Si c'est un homme
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Si c'est un homme (Se questo è un uomo) est un récit de Primo Levi, écrit entre décembre 1945 et janvier 1947.
Primo Lévi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz pour les alliés. C'est ce travail qui lui servira de base pour la rédaction de Se questo è un uomo. Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien, finalement le livre sorti en 1947, publié à 2500 exemplaires et passa inaperçu. Ce n'est qu'à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Lévi fut remarqué, que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues.
Si c'est un homme raconte l'expérience des camps d'extermination des Juifs, vécue par l'auteur, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il raconte son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, Primo Levi montre les horreurs de la déshumanisation des camps.
Ce livre est considéré comme un des meilleurs témoignages sur la Shoah.
L'auteur est arrêté en 1944, en Italie, alors qu'il débutait des activités de résistant, dans un groupe très peu organisé. Il est envoyé à Auschwitz, dans un camp de travail. Il échappe de justesse à la sélection qui conduisait à l'élimination pure et simple. De son récit se dégagent l'humiliation, la perte de dignité humaine que les nazis ont fait subir aux Juifs. Il explique le rôle des kapos qui sont en fait des prisonniers comme eux, sélectionnés pour leur violence. Son témoignage est aussi marqué par cette crainte du froid, la faim tenace. Dans le camp, la solidarité était peu présente.
Heureusement, grâce à sa formation de chimiste et à sa chance (selon Primo Levi), il va résister et organiser la survie de l'infirmerie, où il passera ses derniers jours avant la libération du camp par les Russes.
Un appendice a été ajouté en 1976 à certaines éditions de Si c'est un homme, où Primo Levi essaie de répondre aux questions récurrentes posées lors de ses conférences.
[modifier] Texte d'ouverture de Si c'est un homme
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
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