Jean-François Fillion

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Jean-François Fillion (communément appelé Jeff Fillion) est un animateur de radio québécois.

[modifier] Portrait

Il débute sa carrière radiophonique dans sa région natale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Par la suite, il occupe différents emplois dans différentes régions du Québec avant d’atterrir en Floride (États-Unis). En 1996, après quelques années en Floride, il se fait engager par Patrice Demers comme directeur musical et consultant à la programmation de la station CHOI FM à Québec, dans la province de Québec, au Canada.Jeff est aussi alors co-propriétaire avec Genex à environ 10%. Cette station, nouvellement achetée par Patrice Demers et avec un nouveau format musical (rock alternatif) est à l’époque, dernière au niveau des cotes d’écoute dans la région de Québec.

En plus du rôle de directeur des programmes, Jean-François Fillion retourne à l’animation en prenant temporairement les rênes de l’émission du matin. Temporairement, car la nouvelle direction de CHOI FM (aussi appelé CHOI Radio X pour des raisons commerciales) a remercié l’animateur du matin; Jeff Fillion fait alors la transition avec un nouvel animateur du matin. Dès lors, il se fait remarquer pour son style radiophonique. Le style de radio différent et divers concours organisés par l’animateur font que la station gagne en popularité. Après quelques années et n’ayant trouvé personne pour le remplacer, Jeff Fillion prend le contrôle de l’émission du matin. L’émission Le monde parallèle de Jeff Fillion, une émission où les auditeurs peuvent s'exprimer sur toutes sortes de sujets, naît officiellement.

Au sondage BBM de l’automne 2004, CHOI FM est la station de radio la plus écoutée dans la région de Québec avec plus de 440 000 auditeurs. Dans ce même sondage, Le monde parallèle de Jeff Fillion est l’émission de radio la plus écoutée à Québec avec près de 80 000 auditeurs au quart d’heure. Les cotes d’écoute élevées et les propos parfois controversés de Jeff Fillion ont suscité la curiosité des différents médias de la province. Cette nouvelle médiatisation de la station a fait augmenter le nombre de plaintes contre CHOI FM. Le CRTC allait donc être plus sévère lors des audiences sur le renouvellement de la licence de diffuseur de CHOI FM. Les démêlés avec le CRTC sont décrits plus bas.

[modifier] Controverse

Jeff Fillion défend une position économique libertarienne. Toutefois, plusieurs personnes qualifient ses propos comme tendant vers le racisme, l’homophobie, le masculinisme ainsi que la discrimination envers les personnes à faible revenu et les personnes handicapées ^{réf. nécessaire}.

La station CHOI FM a été menacée deux fois d'être chassée des ondes par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), notamment à cause de « propos offensants, d’attaques personnelles et de harcèlement » tenus, entre autres, par l’animateur vedette.

Jeff Fillion s'oppose à un processus qui mènerait à l'indépendance du Québec, mais pas par véritable attachement pour l'unité canadienne. Il en a plutôt contre l'idéologie socialiste traditionnellement véhiculée par les partisans de la souveraineté. Une des cibles de l'animateur est le syndicalisme, les syndicats étant eux aussi traditionnellement associés au mouvement indépendantiste. Paradoxalement, le père de Jean-François Fillion, Gilbert Fillion, est un souverainiste qui fit partie de la première série de députés du Bloc québécois élus au Parlement d'Ottawa. Gilbert Fillion fut député de Chicoutimi de 1993 à 1997.

Au cours de ses années en ondes à CHOI et plus récemment sur internet, il a appuyé la candidature de Mario Dumont et de l'Action démocratique du Québec (Dumont accepta l'invitation de Fillion à participer au Monde parallèle de CHOI à quelques reprises) et du Parti conservateur de Stephen Harper.

Sur la scène politique municipale de Québec, Fillion a et continue de questionner vigoureusement les décisions prises par les membres et maires des conseils municipaux présent et passés.

[modifier] Actualité

Une importante controverse politique, au Québec comme ailleurs au Canada, entoure ce que les médias ont appelé « l'affaire CHOI FM », à savoir la décision par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d'ordonner la fermeture de la station. Entraînant une condamnation unanime des médias anglophones et partagée des médias francophones, la décision du CRTC a relancé le débat public sur la liberté d'expression et sa portée, ainsi que le rôle du gouvernement en matière de censure des propos jugés offensants.

Entre 2002 et 2004, 41 plaintes ont été déposées au CRTC contre la station principalement à cause de propos tenus par Jeff Fillion, presques toutes anonymes. Plus de 10 000 lettres d'appui ont été également reçues par ce même organisme, lequel a statué le 13 juillet 2004 la fermeture définitive de la station, prévue pour le 1^er septembre 2004. Cette décision a soulevé l'ire et les passions d'une partie des auditeurs de la station. Environ 50 000 personnes ont marché dans les rues de la ville de Québec pour protester contre la décision du CRTC, manifestation d'une ampleur jamais vue depuis quarante ans dans la capitale. Une pétition d’environ 209 000 noms a été également remise au gouvernement canadien, lors d'un rally de plus de 8000 Québécois à Ottawa, la capitale du Canada. La station a également bénéficié du soutien de différents partis politiques canadiens, notamment l'Action démocratique du Québec, le Parti conservateur du Canada et le Nouveau Parti démocratique, ainsi que de différents organismes internationaux voués à la défense de la liberté d'expression, dont Reporters sans frontières et le journal d'affaires britannique The Economist. À cette occasion la station CHOI FM avait organisé une diffusion en plein air, devant le Parlement. La cause a été portée en Cour Suprème du Canada, celle-ci est la plus haute instance judiciaire au Canada. Le tollé a réussi à prolonger la licence de diffusion de CHOI FM, qui diffuse toujours sur la bande FM 98,1 dans la région de Québec. Le jugement de la Cour suprême aura un impact sur ce que les Canadiens acceptent de diffuser sur leurs ondes, à l’égard de l’équilibre entre les droits d’exprimer en ondes des opinions controversées et des droits des victimes des attaques verbales publiques.

Suite à un retentissant procès en diffamation, Jeff Fillion et la station sont condamnés le 11 avril 2005 à verser 230 000$ en dommages à l'animatrice de télévision Sophie Chiasson. Le juge Yves Alain de la Cour supérieure du Québec a statué dans son jugement que "les propos visant Mme Chiasson sont sexistes, haineux, malicieux, non fondés, blessants et injurieux. Ils portent atteinte à la dignité, à l’honneur et à l’intégrité de l’être humain en général et de Mme Chiasson en particulier." Jeff Fillion et Patrice Demers propriétaire de CHOI-FM sont présentement en appel de ce jugement.

Dans la foulée de cette nouvelle controverse, le matin du 17 mars 2005, lors de son émission Le monde parallèle de Jeff Fillion, Jean-François Fillion quitte son poste d'animateur. Le président de Genex Communications et propriétaire de CHOI FM, Patrice Demers, affirme en conférence de presse que : « Il [Jeff Fillion] n'avait pas le goût de faire de la radio dans le contexte que nous et la société lui imposions ».

Jean-François Fillion a pris le micro sur une webradio baptisé RadioPirate de 8 à 11 heures du matin à partir du 17 mars 2006 vers 8:05 am (clin d'œil: un an exactement après son départ). Il compte cette fois utiliser les nouveaux médias, webradio et podcast, pour partager ses opinions controversées à l'abri du CRTC.

Son émission est également diffusée depuis le 5 septembre sur la radio satellite XM. Depuis son association avec XM son horaire est de 6:00 à 10:00 le matin du lundi au vendredi au canal SportPlus à la position 172.