La Russie sous le règne de Nicolas II
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Avant 1917, la Russie était dirigée par un tsar, Nicolas II, dit l’empereur de toutes les Russies. C’était un régime monarchique autocratique. La Russie impériale était un immense empire qui rivalisait de grandeur avec l’Empire britannique mais il était économiquement et militairement faible.
Sommaire |
[modifier] La famille impériale
[modifier] Nicolas II, le dernier tsar de Russie
Nicolas II Alexandrovitch Romanov, de son nom complet, est né le 6 mai 1868 à tsarskoïe Selo. Il est le fils aîné du tsar Alexandre III et de la tsarine Marie Fiéodorovna, née Dagmar de Danemark. Il succéda à son père le 1er novembre 1894 et le 26 novembre 1894, il épousa Alice de Hesse-Darmstadt, petite-fille de la reine Victoria d'Angleterre. Après son mariage, le nom de la tsarine fut russifié et devint Alexandra Feodorovna. Ils eurent cinq enfants : Olga, Tatiana, Maria, Anastasia Nicolaïevna et Alexis Nicolaïevitch.
Il est considéré comme un homme faible, sous l’influence de son épouse et de conseillers. Il voulait poursuivre les idées politiques de son père et maintenir l’autocratie.
Les bolcheviks craignaient que le tsar ne soit libéré par les Blancs, ceux qui étaient pour le rétablissement du tsarisme, alors dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, il est exécuté avec sa femme et ses enfants à Iekaterinbourg, à l’est du pays, près du mont Oural.
[modifier] Alexandra Feodorovna, la tsarine
Alice de Hesse-Darmstadt est née le 6 juin 1872 à Darmstadt en Allemagne. Avant la mort de sa mère, qui survient alors qu’elle n’a que six ans, Alice était une petite joyeuse mais après ce drame, elle devint renfermée et ses relations avec les autres s’en ressentirent. Dès lors, elle est élevée par sa grand-mère, la reine Victoria.
C’est à l’occasion du mariage de sa sœur avec le frère cadet du tsar Alexandre III, en 1884, qu’elle rencontra le futur Nicolas II. Et c’est dix ans plus tard, le 26 novembre 1894, qu’elle épousa Nicolas II et son nom fut russifié et devint Alexandra Feodorovna. C’est donc à l’âge de 22 ans qu’elle devient impératrice. Tout comme son mari, elle est trop jeune, inexpérimentée. Et elle est aussi peu populaire auprès de la cour et du peuple à cause de sa trop grande timidité. Et lorsque la première guerre mondiale débute, cette impopularité se transforme en antipathie en raison de ses origines allemandes. Elle est exécutée par les bolcheviks dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918.
[modifier] Les enfants de Nicolas II et Alexandra
[modifier] Olga
La grande-duchesse Olga Nicolaïevna Romanova de Russie est née le 15 novembre 1895 et décédée dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918. Elle est la fille aînée de Nicolas II et de la tsarine Alexandra.
[modifier] Tatiana
Tatiana Nicolaïevna de Russie est née, au palais Peterhof, le 10 juin 1897. Elle est la seconde fille du tsar et elle sera tuée en même temps que sa famille dans la nuit du 17 au 18 juillet à Iekaterinbourg.
[modifier] Maria
Maria Nicolaïevna de Russie est née le 26 juin 1899 et est la troisième fille du couple impérial. Elle est décédée dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918.
[modifier] Anastasia
La grande-duchesse Anastasia Nicolaïevna Romanova est née au palais Peterhof, le 18 juin 1901. Elle est la dernière fille de Nicolas II et de son épouse. Elle est éduquée comme ses sœurs et son petit frère, Alexis, par un précepteur suisse, Pierre Gilliard. Elle décèdera avec ses parents, son frère et ses sœurs, dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918.
Son corps n’ayant pas été retrouvé avec ceux de sa famille, la rumeur courut qu’elle serait toujours en vie et de nombreuses femmes prétendirent être la grande-duchesse Anastasia, au cours du XXe siècle, dont la plus célèbre a été Anna Anderson. Mais d’après le rapport du général Yourovsky, qui a dirigé l’exécution des Romanov, le corps de la jeune fille aurait été brûlé avec celui de son frère, Alexis. Elle serait donc morte en même temps que les autres membres de sa famille.
[modifier] Alexis
Le tsarévitch Alexis Nicolaïevitch, fils unique de Nicolas II et héritier du trône de Russie, est né le 12 août 1904. Même s’il n’y avait pas eu la Révolution en 1917, l’unique héritier aurait été incapable de régner à cause de sa maladie : il était hémophile, victime d’hémorragies internes ou externes qui pouvaient le tuer s’il n’était pas soigné lorsqu’il se blessait ou lorsqu’il tombait. Cela faillit arriver plusieurs, notamment lorsqu’il était détenu à Iekaterinbourg avec sa famille. Mais finalement, il mourut exécuté dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918. Son corps, tout comme celui de sa sœur Anastasia, n’ayant pas été retrouvé, la rumeur courait qu’il serait encore en vie mais d’après la rapport du chef de l’exécution son corps aurait été brûlé. Il est donc bien mort en même temps que sa famille.
[modifier] La Russie avant 1917
[modifier] Le développement économique
L’industrialisation de la Russie connut son apogée au début des années 1900 bien après les autres pays européens. Ce décalage s’explique par certaines réformes tardives comme l’abolition du servage qui ne se produisit qu’en 1861. Malgré ce retard, son développement économique a été relativement rapide sous le règne d’Alexandre III (1881-1894) et il perpétua lorsque son fils, Nicolas II, prit le pouvoir. En 1913, l’Empire russe était la troisième économie mondiale.
Les dix premières années du règne de Nicolas II furent favorables à l’évolution économique. La principale modification fut la restauration du rouble or, en 1897. Cela donna un nouvel élan au développement de l’industrie métallurgique. Le Ministre des Finances, Serge Witte, à l’origine de la réforme monétaire de 1897, put amener des capitaux étrangers en Russie. Ce fut un nouveau bond pour l’industrie lourde et les transports. La construction du chemin de fer Transsibérien, entre 1893 et 1901, témoigna de ce nouveau dynamisme. Mais, le tsar avait des idées très conservatrices ce qui ne lui permit pas de profiter de ce petit dynamisme économique pour moderniser la société russe. Cela aurait pu lui permettre de gagner la guerre contre le Japon (1904-1905).
[modifier] L’empire constitutionnalisé
Après le Dimanche rouge du 9 janvier 1905, qui a vu mourir plusieurs centaines de personnes et la révolution qui a suivi, Nicolas II, pour rétablir l’ordre dans son empire, dut accepter les conditions des ouvriers, des paysans, des étudiants et des bourgeois, c’est-à-dire une constitution, une Douma (assemblée) et les libertés. Pour cela, le tsar créa, le 17 octobre 1905, deux assemblées : le Conseil des ministres, présidé par Serge Witte et la Douma, où, en théorie, toutes les classes sociales devaient être représentées. Le 27 avril 1906, Nicolas II accorde finalement une Loi fondamentale de l'État. Cette Loi fondamentale transformait l’Empire russe en une monarchie constitutionnelle, où l'autocratie cohabitait avec un Parlement, la Douma. Mais les électeurs étant principalement des aristocrates, les ouvriers, les paysans ne furent pas représentés. Seules certaines parties de la population furent élues et elles étaient favorables à l’autocratie et au tsar. Il y eut encore quelques grèves que le gouvernement enraya. Mais le peuple restait mécontent car il n’y avait presque aucun changement. En clair, il était très disposé à se soulever à nouveau contre le tsar.
[modifier] La Révolution de février 1917
[modifier] Les déclencheurs de la Révolution
Depuis 1905, le peuple n’avait plus confiance en son gouvernement et surtout en son tsar. Au début de la Première Guerre mondiale, tous les partis politiques (Parti Socialiste révolutionnaire ou SR, les SR de gauche etc.) étaient partisans de la participation de la Russie à la guerre sauf le parti social-démocrate, les bolcheviks dirigés par Lénine. Mais la Russie s’avère militairement faible et connaît de nombreuses défaites notamment en Prusse orientale. Les usines ne produisent pas assez, le ravitaillement en armes est difficile et le réseau ferroviaire est insuffisant. De plus, l’année 1917 semblait idéale pour une révolte : une hiver froid et long, une famine, une lassitude face à la guerre et une économie qui jusque là battait des records, était maintenant coupée du reste de l’Europe.
[modifier] Les grèves et l’abdication de Nicolas II
La Douma demanda à Nicolas II de former un nouveau conseil pour sortir le pays de cette crise mais le tsar refusa. C’est à partir de là que les grèves des ouvriers commencèrent pour réclamer de la nourriture. Puis, les jours suivants, la tension monta et les grévistes qui maintenant rassemblait plus que les ouvriers ne criaient plus pour obtenir à manger, c’est au gouvernement, à l’autocratie et à la guerre qu’ils en voulaient. Pillant les postes de police, les manifestants s’armèrent. Après trois jours de manifestation, le tsar mobilisa les troupes de la garnison de la ville pour arrêter les grèves. Mais de plus en plus de soldats rejoignaient le camp des manifestants.
Le 10 février 1917, le président de la Douma remit un rapport à Nicolas II indiquant son impossibilité à gouverner le pays. Nicolas II abdiqua le 2 mars 1917 en faveur de son frère Michel qui refusa le trône car il jugeait la situation incontrôlable. Ce fut la fin du régime tsariste.
[modifier] La fin du régime tsariste et le début de l’URSS
Un gouvernement provisoire, dirigé par Alexandre Kerensky, fut nommé par la Douma. Il fut critiqué par d’autres partis politiques. Lénine, chef des bolcheviks, le parti social-démocrate, futur parti communiste, tenta de prendre le pouvoir en juillet 1917 mais il n’y parvint pas mais le 7 novembre 1917, les bolcheviks essayèrent à nouveau et cette fois-ci réussirent leur coup d’état. Lénine fonda un nouveau gouvernement communiste visant à améliorer les conditions de vie des pauvres, à supprimer les privilèges et les classes sociales et créer une société moderne. Mais ce n’était que le début. Les autres pays européens s’inquiétaient de la prise de pouvoir du communisme et ils décidèrent d’attaquer le Nord et le Sud du pays. Le Japon avait envahi la côte pacifique russe. Le gouvernement de Lénine réorganisa l’Armée rouge, l’armée du communisme et repoussa l’ennemi.
Puis, il y eut une guerre civile entre russes, entre ceux qui étaient pour le communisme et les autres. Le Guerre Civile porta atteinte à l’agriculture et pour satisfaire la population Lénine instaura, en 1921, une nouvelle politique économique (N.E.P.) qui permit au peuple de posséder des terres et de faire des bénéfices, ce pour quoi ils s’étaient battus. La N.E.P. relança la production alimentaire et écarta la menace de la Guerre Civile.
Finalement, en décembre 1922, le gouvernement communiste établit l’Union des républiques socialistes soviétiques. Ce fut le début d’une nouvelle ère pour la Russie désormais l’URSS.
[modifier] Emprisonnés, exécutés et reconnus martyrs
Après l’abdication de Nicolas II, la famille impériale, le médecin de la famille, Eugène Botkine et quelques domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp, furent détenus au palais de tsarkoïe Selo puis ils furent transférés à Toblosk, où leur détention fut détendue car, dans cette région, il y avait de nombreux partisans du tsar qui le montraient en s’inclinant devant la maison, ils apportèrent aussi de la nourriture et la plupart des gardes étaient bienveillants et permissifs envers eux, ce qui rendit leur emprisonnement peu pénible. Mais lorsqu’ils furent transférés à Iekaterinbourg, dans la maison Ipatiev, le 30 avril, leur emprisonnement prit une mauvaise tournure pour eux. Ils étaient constamment surveillés et le général Yourovsky, responsable de leur détention leur était antipathique. Et lorsque l’Armée Blanche, les défenseurs du tsarisme, s’approcha de Iekaterinbourg et fut aux portes de la ville pour libérer la famille impériale, le général Yourovsky demanda à la famille et à ses domestiques de s’habiller. Il était minuit passé. Il les emmena dans la cave de la maison où furent exécutés. On les jeta ensuite dans un puits d’où ils furent sortis quelques jours plus tard pour être enterrés dans un bois. Mais d’après le rapport du général Yourivsky, les corps d’Anastasia et d’Alexis furent brûlés.
Un an plus tard, les bolcheviks annoncèrent la mort de la famille impériale mais n’annoncèrent jamais que c’était eux qui les avaient exécutés.
Après cet épisode, de nombreuses personnes se firent passer pour un membre ou un autre de la famille royale et la plus célèbre de ces impostrices fut Anna Anderson.
Et en juillet 1991, neuf corps furent découverts près de Iekaterinbourg, ils furent identifiés comme étant ceux de Nicolas, Alexandra, Olga, Tatiana, Maria, le médecin de la famille, Eugène Botkine et les domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp.
Finalement le 17 juillet 1998, 80 ans après leur mort, les restes de la famille impériale, sauf ceux d’Alexis et d’Anastasia, furent inhumés à la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Saint-Pétersbourg en présence des descendants de la famille Romanov et du président Boris Eltsine qui a déclaré que cet assassinat était un acte barbare. Le tsar et sa famille ont été canonisés et considérés comme morts martyrs par l’Église orthodoxe de Russie en l’an 2000.
[modifier] Conclusion
En conclusion, avec la fin du tsarisme, la Russie s’est développée, industrialisée et modernisée, ce qu’elle n’aurait pu faire sous l’autocratie qui suivait une politique conservatrice. Ce peuple a suivi l’exemple de quelques autres en prenant son indépendance.
[modifier] Sources
[modifier] Bibliographie
- Édition Larousse, Grand Larousse Junior, tome 8, l’aube du XXe siècle
- Édition Hachette, Tout l’Univers, tome 11
- L’URSS d’hier et d’aujourd’hui, La Fédération de Russie
[modifier] Liens internes
- Nicolas II de Russie
- Alice de Hesse-Darmstadt
- Olga Nicolaïevna
- Tatiana Nicolaïevna
- Maria
- Anastasia
- Alexis Nicolaïevitch
- Révolution russe
- Révolution russe de 1905
[modifier] Liens externes
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