Aristocrate libertaire
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Il n’y a aucun fondement constitué à l’expression « aristocrate libertaire ». Dans la nébuleuse de l’anarchisme de droite, on distingue trois courants principaux.
Le premier, l’anarcho-poujadisme très justement défini dans le livre de Pascal Ory et qui serait composé d’individualistes râleurs, conservateurs et antisociaux : Jean Gabin pour le cinéma français avec en bouche les dialogues de Michel Audiard ; plus près de nous Laurent Gerra récitant Jean-Jacques Perroni. Nombreuses sont les célébrités qui, depuis une trentaine d’années, revendiquent leur « anarchisme de droite » qui ne serait en fait selon François Richard que de l’anarcho-poujadisme.
Le second, l’anarchisme de droite, proprement dit, c'est-à-dire littéraire. François Richard, dans une thèse de doctorat en Sorbonne, a pour sa part étudié les écrivains de Arthur Gobineau à Michel-Georges Micberth en passant par Céline, antidémocrates absolus et pamphlétaires redoutés qui niaient les utopies progressistes et ignoraient le sens de l’histoire.
La classification de François Richard est apparue à certains abusive, voire fautive. Proclamer haut et fort le goût de l’honneur, la volonté d’héroïsme et paradoxalement des aspirations libertaires relèverait de la plus haute fantaisie.
Le troisième, l’aristocratie libertaire serait une réaction impatientée de Micberth devant l’agitation provoquée par les travaux de François Richard. A cet égard, Loïc Decrauze a écrit un curieux livre titré L’Aristocratie libertaire chez Léautaud et Micberth (à la base, mémoire de lettres modernes soutenu en 1996 à la Sorbonne nouvelle devant, notamment, le professeur Marc Dambre). Seul travail, à notre connaissance, qui traite de ce sujet. En bref, l’aristocrate libertaire ne serait pas un simple « plumitif », aboyant ses idées dans des brûlots redoutés, il appliquerait dans sa vie de tous les jours, les idées défendues sur le papier.
Le romancier de la série noire, A.D.G. (Alain Fournier), non sans humour, se proclamait « anarcho-monarchiste » et en 1995, on a pu lire dans le très sérieux journal Le Monde des journalistes nous parler de « l’anarchisme d’extrême droite ».
[modifier] Références bibliographiques
- M.-G Micberth / F. Richard, Révolution droitiste, Jupilles, Paris, 1980.
- Pascal Ory, L'anarchisme de droite, Grasset, Paris, 1985.
- François Richard, L'Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine, Collection littératures modernes, PUF, Paris, 1988.
- François Richard, Micberth, anarchiste de droite, Comédit, Paris, 1991.
- Michel-Georges Micberth, Petite Somme contre les gentils, Allocutions télévisées 1976-1982, Lorisse, Paris, 1995.
- Loïc Decrauze, L'Aristocratie libertaire chez Léautaud et Micberth, Lorisse, Paris, 1996.
Un "Manifeste", signé du collectif des "Aristocrates libertaires" (Laurent Carozzi, Cyril Drouhet, Jean-Christophe Hua, Nicolas Revel, Laurent Sacchi), est paru en 1987 aux éditions Grasset & Fasquelle, collection "Figures".