Running Man (film)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

Running Man (The Running Man) est un film américain réalisé par Paul Michael Glaser en 1987.

Il est inspiré du roman Running Man de Stephen King (1982).

Sommaire

1 Synopsis
2 Fiche technique
3 Distribution
4 Analyse rapide
5 Anecdotes
6 Voir aussi
- 6.1 Liens externes

[modifier] Synopsis

Un policier est arrêté pour avoir désobéi aux ordres en refusant de tirer sur une foule innocente et affamée. Lorsqu'il s'évade de prison, il est remarqué par un animateur de télévision qui veut l'engager (contre son gré) pour son émission The Running Man dans laquelle un homme doit échapper à des tueurs lancés à ses trousses.

[modifier] Fiche technique

Titre français : Running Man
Titre original : The Running Man
Réalisateur : Paul Michael Glaser
Scénario : Steven E. de Souza d'après le roman de Stephen King
Producteur : George Linder et Tin Zinnemann
Musique : Harold Faltermeyer
Image : Thomas Del Ruth
Montage : Mark Warner, Edward A. Warschilka et John Wright
Dates de sortie :
- États-Unis : 13 novembre 1987
- France : 16 mars 1988

[modifier] Distribution

Arnold Schwarzenegger : Ben Richards
Maria Conchita Alonso : Amber Mendez
Yaphet Kotto : William Laughlin
Jim Brown : Fireball
Jesse Ventura : Captain Freedom
Erland van Lidth : Dynamo
Marvin J. McIntyre : Harold Weiss
Gus Rethwisch : Buzzsaw
Professeur Toru Tanaka : Subzero
Mick Fleetwood : Mic
Dweezil Zappa : Stevie
Richard Dawson : Damon Killian
Karen Leigh Hopkins : Brenda
Sven-Ole Thorsen : Sven
Edward Bunker : Lenny

[modifier] Analyse rapide

Réalisé en 1987 par Paul Michael Glaser (Starsky dans la série Starsky et Hutch), ce film de science fiction s’inscrit parfaitement dans la lignée cinématographique de l’actuel gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger. Running man s’impose en effet comme l'un de ces films d’action des années 80 et 90, destinés aux masses au même titre que la génération des Sylvester Stallone, Chuck Norris ou Steven Seagal, dont l’acteur austro-américain était les héros (sans vouloir comparer Schwarzenegger et même Stalone avec S.Seagal et C.Norris...). On y retrouve en effet les différentes caractéristiques de ces films populaires, tout en mettant en avant quelques détails plus ou moins volontaires liés à Schwarzenegger. Avant Running Man, l’acteur avait déjà tourné treize films dont quelques grands succès: Conan le Barbare (1982),Terminator (1984), Commando(1985), ou Predator (filmé quelques mois plus tôt en 1987).

Différents clichés du genre sont ainsi observables tout le long de ce film: la violence omniprésente, le langage grossier des protagonistes, l’affrontement entre des «méchants» dénués d’intelligence (ici les gladiateurs) et des «gentils» (et bien sûr la victoire du Bien contre le mal à la fin…), le baiser final et l’histoire d’amour entre les deux héros du film qui au départ se repoussaient… Clin d’œil du réalisateur ou détail naturellement intimement lié à Schwarzenegger, on retrouve également plusieurs éléments déjà issus de ses films: ainsi, à la fin du film, l’habillement du héros (un débardeur), la grosse arme au poing et le gros cigare font clairement penser au personnage du Colonel Matrx incarné dans Commando. Les phrases chocs et drôles du héros lors des grosses bagarres ou scènes de combat marquent aussi les films de Schwarzenegger, ce film n’échappe pas à la règle. Pour l'exemple, le "on fait l’avion", dans lequel Schwarzenegger balance par dessus un balcon un policier qui se mettait en travers de sa route dans la prison au début du film.

Malgré tout, ce film ne sert pas qu’à mettre en avant Schwarzenegger et son héros… Il tente également de faire passer un message assez clair au vu du film, en dénonçant les dérives des médias de son temps et la passivité du public qui est abreuvé à longueur de journée de ces spectacles. A l’époque du film mais bien plus à l’époque de l’écriture du livre, le réalisateur P. M. Glaser et Richard Bachman l’écrivain (pseudonyme de Stephen King) souhaitaient montrer au travers de cette société futuriste très réaliste le pouvoir de la télévision capable de manipuler les foules avides de programmes voyeurs et violents….

Sans renier le film populaire, le réalisateur choisit judicieusement d’utiliser différentes images liés à la Rome antique et aux Jeux du Cirque à travers ce jeu télévisé offerts par le pouvoir à son peuple comme le faisaient jadis les dirigeants romains lorsqu’ils offraient les Jeux à la Plèbe pour s’assurer de leur soutien. Ainsi, les héros s’affrontent dans une arène, un des «gladiateurs» au service de l’émission et de l’Etat combat sur un char et l’on retrouve divers éléments de l’armement des combattants de l’Antiquité. En récompensant son public par différents cadeaux, l’animateur Damon Killian offre également le «pain» à un peuple qui a déjà droit à des Jeux quotidiens. L’aliénation du peuple et la politique qui eut lieu à l’époque antique semble ici reproduite…

Dans la même lignée, on peut penser que Running Man puise son inspiration dans un autre film qui, lui, marqua réellement son époque: Rollerball de Norman Jewison (1975)…Pour mieux confirmer cette inspiration, P.M. a d’ailleurs fait appel à John Beck jouant Moonpie dans Rollerball pour jouer un de ses traqueurs, Captain Freedom dans Running Man. Rollerball, à sa manière, dénonce également ces dérives de notre société en les transposant dans un futur indéterminé; dans ce film, on retrouve également le thème fort des Jeux du Cirque qui inspira clairement Bachman dans son écriture du livre à la base du film.

Plus étonnant, on peut également lier Running Man à un film français qui marqua le genre: Le prix du danger d’Yves Boisset réalisé en 1987 et qui ressemblait en de nombreux points au film de Glaser. Plus qu’une inspiration ou une référence, Running Man fut même considéré comme un plagiat de ce film français qui mettait en scène Gérard Lanvin traqué dans un jeu télévisé animé par Michel Piccoli (scénarios plus que ressemblant pour deux films sortis à quelques mois de distance…).

Dans ce film au ton et à la morale assez sombre (ou seul les décors du jeu télévisé semblent offrir une sorte d’oasis de couleur au milieu d’une palette de couleurs extrêmement obscures), il peut paraître intéressant d’observer les différentes références bibliques liés au personnage principal incarné par Schwarzenegger, Ben Richards: en effet, pour bien souligner son role dans la destinée de la communauté dans lequel il vit, Richards apparaît comme une sorte de Sauveur comme a pu l’être (???) Jésus pour les habitants de la planète. Ainsi, au début du film, Richards affublé d’une grosse barbe, dans la prison, porte un rail sur son épaule (comme Jésus porte sa Croix). De même, à la fin il tue l’animateur de l’émission dénommé Damon Killian (Damon = Démon en anglais). Sans tomber la référence direct, Richards peut s’apparenter comme le personnage christique qu’attendait le peuple en ce temps d’oppression…

Au final, cette œuvre apparaît comme extrêmement codifiée puisqu’elle présente toutes les caractéristiques des films d’action de cette époque et des films dans lesquelles s’est illustré Schwarzenegger. Néanmoins, Running man se démarque de ceux-ci par son coté denonciateur. La technique utilisé par Glaser, « le film d’anticipation», permet en effet de dénoncer certains traits de cette société futuriste (et ainsi de la société actuelle) en restant ouvert à tous types de spectateurs.

[modifier] Anecdotes

Le film n'a pas grand chose à voir avec le livre dont il est l'adaptation (tout au plus retrouve-t-on le nom de deux ou trois personnages) et lorgne plus volontier sur le film Le Prix du Danger (les producteurs ont été condamnés pour plagiat)/????.
Richard Dawson, qui interprète le rôle de l'animateur Damon Killian, anima longtemps le jeu télévisé Family Feud.
Deux des acteurs du film sont par la suite devenus gouverneurs : Jesse Ventura (Captain Freedom) fut élu gouverneur du Minnesota en novembre 1998, et Arnold Schwarzenegger (Ben Richards) gouverneur de Californie en octobre 2003.