Jean-Louis de Fromentières
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Vous avez de Jean-Louis de Fromentières, évêque d'Aire, naquit en 1632, à Saint-Denis-de-Gastines, et mourut en 1684.
[modifier] Biographie
Il annonça dès sa plus tendre jeunesse une attention particulière à écouter les prédicateurs et une aptitude étonnante à copier leurs gestes et répéter une partie de leurs discours. Son père, profitant de ces heureuses dispositions, ne négligea rien pour les cultiver. Le jeune Fromentières commença au Mans son éducation, qu'il vint terminer à Paris : Ses parents le destinaient à entrer dans l'ordre de Malte, auquel sa naissance lui donnait des droits ; mais une piété affectueuse, des mœurs douces, le goût de l'étude et de la retraite déterminèrent sa vocation pour l'état ecclésiastique.
Il entra en 1648 au séminaire des Oratoriens de Saint-Magloire, sous les auspices du père Jean-Francois Senault. Il n'avait que dix-huit ans lorsqu'il prononça son premier sermon. Les succès qu'il obtint ensuite dans les principales chaires de la capitale lui procurèrent l'honneur de prêcher à la cour l'avent de 1672 et le carême de 1680. Bossuet, Bourdaloue, Fléchier, imprimaient alors au ministère de la chaire cette décence et cette dignité qui les ont rendus des modèles classiques dans ce genre d'éloquence. Fromentières, sans avoir l'élévation des deux premiers, ni le coloris brillant du troisième, se fit remarquer par la solidité de ses principes et la pureté de sa morale. Chez lui, une action noble et des gestes expressifs commandaient l'attention.
Nommé à l'évéché d'Aire en 1673, il gagna l'affection de tous ses diocésains par le charme irrésistible de sa douceur et le ton paternel de ses exhortations. Livré tout entier au ministère de la parole, souvent il interrompait l'office divin pour adresser au peuple des instructions familières. L'ascendant de ses vertus épura les mœurs. Il ramena plusieurs calvinistes au sein de l'Église catholique, convertit un gentilhomme depuis longtemps fameux par ses crimes, et vint à bout de faire abolir les combats de taureaux, restes impurs des spectacles sanglants de l'ancienne Rome ; Fromentières, sentant approcher sa fin avant d'avoir eu le temps de revoir ses discours, défendit qu'on les imprimât après lui. Ils furent néanmoins publiés l'année même de sa mort (1684), en 6 volumes in-12, et réimprimés en 4 volumes in-8°, Paris, 1689 et 1690 : on y trouve des oraisons funèbres, des panégyriques et des sermons. Parmi les premières, on remarque celle de la reine Anne d'Autriche (1666) et celle de la princesse de Conti, où il a esquissé un portrait édifiant de cette nièce de Mazarin, qui fut jusqu'à sa mort la plus belle comme la plus vertueuse femme déjà cour. L'oraison funèbre du P. Senaut, en 1672, est la meilleure qu'ait prononcée l'auteur, parce qu'elle lui fut inspirée par la reconnaissance. Chargé en 1674 de haranguer la duchesse de la Vallière, lorsque cette tendre pénitente prit le voile aux Carmélites, Fromentières, dans cette circonstance délicate, sut ménager toutes les bienséances sans trahir la sévérité de son ministère. Ses sermons prouvent qu'il possédait bien les livres saints et les Pères ; mais il a souvent négligé l'harmonie des périodes, l'élégance et la pureté du style.
[modifier] Source
« Jean-Louis de Fromentières », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]
