Ávila
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Ávila est une ville espagnole, en Castille-et-León, capitale de la province d'Ávila. Située à 1 128 mètres d'altitude, dans une enclave rocheuse sur la rive droite de l'Adaja, afluent du Douro (en espagnol Duero), est la capital de province la plus haute d'Espagne. La commune d'Ávila couvre 231,9 km2. Son gentilé est abulense ou avilés.
Ávila de los Caballeros (Ávila des chevaliers) est un titre honorifique de la ville. Un autre, Ávila del Rey (Ávila du Roi), un troisième, Ávila de los leales (Ávila des loyaux).
La ville a pour particularité d'être entourée d'une muraille médiévale entière, de style romain.
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[modifier] Histoire
[modifier] Prehistoire et période romaine
Le nom de la ville provient des divers peuples et tribus qui ont vécu depuis des millénaires dans la province. Les premiers étaient les vétons qui l'appellèrent 'Óbila (mont haut), elle était l'un des castros (village pre-romain fortifié, généralement situé au sommet d'une colline ou autre lieu facile à défendre des attaques extérieures) les plus importants de ce peuple, au même titre que Sanchorreja, Berrueco, Mesa de Miranda, Las Cogotas, El Raso y Ulaca. Les vétons ont laissés des vestiges archéologiques dans l'ensemble du territoire de la province d'Ávila, spécialement des verrats en argile.
Ce furent les romains qui la peuplèrent plus tard. Ils lui donnèrent le nom de Abila ou Abela. Les romains ont laissé eux aussi leur empreinte dans l'histoire de la ville. On peut le voir surtout dans le Casco viejo (la vielle ville), qui est entouré par la muraille. Les rues piétonnes, les mosaïques et la Plaza Mayor (grand place ) nommée aussi Mercado Grande (grand marché) ou El Grande tout court, font partie des vestiges romains que l'on peut toujours admirer à Ávila.
[modifier] Les Wisigoths
Les premiers peuplements Wisigoths dans la peninsule se sont établis dans une aire relativement étroite. Sur la liste de peuplements Wisigoths en Espagne on peut citer les villes de Burgos, Soria, Guadalajara, Tolède, Ávila, Cáceres, Madrid et Palencia, ce qui mène à penser que le choix des lieux était une affaire de stratégie. Même si le lieu exact n'a pas encore été déterminé, on sait qu'Ávila a été une des places fortes pendant la période Wisigothe. Pendant les VIe et VIIe siècles, il n'y a pas eu de conflit en ville.
D'après les tablettes d'argile trouvées sur le territoire de la commune de Diego Álvaro, les Wisigoths réservaient l'usage de la terre aux cultures céréalières et à l'élevage.
L'importance d'Ávila à cette période est d'ordre religieux selon la documentation qui cite la participation des prelats d'Abela aux Conciles tolédains, conséquence de la proximité de Tolède, capitale du Royaume Wisigoth.
[modifier] Archéologie
Son devenir wisigoth est confirmé par l'église de Santa María de la Antigua. Les chroniques mentionnent que ce monastère a été fondé avant 687. Il s'agissait d'un monastère double (il y avait des nonnes et des moines) jusqu'à l'arrivée des arabes. Son importance était si grande qu'il est cité comme le lieu de la mort de Sainte Léocadie, fille du roi wisigoth Wamba. Le duc Severiano, noble wisigoth, y aurait été enterré aussi.
[modifier] Moyen Âge
[modifier] La période musulmane
Lors de l'arrivée des maures, il n'y a pas eu de résistence de la part des habitants de la ville ni de mesures répressives de la part des troupes envahisseuses. Les rapports quotidiens entre les deux cultures étaient ce qu'il y a de plus normal, la communauté chrétienne a pu garder ses coutumes, ses églises et sa culture, voire parfois la population s'est vue libérée des impositions de la noblesse et du clergé Wisigoths. Pourtant, les musulmans exclurent les non-musulmans du pouvoir.
Sous domination musulmane la ville est devenue un point stratégique, toujours convoité par musulmans et chrétiens pour qui elle était une place forte dans leur système de défense, l'affrontement était constant. Les armées chrétiennes occupèrent plusieurs fois la ville toujours de façon éphémère. Alphonse Ier et son fils Fruela menèrent plusieurs expéditions, ils arrivèrent à prendre la ville de 740 à 742. Leur but n'était pas d'y rester mais d'en détruire les défenses, récupérer un butin et en même temps, profitant que les habitants chrétiens de la ville suivaient le roi lors de l'évacuation de la ville, trouver de nouveaux habitants pour le repeuplement et la défense des royaumes chrétiens.
Après les incursions des rois chrétiens, Ávila vécut trois siècles dont les historiens n'ont pas garde de registre. Ávila, comme d'autres villes de la Meseta (le Plateau Castillan), suite à la destruction des cultures et des villes mêmes, ainsi que de part l'évacuation de sa population chrétienne qui partait vers le Nord, s'est vue pratiquement dépeuplée. Á partir du VIII siècle, ces villes et régions de Castille devinrent ce qu'on appelle le "Désert stratégique", c'était un no man's land, la scène parfaite pour l'attaque d'un camp sur l'autre.
[modifier] Reconquista
Au XIe siècle Raymond de Bourgogne, de par son mariage à Urraque, donc gendre d'Alphonse VI de Castille, fut chargé du repeuplement du centre de la péninsule et, dans le but de protéger Tolède apparaissent des murailles autour des villes de Salamanca, Ávila y Ségovie. Plus tard, le repeuplement s'étend de plus en plus vers le sud, ce qui fait qu'Avila perd de l'importance sur l'échiquier de la Reconquista, même si la ville avait voix et droit de voteau sein des Cortes de Castille.
Au Haut Moyen Âge la ville et sa province prospèrent énormement, elle voit naître de nombreux personnages religieux, écrivains et conseillers spirituels tels que Teresa de Cepeda y Ahumada (sainte Thérèse d'Avila).
C'est à partir de XVIIe siècle que la ville commence une longue décadence et un dépeuplement qui à un moment est arrivé à laisser Ávila habitée par seulement 4.000 âmes.
[modifier] Le soulèvement des comuneros
Pendant la guerre civile castillane (1520), la ville était le fief des partisans de l'Infant Alonso. Son conseil était l'un des principaux organisateurs de la guerres des communautés. C'est là que fut formée la première Junta de Comuneros.
[modifier] Art
La ville est considérée "monument historique et artistique national" depuis 1884, elle est aussi sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985. Son principal monument est la grandiose Muralla de Ávila (ss.XI-XIV), de plus de 2.500 m de long, 9 portes d'entrée et 88 tours.
De son architecture religieuse, il faut souligner la cathédrale (s.XII-XV); les églises romaines de San Vicente (ss.XII-XIV) et San Pedro ou le Monastère de Santo Tomás (s.XV, résidence d'été des Rois Catholiques).
Et pour finir, au niveau d'architecture civile, le palacio de Valderrábanos — palais de Valderrábanos— (s.XV), la casa de los Deanes — maison aux doyens— (s.XVI), le Torreón de los Guzmanes — Donjon des Guzmán— et les palacio de los Verdugo — palais des Verdugo— (ss.XV-XVI) sont les monuments les plus importants.
[modifier] Personnages célèbres
Avila est aussi le lieu de naissance de personnages comme :
- sainte Thérèse d'Avila, docteur de l'Église
- Tomás Luis de Victoria, compositeur;
- Claudio Sánchez Albornoz, President de la République Espagnole en exil;
- Adolfo Suárez, ancien Premier ministre (1er avril 1979 - 29 janvier 1981);
- Ángel Acebes, ministre espagnol de l'intérieur pendant le deuxième gouvernement de José María Aznar.
