Césure
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Le mot césure (du latin cæsura, « coupure ») désigne une coupe. Le terme possède trois acceptions différentes, selon qu'on l'utilise en typographie et orthographe, en analyse métrique et prosodique du vers poétique ou en musique.
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[modifier] Typographie
En typographie, la césure est l'opération qui consiste à couper en fin de ligne un mot qui n'entrerait pas dans la justification. Cette coupure obéit à des règles bien précises qui varient d'une langue à l'autre. La plupart des logiciels de traitement de texte et de mise en pages comportent un tel programme de césure.
[modifier] Règles
La marque de cette coupure est le trait d'union, que l'on place en fin de ligne mais pas au début. Par exemple :
-
- et encore, je ne parle pas là de cou-
- pure mais de division.
Il est recommandé d'éviter d'effectuer plus de trois césures successives. La césure, en outre, relève de certaines règles afin d'éviter des césures malheureuses. On évite, par exemple, de ne laisser que deux caractères en début ou fin de ligne. La séquence de césure s'effectue selon le découpage syllabique, en essayant si possible de couper entre préfixes et radicaux. Les règles de césures ne seront donc pas les mêmes en castillan, par exemple, dont la syllabation suit d'autres contraintes. La plupart des logiciels de traitement de texte et de mise en pages comportent un programme de césure automatique s'adaptant à la langue du texte.
On évitera aussi les césures malheureuses telles que celles qui laisseraient un con ou un cul en fin de ligne – cette règle étant décrite en termes éloquents par les mots concuvit ou concubite.
Pour les mots dérivés à affixes, on songera d'abord à effectuer la césure à la jonction du lexème des affixes en question :
- trans-action
- cis-alpin
- atmo-sphère
- anti-gène
- homo-gène
Dans les mots composés utilisant déjà le trait d'union, la seule coupe possible est au trait d'union lui-même :
- porte-monnaie
- rouge-gorge
[modifier] Informatique
Il existe un code de césure optionnelle en HTML : ­, représenté par un trait d'union ou rien, selon les cas. Noter que shy, dans l'entité HTML, est un acronyme pour soft hyphenation en anglais ; c'est aussi un rétro-acronyme, puisque shy signifie « timide ». Or, le trait d'union « conditionnel » peut être nommé discretionary hyphen, « trait d'union discrétionnaire », qui évoque discret. C'est le trait d'union discret, qui se cache. La norme Unicode prévoit quant à elle un trait d'union conditionnel à l'emplacement U+00AD.
[modifier] Exemples de césures
Le signe moins (-) indique la césure autorisée, la barre de fraction (/) indique la césure interdite :
- syl-la-bi/que
- in/con/sis-tant
- On évite -con- en fin de ligne.
- cul/tu/re
- On évite cul- ainsi que deux lettres, -re, en fin ou en début de ligne.
- suc-ces-si/ve
[modifier] Anecdotes
- Les typographes signalent qu'il existe en français un mot qui doit être coupé différemment en fonction de son sens (il s'agit plus exactement d'une même graphie de deux mots distincts, non de deux acceptions du même mot) : malaise se coupe en mal-aise s'il désigne un état de désagrément passager, mais en ma-laise s'il s'agit de désigner une personne originaire de Malaisie.
- Le eszett allemand (caractère unique ß ressemblant à la lettre greque béta) se coupe en s-s, ce qui a mis en échec plusieurs "exits" de traitements de textes vers des programmes de coupure externes (add-ons). Les interfaces ne prévoyaient nullement qu'on put leur rendre un plus grand nombre de signes après coupure (hormis le tiret) que celui fourni avant coupure !
- Il existe un programme de coupure que l'on n'a jamais réussi à prendre en défaut même en lui soumettant d'importants volumes (plusieurs années de La Dépêche du Midi) et des cas très ardus : celui de Maurice Girod, ingénieur de la compagnie IBM et inventeur du sigle PAO (publication assistée par ordinateur) en 1976, pour le logiciel (aujourd'hui disparu) ATMS. Cependant, sa complexité fait que celui-ci n'a jamais été repris pour d'autre machines, car il était codé en assembleur 360, programmé de façon non structurée... et non documenté.
[modifier] Poésie
Les vers d'une longueur suffisante sont, dans les métriques de nombreuses cultures, souvent partagés en plusieurs « parties » au moyen d'une séparation plus ou moins virtuelle (qui peut se manifester comme une pause réelle) nommé césure.
Les vers de plus de huit syllabes, dans la métrique et la prosodie poétiques françaises, sont marqués par ce point de partage virtuel, qui peut justement se réaliser comme un repos dans la lecture du vers. La place de la césure française obéit à des contraintes fixes : elle tombe normalement après une syllabe accentuée, par exemple. Dans l'alexandrin classique, elle partage le vers en deux hémistiches de même longueur, soit six syllabes :
- Je suis romaine, hélas, // puisque mon époux l'est. (Pierre Corneille, Horace, 1re édition).
Les autres point de séparation (supplémentaires à la césure ou la remplaçant) pouvant se manifester dans un vers sont normalement nommés coupes, pour éviter la confusion avec la césure. Dans la poésie post-classique, la césure a de plus en plus été comprise comme un endroit particulier du vers sans pour autant qu'une pause y soit possible.
La césure des mètres antiques obéit à des règles particulières. Consulter par exemple Hexamètre dactylique, Pentamètre iambique et Scansion.
[modifier] Musique
[À compléter]
