Politique du Burkina

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Burkina Faso Cet article fait partie de la série sur la Politique du Burkina Faso, sous-série sur la Politique

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Sommaire 1 Élection présidentielle de 2005 1.1 Contestation de la rééligibilité 1.2 Polémique 2 Élections municipales du 23 avril 2006

[modifier] Élection présidentielle de 2005

L'actualité politique au Burkina Faso est dominée par l'élection présidentielle qui a lieu le 13 novembre 2005. Le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a annoncé le 8 août 2005 qu'il accepte la requête de son parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), qui lui demande de se porter candidat à sa propre succession. Il a été investi dans son fief de Ziniaré et devrait remporter le scrutin face à une opposition divisée et sans repère.

C'est la première fois depuis le rétablissement du multipartisme en 1991 que l'opposition participe à un scrutin présidentiel. En 1991 et en 1998, les partis d'opposition avaient boycotté l'élection présidentielle, laissant Blaise Compaoré quasiment seul en lice.

[modifier] Contestation de la rééligibilité

La candidature du président Compaoré est fortement contestée par cette opposition qui estime qu'elle viole la constitution. Selon les arguments des opposants, la constitution telle que révisée après le drame de Sapouy, limite le nombre de mandats présidentiels à deux, conformément à l'article 37 de la loi fondamentale burkinabé qui stipule : Le président est élu pour cinq ans. Il est rééligible une seule fois.

En effet le président Compaoré a été élu pour une première fois en 1991 et réélu en 1998. Avec cela en considération, en principe il ne peut pas se présenter pour une troisième fois. Excepté que la disposition qui impose la limitation des mandats a été adoptée alors que le président était à mi-chemin de son deuxième mandat.

Pour les partisans du président, la loi n'est pas rétroactive et la limitation ne s'impose donc pas aux deux précédents mandats de Blaise Compaoré.

Le débat est tel que chacun semble avoir raison et seul au Conseil Constitutionnel, chargé de valider les candidatures, revient le dernier mot.

Mais selon les analystes, tout se présente en faveur du président, non pas que le Conseil est à ses ordres, mais plutôt parce que l'interprétation de la non rétroactivité des lois lui donne la victoire de l'argument.

[modifier] Polémique

L'un des opposants qui se présente comme le plus digne des hommes politiques burkinabé - le professeur de droit constitutionnel, Laurent Bado - a créé la polémique en acceptant une importante somme d'argent de la part de Blaise Compaoré.

Cette somme lui aurait été remise par un mystérieux émissaire de la présidence, soit pour le soutenir du fait qu'il soit le plus crédible des opposants, selon le député Bado.

L'opinion a mal accueilli cette nouvelle de la « cagnotte injustifiée » qui aille dans la poche de "l'incorruptible Bado" et lui presse d'avouer que pour une fois, il n'a pas échappé au piège de la corruption.

Ainsi éclaboussé, avec une agitation au sein de l'OBU - l'opposition Burkinabé Unie dont son parti, le Parti de la Renaissance Nationale (PAREN), était l'un des membres fondateurs - Bado annonce qu'il va se retirer de la politique après la présidentielle de novembre, dont il est l'un des candidats déclarés. Toutefois, il n'établit pas de lien entre ce scandale et sa retraite politique programmée.

Par ailleurs, l'un des partis politiques les plus en vue, l'Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA), a affiché clairement son intention d'accompagner la candidature de Blaise Compaoré. Ce parti ne présenterait pas un candidat et devrait faire campagne pour le candidat du CDP.

A l'adversité donc restent le Parti pour la Démocratie et le Progrès/Parti Socialiste (PDP/PS) du professeur Joseph Ki-Zerbo et l'Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD) de Maître Hermann Yaméogo.

Le premier connaît une crise de régénération liée à la difficulté de trouver ou de s'entendre sur la relève de la vieille garde. Jusqu'ici l'on ne connaît pas le candidat du parti.

Le deuxième - l'UNDD - est une ressuscitation d'un vieux parti des années 60-70 après que son président a perdu en 2003 la bataille de légitimité pour la direction de l'ADF/RDA. C'est donc un parti qui est à la recherche de ses marques et les antécédents de versatilité de son président ne semblent pas lui garantir beaucoup de chance pour le scrutin.

Un autre parti de l'opposition qui a annoncé une candidature est le parti sankariste, Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) de Maître Bénéwendé Sankara. Cet avocat est un nouveau venu sur la scène politique, mais jouit d'une certaine popularité qui découle de dossiers judiciaires épineux qu'il a défendus et remportés.

Mais la barre étant différente de la scène politique, Maître Bénéwendé n'a pas su conserver totalement cette popularité depuis son entrée à l'assemblée nationale.

Il a été éclaboussé, comme tous les députés de l'opposition, par le scandale des trois millions, allusion à des indemnités de vacances touchées par les parlementaires, et indignant un électorat qui ne s'en revenait pas que ses représentants aient pu s'offrir ce luxe dans l'un des pays les plus pauvres de la planète.

Il n'a pas non plus su éviter les rivalités politiques intra claniques qui ont implosé de justesse son parti, avec des transfuges fulminant qui ont créé un parti parallèle.

La répercussion dans l'opinion publique est sans doute évidente, mais il reste néanmoins perçu par ses partisans comme un homme politique intègre qui est victime des prédateurs politiques.

[modifier] Élections municipales du 23 avril 2006

Les élections se sont déroulées dans les 357 communes. 70 partis politiques ont présentés des listes pour l’élection de 17 786 conseillers.

Selon les résultats définitifs de la Commission électorale nationale indépendante, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti du président Blaise Compaoré, a largement rapporté les élections avec 72 % des sièges à pourvoir.

• Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) : 12 854 conseillers.
• Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) : 1637 sièges
• Union pour la République (UPR): 610 sièges.
• Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) : 357 sièges.
• Parti africain de l’indépendance (PAI) : 337 sièges.