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Scansion - Wikipédia

Scansion

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La scansion est proprement l'action de scander un vers, c'est-à-dire d'en pratiquer une analyse métrique (consulter l'article sur le vers poétique pour plus de détails sur la notion de mètre). La scansion appartient au domaine de la prosodie.

La scansion s'applique surtout aux mètres rythmiques, c'est-à-dire ceux fonctionnant sur les oppositions de longueurs, donc de rythmes, système surtout présents en grec ancien, en latin et en sanskrit pour les langues indo-européennes anciennes. Dans ce cas, la scansion doit faire apparaître les syllabes longues et brèves, d'où les pieds, ainsi que la place de la césure. La première tâche consiste donc à déterminer la quantité des syllabes.

Par extension, on peut scander un vers anglais car la métrique anglaise s'apparente à la métrique gréco-romaine, à cette différence que les voyelles longues y sont représentées par les voyelles toniques.

Sommaire

[modifier] Déterminer les longueurs

Chaque voyelle du grec ou du latin (mais aussi du sanskrit et de nombreuses autres langues) possède une quantité intrinsèque que la pratique, le dictionnaire et l'orthographe peuvent permettre de connaître. La quantité vocalique longue est indiquée par le macron, la quantité normale par la brève : mălŭs, « méchant », mālŭs, « pomme », ἔργον /ĕrgŏn/, « travail », θρῦλος /thrūlŏs/, « rumeur », etc. Cette quantité intrinsèque va, directement ou non, donner naissance aux rythmes poétiques du pied.

L'unité rythmique fondamentale de la voyelle est la more, qui correspond à la voyelle normale, dite « brève ». Le pied gréco-romain, cependant, ne s'appuie pas sur la quantité de la voyelle mais sur celle de la syllabe. Scander un vers revient donc à déterminer la quantité des syllabes, mais pas celle des seules voyelles. En effet, une syllabe longue peut contenir une voyelle brève.

Il convient de distinguer les syllabes ouvertes (c'est-à-dire sans coda, consonne suivant la rime ou voyelle de la syllabe) des syllabes fermées (dont la rime est suivie d'une coda). Par exemple, le mot latin arma se découpe en ar+ma. La première syllabe, ar, est fermée : elle se termine par une consonne. La seconde est ouverte : elle se termine par une voyelle.

La syllabation des langues classiques est simple. On découpera en syllabe sans tenir compte des mots. Pour ce faire, on peut simplement considérer que le vers ne constitue qu'un seul long mot puis le découper en syllabes (attention à ne pas découper une diphtongue, vraie ou fausse, en deux voyelles) :

  • Tityre, tu patulæ recubans sub tegmine fagi. (Virgile, Bucolique I, vers 1)
Tityretupatulærecubanssubtegminefagi.
Ti.ty.re.tu.pa.tu.læ.re.cu.bans.sub.teg.mi.ne.fa.gi.
  • Χρυσέῳ ἀνὰ σκήπτρῳ, καὶ λίσσετο πάντας Ἀχαιούς. (Homère, Iliade, I, vers 15).
→ Χρυσέῳἀνὰσκήπτρῳκαὶλίσσετοπάντασἀχαιούς.
→ Χρυ.σέ.ῳ.ἀ.νὰσ.κήπ.τρῳ.καὶ.λίσ.σε.το.πάν.τα.σἀ.χαι.ούς.

Le point marquant les séparations de syllabes, on retiendra de ces exemples que :

  • chaque syllabe ne compte qu'une voyelle ou une diphtongue ;
  • une seule consonne suivant, dans le même mot ou non, une voyelle fait partie de la syllabe suivante (Ti.ty.re et non *Tit.yr.e, χρυ.σέ.ῳ et non *χρυσ.έ.ῳ ; de même, à travers les mots, ἀ.νὰσ.κήπ.τρῳ et non *ἀ.νὰ.σκήπ.τρῳ) ;
  • de deux consonnes (ou plus) suivant une voyelle, la première appartient à la même syllabe que cette voyelle, la seconde (et plus) à la syllabe suivante (teg.mi.ne et non *te.gmi.ne ou *tegm.i.ne, λίσ.σε.το et non *λίσσ.ε.το ou *λί.σσε.το).

Le cas de consonnes suivies de l et r, voire n et m, est traité plus loin.

[modifier] Quantité des syllabes

[modifier] Syllabe brève

Est brève une syllabe (représentée par U) ne contenant qu'une voyelle brève dans une syllabe ouverte ou suivie d'une seule consonne :

  • λόγος = λό+γος = UU (λό- est une syllabe contenant une voyelle brève dans une syllabe ouverte ; -γος contient une voyelle brève suivie d'une seule consonne) ;
  • de même en latin : tămĕn = +mĕn = UU.

Identifier une syllabe brève demande obligatoirement ─ mais pas exclusivement ─ de connaître la quantité de sa voyelle.

[modifier] Syllabe longue

Est longue (représentée par _) une syllabe contenant :

  • une voyelle longue en syllabe ouverte :
    • δώρῳ = δώ+ρῳ = _ _ (ω est une voyelle longue),
    • en latin : ā+mās = _ _,
  • une voyelle ─ dont la quantité n'importe pas ─ suivie de deux consonnes (au moins) prononcées (que ces consonnes appartiennent ou non au même mot). Dans ce cas, la syllabe est dite longue par position :
    • ἐξ = _ → bien que ε soit une voyelle brève, elle est suivie de deux consonnes prononcées ; dans καλὸν δαιδάλεον la syllabe -λὸν est scandée _ car ο, bien que brève, est suivie de deux consonnes,
    • en latin : rex = _ ; dans Jovis pax, la syllabe -vis est scandée _ bien que le i soit ici bref.

[modifier] Lettres doubles

On prendra bien garde au fait suivant : le grec et le latin utilisent des signes uniques notant deux consonnes (on les nomme parfois lettres doubles), lesquelles allongent donc automatiquement la syllabe :

  • grec : ζ = [zd] puis [zz] à l'époque hellénistique (mais pas [dz], valeur que cette lettre n'a jamais eue), ξ = [ks], ψ = [ps] ;
  • latin : j (écrit aussi i) = [jj], x = [ks], z = [zz] (ces deux dernières lettres sont empruntées au grec).

Note : pour ζ / z et j, on pourrait tout aussi bien noter [zː] et [jː], soient respectivement « /z/ long » et « /j/ long ».

Ainsi, on scande :

  • πεζός = _ U, ἄξω = _ _, ἔρριψα = _ _U ;
  • ejus = _U, pax = _, gaza = _U.

Les consonnes aspirées grecques (θ = [tʰ], φ = [pʰ], χ = [kʰ]), cependant, ne sont pas des lettres doubles. De plus, l'aspiration initiale [h], matérialisée par l'esprit rude, ne compte pas pour une consonne : dans λόγον ὑπέρϐαλε, la syllabe -γον est scandée U alors que, phonologiquement, l'on a /lógon hupérbale/.

[modifier] Placement des deux consonnes

Si les deux consonnes appartiennent à la syllabe suivante, la syllabe n'est pas allongée. On peut symboliser cela ainsi :

  • VoyelleConsonne+C → syllabe longue par position ;
  • V+CC → syllabe ouverte longue ou brève selon la longueur de la voyelle.

Par exemple, la syllabe -gĕ dans lege stator est scandée U. Cette règle n'est cependant valable, formulée ainsi, qu'en latin. Pour le grec, il suffit que deux consonnes suivent une voyelle, quelle que soit la place des consonnes, pour que la syllabe soit allongée : la syllabe -γᾰ dans μέγα στύγος est scandée _.

On verra au paragraphe suivant qu'au cours du temps s'est développé un cas particulier, cependant.

[modifier] Groupes avec liquide (et nasales pour l'ionien-attique)

Ce qui précède découle directement de la règle précédente.

On nomme traditionnellement liquides les consonnes /r/ et /l/. Celles-ci suivent un traitement particulier dans la scansion. En effet, quand elles sont précédées d'une autre consonne (b, c [k], d, f, g, p et t pour le latin, β, γ, δ, θ, κ, π, τ, φ et χ pour le grec), elles ne forment pas forcément un groupe de deux consonnes susceptible d'allonger la syllabe précédente.

Ainsi, on peut considérer que patris se scande pat.ris = _U ou pa.tris = UU. De même en grec : πατρός vaut πατ.ρός = _U ou πα.τρός = UU. Il faut noter que ce second traitement (dit correptio attica « correption attique ») est étranger à la langue d'Homère et ne se rencontre pratiquement qu'en ionien-attique, qui l'étend du reste aux groupes consonne + nasale (μ ou ν). La langue homérique l'ignore donc et l'on scande toujours πατ.ρός = _U (on note quelques licences poétiques, cependant, permettant d'éviter des rythmes impossibles dans le vers).

En sorte, cela confirme que l'allongement de la syllabe ne se fait que si l'une des deux consonnes appartient déjà à la syllabe à allonger, qui est alors fermée : V+CC n'allonge pas, au contraire de VC+C.

[modifier] Les consonnes /w/ et qu

En grec
En grec, le phonème /w/ (de ouate /wat/), hérité de l'indo-européen, s'est rapidement amuï. Bien qu'encore utilisé en mycénien, il disparaît dès le premier millénaire avant l'ère chrétienne, sauf dans certains dialectes. Le grec d'Homère étant une langue composite, certains des mots employés venant de l'ionien conservent un ancien /w/, qui n'est cependant pas écrit, consonne que la scansion permet de faire apparaître pour expliquer des allongements qui, sinon, sembleraient irréguliers. De plus, les formes homériques avec /w/ sont confirmées par l'étymologie (ce ne sont donc pas des licences poétiques). Pour des raisons historiques, on note la consonne au moyen de la lettre digamma ─ Ϝ en capitale, ϝ en minuscule (noter que c'est de cette lettre que vient le F latin) ─ utilisée dans certaines versions de l'alphabet grec pour rendre les sons [w] ou [v] (dans le reste du texte, on ne se servira que de la capitale, plus souvent incluse dans les polices de caractères).

Le phonème /w/ étant une consonne, il peut donc jouer dans la quantité des syllabes :

  • allongement par position :
    • digamma en début de mot : ὃς εἴδει... → doit être lu ὃς Ϝείδει, ce qui permet de scander _ _ _ et non U _ _ (on syllabifie ὃσ.Ϝεί.δει et non ὃ.σεἴ.δει),
  • digamma dans un mot : ἐκερέω → ἐκϜερέω = _ UU _ et non UUU _ (ἐκ.Ϝε.ρέ.ω et non ἐ.κε.ρέ.ω),
  • empêchement de la correption (abrègement d'une voyelle longue ou d'une diphtongue en fin de mot en hiatus ; voir plus bas) : ἀλλ' ἤτοι ἔπεσιν → ἀλλ' ἤτοι Ϝέπεσιν = _ _ _ UU et non _ _ UUU ;
  • empêchement de l'élision : κατὰ ἄστυ → κατὰ Ϝάστυ (on attendrait sinon κατ' ἄστυ).

En latin
La consonne /w/ est normalement notée au moyen du même signe que la voyelle /u/. Ce n'est que dans les éditions modernes qu'on les distingue (v = [w] et u = [u] ; ce sont les « lettres ramistes »). Cette notation, cependant, n'est pas sans ambiguïtés : en effet, si v est toujours une consonne, u peut aussi l'être :

  • dans le digramme qu : u ne constitue pas un phonème mais l'appendice labio-vélaire du phonème complexe /kʷ/. Qu ─ toujours devant voyelle ─ ne compte donc que pour une seule consonne. Ăquă se scande UU : qu seul ne peut allonger une syllabe ;
  • cu devant voyelle ne vaut jamais /kʷ/ mais /kw/, deux consonnes, qui peuvent donc allonger la syllabe précédente ;
  • gu devant voyelle ne forme pas un digramme (il n'existe pas de phonème /gʷ/ en regard de /kʷ/. Cependant, devant voyelle, gu est parfois réalisé /gw/, ce qui fait deux consonnes, parfois /gu/ (consonne + voyelle). Il n'est pas possible de trancher de manière péremptoire. Par exemple, dans lingua, on lira /lin.gwa/ = _ _ mais arguet vaudra /ar.gu.et/ = _ UU ;
  • devant u devant voyelle et précédé d'autres consonnes peut être lu /w/ : suadeo /swa.de.o/.

[modifier] Quantité des voyelles

Déterminer qu'une syllabe est longue est plus aisé que pour les syllabes brèves. En effet, ces dernières ne peuvent être considérées comme telles que si l'on est sûr de la quantité de la voyelle alors que pour les syllabes longues la présence de deux consonnes suivant une voyelle, le cas échéant, suffit.

Connaître la quantité des voyelles peut se faire au moyen du dictionnaire, qui, généralement, l'indique. Il faut cependant noter qu'un dictionnairede latin aussi populaire que le Gaffiot ne précise la quantité des voyelles que si celles-ci ne sont pas suivies de deux consonnes. Or, cela ne permet pas de connaître la quantité par nature de la voyelle.

[modifier] Voyelles brèves

[modifier] En grec

L'alphabet grec est moins ambigu que le latin : en effet, les voyelles notées ε et ο sont toujours brèves (par opposition à η et ω, toujours longues). Les lettres α, ι et υ restent ambiguës : elles peuvent représenter aussi bien ᾰ, ῐ et ῠ que ᾱ, ῑ et ῡ. Ainsi, un mot comme ἔλεγον peut être directement scandé UUU.

Dans le vers épique (l'hexamètre dactylique), il peut arriver qu'une voyelle longue en fin de mot en hiatus avec la voyelle initiale d'un mot suivant s'abrège. Ce phénomène ne peut bien sûr pas se produire si la voyelle longue se trouve sur le temps fort du pied. On nomme cela la correption. Par exemple, ἄνδρα μοι (ἔννεπε) se scandera comme un dactyle _UU et non _U_ car -οι est abrégé par correption devant le ἐ- suivant. Cette correption ne serait pas possible si μοι constituait le premier temps du pied car celui-ci, dans un hexamètre dactylique, est nécessairement long. Ainsi, μοι ἐπὶ serait bien scandé _UU.

[modifier] En latin

L'alphabet latin, bien que ne permettant pas distinguer les quantités (du moins tel qu'on l'écrit actuellement), offre un autre indice : en effet, dans cette langue (mais pas en grec), une voyelle en hiatus (suivie d'une autre voyelle) dans un même mot est abrégée ─ vocalis ante vocalem corripitur ─ (même si un h les sépare car cette lettre est muette) : les i dans les mots suivants peuvent donc être identifiés comme brefs : nĭhil, omnĭa, filĭus. Cette règle souffre cependant quelques exceptions :

  • le e radical de la 5e déclinaison reste long entre deux i : diēi mais rēi ;
  • dans la déclinaison pronominale, la désinence de génitif -ius se scande le plus souvent -īus ;
  • dans les formes sans -r du verbe fieri, le i radical est long : fīat mais fĭerem.

D'autre part, une voyelle finale suivie d'une seule consonne autre que -s est brève : legĭt, amĕm, tamĕn, sorŏr. Suivie de s, la quantité d'une telle voyelle ne peut être déterminée (sauf pour -ās et -ōs, toujours longues). Dans les monosyllabes, cette règle ne fonctionne pas systématiquement, cependant.



[modifier] Voyelles longues

[modifier] En grec

Les voyelles η et ω sont toujours longues.

Les diphtongues sont longues, même les fausses : αι, ει, οι, αυ, ευ et ου. Les diphtongues à premier élément long ne sont pas considérées plus longues encore : ᾳ (c'est-à-dire « ᾱι »), ῃ (= « ηι »), ῳ (« ωι ») et ηυ. Ainsi, l'iota souscrit ne pouvant se trouver que sous une voyelle longue, un ᾳ ne peut être que long.

Toute voyelle issue d'une contraction est longue : le -α de l'impératif τίμα est donc long puisque la forme remonte à *τίμαε.

En finale, les désinences -οι et -αι ─ qui sont considérées courtes (sauf à l'optatif et dans certains adverbes) pour l'accentuation ─ sont longues en prosodie. Ainsi, λῦσαι /lūsăi̯/ est scandé _ _.

Comme seules les voyelles longues peuvent porter l'accent circonflexe, celui-ci permet d'identifier une longue quand il s'agit de ᾶ, ῖ et ῦ (ῆ et ῶ étant déjà visiblement longues par la seule présence de η et ω).

Rappelons que les voyelles longues peuvent subir la correption.

[modifier] En latin

Les diphtongues sont toujours longues : æ, œ, au et eu.

En finale, -as et -os ont toujours une voyelle longue : -ās et -ōs.

Les voyelles issues, par monophtongaison, d'une diphtongue restent longues. Certaines monophtongaisons ne peuvent être décelées qu'en étudiant l'histoire de la langue. D'autres sont cependant facilement visibles : ce sont celles issues de l'apophonie. Connaître le radical d'un verbe permet de déterminer qu'une monophtongaison a pu se produire :

  • sur le radical de cæd-o, on obtient le parfait à redoublement ce-cīd-i. Il est évident que le /i/ du radical provenant de /æ/, il reste long ;
  • le radical claud-o permet d'obtenir des dérivés en -clūd, dont la voyelle centrale est issue de /au/ : se-clūd-o, con-clūd-o, in-clūd-o, re-clūd-o, ex-clūd-o, etc.

De même, les voyelles issues d'une contraction sont nécessairement longues. La contraction est cependant un phénomène très fréquent en latin qui demande, encore une fois, une certaine connaissance historique. Certains cas sont cependant faciles à retenir :

  • génitif contractes. Les génitif des noms de la deuxième déclinaison en -ius ou -ium sont normalement *-ii. On trouve cependant très fréquemment (et c'est en fait la forme la plus ancienne) une voyelle contracte  : sestertiussestertii / sestertī, consiliumconsilii / consilī, etc. ;
  • vocatifs contractes. Les mêmes noms (au masculin) en -ius ont un vocatif en issu d'une contraction : filiusfilī ! ;
  • parfaits et plus-que-parfaits contractes. Dans la conjugaison, les parvaits en -avi, -avisti, etc. ou -ivi, -ivisti, etc., et les plus-que-parfaits en -veram, -veras, etc., qui en découlent peuvent être « syncopés » (par amuïssement du /v/ intervocalique puis contraction éventuelle des voyelles en contact). Les voyelles en résultant sont bien sûr longues : audivistiaudīsti, amavistiamāsti, deleveramdelēram, etc. ;
  • autres contractions à connaître : nihilnīl, *ne(h)emo (c'est-à-dire ne homo) → nēmo, mihi, etc.

[modifier] Élisions

Les voyelles en hiatus entre deux mots sont le plus souvent élidées. Elles ne comptent donc plus dans la mesure du vers. Les élisions et aphérèses (élisions inverses) grecques ne soulèvent aucune difficulté : en effet, elles sont toutes remplacées par l'apostrophe : ἀλλά ἐγώ → ἀλλ’ ἐγώ, ὦ ἄναξ → ὦ ῎ναξ.

Les élisions du latin, en revanche, sont plus gênantes puisque rien, dans l'écriture, ne les indique. Or, une voyelle élidée ne compte plus dans le vers. La règle est la suivante : toute voyelle (brève, longue, diphtongue) en fin de mot est élidée devant un mot débutant par une voyelle. Deux détails sont notables :

  • la consonne écrite h ne se prononce pas. Elle n'empêche donc pas l'élision : vidi homines se scande comme si l'on écrivait vid'homines ;
  • le -m en fin de mot, dès l'époque classique, ne se prononçait plus. Il n'empêche donc pas non plus l'élision : hominum agmen se lit hominu agmen, d'où homin'agmen.

[modifier] Synérèses

La synérèse (ou synizèse) est le fait de lire en une seule syllabe deux voyelles qui ne forment normalement pas une diphtongue (c'est une sorte de contraction par coalescence dans laquelle les deux voyelles gardent leur identité). La voyelle ou la diphtongue en résultant est longue (mais peut être abrégée par correption). C'est une licence poétique qu'il faut parfois supposer pour scander correctement un vers. Il n'est donc pas possible de donner des règles immuables quant à son emploi.

En voici quelques exemples (pour la scansion du vers et non des seules syllabes, voir plus bas) :

  • Pasco libatis dapidus. Prout cuique libido est (Horace, Satires 2, 6, 67).
Dans ce vers, prout doit être lu en une seule syllabe longue (rappelons que ou n'est pas une diphtongue en latin), soit /prowt/ (ou encore, en API, [prou̯t] voire [pro̯ut]). Dans ce vers prout est donc scandé _ au lieu de U_.
  • Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος (Homère Iliade I, 1).
Il faut lire la syllabe -δεω avec une synérèse.

On ne peut vraiment savoir comment toutes les synérèses étaient prononcées : en effet, si prout [pro.ut] peut facilement être réalisé [prou̯t], il n'est pas aisé de déterminer comment -δεω se disait. Était-ce une diphtongue ? Un voyelle longue ?

[modifier] Déterminer les pieds et la césure

Une fois que l'on a déterminé la quantité de chaque syllabe dont on peut déduire la quantité, il faut découper le vers en pieds puis placer la césure. Chaque mètre ayant ses propres règles de scansion, on renverra à deux exemples pour se donner une idée de la méthode à suivre :

Il existe cependant des règles générales qui doivent être mentionnées ici.

[modifier] Contraction et résolution

On l'a vu, il n'existe que deux unités rythmiques fondamentales dans le pied, la syllabe longue (qui équivaudrait par exemple à une noire) et la syllabe brève (une croche). Or, deux croches valant une noire et vice-versa, il est souvent possible de remplacer, dans un pied, une syllabe longue attendue par deux brèves ou deux brèves attendues par une longue :

  • contraction : UU → _ ;
  • résolution : _ → UU.

Les possibilités de résolution et de contraction dépendant cependant du vers. Par exemple, il est possible, dans l'hexamètre dactylique, de transformer chaque dactyle (_UU) en un spondée (_ _). Ce n'est cependant pas vrai dans les pentamètres des distiques élégiaques où les deux derniers dactyles ne peuvent être des spondées. Il faut donc se reporter aux règles de construction de chaque vers pour connaître les contractions et résolutions possibles.

[modifier] Syllabe anceps (indifférenciée)

À la fin de tout vers, la dernière syllabe est dite indifférenciée (ou anceps en latin). Cela signifie qu'il n'importe pas, pour le mètre, qu'elle soit longue ou brève. On peut donc la noter U. En effet, à la fin d'un vers la voix a tendance à se prolonger légèrement, ce qui la rend forcément longue.

Dans certains mètres, d'autres syllabes que la dernière peuvent être anceps.

[modifier] Interrogations et problèmes d'interprétation : comment dire les vers ?

La nature exacte de la scansion antique ne nous est pas facilement connue car elle soulève des problèmes d'interprétation. En effet, elle repose sur la quantité des syllabes et enseigne que des syllabes aussi différentes que , măs, măns, mās ou māns auraient la même longueur, à savoir longue. Or, la réalité acoustique est tout autre : toutes ont une durée physique différente. Pour la phonétique acoustique, en effet, măns est nécessairement plus longue que măs (il y a une consonne de plus) et māns que măns. On devrait donc considérer qu'il existe divers degrés de syllabes longues, dans l'ordre croissant : voyelle longue → voyelle longue + consonne → voyelle longue + consonne + consonne, etc.

Or, on ne sait pas comment reproduire avec précision la prononciation d’une syllabe dont la longueur est due et à la nature de son sommet vocalique long et sa position ‒ ce qui en ferait une syllabe extra-longue : māns – et celle d’une syllabe brève par la nature de son sommet vocalique mais longue par position ─ măns ─ : les égalités de longueur antiques ne sont pas facilement interprétables.

De plus, on ne peut réellement déterminer quel est le support exact de la quantité syllabique. Quand une syllabe est longue par position et que sa voyelle est brève, qu'est-ce qui transmet la longueur ? On sait que pour la scansion antique, une syllabe fermée est longue. Or, ce qui caractérise une syllabe fermée n'est pas tant la durée que le fait qu'elle possède une coda et que celle-ci, quand c'est une occlusive, n'a pas de désocclusion. La voyelle d'une telle syllabe étant brève, des consonnes comme des occlusives sourdes, de courte durée, ne peuvent suffire à allonger acoustiquement la syllabe. En effet, entre ăpt et ā, l'analyse acoustique enseigne que la syllabe ā est plus longue que ăpt alors que la métrique professe l'égalité : /p/ et /t/ ne peuvent suffire à rendre, pour l'oreille, la syllabe réellement plus longue ou du moins identique en durée à ā. C'est peut-être seulement l'absence de désocclusion qui, introduisant une légère pause dans la diction, donne à la syllabe son statut de syllabe longue.

C'est ce genre d'interrogations qui font de la scansion antique un exercice parfois purement technique : on ne scande pas un vers seulement pour le lire car on est bien incapable de le faire rigoureusement ; généralement, les lecture restituées qu'on peut entendre « trichent » : le lecteur, en effet, allonge les voyelles brèves des syllabes longues par position... D'autres, cependant, tendent à respecter la logique de la scansion antique en n'allongeant pas les voyelles brèves des syllabes longues mais en articulant et en découpant les groupes de consonnes, de sorte que l'impression auditive de durée est bien due aux consonnes et non aux seules voyelles.

Par exemple, la première syllabe dans ap-tus sera dite [ap¬tus] (API), avec un /p/ sans désocclusion impliquant une légère pause qui, de fait, rend la syllabe longue (mais sans le support de la voix). Une prononciation moins rigoureuse rendrait cette syllabe ainsi : [aːptus].

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Théorie

[modifier] Écouter les vers antiques scandés

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