Jacques Denis Antoine
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Jacques Denis Antoine est un architecte français né à Paris le 6 août 1733 et mort à Paris le 24 août 1801.
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[modifier] Biographie
Fils d'un menuisier, Jacques Denis Antoine étudia chez un architecte dont le nom n'est pas connu, et commença une carrière de constructeur, avant d'acheter en 1760 un office d'entrepreneur-juré. Mais il continuait d'étudier les architectes français d'autrefois, et présenta, à partir de 1763, des projets d'architecture (portail pour l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, projet pour la Comédie-Française...).
En 1765, Antoine fut préféré aux architectes Étienne-Louis Boullée et François Dominique Barreau de Chefdeville pour la construction du nouvel hôtel des Monnaies qui devait être bâti sur l'actuelle place de la Concorde, en arrière de la colonnade occidentale de Gabriel. Mais, en définitive, il fut décidé en 1767 de réaliser le projet sur les quais de la Seine, à l'emplacement de l'ancien hôtel de Conti. La première pierre fut posée par l'abbé Terray le 30 avril 1771. La façade sur le quai fut achevée en 1773 et le gros œuvre, ainsi que l'essentiel du décor, en 1775. Cet édifice, très admiré, valut à Antoine d'entrer en 1776 à l'Académie royale d'architecture. Antoine, architecte de l'hôtel des Monnaies, bénéficia de la concession d'un appartement au deuxième étage, à l'angle de la rue Guénégaud et du quai Conti, où il habita jusqu'à sa mort.
À l'automne 1777, il fit un voyage en Italie, visitant le Piémont, la Lombardie et Venise en compagnie d'un ami lyonnais nommé Dumatz. Il fut rejoint par son ami l'architecte Charles De Wailly.
Comme urbaniste, Jacques Denis Antoine est l'auteur de plusieurs projets de modernisation de Paris. Pour l'île de la Cité, il imagina un parvis et des péristyles devant la Notre-Dame, une église de la Madeleine imitée du Panthéon d'Agrippa, et de nouvelles façades pour la place Dauphine rappelant celles de l'hôtel des Monnaies. Il donna également un projet de rattachement du palais du Louvre au palais des Tuileries.
Il construisit de nombreux bâtiments hospitaliers : l'hôpital de la Charité à Paris, où il utilisa pour la première fois l'« ordre archaïque » de Paestum, l'hospice de La Rochefoucauld à Paris, d'autres encore à Charenton, Niort et Senlis. Il effectua aussi des travaux au Palais de justice, succéda à Claude-Nicolas Ledoux en 1787 à la direction des travaux aux barrières de Paris. Sa réputation s'étendit au-delà des frontières, et il se vit confier des constructions en Angleterre, en Suisse et en Espagne.
Membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1799, ami de Jacques-Germain Soufflot, il ne se mêla pas des évènements politiques durant la Révolution, mais passa quand même quelques temps à la prison de la Force en décembre 1793, accusé d'avoir creusé un souterrain entre l'hôtel des Monnaies et la Seine pour permettre à des agents anglais de voler une partie des réserves d'or de la France. Mais il put se disculper de ces accusations fantaisistes et, après le 9 thermidor, se retira dans sa propriété du Petit Cîteaux en Touraine.
Jacques Denis Antoine était le frère du sculpteur Jean Denis Antoine (1735-1802). Sa nièce épousa François Soufflot dit « le Romain ».
[modifier] Principales réalisations
- Reconstruction partielle de l’Hôtel de Maillebois, 102 rue de Grenelle, Paris, vers 1771.
- Hôtel des Monnaies [1], quai Conti, Paris, 1771-1775.
- Hôtel Brochet de Saint-Prest (également dit Hôtel de Fleury), 28 rue des Saints-Pères, Paris, 1772, pour Jacques Frécot de Lanty, conseiller au Parlement de Paris.
- Château de Herces, Berchères-sur-Vesgre, Eure-et-Loir, 1772, pour Charles Robert Boutin, intendant des finances.
- Hôtel de Jaucourt, 45 rue de Varenne, Paris, 1775-1777.
- Palais de Justice de Paris, restauration après l'incendie de 1776 : grand escalier à droite de la cour du May, grand'salle des avocats, archives.
- Château du Buisson, Évreux, 1780.
- Chapelle de la Visitation, Nancy (dans l'actuel lycée Henri-Poincaré), 1785.
- Hôtel de la Monnaie, Berne (Suisse), 1789.
- Communs du château de Sainte-Geneviève-des-Bois, Essonne, pour Louis Bénigne François Berthier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris.
- Château de Rosay : aménagements intérieurs, fabriques du parc pour Jacques Louis de Brétignières.
- Château de Mussy-l'Évêque, près de Langres, pour Mgr César Guillaume de La Luzerne.
- Hôpital de la Charité, rue des Saints-Pères, Paris (détruit).
- Hospice de La Rochefoucauld, 15 avenue du Général Leclerc, Paris : attribution discutée ; on évoque également l'intervention de Jean-Jacques Huvé et Charles-François Viel.
- Immeubles de rapport (construits pour l'ordre des Théatins) 229 à 335 rue Saint-Honoré, Paris.
- Hôtel de ville de Cambrai.
- Escalier du Palais d'Albe, Madrid (Espagne).
[modifier] Références
[modifier] Liens externes
[modifier] Bibliographie
- J. Duportal, « Le Voyage de Jacques-Denis Antoine en Italie », Le Figaro artistique, 1925
- Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mengès, 1995 – ISBN 2856203701
- Michel Gallet, « Modèles de Jacques-Denis Antoine pour la grand'salle du Palais de justice », Bulletin du musée Carnavalet, juin 1963
- Michel Gallet, « Jacques-Denis Antoine, architecte de l'hôtel Brochet de Saint-Prest », MFSHAP, 1970
- E. de Ganay, « Le château de Herces », L'Amour de l'Art, janvier 1937
- Charles Metais, Le château de Herces à Berchères-sur-Vesgre, 1897
- Monique Mosser, « L'Hôtel des Monnaies, œuvre de Jacques-Denis Antoine », Informations d'histoire de l'art, mars-avril 1971
- Monique Mosser, « Jacques-Denis Antoine, architecte créateur », in : La Monnaie et l'Institut, Paris, 1990