Iouri Andropov
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Iouri Vladimirovitch Andropov (Ю́рий Влади́мирович Андро́пов) (15 juin 1914 – 9 février 1984) est un homme politique soviétique ayant exercé les fonctions de Secrétaire général du parti communiste du 12 novembre 1982 jusqu’à sa mort, seize mois plus tard.
Sommaire |
[modifier] Jeunesse
Andropov est né à Stavropol, au sud de la Russie, d'un père employé des chemins de fer. Il a reçu une formation de technicien des transports fluviaux à Ribinsk au début des années trente et est entré juste après comme permanent des jeunesses communistes (Komsomol). En 1940 il est nommé dans divers postes de responsabilité au sein du PC de la république Carélo-finnoise, grâce à la protection du dirigeant communiste finnois Kuusinen et il y passe la guerre en organisant la guerilla derrière les lignes allemandes.
[modifier] A l'origine de la Perestroïka
Au début des années cinquante, il intègre le service diplomatique et devient ambassadeur en Hongrie et apprend le hongrois, chose suffisamment rare pour être notée, car en règle générale, les dirigeants soviétiques ne parlaient pas de langues étrangères. En novembre 1956, il coordonne avec Khrouchtchev et Joukov la répression de l'insurrection de Budapest (10.000 morts).
Elu secrétaire du Comité Central en 1957 il devient l'emblématique président du KGB entre 1967 et 1982. Il relance la répression contre les dissidents et privilégie l'exil aux procès pour les contestataires (Soljenytsine, Boukovski) ou l'internement psychiatrique. Entré au Politburo en 1973, Andropov use de cette promotion pour s'attaquer à la corruption à tous les niveaux, y compris jusque dans l'entourage de Brejnev.
Conscient de l'affaiblissement du système socialiste, à la fin des années 70, Andropov diligente une enquête secrète pour évaluer le PIB de l'Union Soviétique en valeur, selon les critères occidentaux, et non en volume ( nombres d'unités produites, sans recherche de valeur ajoutée), selon les principes du Gosplan. Cette enquête montra un déclin certain de la puissance économique de l'Union Soviétique, déjà dépassée par le Japon et l'Allemagne Fédérale ; elle prouvait le retard soviétique dans des domaines d'avenir comme l'espace, l'informatique ou la biochimie et mettait l'accent sur le danger géopolitique que représentait la montée en puissance de deux anciens ennemis de l'Union Soviétique. Ses conclusions seront à l'origine de la perestroïka lancée par Gorbatchev.
[modifier] L'attentat contre Jean-Paul II
Surpris par l'élection du Cardinal Wojtila le 16 octobre 1978, les dirigeants soviétiques croient à un complot américain orchestré par Zbigniew Brzezinski, le conseiller du président Carter. Ce sentiment est renforcé par le soutien apporté par le pape au syndicat polonais Solidarność à partir de l'été 1980 qui porte la subversion au cœur du dispositif géopolitique de l'Union Soviétique en Europe. La logistique dont a bénéficié Ali Agça quand il a quitté la Bulgarie (faux passeport, armes, argent) où il avait vécu pendant plusieurs mois alors qu'il était évadé d'une prison turque permet de penser que le KGB a probablement organisé l'attentat du 13 mai 1981; les attendus du juge d'instruction italien mettent en cause un réseau de soutien international. Le président d'une commission parlementaire italienne, le sénateur Paolo Guzzanti, en 2006, met en cause formellement Leonid Brejnev lui-même. La preuve formelle de la responsabilité du KGB et donc, celle de son chef à l'époque, Iouri Andropov, ne sera probablement jamais établie, même si un faisceau d'indices concordants incite à croire en cette responsabilité.
[modifier] La crise des euromissiles
A nouveau élu secrétaire du Comité Central après la mort de Souslov en janvier 1982, il remplace Brejnev comme Secrétaire Général en novembre 1982 et comme Président du Praesidium du Soviet suprême (Chef d'État) en juin 1983.
Son passage au pouvoir est marqué par une grave déterioration des relations avec les États-Unis et les pays de l'OTAN en pleine crise des Euromissiles. La destruction du Boeing sud-coréen dans la mer d'Okhost, le 1er septembre 1983, alors que les premiers missiles de croisière étaient installés en Grande-Bretagne, accroît encore la tension Est-Ouest et prouve que la maladie empêchait déjà Andropov de gouverner. En effet, le Secrétaire Général fut totalement absent dans les jours qui suivirent et l'attitude agressive dont fit preuve la direction soviétique pour se justifier devait coûter très cher sur le plan diplomatique en affaiblissant beaucoup le mouvement pacifiste anti-américain.
En arrivant au pouvoir, il fit courir le bruit de son opposition à la Guerre d'Afghanistan; à cette occasion, il aurait négocié une trève directement avec le Commandant Massoud.
Il meurt en février 1984, sans avoir pu réformer le système soviétique dont il percevait les faiblesses avec lucidité.
Il organisa, au cours de son mandat, la visite très médiatisée de la jeune américaine Samantha Smith.
D'après certaines sources, il aurait été assassiné par la femme d'un ministre corrompu qu'il avait fait mettre en prison. Rien ne permet de confirmer ni d'infirmer cette hypothèse. Ce qui est certain, c'est qu'Andropov a voulu réduire la bureaucratie et la corruption régnant en Union Soviétique à la mort de Brejnev, et que cela ne s'est certainement pas fait sans désagréments pour certains.
| Précédé par Léonid Brejnev |
Premier secrétaire du PCUS |
Suivi par Konstantin Tchernenko |
