Occupation du Japon
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La période de l'histoire du Japon de septembre 1945 à septembre 1952, sous l'ère Shōwa, est connue sous le nom d'occupation du Japon.
Histoire du Japon |
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Le commandant en chef des forces alliés dans le Pacifique, général five stars Douglas MacArthur, devient gouverneur militaire du Japon aprés sa reddition mettant un terme à la seconde guerre mondiale. Il doit assurer la direction d'un pays exsangue, qui doit rapatrier dans les lendemains de l'après-guerre 6 millions de compatriotes sur les îles principales, en abandonnant les trois quarts des terres de l'Empire du Japon dans son extension de 1940.
La structure administrative impériale est préservée, quoique les forces d'occupation américaines soient les seules maîtres à bord jusque la tenue d'élections libres. La situation de 1946 est catastrophique avec des villes en ruine et des récoltes laissant percevoir une famine contre laquelle les autorités doivent subvenir.
De leur côté, les États-Unis font l'expérience du nation building afin de mettre fin dans la mentalité des vaincus à un militarisme dont la nature radicale avait stupéfié tous les belligérants.
La comparaison avec l'époque des Empires amène la stature de Mc Arthur, bombardé "vice-roi du Pacifique" par les médias, comme aussi importante que le Président sur son propre sol.
La période s'achève avec la signature du traité de San Francisco, qui entérine la paix en 1952 hormis pour trois nations majeures dans un contexte affirmé de guerre froide. La capitulation de 1945 est soldée.
S'ouvre la guerre de Corée, reprise d'une guerre chaude régionale qui amène la réindustrialisation du Japon, qui devient base arrière des armées américaines, ce qui est à l'origine de son miracle économique.
Sommaire |
[modifier] Organisation
De 7 500 dans le premier contingent débarquant sur l'île de Honshu le 28 août 1945, les américains occupant militairement l'île passent à 460 000 au plus fort de l'occupation.
Le SCAP, gouvernement militaire, est instauré en 1947.
Deux généraux américains se succédent à la tête du SCAP durant l'occupation (1947-1952). Le premier étant Douglas MacArthur (1947-11 avril 1951), le second Matthew Ridgway.
Ils veillent à la stricte application du protocole défini lors de la conférence de Potsdam concernant le sort réservé au Japon.
Mac Arthur rencontre à plusieurs reprises l'Empereur Hiro Hito ; les échanges concernent non pas l'abdication mais la reconnaissance de la fin de sa nature divine, credo à la base de la société japonaise depuis sa fondation. Cette acceptation de la part de l'Empereur accompagne la redéfinition constitutionnelle de la Diète précédant la tenue d'élections libres.
[modifier] Chronologie antérieure à l'Occupation
- 8 mai : jour Victory in Europe
- 21 juin : l'Empire du Japon perd Okinawa
- 9 juillet : planification de Downfall, opération Olympic, ratio de trois contre un au sud de Kyushu
- 26 juillet : ultimatum remis par les trois Grands depuis Potsdam
- 29 juillet : le conseil impérial refuse sans répondre; recherche d'une voie diplomatique avec les Soviétiques
- 2 août : Quittant Potsdam, Harry Truman apprend que l'invasion Olympic est compromise : l'option bombe A est décidée
- 6 août : Enola Gay largue Little Boy sur Hiroshima - Truman déclare "Si [vos dirigeants] n'acceptent pas maintenant nos conditions, ils doivent s'attendre à un déluge de ruines venu des airs comme il n'en a jamais été vu de semblable sur cette Terre."
- 8 août : l'URSS déclare la guerre au Japon et entre au Mandchoukouo
- 9 août : Bockscar largue Fat Man sur Nagasaki
- 14 août : le conseil impérial accepte la capitulation sans conditions
- 15 août : jour Victory over Japan ; Hiro-Hito s'adresse à la nation
- 28 août : la troisième flotte américaine entre dans la baie de Tokyo, occupation militaire du Japon ; l'Armée rouge prend alors les Kouriles
- 2 septembre : Douglas MacArthur préside la signature des actes de capitulation du Japon.
[modifier] Réformes structurelles
[modifier] Le début de l'occupation (1945-1950)
De nombreuses réformes :
- Politiques
- Démocratisation : nouvelle constitution, droit de vote pour les femmes, liberté de la presse ...
- Jugement des criminels de guerre dans le Tribunal de Tōkyō
- Collaborateurs écartés du pouvoir
- Militaires
- démobilisation de l'armée japonaise
- clause de non belligérence dans la constitution (article 9)
- Sociales
- Rapatriement des Japonais d'Asie
- Économiques
- Démantèlement des zaibatsus impliquées dans l'industrie de l'armement.
[modifier] Suite et fin de l'occupation (1950-1952)
Le 8 septembre 1951, le Japon signait le traité de San Francisco et un traité de sécurité avec les États-Unis. Le traité de paix fut passé avec 48 États -de nombreux pays ne conclurent pas ce traité comme par exemple la république populaire de Chine ou l'URSS- et entra en vigueur le 28 avril 1952 qui marque la fin de l'occupation américaine. Néanmois, certaines îles, comme par exemple Okinawa, restèrent sous occupation américaine pendant plusieurs années. D'autre part, les États-Unis gardèrent quelques dizaines de milliers de soldats dans leurs bases japonaise, comme le traité de sécurité le permettait.
Le 27 avril 1952, le Japon signa un traité de paix avec la Chine nationaliste.
[modifier] Postérité
La culture occidentale telle qu'importée par les GI's durant cette période marqua un profond choc culturel. La dissemblance physique nécessitait d'être compensée, la mode féminine du débridage des yeux fut observable jusqu'aux années 1970.
Ruiné, les Japonais ont retenu dans leur conscience la mémoire des retombées radioactives des deux bombes A plus que les centres urbains dévastés par les bombardements stratégiques (lire Black Rain).
La culture des mangas et le cinéma de Hayao Miyasaki reprennent cette perception d'être survivants d'une terre à jamais souillée ; les mythes fondateurs nouveaux de la modernisation effrenée du pays allaient introduire un goût pour la science-fiction résolument tourné vers l'avenir, quoique aux accents tragiquement liés à la catastrophe atomique (monstre Godzilla et Akira, l'enfant mutant des expérimentations gouvernementales).
Kurosawa prend lui le parti de revenir à la source d'un Japon féodal désormais bien terminé, pour susciter l'imaginaire collectif des spectateurs, cette tendance est nette à partir de Rashōmon, 1950. Il ne vient que tardivement évoquer la période de la guerre.
Côté américain, la période se transforme pour les membres de l'élite en un goût exotique pour voyager vers le pays reconstruit, lié à l'essor de l'interface pacifique développée depuis la Californie (centre de gravité U.S. se déplaçant graduellement vers l'ouest).
Sofia Coppola restitua récemment cette ambiance dépaysée de voyages en jet vers Tōkyō dans son film Lost in Translation.
D'un point de vue économique, le Japon, une fois intégré au dispositif américain de défense visant au containment antisoviétique, va bénéficier pour le boom de son économie d'une absence de dépenses sur le budget des crédits militaires pendant quarante ans. La leçon était bien apprise puisque la Diète n'a autorisé un déploiement de troupes hors de son sol qu'en 1992 dans un contingent de casques bleus au Cambodge puis à l'occasion de l'invasion de l'Iraq, ce contingent ne réalisant en outre que des actions de reconstruction et de police sur le terrain.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Sources partielles
- documentaire DVD L'Asie en flammes, épisode "Le jour où la guerre s'arrêta"
- Le Soleil, film biographique sur l'Empereur Showa au lendemain de la capitulation
[modifier] Liens internes
- Avant : Campagnes du Pacifique
- Occupation du Japon
- Après : Miracle japonais
- nation building : perception d'un impérialisme américain
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