2+2=5
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Vous avez de L'expression « Deux plus deux égalent cinq » (2+2=5) est parfois utilisée comme une représentation brève et frappante d'un sophisme destiné à perpétuer une idéologie politique. Il illustre également le formalisme de la logique, qui étudie les mécanismes du raisonnement indépendamment par ailleurs de la matière à laquelle celui-ci s'applique.
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[modifier] En logique
[modifier] Bertrand Russell
Le philosophe et logicien britannique Bertrand Russell (1872-1970), afin d'illustrer le principe selon lequel n'importe quelle proposition peut être déduite d'une proposition fausse, a eu recours à cette identité mathématique.
A un de ses étudiants en philosophie qui lui demanda quelques éclaircissements sur ce point :
« Prétendez-vous que de 2+2 = 5, il s’ensuit que vous êtes le pape ? »
« Oui »
« Et vous pourriez le prouver ? »
« Certainement »
Russell proposa la démonstration suivante :
- Supposons que 2+2 = 5
- Soustrayons 2 de chaque membre de l’identité, nous obtenons 2=3
- Par symétrie, 3 = 2
- Soustrayant 1 de chaque côté, il vient 2 = 1
- Maintenant, le pape et moi sommes deux. Puisque 2 = 1, le pape et moi sommes un. Par suite, je suis le pape.
[modifier] En politique
[modifier] Orwell
Sur le plan politique, cet usage a été illustré par le roman 1984 de George Orwell (troisième partie, chapitre II), où cette formule est opposée au truisme « deux plus deux égalent quatre ». Le héros, Winston Smith, se pose la question dans son journal de savoir si l'État a le pouvoir de définir la formule « deux plus deux égalent cinq » comme exacte ; il se demande si le fait que tout le monde y croie en fait une vérité (Solipsisme) [1].
À la fin du livre, le héros écrit rêveusement l'équation 2+2=. Dans la version originale, il laisse un blanc énigmatique tandis que dans la version française, il écrit 5.
Lors de l'explication de la doctrine du parti, le dirigeant explique à Winston que le parti peut décider de dire que 2+2=5 dans certaines circonstances, mais que dans d'autres il est obligé d'admettre que 2+2=4. En pratique, la vérité scientifique officielle donnée au public doit coller avec la doctrine politique tandis que les ingénieurs militaires utilisent des théories correctes dans leur travail. Cette contradiction apparente n'est qu'un aspect de la doublepensée.
Orwell avait déjà utilisé ce concept avant la publication de 1984. A l'époque où il était employé à la BBC, il devint habitué aux méthodes de propagande nazie. Dans son essai Looking Back on the Spanish War, publié quatre années avant 1984, Orwell explique que la théorie nazie nie l'existence d'une chose telle que "la vérité" et tente de prendre contrôle du passé en transformant les affirmations du Leader en vérité absolue : « s'il dit que deux et deux font bien cinq, deux et deux font cinq. Cette perspective m'effraie bien plus que les bombes » [2].
Pour de nombreux biographes d'Orwell, la source principale de cette réflexion a été Assignment in Utopia de Eugene Lyons, récit de l'Union soviétique à son époque . Il comporte un chapitre "2+2=5", slogan utilisé par le gouvernement de Staline pour annoncer que le plan quinquennal serait accompli sur une période de quatre ans, et qui fut pendant un moment utilisé largement à Moscou.
[modifier] Approximation
Une blague courante chez les programmeurs s'énonce comme suit: "2+2=5 pour des valeurs de 2 suffisament grandes." C'est une plaisanterie sur les calculs d'arrondis: par exemple 2,4 peut être arrondi à 2 mais 4,8 sera arrondi à 5. Le site ThinkGeek propose des T-Shirt comportant ce slogan.
[modifier] Anecdotes
Le calcul bien particulier de la puissance fiscale des véhicules automobiles aboutit, dans le cas de la 2cv Saharienne, à la même équation. Cette voiture assez peu diffusée disposait de deux moteurs de 2cv (donc de 2 CV fiscaux chacun) lui conférant une puissance de 5 CV fiscaux !
[modifier] Notes
- ↑ quand Winston cherche ce mot, le penseur du parti lui dit "le mot que vous cherchez est solipsisme. Je vous avais dit que vous n'étiez pas doué pour la métaphysique; Mais ce n'est pas du solipsisme. Du solipsisme collectif, si vous voulez."
- ↑ « If he says that two and two are five—well, two and two are five. This prospect frightens me much more than bombs »
