Abbé
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L'abbé (du grec ancien ἀϐϐᾶ / abbã, « père » ; de l'araméen abba, « le père ») est le moine élu par les moines réunis en chapitre pour diriger une abbaye. C'est aussi depuis le XVIIIe siècle le terme en usage pour désigner un clerc séculier ayant au moins recu la tonsure.
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[modifier] L'Abbé monastique
- Abbé régulier
Anciennement, Les abbés réguliers, c’est-à-dire ceux appartenant à l'ordre duquel était leur abbaye, devaient avoir au moins vingt-trois ans (vingt-cinq s'ils étaient électifs), être de naissance légitime, avoir fait profession dans l'ordre. Aujourd'hui, ils doivent généralement, pour pouvoir être élu, être prêtre et avoir fait profession religieuse perpétuelle (ou voeux solennels) depuis sept ans. Ils administrent le temporel du monastère, reçoivent les religieux lors de leur profession solennelle, leur donnent la tonsure. Autrefois, ils leur conféraient les bénéfices dont le monastère avait la collation. Ils ont sur leurs religieux un droit de juridiction, une autorité qu'il leur est recommandé de n'exercer que par la voie de la patience et de la douceur. Les moines le désignent généralement sous le nom de « père abbé ». Sa titulature est Très Révérend Père (=TRP)
Un religieux a contre les éventuels abus de pouvoir de son supérieur un droit d'appel auprès du procureur général de l'ordre, et jusqu'au Saint-Siège.
- Abbé mitré
- Ce terme désigne un abbé, dont le pouvoir d'ordre et de juridiction a été solennellement reconnu par la bénédiction abbatiale conféré par un évêque mandaté par le Saint Siège. L'abbé élu obtient alors le droit de porter certains insignes épiscopaux : mitre (d'où son nom), crosse (insigne de juridiction, pasteur) et anneau (lien avec l'Église). Synonyme d'abbé nullius.
- Abbé laïc
- Les abbés laïcs ont disparu depuis les réformes du concile de Trente. Les carolingiens créèrent des abbés laïcs : laïcs titulaires de droit sur une abbaye. Hugues Capet fut ainsi abbé laïc des abbaye de Marmoutiers, Saint-Martin-de-Tours et Saint-Denis. Il doit d'ailleurs son surnom à la chape d'abbé qu'il portait fréquemment. Pour des raisons similaires, l'oncle maternel de son grand-père (Robert Ier) était dénommé Hugues l'Abbé. Lorsqu'un abbé laïc était nommé dans une abbaye, celle-ci était en fait dirigé le prieur.
- Abbé commendataire
- Les abbés commendataires était un système semblable : François Ier, après le Concordat de Bologne de 1516 établit un système similaire en France avec les abbés commendataires, qui ont possédé la plupart des abbayes françaises jusqu'en 1790. Lorsqu'un abbé laïc était nommé dans une abbaye, celle-ci était en fait dirigé le prieur.
Noter que les abbesses ont dans leurs monastères la même autorité que les abbés dans le leur, sauf les fonctions de la prêtrise. L'abbesse de Notre-Dame de Jouarre, du diocèse de Meaux, eût jusqu'en 1692, date à laquelle cette prérogative lui fut retirée à la demande de Bossuet, la juridiction épiscopale sur ses religieuses. Elle l'avait aussi sur les religieux qui dépendaient de son abbaye et approuvait les prêtres pour la confession sacramentelle.
[modifier] L'abbé séculier
Jusqu'au XVIIIe siècle les clercs séculiers étaient appelé monsieur. Depuis, il est entré dans la coutume de les appeler abbé : c'est ainsi que les abbés de cour sont des clercs séculiers pas forcément prêtre d'ailleurs. La tonsure, signe de l'entrée dans l'état ecclésiastique, est suffisante pour cette appellation. La titulature normale de tout clerc séculier (séminariste admis, diacre ou prêtre) est monsieur l'abbé, même si certaines fonctions peuvent primer : monsieur l'abbé Vianney, curé d'Ars, est ainsi appelé par ses paroissiens monsieur le curé. Depuis les années 70, cet appellation a tendance à laisser la place, dans l'usage actuel, à l'emploi de Mon Père, ce qui est parfaitement synonyme, mais qui est restreint aux prêtres.
[modifier] Voir aussi
abbé dans le Wiktionnaire
La Faute de l'abbé Mouret, roman d'Emile Zola
Personnages parvenus à la notoriété sous une appellation incluant le mot abbé :
- L'abbé de Marolles
- L'abbé Pierre
- L'abbé Prévost
- L'l'abbé Raynal
- L'abbé de Saint-Pierre
- L'abbé Delépine
- Buigny-l'Abbé, Camblain-l'Abbé, Joué-l'Abbé, Méricourt-l'Abbé, Pont-l'Abbé
- Nogent-l'Abbesse,
- Abbesses, station du métro de Paris
Livres :
- Louis Dollot - Folles ou sages, les abbesses de l'ancienne France : 1589-1789 - Paris : Librairie académique Perrin, 1987
- Dom Delatte - Dom Géranger, Abbé de Solesmes - P., Plon, 1950
[modifier] Liens externes