L'Homme qui tua Liberty Valance

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) est un film américain de John Ford, sorti en 1962.

Sommaire

1 Synopsis
2 Commentaire
3 Fiche technique
4 Distribution
5 Voir aussi

[modifier] Synopsis

Le sénateur Stoddard et sa femme reviennent à Shinbone, dans l'Ouest, pour l'enterrement de Tom Doniphon. Le journaliste local en profite pour l'interviewer. Stoddard évoque donc l'époque où fraîchement diplômé en droit, il débarqua avec l'idéal d'apporter la légalité dans l'Ouest. Mais peu avant son arrivée à Shinbone, sa diligence est attaquée par Liberty Valance, un bandit sans scrupule de notoriété publique. Stodard n'obtient pas non plus le soutien du shérif, couard notable, ni de Doniphon, une des rares personnes que redoute Valance.

[modifier] Commentaire

A première vue, L’Homme qui tua Liberty Valance a tout du western classique opposant la violence à la civilisation. Liberty Valance s’impose dès les premières scènes comme étant l’incarnation de l’Ouest sauvage, le hors la loi qui fait régner la terreur dans la région. Ransom Stoddard est au contraire l’homme de loi venant de l’Est, imprégné des grands principes constitutionnels fédérateurs. Il n’est pas encore parvenu à destination qu’il est détroussé, battu et, comble de cynisme, obligé par la suite de vivre aux côtés de son agresseur qui demeure impunément libre faute d’un appareil judiciaire suffisant. A mesure du film, la tension monte et l’affrontement devient inévitable en dépit de la réticence de Ransom Stoddard. Des deux symboles, on sait dès le début du film, par l’entremise du flash-back, que c’est l’homme de loi qui va triompher. La ville deviendra finalement civilisée et prospère. Néanmoins, il faut ajouter à l’antagonisme des deux personnages, un troisième élément : Tom Doniphon.

En effet, le duel opposant Liberty Valance à Ransom Stoddard est montré sous deux points de vue. Le premier est manichéen, Ransom Stoddard tue Liberty Valance et l’état de droit triomphe. Le second vient nuancer le premier : c’est en fait Tom Doniphon, caché dans une ruelle, qui tue Liberty Valance et la symbolique s’effondre car Tom Doniphon ne représente que lui-même. Il ne porte aucun projet citoyen. C’est un homme libre, dont l’engagement se borne à son univers sentimental, son attirance pour Hallie et son amitié mêlée de jalousie refoulée pour Ransom Stoddard. Ce n’est que contraint, qu’il va se trouver à devoir prendre parti.

Cette implication ne le servira en rien, au contraire, elle lui enlèvera la femme qu’il aime et, avec elle, ses projets d’avenir. La figure fordienne qu'incarne une nouvelle fois John Wayne est pour cette fois mise à l'écart. L'histoire se construit sans elle. « Quand les faits se sont transformés en légende, publiez la légende » et l'homme qui a construit la société moderne, le pionnier anonyme demeure dans l'ombre. Lorsque, à la fin du film, James Stewart est salué par un contrôleur de train comme « L’Homme qui a tué Liberty Valance », on mesure ce que l’imposture recèle d’amertume, sa nécessité et son injustice.

L'Homme qui tua Liberty Valance est un des grands films de John Ford, où, à partir d'un ensemble de thèmes dichotomiques (légalité contre force, hommes et femmes, faibles contre forts, gens du cru et immigrés, Ouest comparé à côte Est, ce qui est vu et ce qui est cru, le dit et le non-dit, etc.), il tisse un réseau de situations universelles, faisant circuler une intrigue au milieu de nombreux personnages mais clairement organisés, et dont les enjeux restent toujours parfaitement intelligibles. Il s'appuie également sur un scénario plein d'à-côtés mais sans aucun effet inutile à l'intrigue, et qui alterne tensions et humour, éléments codés et surprises.

Comme très souvent chez John Ford, autour de personnages principaux incarnant des archétypes non dénués d'épaisseur et de complexité psychologique, gravite un ensemble de personnages secondaires très colorés et attachants.

[modifier] Fiche technique

Titre : L'Homme qui tua Liberty Valance
Titre original : The Man Who Shot Liberty Valance
Réalisation : John Ford
Scénario : James Warner Bellah et Willis Goldbeck d'après l'histoire de Dorothy M. Johnson
Production : Willis Goldbeck (Paramount)
Musique : Cyril J. Mockridge
Photographie : William Clothier
Direction artistique : Hal Pereira, Eddie Imazu
Décors : Darrell Silvera, Sam Comer
Costumes : Edith Head
Pays d'origine : États-Unis
Format : noir et blanc - 1,66:1 - 35 mm
Genre : western
Durée : 122 minutes
Dates de sortie : 22 avril 1962 (USA), 3 octobre 1962 (France)