espagnol, Javier Cantero, a gravi le sommet en décembre 2005, afin d’y lire un passage de Don Quichotte de la Mancha, à l’occasion du 400^e anniversaire de l’œuvre.