CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
SITEMAP
Audiobooks by Valerio Di Stefano: Single Download - Complete Download [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Alphabetical Download  [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Download Instructions

Make a donation: IBAN: IT36M0708677020000000008016 - BIC/SWIFT:  ICRAITRRU60 - VALERIO DI STEFANO or
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Corridor biologique - Wikipédia

Corridor biologique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff ?).

L’expression « corridor biologique » (ou Biocorridor) désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèce (habitats, sites de reproduction, de nourrissage, de repos, de migration, etc.).

Ces structures écopaysagères permettent de connecter ou reconnecter entre elles plusieurs sous-populations (patchs). Elles permettent la migration d’individus et la circulation de gènes (animaux, végétaux ou fongiques) d’une sous-population à l’autre.

La restauration d’un réseau de corridors biologiques (maillage ou trame écologique) est une des deux grandes stratégies de gestion restauratoire ou conservatoire pour les nombreuses espèces menacées par de la fragmentation de leur habitat). L’autre, complémentaire, étant la protection ou la restauration d’habitats.

De manière générale, dans le champ de l’Écologie du paysage, le mot corridor désigne toute liaison fonctionnelle entre des écosystèmes ou entre différents habitats d’une espèce (ou d’un groupe d’espèces interdépendantes), permettant sa dispersion et sa migration. Les corridors assurent ou restaurent les flux d’espèces et de gènes qui sont vitaux pour la survie des espèces et leur évolution adaptative. Ils sont donc vitaux pour le maintien de la biodiversité animale et végétale et pour la survie à long terme de la plupart des espèces.

On tend à distinguer :

  1. Le corridor biologique, désignant tout corridor spécifique à une espèce donnée, y compris du point de vue des échanges génétiques,
  2. Le corridor écologique, structure spatiale plus large n’engageant pas nécessairement de notion génétique. Un corridor écologique peut rassembler divers corridors biologiques.
  3. Le réseau écologique ; l’ensemble fonctionnel des corridors, aux échelles paysagères et supra-paysagères.

Les animaux, les plantes ou les gènes doivent se déplacer pour se perpétuer. Pour chaque espèce et parfois pour certaines communautés d’espèces, il est vital que les individus qui les composent (et/ou leurs propagules) puissent se déplacer. Même des espèces fixées, telles que les moules ont besoin à certains moments de leur vie de migrer ou de se déplacer (larves). De nombreuses espèces, végétales notamment, se font transporter par d’autres à l’état de graine ou de propagule. Ces déplacements et les déplacements migratoires permettent aux individus d’évoluer dans l’espace au grès des saisons ou de la disponibilité en nourriture. Ils sont vitaux pour la survie, le développement et l’évolution des espèces.. Mais les déplacements du Vivant nécessitent des conditions propres à chaque espèce ou groupe d’espèce. Il est possible que dans un contexte de modifications climatiques la disponibilité en corridors soit encore plus cruciale pour la survie de nombreuses espèces espèces.

Les notions de corridor biologique et de corridor écologique sont des notions récentes et en évolution, découlant de l’écologie du paysage, une des branches de la biogéographie. Elles désignent les structures éco-paysagères (sites et réseaux de sites) réunissant les conditions de déplacement d'une espèce (animale, végétale ou fongique..) ou d’une communauté d’espèces, ou de leurs gènes. L’ensemble enchevêtré de ces corridors constitue la trame d’un maillage écologique ; réseau complexe local et planétaire.

Or, les impacts des activités humaines se développent de manière exponentielle depuis le XIX ème siècle. Elles ont physiquement ou fonctionnellement interrompu ou morcelé un grand nombre des corridors écologiques, par des barrières écologiques ou des goulots d’étranglements construits au travers des infrastructures naturelles. Ainsi l’agriculture industrielle, l’urbanisation, l’industrialisation et le développement des infrastructures construites, surtout depuis le 19ème siècle, conduisent à une fragmentation écologique croissante des paysages et des écosystèmes. Même les grands fleuves sont aujourd’hui presque tous divisés en sections par des barrages hydroélectriques et des retenues d’eau qui gênent ou interdisent la remontée des espèces aquatiques.

Cette fragmentation écologique semble être devenue l’une des premières causes de régression de la biodiversité. Le roadkill en est un des aspects les plus connus. Certains polluants sont désormais aussi considérés pour leur capacité à fragmenter l’espace, c’est le cas des pesticides qui sont épandus sur des superficies considérables et croissantes, transformant ces espaces en barrières pour de nombreuses espèces.

Pour mesurer et compenser les impacts de la fragmentation écopaysagère par les infrastructures, et pour suivre et/ou restaurer les corridors biologiques, il faut pouvoir les cartographier : la cartographie des corridors biologiques est une discipline récente, complexe et en pleine évolution. Voir l'article détaillé : cartographie des corridors biologiques.

Sommaire

[modifier] Remarques sur les définitions

  • Le corridor biologique est souvent un milieu vivant autant constitué par les espèces qui le composent que par ses caractéristiques géomorphologiques : il n’est figé ni dans le temps ni dans l’espace. Seule la fonction de connexion est durable.
  • Il peut être immatériel à nos yeux (odeur de l’eau guidant le saumon dans la mer vers la source de sa rivière natale)
  • Un corridor pour une espèce peut être une barrière pour une autre espèce. (Ex : fleuve)
  • Il se distingue des éléments adjacent, de la matrice écopaysagère par des caractéristiques particulières (physionomie, caractéristiques pédogéologiques, orientation, couple thermo-hygrométrique, odeurs, etc.).

Les corridors sont souvent classés en trois types

  1. structure linéaire,
  2. structure-gué (suites d’ilôts-refuges (« stepping zones »)
  3. Zones tampon ou zones secondaires

Selon le contexte et l’échelle de la matrice paysagère considérée, le mot corridor est utilisé avec des sens variables.

Les éléments du paysage qui constituent un corridor Ce sont des espaces ne présentant pas d’obstacles au déplacement des espèces considérées (obstacles matériels ou immatériels). Ils doivent donc être également exempts de dérangement/perturbation et pollutions nuisibles à ces espèces. Ce sont généralement des éléments naturels, mais parfois artificiels ayant une valeur fonctionnelle de substitution (une haie vive agricole peut pour partie remplir les fonctions de conduction d’une bande boisée ou d’une lisière naturelle).

Ce que ne sont pas les corridors
Tout aménagement paysager formant continuité ne constitue pas nécessairement un corridor (chemin de promenade, piste cyclable, bande boisée, etc). La physionomie des taches ne suffit pas à en faire des corridors, C’est la fonction de conduction écologique qui les définit.

[modifier] Socle théorique scientifique

  • Théorie biogéographique des îles (MacArthur et Wilson 1967 ; Brown & Kodric-Brown 1977) (insularisation plus importante quand l’ile est petite et isolée)
  • Théorie du fonctionnement en métapopulations.
  • Théorie de la percolation

[modifier] Historique

La notion apparait à la suite des théories de l'écologie du paysage, et en particulier de la fragmentation écologique ou théorie de l'insularisation. Elle fait aussi appel à la théorie de la percolation, appliquée au paysage et aux écosystèmes.
Des chercheurs et parfois des collectivités anglosaxonnes ou des ex-pays de l'Est ont, dès les années 1990, produit de premières cartes approchant ces notions, généralement pour des milieux continentaux. Le concept est diffusé, voire encouragé par l'UICN, et certains promoteurs du projet MAB (Programme Man and Biosphere) de l'ONU.
L'écologie urbaine s'est rapidement saisie de la notion de corridor au travers de projets de type [[Trames vertes|trame verte]]. Certaines villes allemandes comme Berlin ou Stuttgart ont depuis plus de 20 an une cartographie très précises de données utiles pour identifier la fragmentation écologique dont certains aspects étaient approchés, y compris la fragmentation des continuums thermo-hygrométriques.
En suisse, le Bureau d’étude ECONAT autour de Guy Bertoux a contribué à améliorer et vulgariser ce type de cartographie.
En France dans les années 1990 et 2000, un travail innovant de sensibilisation accompagné d'actions de terrain s'est développé en Région Nord/Pas-de-Calais d’abord dans le cadre des expérimentations de contrats de corridors biologiques (à partir de 1995) puis de la Trame verte et de la Trame verte et bleue, mais d’autres approches ont été développées en Isère, en Alsace, en bord de Loire, en région parisienne, ou par certaines agglomérations (Dunkerque, Brest..). Dans ce cadre de nombreux modes de cartographie ont été testés et mis en œuvre ;
Sous l’impulsion des DIREN, et parfois des DDE, les études d’impact ou paysagère ont peu à peu intégré ce type de cartographie, avec un retard par rapport aux pays nordiques, et notamment par rapport aux Pays-Bas qui mettent en œuvre des études d'impacts et des mesures compensatoires poussées pour leurs nouvelles infrastructures.
IENE grâce au programme européen COST 341[1], a permis 3 symposiums internationaux sur le thème de la fragmentation écopaysagère par les infrastructures (autoroutières essentiellement, bien que le réseau traite théoriquement aussi des canaux et voies ferrées). Parallèlement un réseau de scientifiqiues (IALE) s'est développé. Un des objectifs de ces réseaux et de contribuer à la mise en place du réseau écologique européen (Infra Eco network Europe).
En France, les université de Rennes et Montpellier ont constitué des pôles de recherche sur le thème de l’écologie du paysage à partir de travail de quelques pionniers dont Françoise Burel et Jacques Baudry à l'université de Rennes.
Avec le soutien de l’Europe, des groupes de travail INTERREG sur les indicateurs de développement durable, la biodiversité et la trame verte [dont projet CBNI "Cross Border Natural Infrastructure Project" ou Projet "cartographie de l'infrastructure naturelle transfrontalière" (CINT)]

[modifier] Le problème : la fragmentation écopaysagère

Les milieux naturels sont de plus en plus morcelés et réduits, et les corridors biologiques le sont également. Divers freins, barrières, verrous ou goulots d'étrangement - parce qu'ils fragmentent anormalement les écosystèmes - limitent ou interdisent le déplacement normal et nécessaire de la faune et de la flore, des gènes au sein des espèces et de leurs habitats, particulièrement pour les migrateurs. Les effets de la fragmentation écopaysagère sont complexes et mal connus . Les infrastructures les plus « opaques » aux déplacements animaux et végétaux ou à haut risque de road-kill (mortalité animale par collision avec véhicules) semblent rester le réseau de transport routier, autoroutier et ferroviaire (ligne TGV), mais les données accumulées depuis 20 ans montrent que des pollutions diffuses telles qu’induites par les pesticides et les engrais ont un impact qui pourrait avoir été très sous-estimé. Certaines espèces sont reconnues comme particulièrement utiles ou importantes pour le fonctionnement des écosystèmes et à ce titre protégées par la loi. Par exemple, le hérisson et les amphibiens, dont respectivement plus d’un million et plusieurs millions d’individus sont encore chaque année victimes de la circulation dans un pays comme la France, bien que leur nombre ne cesse de se réduire. C’est pour permettre la survie de la biodiversité que certaines collectivités et organisations développent des stratégies de remaillage écologique du territoire.

[modifier] Rôles du corridor biologique

Les corridors biologiques sont nécessaires à la biodiversité, à quelque échelle que ce soit. Ils peuvent avoir diverses fonctions vis-à-vis des espèces qui les utilisent :

  • Conduit : Il peut servir de simple couloir de dissémination des espèces animales, végétales ou fongiques
  • Habitat : Le corridor peut être un habitat ou un refuge où les espèces effectuent l’ensemble de leurs cycles biologiques
  • Filtre : Ce qui est favorable à une espèce ne le sera pas forcément pour d’autres. Un corridor peut conduire une espèce et en bloquer une autre.
  • Source : Le corridor peut lui-même constituer un réservoir d’individus colonisateurs…
  • Puits : …ou à l’inverse, constituer pour certaines espèces un des espaces colonisé par une (des) population(s) source(s) à la périphérie des espaces sources ou de la matrice paysagère

[modifier] Nature du corridor biologique

Tronc mort sur une rivière de la Forêt pluvieuse de l'Ile de Vancouvert (Colombie Britanique, Canada). De tels troncs en descendant les fleuves à l'occasion d'une inondation par exemple peuvent naturellemment transporter des propagules de dizaines d'espèces de plantes et lichens, et des propagules de centaines d'espèces d'invertébrés et microorganismes sur des distances parfois importantes et jusqu'en mer. Noter les arbres qui sont déjà en train de pousser dans le bois en décomposition, profitant de l'humidité et de la lumière reflétée par l'eau. C'est ainsi aussi qu'on peut parfois trouver des arbres dont on ne comprend pas comment ils auraient pu germer ou s'enraciner sous l'eau.
Agrandir
Tronc mort sur une rivière de la Forêt pluvieuse de l'Ile de Vancouvert (Colombie Britanique, Canada). De tels troncs en descendant les fleuves à l'occasion d'une inondation par exemple peuvent naturellemment transporter des propagules de dizaines d'espèces de plantes et lichens, et des propagules de centaines d'espèces d'invertébrés et microorganismes sur des distances parfois importantes et jusqu'en mer. Noter les arbres qui sont déjà en train de pousser dans le bois en décomposition, profitant de l'humidité et de la lumière reflétée par l'eau. C'est ainsi aussi qu'on peut parfois trouver des arbres dont on ne comprend pas comment ils auraient pu germer ou s'enraciner sous l'eau.

La théorie scientifique est unificatrice, mais chaque corridor biologique est un cas particulier, qui ne répondra qu’aux besoins de certaines espèces, et parfois pour un temps donné. Sa nature est intrinsèquement liée à celle des espèces qui l’utilisent, et inversement. Il diffère selon la taille, les besoins trophiques et le mode de déplacement des espèces (course, vol, nage, reptation ou même déplacement passif pour les végétaux par transport de pollen ou de graine). Dans la réalité ; Les corridors sont complexes et accueillent de nombreuses espèces. La nature et l’apparence du corridor dépend aussi de l’échelle spatiale et temporelle de l’observateur.

  • Homogène fonctionnellement, un corridor s’avère néanmoins constituer à échelle locale une mosaïque hétérogène de milieux, souvent complexe.
  • Afin de garantir la compatibilité des corridors avec un maximum d’espèces animales, végétales ou fongiques, et de reformer le réseau écologique global, obtenu par superposition des réseaux spécifiques, il est important que les corridors conservent ou retrouvent un certain niveau de complexité.
  • Sans être réellement fractale, la trame écologique est multi-scalaire (multi-échelle) : elle s’insère nécessairement à la fois dans le réseau local, régional, national, européen, paneuropéen et planétaire.

[modifier] Corridors artificiellement reconstitués

Alors que les ex-pays européens de l’Est protégeaient ou restauraient déjà des corridors pour de nombreuses espèces, les pays francophones ont orienté leurs premières expériences (écoducs) sur quelques espèces-gibier de la grande faune (cerf, chevreuil, sanglier..). Il s’agissait, exclusivement dans le cadre de mesures compensatoires de leur permettre de traverser les autoroutes ou voies ferrées qui fragmentaient leurs territoires ou ceux des chasseurs. Un corridor destiné à reconnecter deux massifs boisés pour des chevreuils n’aura pas les mêmes fonctionnalités ni le même aspect qu’un couloir de migration pour les cigognes, un passage pour les batraciens (batrachoduc) sous une route ou un couloir assurant la migration de tel papillon menacé, ou favorisant la dispersion des graines de telle ou telle espèce végétale.. Néanmoins tous participent du même projet ; le remaillage écologique du territoire, des échelles locales à planétaire. Dans tous les cas, la création d’un corridor devrait engendrer une valeur ajoutée en faveur de l’environnement et ne pas s’effectuer aux dépens d’écosystèmes relictuels. Il serait contradictoire d’assécher une zone humide au prétexte d’y faire passer un corridor boisé, ou de supprimer des arbres morts en prétextant la mise en sécurité d'un corridor biologique qui est également un chemin de promenade.

[modifier] Types de corridors

Les corridors les plus faciles à appréhender sont des contiuums écopaysagers fonctionnels, reprenant souvent, mais pas nécessairement les caractéristiques végétales des milieux qu’ils joignent ;

  • continuum forestier : forêt, bois, zones arborées ou buissonnantes
  • continuum agricole extensif : bocages, pâturage, prairies et zones d’agriculture bio convenant à certaines espèces
  • continuum prairial : prairies, bocage, cultures isolées, vergers
  • continuum paludéen (zones humides) : prés de fauches et prairies inondables, cultures en zones alluviales
  • continuum aquatique : cours d’eau, mares et plans d’eau du réseau hydrographique

Ces continuums peuvent s’articuler autour d’éléments spécifiques. A titre d'exemple, on peut citer :

  • Les barrières montagneuses et leurs cols qui concentrent certains flux migratoires
  • Les littoraux, cours d’eau, fossés et cordons boisés qui structurent notamment les continuums aquatiques et paludéens. Faut-il leur adjoindre le réseau complexe et encore mal connu des corridors biologiques sous-marins ?
  • Le bocage de haies vives qui complète et étend considérablement le continuum forestier pour nombre d’espèces
  • Les haies, chemins agricoles pour le continuum agricole extensif

Par delà ses caractéristiques morphologiques, un corridor est d’abord défini par un ensemble de « conditions favorables » à la vie et à la circulation des espèces, et donc au maintien de la biodiversité. Certains facteurs longtemps considérés comme secondaires, ont néanmoins une grande importance :

  • Continuum thermo-hygrométriques

Les mesures conjointes de température et d’humidité montrent que l’effet de tranchée (créé par exemple par une route traversant une forêt ou une prairie) ou de simples effets de lisières (ex : en bordure d’une coupe à blanc) peuvent se traduire par des chutes importantes et durable de l’hygrométrie et une forte augmentation des écarts de température (ainsi que de luminosité et de vent), avec des impacts qui ont longtemps été très sous-estimés. Or, Les continuums thermo-hygrométriques, invisibles à nos yeux sont d’une importance primordiale pour nombre d'espèces très sensibles à ces paramètres.

Depuis 3,7 milliards d’années, l’activité biologique de la flore et de la faune est régulé par une horloge interne hormonale calée sur l’alternance du jour et de la nuit (rythme nycthéméral). Éclairer certaines espèces à des moments où elles ne le sont normalement pas entraîne de profondes modifications de leur comportement (ex : les volailles pondent en plein hiver). Une grande partie des espèces vivant ou se déplaçant de nuit sont lucifuges (fuient la lumière), notamment chez les invertébrés. Pour d’autre les lampes sont au contraire une source fatale d’attraction. On peut parler pour ces espèces de besoin d’intégrité de l’environnement nocturne. Dans les deux cas la lumière est un facteur (immatériel) de fragmentation de leur habitat. Ces espèces ont besoin de corridors écologiques plongés dans l’obscurité la nuit. De plus, à cause de leurs yeux plus sensibles, les espèces nocturnes sont souvent très sensibles à l’éblouissement. Notons que ces espèces ne se déplacent généralement pas lors des fortes pluies, tempêtes, gels. Dans ces cas l’éclairage de sécurité, d’une route voisine par exemple, ne semble pas poser a priori de problème, mais l’asservissement de l’éclairage aux conditions météo n’est pratiquement jamais mis en œuvre. Les luminaires et notamment les rangées de lampadaires constituent alors des barrières lumineuses qui repoussent ou produisent un attrait souvent fatal pour ces espèces.

  • Corridor d’air propre

La qualité de l’air, vis à vis des pesticides notamment, est un facteur déterminant voire majeur pour de nombreuses espèces (invertébrés notamment). Il faut donc favoriser des couloirs d’air propre sur les corridors biologiques. C’est un des rôles dévolus aux zones tampon, mais dans les cas des pesticides et des nitrates, ou de l’ozone une pollution de fond circule sur de vastes superficies, qu’il convient de réduire à la source, tant que faire se peut. Si le corridor doit passer dans une zone qu’on sait polluée (par des pesticides ou autre), on peut tenter d’atténuer les impacts des ces polluants en élargissant les zones tampon et en y favorisant les conditions d’épuration de l’air (par les végétaux, les champignons notamment). A titre d’exemple, Les propagule de lichens, bien que facilement dispersées par le vent, n’arrivaient pas à franchir un simple boulevard périphérique pour s’implanter côté ville (ex à Lille, Cf. travaux de C Vanhalluwyn, Faculté de pharmacie, Lille)

  • Corridor de calme

Si quelques espèces commensales de l’homme sont peu sensibles au dérangement et notamment au bruit ou à la présence humaine, ce n’est pas toujours le cas, en particulier pour les animaux chassés depuis longtemps.

[modifier] Mise en place d’un corridor biologique

[modifier] Cadre légal

Les corridors biologiques peuvent être régionaux, mais le réseau écologique est créé et/ou protégé dans un contexte nécessairement à la fois local, régional, national et international. Historiquement, les corridors ont d’abord été des projets étatiques dans les ex-pays de l’Est de l’Europe, et essentiellement construits sur le volontariat, le partenariat et l’écocitoyenneté, et en grande partie sur le bénévolat dans les pays européens, avec des solutions mixtes aux USA ou en Australie.

Pour ce qui concerne la biologie de la conservation, le cadre juridique global est celui de la protection des espèces et de la Biodiversité, et donc d’un réseau suffisant d’habitats naturels. Il est progressivement devenu une des priorités, tant à échelle internationale (Convention sur la Diversité Biologique (CDB) initiée par la conférence de Rio, Juin 1992) qu’aux échelles locales, en passant par l’échelle européenne : Convention de Berne à l’origine du réseau Emeraude (Conseil de l’Europe,1979), Directive Oiseaux (Union Européenne, 1979) et Directive Habitat (Union Européenne, 1992) à l’origine du réseau Natura 2000 (Union Européenne, 1992), Maastricht : établissement d’un programme d’action visant à la mise en place d’un REP (Réseau Ecologique Paneuropéen, 1993)… Pour ce qui relève de l’aménagement et de la gestion du territoire, c’est le droit de la propriété foncière qui contraint le plus le travail des acteurs de terrain. De multiples solutions de partenariat public privé ou de travail avec des conservatoires et gestionnaires de milieux naturels sont en cours d’expérimentation, de l’échelle communale aux échelles supra-étatiques.

En France Jusqu’à la loi LOADDT, l’État français n’avait prévu ni stratégie globale, ni priorité, ni moyens financiers et humains pour réparer les impacts du morcellement et de la destruction des habitats naturels sur la biodiversité. La loi LOADDT et son (SSC ENR) (Schéma de services Espaces naturels et ruraux) prévoit un dispositif stratégique que les collectivités régionales et locales ont à décliner aux échelles paysagère et locales avec leurs administrés. Seuls quelques régions et départements sont engagés dans cette démarche, avec peu de réalisations pratiques, mais une montée des formations et documents de planification et d’aménagement. Les mesures compensatoires sont la première source d’actions sur le terrain ;

[modifier] Réaliser un corridor..

Chaque espèce exige un certain type d’infrastructure naturelle et une certaine échelle de maillage. La disparition des espèces ayant lieu par paliers imprévisibles et parfois brutaux, il faut prévoir une qualité et un volume suffisant de maillage pour garantir la bonne efficacité de l’infrastructure naturelle. Certaines espèces peuvent nécessiter un réseau de corridors à maille jointive. Une seule rupture peut fragiliser l’espèce et compromettre sa pérennité (ex : barrage infranchissable dans un cours d’eau pour le saumon…) La structure générale d’un corridor écologique s’appuie sur la présence de différentes strates : mucinale, herbacée, arbustive, arborée. Au niveau de la composition végétale, des essences régionales adaptées au milieu sont préférables. La présence d’eau (fossés, mares, réseau hydrographique) multiplie le nombre d’espèces qui utiliseront potentiellement le corridor. L'orientation et la qualité du raccord du corridor avec les zones nodales sont également des facteurs déterminant. L'orientation doit être choisie en fonction du contexte existant et à venir, local et global, et des zones à connecter, des vents dominants, etc. Quant au raccord du corridor, il doit offrir une pespective rassurante pour les animaux : l'espace d'arrivée ne doit pas être complètement découvert ni complètement fermé.

Avant de concrétiser sur le terrain la mise en place de corridors biologiques, on peut se poser de nombreuses questions :

  • quelle taille optimale des mailles selon le milieu et quelles priorités pour atteindre un effet de seuil ou un effet auto-stabilisant ?
  • quels rapports idéaux entre volume / largeur / longueur, maxima et minima des infrastructures naturelles et quels corridors biologiques pour le maintien des fonctions écologiques ?
  • quel rapport entre les différents volumes et surfaces : zones protégées, zones périphériques et zones tampons ?
  • quel choix de technique de reconquête pour reconstituer à faible coût un substrat riche et vivant sur des terrains pollués ou d’agriculture intensive ?
  • quelles espèces cibles et indicatrices ?
  • quels moyens de mobilisation de la population (riverains …) ?

[modifier] Conditions de réussite

Un corridor biologique peut-être un système complexe long à mettre en place. Il nécessite des études préalables sur le terrain afin de déterminer précisément les besoins locaux des espèces (étude d’impact, cartographier les corridors, et il faut parfois le temps que les animaux le découvrent et apprennent à l’utiliser…(on peut parfois les y aider, par ex en dispersant sur le corridor des excréments de sangliers ou de cervidés, de l’espèce et des groupes qu’on voudrait y voir passer). Bien qu’on ne puisse pas « programmer » la réussite d’un tel système, le respect des principes de bases accroit les chances de succès.

[modifier] La complexité des écosystèmes

Le réseau écologique doit respecter la complexité des écosystèmes. Plus un milieu est complexe (creux, bosses, zones d’ombre, de soleil, milieu boisé, secs/humides, strates herbacées, etc.), plus il est susceptible d’accueillir une faune et une flore riches et diversifiées. La complexité est également temporelle, les espèces pionnières ont besoin de milieux neufs qu’il faut parfois leur procurer artificiellement. Le vivant se développe et se différencie en fonction d’une multitude de facteurs. On peut donc offrir tout un panel de biotopes, afin qu’un grand nombre d’espèces puisse y trouver refuge ou simplement utiliser ces biotopes comme corridors biologiques. Le corridor doit offrir à ses usagers une grande hétérogénéité de milieux, écologiquement cohérente, pour qu’un grand nombre d’espèces puisse y trouver les conditions nécessaires à sa vie, au moins le temps du déplacement dans le corridor (refuge, habitat, nourriture …)

[modifier] interventions et Génie écologique

La nature à une capacité de cicatrisation étonnante. Cependant, lorsqu’elle a été exposée trop longtemps, trop fréquemment ou de manière trop importante aux perturbations et/ou à la pollution, la cicatrisation peut se révéler très lente ou quasi-impossible. Le génie écologique s’intéresse particulièrement aux milieux qui sont ou qui ont été affectés par l’activité humaine et propose de mettre en œuvre des techniques « d’accélération » des processus naturels, basées sur ces mêmes processus. Cela permet de restaurer un milieu sans attendre les processus naturels de reconstitution. Dans le cas des corridors biologiques, il s’agit dans la plupart des cas de restaurer des milieux naturels qui ont été détériorés par l’homme. Le génie écologique peut donc se révéler particulièrement intéressant pour la mise en place des corridors

[modifier] Les effets d’échelle ou effet de seuil

Lorsque l’on considère les caractéristiques du corridor biologique une à une (taille, végétation, pollution, etc.), on constate qu’il existe un seuil en dessous ou au-dessus duquel le corridor ne peut plus remplir ses fonctions. Pour augmenter la probabilité de réussite, il est nécessaire de prendre en compte ces effets de seuil.

[modifier] L’importance des zones tampons

Les zones tampons sont les zones situées juste à proximité des corridors sans être elles-même des corridors biologiques. Elles permettent d'éviter les contacts directs entre les lieux de vie et de passage des espèces et ceux des humains. Ces zones sont essentielles au bon fonctionnement du corridor.

[modifier] Compatibilité avec d’autres fonctions

Ces corridors ont, pour certains d’entre eux, vocation à être multifonctionnels et donc à accueillir des activités de loisir notamment. La cohabitation peut-être possible si un seuil minimal de zone nature est respecté et si le partage de l’espace est clairement établi. En effet, l’odeur humaine sur un corridor diminue nettement ses potentialités.

[modifier] Indicateur de fréquentation

Afin de contrôler la fréquentation d’un corridor biologique, plusieurs méthodes sont à notre disposition :

  • Piège à traces
  • Photographie
  • Comptage

[modifier] Particularités nationales

En suisse, ECONAT a proposé les expressions « zones d’extension » et « zone de développement ». ((Rapport Final « Réseau Ecologique National (REN) Suisse »))

[modifier] Bénéfices des corridors

Le maillage écologique offre de nombreux atouts pour l’avenir. Il atténue ou, dans le meilleur des cas, supprime les effets du morcellement des paysages et des milieux. Les premiers résultats d’essais menés dans divers pays témoignent de l’intérêt des actions de restauration (expérience Chico Mendes). Il est observé une remontée et une stabilisation durable des populations animales, notamment de gibier, et une amélioration de leur état sanitaire (perdrix, lièvre, lapin …). Pour les grands mammifères, la recréation d’une trame biologique peut jouer un rôle de « source » en repeuplements spontanés. Les bénéfices se mesurent essentiellement au regard de l’enrichissement biologique du milieu, mais le maillage produit également des bénéfices directs ou indirects, financiers ou immatériels :

  • Bénéfices écologiques
    • restauration du potentiel de biodiversité et entretien du capital
    • restauration des fonctions hydrauliques et biologiques du réseau superficiel, amélioration de l’épuration des eaux, conservation de la ressource en eau
    • régulation miro- et macro-climatique
    • maintien des équilibres naturels par la création d’espaces tampons et de continuums non exposés aux produits phytosanitaires
    • diminution de la surfréquentation des milieux naturels par une offre mieux repartie
    • dépollution de certaines friches industrielles
    • contribution à la lutte intégrée en agriculture
  • Bénéfices pédagogiques
    • transformation de l’approche des paysages et des milieux par le public : action d’éducation à l’environnement, de chantiers-écoles
    • amélioration dans la gestion du patrimoine : démonstration de nouvelles méthodes de reconstitution, d’entretien et de gestion des milieux (forêts et lisières, rivières et berges, chemins, friches …).
  • Bénéfices paysagers
    • réintroduction de la nature au cœur des villes dans un souci d’une plus grande intégration de l’environnement dans l’aménagement urbain : coulées vertes, végétalisation des murs et des terrasses, verdissement des cavaliers dans le bassin minier …
  • Bénéfices en terme de recherche
    • renforcement de la recherche fondamentale et appliquée, amélioration de la connaissance et des savoir-faire sur différents programmes : génie écologique, génie biologique, écotoxicologie, agriculture intégrée, restauration des friches polluées, reconstitution des écosystèmes littoraux, forestiers et bocagers, établissement de méthodes de bio-indication …
  • Bénéfices en terme de sécurité et de santé publique
    • réduction des pollutions de l’air et de l’eau et amélioration de la santé
    • diminution de l’intensité et de l’impact des sécheresses et des inondations, des incendies avec la réintroduction d’une diversité spécifique
    • chute des accidents routiers impliquant des mammifères lors de leurs migrations avec l’aménagement de corridors écologiques et de passages à mammifères et amphibiens
  • Bénéfices économiques
    • création de filières créatrices d’emplois et de savoir-faire exportable : entretien et restauration des milieux, surveillance, suivi scientifique et évaluation des opérations…
    • transformation du cadre de vie à des fins d’implantation de nouvelles activités économiques et de valorisation touristique du territoire
  • Bénéfice en terme d’image de marque
    • amélioration de l’image de marque, utile pour une politique touristique plus vigoureuse et mieux partagée
    • réponse aux attentes des populations en quête de paysages de qualité et plus « naturels »
    • régulation des conflits d’usage par des aménagements touristiques plus respectueux de l’environnement

[modifier] Précautions

La crainte majeure liée aux corridors biologiques concerne le rôle de ces corridors dans le développement et la propagation d’espèces invasives, indésirables ou génétiquement modifiées. En ce qui concerne les espèces invasives et indésirables, la diversité de milieux et d’espèces, en multipliant le notamment les prédateurs potentiels, suffit en principe à contenir leur prolifération Cependant, en ce qui concerne les Organismes Génétiquement Modifiés, la crainte est réellement fondée. Si on considère qu’un champ de maïs biologique peut être un corridor, on sait d’ors et déjà que celui-ci peut être rapidement contaminé par du maïs génétiquement modifié. Il faut donc être très prudent avec la notion de corridor. On préfèrera classer le champ de maïs biologique comme zone tampon plutôt que comme corridor écologique. Le terme de corridor doit être réservé exclusivement aux milieux naturels.

[modifier] A ne pas confondre avec un corridor biologique

Certains aménagements peuvent rappeler les corridors biologiques sans en être réellement. Il ne faut pas confondre les voies artificielles « renaturalisées » avec de véritables corridors biologiques. A titre indicatif, voici quelques exemples qui ne sont pas des corridors biologiques :

  • Un simple chemin de randonnée, fréquenté par des centaines de promeneurs
  • Une rivière canalisée et coupée par des barrages infranchissables ou dont les berges ont été bétonnées

[modifier] Synonymes ou expressions proches

corridor écologique, corridor d’habitats, corridor de dispersion, corridor de déplacement, corridors de migration, corridor de faune, couloir biologique, bio-corridor, liaison paysagère ou éco-paysagère.

Un ensemble de corridors écologiques forme un Réseau écologique également nommé Infrastructure écologique ou encore infrastructure naturelle, coulée verte, trame verte, etc.

[modifier] Vocabulaire associé

  • Connectivité biologique

Mesure des possibilités de mouvement des organismes entre les taches de la mosaïque paysagère. Elle est fonction de la composition du paysage, de sa configuration (arrangement spatial des éléments du paysage) et de l’adaptation du comportement des organismes à ces deux variables. (Burel & Baudry ed.2003)

  • Connectivité structurelle

Mesure de l’arrangement spatial des éléments du paysage qui prend en compte la contiguïté entre éléments de même nature. C’est une mesure cartographique. (Burel & Baudry ed.2003) Continuités agricoles ouvertes.
Formes que prennent dans l'espace et dans le temps les enchaînements des espaces ouverts des cultures et des pâtures.

  • Continuités naturelles fermées

Formes que prennent dans l'espace et dans le temps les enchaînements de motifs de naturalité. Ces enchaînements forment des continuités actuellement ou potentiellement fermées.

  • Continuités ouvertes

Continuités formées par les espaces ouverts soit de l'espace public soit de l'agriculture, et autorisant l'expérience paysagère.

  • Continuum

Ensemble des milieux favorables à un groupe écologique et composé de plusieurs éléments continus (sans interruption physique), y compris des zones marginales appartenant à d’autres continuums ou simplement accessibles pour des activités temporaires.
Il inclut par conséquent :

    • une ou plusieurs zones nodales,
    • des zones d’extension de moindre qualité que les zones nodales mais correspondant au même type générique de milieu, et
    • des marges complémentaires partiellement ou temporairement utilisées par la faune caractéristique du continuum, mais d’un autre type de milieu. Cette enveloppe externe est importante comme zone de gagnage et de déplacement pour l’ensemble de la faune caractéristique du continuum. L’utilisation de cette marge complémentaire dépend de la capacité des animaux à s’éloigner des zones de lisières ou des zones refuges. Cette marge de continuum est très polyvalente. Elle sert notamment de corridor pour de nombreuses espèces généralistes, mais également pour quelques espèces spécialisées, au cours de leur phase de dispersion.
  • Corridor écologique

Ils constituent des structures spatiales n’engageant aucune notion génétique (mouvements entre les différents habitats saisonniers pour une espèce par exemple). (Définition présentée dans le cadre de la réalisation de la thèse de Florence NOEL intitulée : « L’étude des corridors biologiques en biologie de la conservation », MNHN)

[modifier] Voir aussi :

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

Lire :

  • Thèse de Florence NOEL (MNHN) : « L’étude des corridors biologiques en biologie de la conservation »,
  • PAILLAT Gilles, BUTET Alain, "Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits mammifères", URA 1853 " Ecobio", Laboratoire d'Evolution des Systèmes naturels et Modifiés, Université de Rennes I – M.N.H.N., Avenue Général Leclerc, F-35042, Rennes Cedex
  • Document IFEN (Oct. 20006) sur certains impacts des routes et véhicules
  • Arvicola – 1994 - Tome VI – n°2
Static Wikipedia 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Sub-domains

CDRoms - Magnatune - Librivox - Liber Liber - Encyclopaedia Britannica - Project Gutenberg - Wikipedia 2008 - Wikipedia 2007 - Wikipedia 2006 -

Other Domains

https://www.classicistranieri.it - https://www.ebooksgratis.com - https://www.gutenbergaustralia.com - https://www.englishwikipedia.com - https://www.wikipediazim.com - https://www.wikisourcezim.com - https://www.projectgutenberg.net - https://www.projectgutenberg.es - https://www.radioascolto.com - https://www.debitoformtivo.it - https://www.wikipediaforschools.org - https://www.projectgutenbergzim.com