Jean-Marie Tjibaou
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Jean-Marie Tjibaou est un homme politique français, leader indépendantiste kanak (Tiendanite, Nouvelle-Calédonie, 1936 — Ouvéa, 1989).
Fils d'un chef de tribu de Nouvelle-Calédonie, ordonné prêtre en 1965, à Hienghène et à Nouméa. Il quitte le pays en 1968 pour suivre des cours de sociologie à la faculté catholique de Lyon puis d'ethnologie à l'École pratique des hautes études en 1970.
Lors de son retour au pays il délaisse sa vocation religieuse pour entreprendre une carrière militante. Toujours croyant, il estime cependant qu'«il est impossible à un prêtre dans ce territoire de prendre position, par exemple en faveur de la restitution des terres au peuple kanak » (cité par Raluy, p. 171).
Dans les années 1970, il est à la tête d'un mouvement de renouveau culturel avec entre autres la manifestation Mélanésia 2000 (qui a lieu en 1975). Cette manifestation qui regroupe à Nouméa, à côté du site actuel du Centre culturel Tjibaou, les tribus de toutes les aires coutumières de la Nouvelle Calédonie, réveille chez les Kanaks un sentiment de dignité. Pour la première fois depuis bien longtemps la culture kanak apparaît bien vivante et non plus comme une culture mourante.
Entré au comité directeur de l'Union calédonienne (UC), il est élu maire de Hienghène et vice-président de l'UC en 1977. Il fait le choix d'une lutte politique fondée sur les principes de la non-violence, entretenant des relations étroites avec les paysans du Larzac. Ce choix n'a pas toujours été partagé dans son propre camp puisque des militants de l'UC ont entretenu des liens avec les services libyens du colonel Mouammar Kadhafi.
En 1979, il est élu conseiller territorial du Front Indépendantiste qui vient d'être créé. En juin 1982, il est élu vice-président du Conseil de gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, jusqu'au 18 novembre 1984, jour du "boycott actif" des élections territoriales par les indépendantistes.
En juillet 1983, il participe, pour le Front Indépendantiste, à la table ronde de Nainville-les-Roches, avec entre autres, Jacques Lafleur.
Le 5 décembre 1984 il paye très cher sa récente nomination à la tête du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), lors de sa création, puisque sur la route qui mène à un congrès, dans la voiture qu'il aurait dû occuper, dix Kanaks sont assassinés, dont deux de ses frères, dans une embuscade pour laquelle les coupables n'ont jamais été condamnés. Il demande, malgré cela, la levée des barrages, suite à la négociation avec Edgard Pisani.
Le 26 juin 1988, il signe avec, entre autres, Jacques Lafleur, les accords de Matignon qui prévoient un référendum sur l'autodétermination après dix ans.
En 1985-1986, il est élu président de la Région nord, issue du "statut Fabius".
Il est assassiné le 4 mai 1989 avec Yeiwéné Yeiwéné, son bras droit au FLNKS, lors de la commémoration de la tragédie d'Ouvéa, par un Kanak (Djubelly Wéa) opposé aux accords de Matignon de juin 1988.
[modifier] Citation
Kanaké, l'ancêtre, le premier-né, est la parole qui fait exister les hommes.
[modifier] Centre culturel kanak Jean-Marie Tjibaou
Prévu dans les accords de Matignon, un centre de la culture kanak a été édifié entre 1995 et 1998 par l'architecte Renzo Piano, sur une presqu'île en périphérie de Nouméa.
[modifier] Sources
- Biographie sur le site du centre culturel Jean-Marie Tjibaou
- Antonio Raluy La Nouvelle-Calédonie, éditions Karthala ISBN 2-86537-259-6
- Jean-Marie Tjibaou et Philippe Missotte, La case et le sapin, éditions Grain de sable, 1995, ISBN 2841700178