Thomas Malthus
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Thomas Robert Malthus (1766–1834) est un pasteur anglican et un économiste britannique de l'École classique. Il est connu surtout pour ses travaux et ses opinions sur la croissance de la population.
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[modifier] Biographie
Malthus est né le 14 février 1766 dans une famille aisée. Son père est un ami de David Hume. Malthus étudie à Jesus College à Cambridge à partir de 1784. Il y obtient une chaire en 1793.En 1796, il rencontra Mr peouteau professeur de geographie dans un lycée mais aussi historien. Il devient pasteur anglican en 1797. Il se marie en 1804 et doit abandonner son poste, il devient professeur d'économie politique au Collège de la Compagnie anglaise des Indes orientales (à Haileybury, dans le Hertfordshire). Il rencontre David Ricardo pour la première fois en 1811, les deux hommes tiennent ensuite une correspondance abondante. Il décède le 23 décembre 1834 et est enterré à l'abbaye de Bath.
[modifier] Malthus et la démographie
Dans son Essai sur le principe de population (1798), pamphlet contre les idées généreuses et optimistes de Condorcet et William Godwin, il prédit que la population augmente de façon exponentielle ou géométrique (par exemple : 1, 2, 4, 8, 16, 32, ...) tandis que les ressources croissent de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, ...). Il en conclut à l'inévitabilité de catastrophes démographiques, à moins d'empêcher la population de croître. Les anciens régulateurs démographiques (les guerres et les épidémies) ne jouant plus leur rôle, il imagine de nouveaux obstacles, comme la limitation de la taille des familles ou le recul de l'âge du mariage pour la population pauvre – ces restrictions étant volontaires. Il prône aussi l'arrêt de toute aide aux nécessiteux, en opposition aux lois de Speenhamland. Les politiques de restriction démographique inspirées de Malthus sont appelées « malthusiennes ».
Fort du scandale provoqué par cet Essai, Malthus passe le reste de sa vie à lui donner une apparence moins littéraire et plus scientifique, et à acquérir dans un domaine voisin, mais différent, l'économie, par ses traités et sa correspondance avec David Ricardo, une grande réputation de compétence.
Bien que le modèle sinistre de Malthus soit exact (à fécondité maximale, tous les descendants d'une génération ne peuvent survivre), ses prévisions ne se sont pas réalisées. Les éléments nouveaux ont été :
- la transition démographique : dès 2005, "plus de la moitié de l'humanité est déjà au-dessous du seuil de remplacement" des générations (Gilles Pislon (INED, Six milliards d'hommes). Il est toutefois à noter que dans cette donne :
- L'humanité est passée dans les années 1960 par une période où deux hommes sur trois souffraient de malnutrition (en 2005, un sur sept)
- Les deux pays les plus peuplés au monde - Inde et Chine - ont adopté des politiques malthusiennes
- une si grande augmentation des ressources et des rendements agricoles (révolution verte) ;
- les nouveaux moyens d'échanges internationaux de biens de subsistance ;
- le fait qu'une partie du trop-plein d'individus émigrerait vers les États-Unis ou les colonies, qu'elle contribuerait à mettre en valeur.
Malthus est aussi le premier économiste à prétendre théoriser les crises dites de surproduction, notion que réfute Jean-Baptiste Say. Cette idée sera reprise par John Maynard Keynes pour analyser la crise de 1929.
[modifier] Commentaires
"Certains ont obtenu une victoire facile sur une remarque que M. Malthus avait faite en passant, et avancée principalement en guise d'illustration, selon laquelle on pouvait peut-être supposer que l'accroissement de la nourriture avait lieu selon une proportion arithmétique, tandis que la population croissait selon une proportion géométrique; alors que tout lecteur honnête sait bien que M. Malthus ne met aucun accent sur cette tentative malheureuse de donner une précision numérique à des choses qui ne la supportent pas, et tous ceux qui sont capables de raisonner doivent bien voir que cette remarque est un ajout superflu à son argument." John Stuart Mill, Principes d'économie politique, II,XI,6.
Pour Meillassoux, Malthus « confond deux notions : celles de surpopulation absolue et relative. Or, il y aurait surpopulation absolue par rapport aux subsistances, si la population parvenait à croître jusqu’à être capable de se reproduire au-delà des capacités nutritionnelles des ressources existantes ; il s’agit donc d’une spéculation irréaliste. Par contre, il y a surpopulation relative quand une population existante est privée des ressources qui lui ont permis de croître jusqu’à son état présent » (Meillassoux, La Leçon de Malthus…, Paris, ORSTOM- EDI, CEPED, 1991, 15-32).
[modifier] Ouvrages
- Essai sur le principe de population, 1798 (version en ligne)
- Principes d'économie politique au point de vue de leur application pratique, 1820
- Définitions en économie politique et mesure de la valeur, 1823
[modifier] Voir aussi
- Autorégulation
- Chine
- Culte du cargo
- Cybernétique
- Darwinisme social
- Ester Boserup
- Malthusianisme
- Révolution verte
- Stabilité
- Liste des économistes célèbres
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