Bouffon
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[modifier] Définition
Un bouffon ou fou est un personnage comique, dont la profession est de faire rire les gens.
[modifier] Point d’histoire
Les rois avaient leur bouffon attitré, seul personnage pouvant sans conséquence se moquer du souverain, encore que la satire constituait toujours un risque voire un péril pour l’artiste… Les spectacles avaient souvent lieu lors de grands banquets où plusieurs vassaux festoyaient au côté de leurs seigneurs. La cour, dans des châteaux plus ou moins luxueux, avait son opérette de bouffons dont le comique restait souvent trivial, proche de la comédia del arte, bien que le « jeu » de ces premiers comédiens fût beaucoup moins travaillé que celui des artistes des « farces » du XVIIe siècle.
L’humour du bouffon date de plus loin qu'on ne pourrait le croire. Priscus, historien grec, relate qu'en 449, Attila avait déjà à son service un fou pour distraire les convives. C'est la première fois qu'on parle d'un fou du roi — bien qu'on puisse soupçonner qu'il en existât déjà bien avant —, mais aucune preuve n'en atteste jusqu'au XIVe siècle, où les comptes d'argenterie des rois de France mentionnent régulièrement les dépenses du ou des bouffon(s) de la cour. Le dernier bouffon, L'Angely, vécut sous Louis XVI. Coïncidence amusante : privé de ce qui était sa propre dérision, le roi ne tarde pas à être englouti, tel Narcisse... Sur un plan mythologique, le fou du roi est plus ancien encore : Momos est le bouffon des dieux de l'Olympe !
Érasme souligne l'importance des bouffons auprès des rois : « Les plus grands rois les goûtent si fort que plus d'un, sans eux, ne saurait se mettre à table ou faire un pas, ni se passer d'eux pendant une heure. Ils prisent les fous plus que les sages austères, qu'ils ont l'habitude d'entretenir par ostentation... les bouffons, eux, procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l'amusement, le sourire, l'éclat de rire, le plaisir. » (Érasme, Éloge de la folie, XXXVI). Mais Érasme fait également quelques allusions à un second rôle échu au bouffon : celui de révélateur, de miroir grotesque. Rôle attesté par le fait que les bouffons suivaient une réelle formation, qui était plus adaptée aux hommes d'esprit qu'aux réels crétins. Il semble que certaines associations discrètes n'y furent pas étrangères (Bernard Roger, À la découverte de l'alchimie, éd. Dangles).
D'ailleurs, la fête des Fous est une survivance de fêtes rituelles bien plus anciennes, s'apparentant aux Saturnales. Le fou est aussi, en alchimie, un symbole pour représenter le dissolvant, l'action de décomposition (œuvre au noir). Dans le tarot de Marseille, l'arcane du Mat est aussi appelée « le Fou », et représente l'errance, la folie, mais aussi la liberté et l'insouciance.
[modifier] Fous célèbres
- Triboulet, bouffon de la cour de France sous les règnes de Louis XII et François Ier
- Brusquet, bouffon de la cour de France sous les règnes de François Ier et ses successeurs
- Nicolas Joubert, sieur d’Angoulevent, bouffon sous Henri IV
- L'Angély, fou du roi Louis XIII.
- Archibald Armstrong, bouffon du roi Jacques Ier d'Angleterre
- Yorik est un bouffon dans la pièce Hamlet de William Shakespeare