CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
SITEMAP
Audiobooks by Valerio Di Stefano: Single Download - Complete Download [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Alphabetical Download  [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Download Instructions

Make a donation: IBAN: IT36M0708677020000000008016 - BIC/SWIFT:  ICRAITRRU60 - VALERIO DI STEFANO or
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Bisesero (1994) - Wikipédia

Bisesero (1994)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff ?).


Tout ou partie de cet article est soumis à un désaccord de pertinence. Son contenu doit être considéré avec précaution jusqu'à disparition de cet avertissement. Pour toute information complémentaire sur les points remis en cause, consulter la page de discussion associée.

Les évènements de Bisesero se sont déroulés en 1994 sur une chaîne de collines portant le nom de Bisesero à l'ouest du Rwanda. Cette chaîne de collines est au nord-ouest sur la commune de Gishyita et au sud-est sur celle de Gisovu. Elle est située à vol d'oiseau à une douzaine de kilomètres au sud de Kibuye sur la route qui mène à Gisovu en passant par Gishyita. Du sommet de la plus haute colline, située à environ deux mille mètres d'altitude, on découvre à l'ouest un vaste panorama sur le lac Kivu et ses îles.

Dans la mémoire rwandaise Bisesero est réputé comme un lieu de résistance des Tutsi. Aussi, pendant le génocide d'avril à juin 1994, des milliers de Tutsi se réfugièrent sur cette colline où plus de 60 000 d'entre eux, selon les rescapés, furent massacrés sous le gouvernement intérimaire rwandais par les miliciens Interahamwe et les Forces armées rwandaises. Un mémorial, inachevé, a été construit sur la plus haute colline. Le long du sentier qui mène en haut de la colline, plusieurs bâtiments aux formes particulières ont été érigés, dans lesquels il est prévu de répartir une partie des ossements qui ne sont pas enterrés dans la tombe commune, située au sommet.

Les rares visiteurs de ce mémorial, que l'on atteint généralement après une vingtaine de kilomètres de pistes depuis Kibuye, sont assez vite entourés d'un petit groupe de Rwandais lorsqu'ils arrivent. Ce sont des « rescapés de Bisesero ». Ils font visiter le mémorial. Les cicatrices de certains d'entre eux ne laissent aucun doute sur la violence des massacres qu'ils ont subis.

Sommaire

[modifier] L'histoire de Bisesero jusque mi-juin 1994

Les habitants de cette région, les « Abasesero », ont la réputation d'être des éleveurs, donc des Tutsi, doués d'une forte résistance pour défendre leurs troupeaux d'attaques extérieures. Au cours de l'histoire des premières républiques rwandaises, lors des évènements de 1959, puis de 1962, leur capacité de défense leur aurait épargné les violences que subirent les autres Tutsi du Rwanda. En 1973, il n'auraient eu que deux maisons brulées. L'histoire de cette toute petite région est connue par une enquête menée par African Rights.[1]

En 1994, forts de cette réputation, les Tutsi de Bisesero devinrent un point de ralliement pour résister au génocide.

En fait dès les premiers jours qui suivirent l'attentat contre l'avion du Président Juvénal Habyarimana, les Tutsi de Bisesero furent attaqués, sur ordre des autorités locales, par les miliciens Interahamwe, comme dans la plupart des régions rwandaises. La résistance s'organisa dès les 9-10 avril 1994, y compris avec de nombreux voisins Hutu qui n'avaient pas compris tout de suite que les Interahamwe leur demanderaient de choisir leur camp. Ces Hutu furent d'emblée solidaires pour défendre la région contre des violences. Mais sous l'influence de la propagande officielle, en une semaine, de solides amitiés se défirent entre Hutu et Tutsi, même si certains Hutu continuèrent beaucoup plus longtemps d'aider clandestinement leurs anciens amis . Le partage de la population se fit et les Tutsi, abandonnant leurs biens, se regroupèrent sur les points les plus stratégiques. En même temps, dans les communes voisines les massacres se développèrent et d'autres Tutsi affluèrent à Bisesero.

A chaque attaque les Tutsi répliquèrent avec ce qu'ils avaient. Quelques armes à feu, des lances, des bâtons, des arcs et des pierres. Plusieurs miliciens furent tués.

Le vendredi 13 mai 1994, une vaste attaque fût programmée par les autorités du Rwanda contre les Tutsi de Bisesero. Outre des membres de la garde présidentielle et des Forces armées rwandaises, des miliciens parmi les plus redoutables de l'ouest du Rwanda furent engagés dans cette opération. Ces quelques centaines de génocidaires furent accompagnés des autorités locales, dont le préfet de Kibuye, Clément Kayishema. « Ce jour là on a tué la quasi-totalité des femmes et des enfants » selon des rescapés. Cette journée fût décisive pour briser la résistance de Bisesero. Jusqu'à la mi-juin de nombreuses attaques se répètèrent. Les collines étaient jonchées de cadavres. Selon l'enquête d'African rights, de cinquante mille, les résistants Tutsi de Bisesero n'étaient plus que deux mille à la fin du mois du juin, avant l'arrivée des soldats français de l'opération Turquoise.

Dans cette atmosphère de traque permanente, sur un terrain montagneux, contrairement aux autres régions du Rwanda, les rescapés de Bisesero furent essentiellement des hommes.

[modifier] Les événements à partir de l'arrivée de l'opération Turquoise

[modifier] Des massacres ont eu lieu à Bisesero entre le 27 et le 30 juin 1994

Selon l'enquête d'African Rights publiée en 1998[2], environ un millier de Tutsi de Bisesero auraient été massacrés entre le 27 et le 30 juin 1994. Le 30 juin, l'armée française a dénombré un peu plus de huit cent rescapés auxquels elle a porté secours.

Le courrier du Capitaine de Frégate Marin Gillier, qui figure dans les annexes du rapport des députés, confirme que des attaques ont eu lieu à Bisesero pendant ces trois jours. Il les attribuait avant le 30 juin 1994 à des attaques des miliciens et des FAR contre des éléments infiltrés du FPR : « Des missions de recherche et de renseignements sont lancées le 27 juin vers Gishyita[....] et dans la région de Gisovu. C'est alors qu'un élément léger rend compte avoir découvert dans l'est de Gishyita, un prétendu point avancé des éléments infiltrés du FPR[...]Sur place j'interroge la population qui affirme que les collines à l'est sont infestées d'éléments du FPR infiltrés pour semer la terreur.[...]vers midi, des bruits de rafâles d'armes autoamtiques et d'explosions[...]La population est immédiatement questionnée : il s'agirait d'une centaine de villageois qui s'attaqueraient aux éléments infiltrés du FPR »[3]

[modifier] La polémique

Lors de l'Opération Turquoise de l'armée française, qui se déroula du 22 juin 1994 au 21 août 1994, les premiers contacts entre les troupes du Commandement des opérations spéciales et les Tutsi réfugiés à Bisesero vont devenir l'objet en France d'une très vive polémique qui rend difficile la perception de ce qui c'est passé. Nous sommes en présence de plusieur versions des événements. Ces diverses versions sont issues des Rwandais (génocidaires et rescapés), des journalistes occidentaux présents sur place, des militaires français sur le terrain et de la hiérarchie militaire et politique de l'Opération Turquoise. Les versions ont parfois évolué au cours du temps. On peut notamment distinguer celles des articles de journaux de fin juin et début juillet 1994, puis celles des articles de 1998 et corrélativement celle de la mission parlementaire française sur le Rwanda, puis celles de 2004 lors du dixième anniversaire de la commémoration du génocide, enfin celles de 2005 après des plaintes déposées en France par des Rwandais contre des militaires de l'opération Turquoise, même si ces plaintes concernent plusieurs événements de l'opération Turquoise. Entre ces diverses dates de résurgence de la polémique ont été édités en France des livres, de courants divers, qui reprennent ces événements dans un ou plusieurs de leurs chapîtres.

On peut distinguer deux grandes tendances. Pour l'une, les rescapés Tutsi de Bisesero auraient été découverts le 26 ou 27 juin 1994 par un détachement de l'opération Turquoise, dont le chef, le Lieutenant-colonel « Diego », leur a promis de revenir et aurait prévenu la hiérarchie de l'opération Turquoise. Pour l'autre, ce chef n'aurait pas prévenu à temps son supérieur hiérarchique et le détachement du capitaine Marin Gillier n'aurait découvert les rescapés que le 30 juin 1994. Les deux versions s'accordent pour dire que ce détachement a aussitôt porté secours aux rescapés le 30 juin 1994.

Au cœur de cette polémique se dispute la question de la complicité ou non des autorités françaises dans le génocide au Rwanda. Durant ces trois jours la moitié des derniers rescapés, affirment-ils de façon unanime, ont encore été massacrés. Certains sont encore plus accusateurs. Ce n'est pas le seul événement de la France au Rwanda qui fait surgir cette polémique.

[modifier] Les groupes et personnes présents sur le terrain

En premier lieu il y a bien sûr les Rwandais, rescapés, miliciens, militaires des FAR, la population environnante et les autorités locales managées par le Prefet de Kibuye, Clément Kayishema.

A partir du 22 juin 1994, on trouve également les soldats de l'opération Turquoise qui dépendent du Commandement des opérations spéciales, les COS dirigés sur le terrain par le colonel Jacques Rosier. Sous ses ordres deux officiers sont dans la zone : le capitaine de frégate Marin Gillier et le lieutenant-colonel « Diego », pseudonyme d'un officier français donné aux journalistes. Partis de Cyangugu, à l'extrême sud-est du Rwanda, ils montent progressivement au nord vers Kibuye (zone nord de l'opération Turquoise) pendant la dernière semaine de juin. Ils doivent redescendre vers la partie sud-est de l'opération Turquoise, baptisée zone Sud, qu'ils atteindront au tout début de juillet 1994.

Des journalistes occidentaux sont également dans cette zone de Kibuye, pour la plupart dans le sillage de l'opération Turquoise, en relation avec le service de communication de l'armée française. S'y trouvent de façon certaine :

Le 29 juin 1994, le ministre de la défense française, François Léotard, est à Gishyita, à 5 kilomètres de Bisesero en compagnie de Raymond Bonner et de Corine Lesnes. Sans doute y a-t-il d'autres journalistes.

[modifier] La version de la découverte le 27 juin 1994 des rescapés de Bisesero

C'est la version reprise par les autorités rwandaises.

[modifier] Le témoignage de journalistes

Patrick de Saint-Exupéry a écrit un reportage, publié dans Le Figaro du 29 juin 1994, sous le titre : « Rwanda :Les assassins racontent leurs massacres »[7]. Dans cet article il écrit que « hier », c'est à dire vraisemblablement le 27 juin 1994 comme il le confirmera plus tard, le lieutenant-colonel « Diego »[8] a rencontré des rescapés et leur a promis de revenir dans trois jours. [9] Selon ce journaliste, « Diego » aurait prévenu les autorités françaises, aussitôt après. Patrick de Saint-Exupéry soutiendra sa version à nouveau en 1998 dans une série d'articles, puis en 2004 dans un livre réquisitoire contre la culture néo-coloniale d'une partie de l'armée française.[10] Vincent Hugeux, de L'Express, et Sam Kiley du Times, qui a informé les militaires français dès le 26 juin 1994 du problème des rescapés de Bisesero, ont témoigné des mêmes faits, toutefois sans être aussi précis que le journaliste du Figaro.[11]

Christophe Boisbouvier confirme ce que dit Patrick de Saint-Exupéry dans un interview sur RFI le 28 juin au soir. Il parle d’une centaine de Tutsi qui sont apparus « comme des fantômes surgis de la forêt ». Ils demandent à l’officier français de les emmener. Celui-ci leur répond « Je ne peux pas, nous ne sommes qu’une douzaine dans 3 jeeps. Mais maintenant nous savons que vous êtes-là et le fait que nous soyons passés va peut-être calmer les choses ».

[modifier] Les témoignages de Rwandais

Parmi les témoignages relevés par African Rights[12]

  • Le survivant Siméon témoigne :
    « Ces soldats sont ensuite partis. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient. Après leur départ, les miliciens sont revenus pour nous tuer. Ce jour-là, ils ont tué beaucoup de personnes, car nous étions nombreux à avoir quitté notre cachette pour venir voir les soldats français. »
  • Le survivant Jérôme témoigne :
    « Plus tard ces militaires sont retournés à la préfecture. Avant leur départ, Éric avait appelé tous les Tutsi, même ceux qui étaient dans les fosses. Ils nous ont laissés sans protection et sont partis. Tout de suite après leur départ, le docteur Gérard est venu avec ses miliciens. Ils ont exterminé toutes les personnes qui étaient cachées avant l’arrivée des Français. »
  • Le survivant Claver témoigne :
    « Les soldats français sont venus nous voir le 26 juin, ou aux alentours de cette date. Nous étions environ 2 000 à avoir survécu à ce moment-là. […] Ils nous ont dit de continuer à nous cacher. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient le 30 pour nous protéger... Après leur départ, dans cet intervalle de quatre jours, les attaques lancées par les miliciens se multi­plièrent dans une telle mesure que, lorsque les Français revinrent le 30, il restait à peine 900 survivants. »

En 2004, Georges Kapler fût chargé par la Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda de filmer au Rwanda des témoignages sur les relations entre les Rwandais et l'armée française pendant le génocide. Il rapporta des témoignages sur Bisesero particulièrement graves, dont certains ont donné lieu en 2005 à des plaintes devant le Tribunal aux armées de Paris. Selon ces témoignages, recueillis auprès d'Interahamwe et de militaires des FAR en détention et de rescapés, dans certains cas des militaires français auraient aidé les génocidaires à massacrer les Tutsi, parfois en leur présence à Bisesero.[13]

[modifier] Les objections de Bernard Lugan et Pierre Péan

Bernard Lugan[14] et Pierre Péan [15] en 2005 ont soutenu, dans leurs articles et livres, la thèse française de la bonne foi de l'opération Turquoise. Selon eux, un premier détachement a bien découvert les Tutsis dès le 27 juin, mais il n'aurait pas informé le capitaine Gillier.

M. Lugan objecte que, de son propre aveu, M. de Saint-Exupéry se trouvait « à plusieurs centaines de mètres » du chef du premier détachement quand celui-ci aurait téléphoné. L'universitaire note aussi que, selon M. de Saint-Exupéry, ce militaire aurait appelé directement Paris, alors que son grade lui interdisait d'en référer directement à la Métropole (il devait passer par l'officier supérieur responsable de la zone où il opérait). Pierre Péan estime que Marin Gillier n'était pas le supérieur hiérarchique de Jean-Remy Duval et que celui-ci n'aurait pas prévenu le colonel Rosier, commandant des COS, mais uniquement la cellule Rwanda au ministère de la défense à Paris dans un fax du 29 juin 1994.

[modifier] La version de la découverte le 30 juin 1994 des rescapés de Bisesero

C'est la version reprise par les autorités françaises.

Les députés français en 1998, Stephen Smith dans ses articles dans le journal Le Monde ont soutenu, dans leurs rapports ou articles, la découvete des rescapés le 30 juin 1994.

Cette version s'appuie sur les auditions et rapports des officiers français présentés à la Mission d'information parlementaire sur le Rwanda. Elle a été vivement défendue en 2004 par Pierre Brana, ancien député et rapporteur de la mission parlementaire, devant la Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda.[16]

Michel Peyrard, journaliste à Paris Match qui a découvert ce problème le 30 juin 1994, a écrit : « Nous [lui et le photographe Benoît Gysembergh] n'avons pas vu “l'inavouable”. Ni des victimes de massacres récents qu'on aurait pu mettre sur le compte de l'armée française et de ses hésitations, ni, à plus forte raison, une collusion assassine entre les soldats de l'opération Turquoise et les miliciens du génocide[17]. » Il a en revanche pu constater, selon lui, que le gouvernement rwandais exerce des pressions sur les rescapés. Patrick Forestier, collègue de M. Peyrard à Paris Match, est allé dans ce sens[18].

La mission parlementaire ne tient pas compte des témoignages des journalistes présents le 27 juin à Bisesero. Elle considère comme non fiables les témoignages des rescapés rwandais collectés par African Rights et ne tient compte que de celui de Michel Peyrard qui n'était pas sur place le 27 juin, et du courrier du Capitaine de frégate Marin Gillier. Dans son rapport, la mission parlementaire d'information conclut :

« Ces accusations proviennent de témoignages de rescapés, de commentaires contenus dans le rapport d’African Rights et de M. Michel Peyrard, reporter présent à Bisesero pour le compte du journal Paris Match. De la confrontation des éléments contenus dans le rapport d’African Rights, du témoignage envoyé par le Capitaine de frégate Marin Gillier à la Mission et du compte rendu de l’audition particulière du reporter Michel Peyrard, il apparaît que rien ne vient sérieusement à l’appui de ces accusations. Si trois jours se sont effectivement écoulés entre le moment où le groupement du Capitaine de frégate Marin Gillier a procédé le 27 juillet[19] à une reconnaissance de la zone de Bisesero et le moment où il est intervenu, le 30 juillet[20], pour protéger et sauver les populations du lieu-dit Bisesero, ce délai n’apparaît pas intentionnel (sur cette question voir annexes)[21]. »

En avril 2005, le Sergent Thierry Prungnaud, gendarme du GIGN, confirmera dans l'hebdomadaire Le Point et au micro de France Culture, le 22 avril, qu'il a désobéit aux ordres le 30 juin 1994 pour porter secours aux rescapés Tutsi de Bisesero.

« T.P. :[...]on voyait les gens tous les soirs qui se tiraient dessus, on disait bon tiens c’est les Tutsi qui zigouillent les Hutu. On avait ordre de ne pas bouger, de ne rien faire, surtout pas bourger, de rien faire.[...]Puis un jour on a désobéi. [...]Les ordres de notre propre chef, c’était de ne surtout pas aller la-bas. (Laure de Vulpian, journaliste de France culture : C’était qui votre chef ?)T.P. : Le Commandant Marin-Gillier. Il nous avait interdit absolument d’aller la-bas. Et nous on a décidé d’y aller.[...]On s’est concertés et on s’est dit demain on va à Bisesero.[...]Il en restait 800 dans un état lamentable qu’on a évacués par hélicoptères à l’antenne médicale de Goma. C’était lamentable, lamentable. La on s’est rendu compte qu’en fait c’était pas du tout les Tutsi qui tuaient les Hutu, c’étaient les Hutu qui tuaient les Tutsi, qui les massacraient carrément, massacraient tous les jours, tous les jours, tous les jours. »[22]

[modifier] Après le le 30 juin 1994

Selon les rescapés de Bisesero,les plus blessés d'entre eux ont été transportés par hélicoptère le 30 juin 1994 jusqu'à Goma au Zaïre. Les médecins militaires amputaient ceux qui semblaient trop blessés aux jambes. Mais sur les conseils d'un soldat français l'un des blessés refusa d'être amputé et fût suivi dans ce refus par d'autres. Ceux là racontent aussi qu'ils subirent une mesure d'hygiène draconienne qui leur fut imposée à Goma : on leur découpa leurs vêtements (infestés par leurs blessures et trois mois d'errance et de traques) et on les laissa nus pendant une dizaine de jours. Cette mesure, appliquée aux hommes et femmes ensemble, heurta profondément leur pudeur et ils ressentirent cela comme un mépris racial.

Après le 30 juin 1994, des militaires français restèrent une quinzaine de jours sur place à Bisesero auprès des plus valides. A l'issue de ces quinze jours on leur proposa soit d'aller dans un camp de réfugiés, soit d'aller en zone FPR. La majorité optèrent pour la zone FPR pour aller « retrouver ceux à cause de qui on les tuait » dira un rescapés qui a témoigné devant la cour d'Appel du TPIR à La Haye. Ce choix aurait déplu aux soldats français. Ils furent emmenés en camion bâchés par l'armée française en zone FPR. Les conditions de transport furent telles que 37 d'entre eux seraient morts pendant le voyage. [23]

[modifier] Bibliographie

[modifier] Références

  1. Résistance au génocide - Bisesero - avril-juin 1994 - African Rights - Témoin n° 8
  2. Résistance au génocide - African Rights déjà citée
  3. Courrier de Marin Gillier à la Mission parlementaire française, intitulé « Turquoise : intervention à Bisesero » (p. 401 du rapport).
  4. -Les oubliés de Bisesero (L'Express du 30/06/1994)
    -Dix ans après le génocide, Retour à Bisesero (L'Express du 12/04/2004)
  5. Dominique Garraud, Rwanda : L’armée française avance à pas compté , Libération, 27 juin 1994, p. 16
  6. Radio France Internationale journal du soir du 28 juin 1994
  7. Le Figaro du 29 juin 1994
  8. Il s'agit du lieutenant colonel Jean-Remy Duval
  9. « Brutalement, un jeune Tutsi sort du groupe des rescapés, en proie à une colère extrême ». [...Il désigne le guide rwandais des soldats français...] « C'est un chef des miliciens. il a tué ma soeur et mon frère. Je le reconnais, c'était mon professeur » [...] « – “Oui, je l’ai vu. Un jour, il est venu avec le préfet de Kibuye et ils ont discuté longtemps ensemble. Après, c’est devenu encore plus difficile pour nous. La chasse à l’homme s’est intensifiée.” Le lieutenant-colonel Diego ordonne à un soldat de protéger l’instituteur chef de milice. Il règlera ça plus tard. Pour l’heure il faut partir. La nuit tombe. “Nous allons revenir”, assure-t-il aux réfugiés, avec beaucoup d’émotion. “Ne vous en faites pas : dans deux ou trois jours, nous serons là. En attendant, il faut se cacher et survivre !”» [...Comme les malheureux protestent...], «il ajoute : “Pour l’instant nous ne pouvons rien faire. L’important pour vous c’est de survivre encore deux ou trois jours. On reviendra, on sait où vous êtes...” » Patrick de Saint-Exupéry, Le Figaro du 29 juin 1994
  10. Patrick de Saint-Exupéry, L'inavouble - La France au rwanda - Les arènes - 2004
  11. * Les oubliés de Bisesero (L'Express du 30/06/1994)-« Retour à Bisesero », L'Express, 12 avril 2004
  12. Ibid
  13. Transcriptions des témoignages filmés de Georges Kapler
  14. François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda, éd. du Rocher, 2005
  15. Noires fureurs et blancs menteurs, éd. Fayard/Mille et une nuits, 2005
  16. Voir le témoignage de Pierre Brana, et débat qui suit, dans le rapport de la CEC-Hiérarchie des Responsabilités
  17. Cité dans « L'infamante accusation de “complicité” de la France est portée sans preuves », Le Monde, 18 avril 2004
  18. Au Rwanda, Pierre Péan mène la contre-enquête, Paris Match, 15 décembre 2005
  19. Il s'agit d'une erreur de date, c'est en fait le 27 et le 30 juin comme les députés l'écrivent page 328 du même rapport, dates reprises par l'ensemble des textes sur ce sujet
  20. Ibid
  21. Pages 328 et 349 de la version PDF du rapport des députés
  22. Transcription de l'interview de Thierry Prungnaud sur France Culture par Laure de Vulpian, le 22 avril 2005
  23. Témoignages filmés recueillis sur place à Bisesero en décembre 2004 par Emmanuel Cattier complétés par des extraits de la lettre Ubutera N°27
  24. Jacques Morel est aussi auteur du Calendrier des crimes de la France Outremer-Esprit frappeur
Static Wikipedia 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Sub-domains

CDRoms - Magnatune - Librivox - Liber Liber - Encyclopaedia Britannica - Project Gutenberg - Wikipedia 2008 - Wikipedia 2007 - Wikipedia 2006 -

Other Domains

https://www.classicistranieri.it - https://www.ebooksgratis.com - https://www.gutenbergaustralia.com - https://www.englishwikipedia.com - https://www.wikipediazim.com - https://www.wikisourcezim.com - https://www.projectgutenberg.net - https://www.projectgutenberg.es - https://www.radioascolto.com - https://www.debitoformtivo.it - https://www.wikipediaforschools.org - https://www.projectgutenbergzim.com