Pierre Elliott Trudeau

Il marqua fortement la politique canadienne par diverses interventions. Son caractère flamboyant et intellectuel servit à rehausser la célébrité du Canada sur la scène mondiale. Sous Trudeau, le Canada établit des relations avec la Chine communiste en 1970. En tant que ministre de la Justice sous Lester Pearson, il mit de l'avant le Bill Omnibus qui légalise le divorce, l'avortement et l'homosexualité; il abolit aussi la Loi contre la sodomie, constatant que « l'État n'a pas d'affaires dans les chambres à coucher de la nation ». Il fut également responsable des politiques du multiculturalisme et du bilinguisme.

En 1970, lors de la Crise d'octobre au Québec, à la suite des requêtes du premier ministre du Québec, Robert Bourassa, et du maire de Montréal, Jean Drapeau, il mit en place la Loi des mesures de guerre, supprimant l'ensemble des libertés civiles pour la durée de la crise et affectant l'armée au maintien de l'ordre et à la suppression du FLQ, ce qui aboutit à près de 457 arrestations politiques en quelques jours seulement, ainsi qu'à une certaine répression face aux souverainistes québécois. Cette action lui valut une profonde amertume autant de la part des souverainistes québécois que de la majorité de la population québécoise, qui tous condamnaient la violence du Front de Libération du Québec.

En 1982, il rapatria la Constitution canadienne, en écartant le Québec de la prise de décision, après ce que l'on appela la Nuit des longs couteaux. Toutefois, 9 sur 10 provinces donnèrent leur accord. Promulguée à l'origine par le Parlement britannique, Trudeau y ajouta la Charte canadienne des droits et libertés, dans laquelle il instaura le bilinguisme officiel du gouvernement fédéral ainsi qu'une protection juridique pour plusieurs droits de la personne.

Pierre Elliott Trudeau avec John Lennon et Yoko Ono

Le legs de Pierre Elliott Trudeau fait l'objet d'évaluations variant grandement selon les convictions politiques de leurs auteurs. De forts ressentiments subsistent à son égard surtout dans l'Ouest canadien, où l'on considérait sa politique comme trop favorable envers l'Ontario, le Québec et les nationalistes québécois ; on ne lui a pas non plus pardonné son Programme énergétique national qu'on accuse d'avoir ruiné l'économie florissante de l'Ouest dans les années 1970. À l'opposé, de nombreux nationalistes québécois désapprouvent fortement l'homme quant à ses politiques de répression face au mouvement souverainiste.

Il mourut le 28 septembre 2000. Ses funérailles nationales eurent lieu en la Basilique Notre-Dame de Montréal le 3 octobre 2000 en présence du Cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal.

Après sa mort, on renomma l'aéroport international de Montréal-Dorval l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal en son honneur, ce qui créa, lors de son annonce, une certaine polémique parmi la population du Québec. L'on se souviendra que ce fut sous son gouvernement que vit le jour l'aéroport de Mirabel, un projet ambitieux qui devait remplacer l'aérogare de Dorval comme site de transit international et pour lequel on expropria démesurément. Mirabel sera finalement voué à l'échec et ferma définitivement ses portes au trafic passager en novembre 2004.

[modifier] Articles connexes

Trudeaumanie

[modifier] Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Pierre_Elliott_Trudeau.

Premier ministre du Canada
Précédé par: Lester Bowles Pearson	Premier mandat (1968-1979)	Suivi par: Joe Clark
Précédé par: Joe Clark	Deuxième mandat (1980-1984)	Suivi par: John Napier Turner