Songtsen Gampo
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Songtsen Gampo (Srong-btsan sgam-po en tibétain de Lhassa) (né vers 609-613~mort en 650) fut empereur du Tibet, 33e souverain de la dynastie Yarlung. Versé aussi bien dans la diplomatie que dans l'art de la guerre, il consolida l’œuvre de son père, installa sa résidence principale et son administration à Lhassa, et entreprit à partir de 640 une série de conquêtes vers la vallée de Katmandou, l’ouest du Tibet (Zhang Zhung, Népal occidental), le Tibet du Sud-Est et les régions au sud du lac Kokonor. Il s’assura la paix et de bonnes relations commerciales avec la Chine.
La tradition médiévale historique (Rgyal-rabs et Gsel-ba'i Me-long) et littéraire (Mani-bka'-'bum) le créditera de l’introduction du bouddhisme par le biais de son mariage à deux princesses adeptes de cette religion, et prétendra que c’est sous son règne qu’un certain Thonmi Sambhota développa l’écriture tibétaine à partir de l'alphabet indien devanâgarî. La véracité de ces faits reste à confirmer.
[modifier] Grands événements du règne
Bien que la date de sa naissance et certaines dates de la première partie de son règne soient discutés, la chronologie devient plus précise dans la seconde moitié.
Après la mort par empoisonnement de son père, Songtsen Namri (Gnam-ri-slon-rtsan), Songtsen Gampo monte sur le trône après avoir probablement maté une brève rébellion alors qu'il a treize ans.
Vers 627 [1], le ministre Myang Mang-po-rje Zhang-shang défait le Sumpa. Six ans plus tard, vers 632-633 il est accusé de trahison et exécuté[2]. Il est remplacé par Mgar-srong-rtsan.
Vers 639, après un conflit entre Songtsen Gampo et son frère cadet Brtsan srong, ce dernier est brûlé vif par le ministre Mkha’s-sregs (vraisemblablement sur ordre de son frère ainé). [3]
Pour consolider ses alliances politiques, le roi aurait obtenu, entre autres épouses, deux bouddhistes, la princesse népalaise Bhrikuti (Belsa) et la princesse chinoise Wencheng Gongzhu (Mung-chang Kong-jo en tibétain, encore appelée Gyasa). L’existence de la première n’a jamais pu être prouvée. En ce qui concerne la seconde, on ignore sa religion, mais il est vrai que le bouddhisme était florissant dans la Chine du VIIe siècle. Les chroniques chinoises rendent compte d'une ambassade en 634, à l’ occasion de laquelle Songtsen Gampo sollicite une alliance matrimoniale qui lui est refusée. En 635-636, il attaque et défait le peuple A-zha (Ch. Tüyühün), qui vivait autour du lac Kokonor au nord-est du Tibet et contrôlait une route commerciale importante vers la Chine. Il entreprend également une campagne victorieuse contre l’empire Tang.[4] C’est ainsi que l'empereur Taizong accepte de lui offrir en mariage la princesse, qui quitte la Chine en 640 et arrive un an plus tard. La paix entre la Chine et le Tibet perdurera durant le reste du règne. Songtsen Gampo aurait aussi eu trois épouses tibétaine dont la plus jeune, Mongso Tricham, lui aurait donné un fils.
La diplomatie matrimoniale avec le Zhang-Zhung ne recueille pas le même succès. Sad-kar-ma, sœur de l’empereur du Tibet, se plaint de la non-consommation du mariage par le roi Lig-myi-rhya. S’ensuit une guerre qui s’achève par l’incorporation à l'Empire tibétain du Zhang-Zhung, qui devient à partir de 645 le Tibet occidental. La région est supposée avoir eu sa propre écriture, mais il n'en a pas été trouvé d'échantillon à ce jour. Elle était aussi un centre important pour la religion bon-po, une croyance traditionnelle fondée sur l'idée de la transmigration des âmes, qui a survécu jusqu'à nos jours sous une forme très proche du bouddhisme, avec un nombre d'adeptes assez réduit.
A sa mort, son petit-fils et héritier Khri-mang-slon est encore jeune. La régence est assurée par le ministre Mgar-srong-rtsan dont la famille se maintiendra longtemps au pouvoir.
