Pierre Goldman

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Pierre Goldman, (22 juin 1944 à Lyon, 20 septembre 1979 à Paris) était un intellectuel engagé d'extrême gauche ayant glissé dans le banditisme, demi-frère du chanteur Jean-Jacques Goldman.

Sommaire

1 Enfance
2 Banditisme
3 Affaire Goldman
4 Assassinat
5 Bibliographie
6 Références
7 Liens externe
8 Voir aussi

[modifier] Enfance

Il naît vers la fin de la guerre de parents juifs polonais qui participent activement à la Résistance. Admiratif de l'action de ses parents, il adhère aux mouvements d'extrême-gauche et finit par rejoindre le Venezuela en 1968, où il passera un an dans les rangs de la guérilla.

[modifier] Banditisme

Dès son retour en France, en septembre 1969, il enchaîne les braquages à main armée : une pharmacie, une usine de haute couture et un agent des allocations familiales.

[modifier] Affaire Goldman

Un indicateur de la police dénonce Pierre Goldman comme auteur d'un braquage sanglant, ayant eu lieu boulevard Richard Lenoir à Paris le 19 décembre 1969. Deux pharmaciennes y sont tuées, un client ainsi qu'un gardien de la paix en civil blessés.

Arrêté, Pierre Goldmann nie y avoir participé et ne reconnaît que trois précédents braquages. Soutenu par les milieux de gauche, son procès déchaine les passions. Il sera d'abord condamné à perpétuité par la Cour d'assises de Paris en 1974. Le jugement sera annulé par la Cour de cassation. Puis, au terme d'un second procès, il sera acquitté pour les meurtres du boulevard Richard Lenoir, et condamné à douze ans de prison pour les trois autres braquages. Par le jeu des remises de peine et des détentions provisoires, il est libéré aussitôt. Après sa libération, Pierre Goldman collabore notamment aux journaux Temps Modernes et à Libération.

[modifier] Assassinat

Pierre Goldmann est assassiné le 20 septembre 1979 en pleine rue à bout portant. Les témoins décrivent trois personnes d'allure hispanique. La police pense à une piste mafieuse. L'assassinat est néanmoins revendiqué à l'AFP par une organisation d'extrême-droite inconnue : Honneur de la Police. Son enterrement sera suivi par 15 000 personnes.

Les coupables ne sont pas retrouvés et plusieurs hypothèses voient le jour :

VSD (19 juillet 2001) évoque les services secrets français.
Certains pensent même qu'il aurait pu mettre en scène son assassinat pour coller à son image de révolutionnaire.
La piste la plus sérieuse semble être celle du milieu marseillais. Commanditée par les GAL, suite à des rumeurs selon lesquelles Pierre Goldman aurait aidé l'ETA à se procurer des armes.

- En avril 2006, le journal Libération publie une entrevue avec le commissaire Lucien Aimé-Blanc dans laquelle il révèle le nom de son assassin : "C'est mon informateur Jean-Pierre Maïone qui a flingué Pierre Goldman et me l'a avoué bien après. Au départ, comme la revendication était signée «Honneur de la police» et que Maïone travaillait avec le directeur des RG (Renseignements Généraux), Maurice Paoli, ancien des réseaux Algérie française, j'ai pensé que ces «ultras» avaient liquidé Goldman, acquitté du double meurtre de la pharmacie. Mais mon collègue Paoli, qui ne me cachait pas grand-chose, m'a dit : «C'est pas nous». Et puis mon indic, Maïone, m'a expliqué que c'est le futur Groupe d'action libération, le GAL, qui avait décidé du 'flingage' de Goldman. Le GAL, c'était un service parallèle de contre-terrorisme composé de barbouzes et de voyous manipulés par les forces répressives officielles espagnoles qui liquidaient des gens d'ETA (armée séparatiste basque, ndlr). Pierre Goldman, qui fréquentait la brasserie Bofinger, fief des indépendantistes basques, ambitionnait de monter un réseau armé pour contrer ces anti-ETA. Il a contacté des voyous de gauche, comme Charlie Bauer qui n'a pas marché, Mesrine qui s'est défilé, et des autonomes. À force de se vanter de ses futures actions contre le GAL, Goldman est apparu dangereux. Des voyous marseillais du GAL l'ont tué avec Maïone, qui a évoqué aussi un commandant, ancien du Sdece, sans me donner son identité." ^[1]

- Le commissaire Lucien Aimé-Blanc a confirmé cette version dans un livre paru en 2006 intitulé "L'Indic et le Commissaire" (par Lucien Aimé-Blanc et Jean-Michel Caradec'h, Plon, 2006, 246 pages).

[modifier] Bibliographie

Pierre Goldman est l'auteur de:

Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, édité au Seuil en 1975.
L'ordinaire mésaventure d'Archibald Rapoport (1977) (ouvrage dans lequel il revient indirectement sur les meurtres des deux pharmaciennes et où il prévoit son assassinat)

Livres écrits sur lui:

La vie rêvée de Pierre Goldman de Antoine Casubolo (2005, ISBN:2350760073)
Pierre Goldman, le frère de l'ombre par Michaël Prazan, (2005, ISBN:2020678950)
Matricule 518.941-2.87 : prison de Fresnes : correspondance d'un prévenu avec son professeur, Amnassar (2005, ISBN:2350730441)